Cet article a été écrit à l’avance et programmé. Je me trouve actuellement quelque part au Mali.
Pour chaque semaine d’absence, j’ai sélectionné une photo que je vais « démonter » devant vous, en vous parlant des conditions de prise de vue, de mes intentions, de mes erreurs, du post-traitement.
Pour cette première image, je vous emmène au sud du Laos. Il est 8h, un matin de février, et nous avons traversé notre île pour venir voir des dauphins. On va rester longtemps à attendre sans apercevoir le moindre aileron, et en attendant, je fais quelques photos du paysage qui s’offre à nous. Techniquement, cette photo a donc été prise au Laos mais représente le Cambodge, de l’autre côté du Mékong !
J’ai utilisé mon 550D, un petit reflex Canon, avec un sigma 10 – 20 à 20mm, et un filtre polarisant. La scène étant très lumineuse, je suis passée en priorité ouverture pour fermer mon diaphragme à 7.1 et avoir ainsi une assez grande profondeur de champ.
Pour rappel, si vous n’êtes pas familier avec le vocabulaire photographique, vous pouvez trouver le glossaire, mais également deux articles expliquant les bases de la photographie (1 et 2).
Ce qui me plaît au moment où je prends la photo, c’est l’absolue sérénité. Du coup, j’opte pour un cadrage symétrique, qui renforce l’impression de calme. J’ai d’autres photos du lieu, mais l’eau n’est pas aussi lisse (quelques pirogues passaient de temps en temps).
version brute, sortie de capteur
J’ai shooté en RAW. Le post-traitement va être très minimaliste et le développement est en cela primordial. Dans Camera Raw, je reprends quasi-systématiquement les mêmes paramètres : un peu de vibrance (pour faire ressortir les couleurs sans les exploser), un peu de contraste, un peu de clarté, du vignettage. A vous de faire votre tambouille selon vos goûts !
Ici, j’ai surtout cherché à renforcer les couleurs, le bleu vif partout, tout en gardant l’aspect ombres chinoises du paysage : j’ai donc repris la balance des blancs, au passage. Je ne vous donne pas de valeurs, cela changera d’une photo à l’autre.
version sortie de Camera Raw
Je suis ensuite passée sous Photoshop pour quelques derniers réglages.
Le premier va consister à replacer la ligne d’horizon pile au milieu. Ça se joue à quelques pixels, mais je n’aime pas l’approximation !
Ensuite, je vois quelques micro-remous assez peu esthétiques sur la partie basse de l’image. Ils ne sont pas assez marqués pour qu’on comprenne de quoi il s’agit et donnent l’impression d’une photo de mauvaise qualité. Je vais donc dupliquer mon calque et appliquer un flou de surface. Grâce au masque de fusion, je vais ne flouter que la partie basse de l’image (on avait évoqué les masques ici et ici), et de façon assez légère.
Enfin, j’effectue quelques dernières corrections colorimétriques en assombrissant la végétation et en renforçant davantage les bleus.
avant / après
9 commentaires
Sympa l’article. Merci pour cette décomposition. C’est très intéressant. Et je te rejoins sur le fait que chacun fait sa propre tambouille en fonction de ce qu’il aime ou pas. Chaque photo est unique, chaque regard aussi. Personnellement je viens de commencer à utiliser lightroom et à shooté en RAW et j’avoue que c’est le pied les possibilités qui s’offrent à nous... En tout cas merci pour tes articles très bien détaillés
Très intéressant ce concept d’expliquer le travail d’une photo ! merci ! Je suis aussi très passionnée par les photos de voyage !
je pense que le lieu doit être plus fort à vivre que la photo que je trouve terne,sans caractère manque de relief
C’est intéressant le pourquoi et l’idée derrière la prise de vue et le traitement, après effectivement à chacun sa tambouille et ses gouts esthétiques 😉
moi z’aime bien.
tres bonne idee d’article. on apprend beaucoup avec cette decomposition et puis c’est une belle photo !
chouette idée d’article.
La photo en elle même est sympa, mais ca aurait pu être n’importe ou 😉
Voilà un article comme je les aime !
Le pourquoi, le comment et le résultat, tout y est !
J’aime beaucoup l’idée de décomposer la démarche...
Merci pour cet article tres detaillé sur ta demarche!ton blog m’a l’air extrememnt interessant, je file lire la suite ^^
tunimaal : je trouve ça super important de faire sa propre tambouille, en effet. Au final, c’est à nous que la photo doit plaire ! (voire à nos mamans) Après, avoir tant de possibilités peut aussi être un piège, un pas vers le n’importe quoi 😉 (ce qu’on fait aussi tous un peu au début, je crois ! voire même encore maintenant, quand je m’ennuie !)
Xtinette : hé bien tant mieux !
Le Chat : tu te douteras que je n’ai pas choisi les photos qui illustrent ces articles parce que je les trouve géniales, mais pour les sujets qu’elles me permettaient d’aborder...
Cécile, Françoise : 🙂
Tewoz : c’est pas faux, mais c’est le cas de 80% des photos de voyage, je crois : si on n’a pas un « indigène » ou un truc vraiment typique, on ne peut pas deviner.. c’est aussi pour ça que je conçois assez peu la photo de voyage comme individuelle. Pour moi, elle s’inscrit plus facilement dans une logique de série.
Donlope : j’espère qu’après 4 articles du même genre, tu n’as pas changé d’avis 😉