Cette année, je me suis lancé un défi : réaliser mon premier documentaire, au Groenland.
Ce carnet de bord se veut personnel. Dans les mois qui viennent, je vais y partager l’avancée du projet, l’écriture, l’équipement de ma fille pour le voyage, la préparation avant le départ, puis au retour, j’y partagerai mes impressions, les photos, les anecdotes.
Le projet en lui-même me tient vraiment à cœur. Le concept est très personnel : je vais filmer mon père retourner sur les traces d’un voyage qu’il y avait fait en 1980, et expliquer à ma fille ce qui a changé depuis. Ce sera le fil rouge, prétexte aux rencontres avec les habitants, pour un portrait du Groenland actuel. [J’avais annoncé et détaillé le projet ici]
J’ai décidé de décliner le projet sur trois supports qui se complèteront, entre le blog pour partager le voyage et les infos pratiques, le web-doc avec une page dédiée (elle est en ligne ici, et sera mise à jour au fur et à mesure jusqu’à devenir le web-doc final) et le film documentaire. C’est un véritable défi pour moi, et très motivant.
J’ai l’habitude de réaliser des petites vidéos dans lesquelles je m’amuse, j’expérimente des trucs (du dessin animé à Lisbonne, des grosses incrustations à Barcelone, ou carrément de la fiction à Cologne). J’ai toujours essayé de raconter une histoire ou de développer un concept, même sans prétention. Mais faire un film, tenir 40 à 50 minutes, demande beaucoup plus de travail en amont.
Rester enfermée
Pour ce travail d’écriture, j’ai fait un sacrifice cet hiver : moins voyager. Parce qu’écrire demande du temps, de la concentration, je reste chez moi.
De mes études d’audiovisuel, certes lointaines (j’ai eu mon diplôme en 2006, et n’ai supporté de travailler en télé qu’un an !), j’ai retenu cette notion : le propos est primordial. Scénario, tournage et montage sont trois écritures qui vont se compléter, et aucune étape ne doit être négligée. On ne sauve jamais les meubles au montage. On peut tolérer une image floue de temps en temps (on supportera moins un son crade qu’une image sale) si elle sert un propos cohérent, si elle fait avancer l’histoire.
Ce projet me tient trop à cœur pour que je ne m’applique pas, je travaille donc autant que possible sa préparation. C’est un documentaire, je ne pourrai pas suivre un storyboard précis, mais j’ai besoin d’un fil rouge, du déroulé de certaines scènes clefs. J’ai besoin de savoir quoi tourner pour ne pas louper le moment où je vais pouvoir le tourner.
J’ai posé pas mal de questions à Tania Houlbert, qui a une jolie expérience en tournage de documentaires et travaille souvent avec nous au Collectif. Elle m’a permis de voir un peu plus clair dans l’organisation de ce projet, et a soulevé tous les points auxquels je devais penser avant de partir, tout ce que je dois absolument écrire.
Avoir le retour de quelqu’un d’extérieur au projet était à mon sens primordial : quand on a le nez dans l’écriture, on n’a pas forcément le meilleur jugement de ses idées.
Alors voilà, j’écris, j’avance doucement, et c’est motivant !
L’excitation du voyage
Préparer ce projet, c’est aussi préparer tout le voyage qui va avec. Et, pendant que je regarde l’itinéraire, les images se forment dans ma tête. J’ai cette excitation qui précède un voyage, qui mêle hâte et angoisse. Je sais déjà que ce sera un voyage magnifique, un de ceux qui restent gravés longtemps. Pour la destination, pour les gens qui m’y accompagnent (mon père, ma fille et mon conjoint) et pour l’importance que je lui donne.
Nous avons nos billets, jusqu’au Groenland, mais aussi pour les déplacements sur place. Je sais à quelle date je serai où, tout est passé d’une idée un peu folle à un projet bien réel !
Chercher des partenaires
Parce que le coût d’un tel projet est colossal et que je me lance là-dedans pile l’année où j’achète aussi une maison, j’ai cherché de potentiels sponsors. Je ne voulais surtout pas lancer de campagne de crowdfunding, c’est un principe que je n’approuve pas vraiment. J’aime l’idée de pré-acheter un album, un livre ou un film pour aider les auteurs à lancer l’enregistrement ou l’impression, mais j’aurai toujours du mal avec cette dérive qui consiste à faire financer ses voyages par des internautes. Je préfère donc de loin démarcher des partenaires, et c’est ce que je m’emploie à faire en ce moment, même si c’est un exercice que je connais mal.
J’ai choisi de m’associer à des partenaires qui me correspondent, et dont j’aime l’image. Des gens vers qui il était naturel pour moi d’aller.
J’ai conçu l’itinéraire avec Grand Nord Grand Large. Voyager au Groenland n’est pas compliqué, mais requiert une certaine organisation pour coordonner les vols domestiques et les ferries, seuls moyens pour aller d’une ville à l’autre. Ils m’ont donc aidée à prévoir chaque trajet pour réussir à passer du temps dans les lieux que j’avais définis à l’avance, ceux que mon père avait visités en 1980.
Sur place, nous aurons le soutien de l’Office du Tourisme du Groenland, qui nous aidera non seulement à trouver des adresses sympas, mais aussi à rencontrer des habitants sur place. Et les rencontres, justement, sont un point essentiel de ce projet qui sera basé sur les échanges.
Voyager au Groenland avec un enfant en bas âge ne pose aucun problème, il faut juste l’équipement adéquat : des vêtements chauds, de bonnes chaussures, etc. Je ferai un article dédié à ce sujet, et je suis ravie d’avoir le soutien d’une super boutique spécialisée : Les Petits Baroudeurs. Le site répertorie tout ce dont peuvent avoir besoin les enfants, dès le plus jeune âge, pour leurs activités outdoor (camper, randonner, skier... etc. !).
Et comme tenir ma fille au chaud c’est bien, mais habiller toute ma famille c’est pas mal non plus, Quéchua nous file un coup de pouce. Généralement, j’aime bien les marques Décathlon : abordables financièrement et de bonne qualité. Pour mon premier voyage (le Transsibérien, à travers la Russie, la Mongolie et la Chine), j’avais quasiment tout acheté en Quéchua. C’était il y a sept ans, et je porte encore ma grosse veste tous les hivers...
Enfin, le seul site français distribuant des cartes de randonnée pour le Groenland, Aventure Nordique, nous permettra de ne pas nous perdre lorsque nous irons explorer les magnifiques paysages !
Il me reste quelques mois pour convaincre d’autres partenaires de rejoindre l’aventure, mais le projet est lancé, Groenland J‑150 et quelques !
27 commentaires
Quel beau projet, tu es une vraie professionnelle consciencieuse. Les mots sont justes, les idées sont claires, les photos sont belles. Pas de fioriture, de superflu, ce n’est pas nécessaire pour un blog tel que le tien. J’adore ❤
Merci beaucoup Vanessa !
C’est un magnifique projet, avec un fil rouge intéressant trois générations qui font / refont le même voyage !! Bonne chance pour vos partenariats et j’ai hâte de découvrir la suite de la préparation et le voyage ... !!!
Même si je ne trouve pas d’autres partenaires, le projet est lancé, et se fera !
Prochaine étape : fignoler l’itinéraire et choisir l’équipement !
Wow ! C’est un magnifique projet ! J’aime surtout l’idée de parler d’un voyage de ton père et transmettre tout cela à ta fille, permettre à ton père de refaire un voyage qu’il a fait il y a 30 ans avec un autre regard. Je comprends que cela te tienne à coeur. Et puis le Groenland reste une destination insolite...
Quel magnifique projet ! J’ai hâte de découvrir les prochaines étapes !
Super projet ! ça semblait un peu fou quand tu l’as annoncé et tout est devenu concret si vite !
Et plus que le projet de voyage au Groenland (même si j’ai hâte de voir tes photos de là-bas), c’est l’aventure web-doc qui me parait passionnante ! Que tu partages tes préparatifs à ce sujet est vraiment chouette ! De belles aventures, à tous les niveaux, en perspective ! 🙂
quel beau projet ! hâte de voir de belles photos qui me feront rêver et me donneront certainement envie de me rendre au Groenland j’en suis sure !
c’est un pays qui me fait rêver depuis que je suis gosse, et j’espère réussir à ce que cela soit contagieux !
Beau projet 🙂
merci 🙂
Un projet qui fait rêver... j’ai hate de voir le résultat
Moi aussi 😉
Super projet !
Merci Maxime 🙂
🙂 Un peu comme toi mais largement différemment, j’essaie de monter un projet « partage » avec mes parents au delà du 66°N pour cet été. Même s’ils ont voyagé, ils ne sont plus tout jeunes et j’aimerais aussi montrer qu’il est possible de faire des choses à tout âge, sans passer par des intermédiaires (comme on veut nous le faire croire).
Vous irez où ?
Madame Oreille, photos de voyage oh rien d’original, du très classique surtout après cet hiver ^^: Norvège du nord, autour d’Hinnøya et autour, très probablement..
Super projet, il me tarde de découvrir l’histoire familiale d’une lignée explorateurs
oh on ne se prend pas pour des explorateurs, le Groenland reste un pays civilisé 😉
C’est un magnifique projet, bravo ! J’ai hâte d’en savoir plus ! a bientôt
Un magnifique projet, plein de sens et une belle histoire qui se profile, j’ai hâte de suivre tout cela !
Superbe idée, tant au niveau de la destination que des modes de partage ! Hâte de voir ça en tout cas. Tu es bien organisée et c’est ce qu’il faut c’est clair, et le fil rouge est intéressant ! 🙂
Je viens de te découvrir, et ce projet est vraiment interessant, je suivrais avec beaucoup d’attention !
Bravo, pour ce projet... j’admire ton esprit aventureux et l’envie de faire partager toutes tes découvertes avec ta fille ! Ton blog me fait rêver, j’adore !!!
Roselyne
Ce blog me fait rêver ! Quelle chance de pouvoir voyager en famille ! Ce voyage promet de supers moments, j’ai hâte de les découvrir.
Les photos sont superbes, je me régale tout en apprenant pleins de choses !
Bravo et merci