Je ne pense pas que photographier les geysers islandais ou les geysers de Yellowstone soit très différent d’un point de vue technique mais, n’ayant vu que ceux d’Islande, c’est de cette expérience dont je vais vous parler dans cet article.
Vous avez été plusieurs à me demander quelques conseils avant vos voyages en Islande. Voici donc quelques conseils pour réussir vos photos de geysers !
17€ en version papier, 9€ en version numérique.
Le livre est disponible ici.
Visiter Geysir, dans le Cercle d’Or
Geysir, c’est LE site des geysers en Islande, en plein dans le Cercle d’Or. Et ce n’est pas le site des geysers pour rien, c’est tout simplement là qu’on trouve celui qui a donné son nom aux autres : le Geysir. Il monte très haut (70m) mais n’a pas explosé depuis longtemps, contrairement au Strokkur, qui est celui que vous photographierez sans doute.
Le site en lui même est tout petit mais assez magique, avec des fumerolles qui sortent de partout, laissant deviner l’activité géothermique qui se trame sous nos pieds.
Beaucoup de voyageurs font le tour du Cercle d’Or (golden circle) dans la journée. C’est effectivement tentant vu la proximité avec Reykjavik, mais c’est à mon sens vraiment dommage. De mon côté, j’ai choisi de passer la nuit à Geysir (et une autre à Thingvellir, pour les mêmes raisons, et parce qu’en vélo, on va moins vite, aussi !). Il y a un super camping qui donne sur le site et, du coup, ça permet de profiter des geysers tard le soir et/ou tôt le matin.
Venir à Geysir en dehors des heures d’affluence
Les cars de touristes défilent dès 9h ; avant, c’est pratiquement désert. Du coup, j’ai eu longtemps les geysers pour moi seule, l’occasion de voir le Strokkur sous tous les angles, puisqu’il jaillit toutes les 5 à 10 minutes.
Ce sera donc mon premier conseil : n’y allez pas entre 9h et 19h ! Geysir est gratuit et ouvert 24h/24, profitez des durées d’ensoleillement de l’Islande estivale pour vous y rendre très tard ou très tôt, et profiter du silence.
Petite précaution quand même : c’est de l’eau chaude, donc faites attention.
Canon 5dII + 16 – 35 f/2.8 II à 19mm – f/8.0 – 1/125 – ISO 1000 – +0,33IL
Comment photographier un geyser ?
Ci-dessous, vous voyez le Strokkur sur deux photos séparées de quelques secondes. Que s’est-il passé sur la seconde ? Hé bien c’est de la buée, tout simplement. Lorsque l’eau retombe, non seulement elle éclabousse dans un grand périmètre, mais elle diffuse aussi suffisamment de chaleur pour couvrir un objectif de buée !
La photo de gauche est celle que tous les touristes font, et soyons honnêtes, elle n’a aucun intérêt : on ne voit pas l’échelle du jet d’eau, il n’y a pas vraiment d’arrière plan, le cadrage est creux. Je lui préfère largement celle-ci :
Canon 5dII + 16 – 35 f/2.8 II à 16mm – f/10.0 – 1/160 – ISO 400
Elle n’est pas parfaite, certes. Et je n’aime pas vraiment le fait que l’on voie les bâtiments en arrière-plan. Mais au moins, le geyser est replacé dans un contexte qui permet de commencer à raconter quelque chose.
Ce sera donc mon deuxième conseil : n’hésitez pas à vous éloigner, à essayer d’autres cadrages que le plan serré sur le geyser.
Au niveau des réglages, il y a deux possibilités : soit vous tentez la pose longue, soit vous tentez de figer le jet.
À titre personnel, je suis assez sceptique sur l’intérêt de la pose longue dans ce cas précis : on perd le mouvement, on lisse l’eau et on diffuse les fumerolles. C’est dommage ! Mais rien ne vous empêche d’essayer et de me donner tort !
Pour figer le jet, il faudra chercher des vitesses d’obturation élevées, mais nul besoin de monter trop haut, surtout si vous vous tenez assez loin : le jet n’est pas si fugace !
(En rappel : retrouvez les bases de la photographie, expliquées simplement)
Comment photographier la « bulle » d’un geyser ?
Parlons maintenant de la « bulle ». C’est un gros classique de la photo de geyser. Elle se forme dans la seconde qui précède le jet. On la voit gonfler puis exploser pour laisser passer l’eau. Les couleurs sont très particulières, et le phénomène est très photogénique : beaucoup de photographes veulent l’immortaliser.
Ce n’est finalement pas très compliqué. Il faut surtout être prêt et déclencher en rafale au bon moment. Si vous déclenchez trop tôt, le boîtier sera en train d’enregistrer les photos quand la bulle se formera. Et si vous déclenchez trop tard, eh bien, ce sera trop tard !
Voici quatre images issues d’une même rafale :
Canon 5dII + 16 – 35 f/2.8 II à 18mm – f/4.5 – 1/640 – ISO 2000 – +0,33IL
Le cas présent, j’étais sur un trépied, mais ce n’est absolument pas nécessaire (c’est juste qu’entre deux photos, je filmais et faisais des timelapses). Au contraire, un trépied pourrait vous rendre moins mobile. Vous aurez peut-être envie de tout de suite reculer pour photographier le jet du geyser, ou besoin de vous retourner très vite parce que vous aurez la chance de voir le Geysir jaillir.
Pour figer la « bulle », les réglages de l’appareil sont assez simples : le but est d’avoir une vitesse relativement élevée. Vous aurez donc tendance à favoriser le mode Priorité à la Vitesse et à choisir une valeur élevée. Le temps était couvert, et j’ai dû monter dans les ISO pour ne pas avoir une ouverture trop grande, qui aurait trop réduit la zone de netteté.
Notez que sur le 5dII, on peut se permettre de monter en sensibilité ISO, mais selon votre appareil, il faudra peut-être se contenter de valeurs plus basses. De la même manière, les réglages que j’ai utilisés correspondent à la lumière qu’il y avait ce jour-là, et vous pouvez très bien utiliser d’autres valeurs ! Le seul truc à retenir, c’est la vitesse assez élevée pour figer la bulle.
J’ai pris quelques photos avant que le geyser ne débute, ce qui m’a permis d’affiner mes réglages en fonction du rendu que je souhaitais. J’ai notamment sur-exposé légèrement ma photo, le sol me paraissant trop sombre autrement.
Ce sera mon troisième conseil : préparez vos réglages sans attendre le geyser, de sorte à être réactif !
Entre les quatre photos du dessus, j’ai donc choisi la deuxième, où la bulle est bien formée, avec cette lumière surréelle, juste avant l’explosion :
Conclusion, en bref :
- N’allez pas à Geysir entre 9h et 19h !
- N’hésitez pas à vous éloigner des geysers, à essayer d’autres cadrages que le plan serré sur le jet d’eau.
- Préparez vos réglages sans attendre le geyser, de sorte à être réactif !
J’espère que vous réussirez vos photos, et bon voyage en Islande !
12 commentaires
Génial !! C’est un article super !!
Merci pour l’aide !
Y’a pas de quoi 🙂 Bon voyage à toi !
J’aime beaucoup la tonalité de couleurs que l’on trouve dans tes photos. C’est très harmonieux et l’on y retrouve un peu ta « marque ». Les ciels sont superbes. Sur ces photos de geysers, utilises-tu un filtre ?
Je laisse mon polarisant monté pratiquement en permanence, mais sur des images comme celles-ci, il n’a pas une grande influence. C’est surtout la lumière qui joue !
Super article ! Merci pour ces très bons conseils !
superbes photos !
Merci beaucoup pour cet article ! On prévoit de faire le tour d’Islande en 2015, donc tes conseils nous seront très utiles ! 🙂
Les photos sont simplement magnifiques !! ça me donne littéralement envie de partir en Islande !
Sa y est ! C’est à mon tour d’aller en Islande, et cet article est parfait pour préparer mon voyage ! Lors de mon précédent commentaire je me doutais pas du tout d’avoir cette chance !
Tes photos sont magnifiques. Ce pays est vraiment sublime.
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