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Aborder quelqu’un pour lui tirer le portrait

par Madame Oreille

Fait 1 : on risque davan­tage à voler un por­trait qu’à deman­der la per­mis­sion pour le prendre

Fait 2 : créer un lien avec le sujet est, sinon la garan­tie, au moins une chance sup­plé­men­taire pour une meilleure photo

Vous l’au­rez com­pris, après un article sur l’éthique et un autre sur l’enthé­lé­chie, le res­pect de nos modèles est un sujet qui me tient à cœur. Pour autant, je sais que ça n’est pas tou­jours simple d’al­ler vers quel­qu’un, et que zoo­mer en cachette peut être tentant.

Il faut savoir que voler une pho­to peut vous atti­rer de nom­breux pro­blèmes, sur­tout si vous ne connais­sez pas les moeurs locales. C’est le sujet que je déve­lop­pais dans cet article sur l’en­té­lé­chie du voya­geur pho­to­graphe. Vous n’a­vez pas envie de vous retrou­ver encer­clé par toute la famille de la femme dont vous avez volé l’i­mage ? Vous ne vou­lez pas cou­rir sous les jets de pierres ?

Donc, com­ment on fait pour abor­der quelqu’un ?
Il n’y a pas de recette miracle, mal­heu­reu­se­ment. Mais, dans tous les cas, il va y avoir deux élé­ments com­muns : sou­rire et prendre son temps. Le sou­rire, c’est pour déga­ger une aura sym­pa­thique, parce que vous êtes quel­qu’un de bien, ani­mé par des envies posi­tives (en Rus­sie, vous pas­se­rez pour un débile si vous sou­riez mais c’est à peu près le seul pays au monde où l’on attache une conno­ta­tion néga­tive au sou­rire). Le temps, c’est pour nouer un contact, ne rien brus­quer, et pou­voir aller au-delà du por­trait figé de bord de route (sur­tout pour ceux qui n’aiment pas quand c’est trop posé) ; puis les voyages, c’est avant tout ren­con­trer des gens et échan­ger les idées et les points de vue cultu­rels (ou quand l’on­to­lo­gie ne fait que résu­mer la phy­lo­gé­nie, dit le belge pour faire son intéressant...).

Une règle abso­lue est de ne pas res­ter sur un échec. Je l’ai appris à mes dépends, n’é­tant pas par­ti­cu­liè­re­ment à l’aise moi-même lors­qu’il s’a­git d’a­bor­der les gens. Aux Etats-Unis, je vou­lais pro­fi­ter de la langue com­mune pour faire une série sur nos ren­contres. Le pre­mier por­trait n’est pas une réus­site, mais j’é­tais contente d’en­ta­mer ce pro­jet. Je vou­lais prendre une per­sonne par jour et la pré­sen­ter avec ses mots. Le len­de­main matin, nous dis­cu­tons avec une expa­triée chi­noise très inté­res­sante. Au bout de quelques minutes, comme le cou­rant passe bien, je lui demande, et elle refuse. Elle explique gen­ti­ment qu’elle n’aime pas les pho­tos. Je suis res­tée blo­quée sur ce refus et je n’ai pas vrai­ment rées­sayé der­rière, même si nous ren­con­trions des gens pas­sion­nants, et ça, c’est vrai­ment une grosse conne­rie. Si quel­qu’un dit non, il faut trou­ver quel­qu’un d’autre !

Comme aucune situa­tion n’est iden­tique, je vais vous pro­po­ser quelques exemples assez dif­fé­rents dans l’approche.

Cas 1 : la vieille dame au Laos (ປະເທດລາວ) près de Luang Namtha

Nous sommes dans un petit vil­lage. Nous avons salué tout le monde à notre arri­vée et, quelques heures plus tard, nous nous pro­me­nons au milieu des gens. Cette dame me plaît, je m’ap­proche donc, seule, et m’as­sieds en face d’elle. C’est tout simple, mais le fait d’être à la même hau­teur, assise sur les mêmes pierres, éta­blit d’emblée un rap­port d’é­ga­li­té. Je ne parle pas sa langue, elle ne parle pas la mienne, mais j’ai pris la peine d’ap­prendre quelques mots. Même mal pro­non­cés, ils brisent les bar­rières, montrent mon inté­rêt sin­cère. Je le vois bien en temps que pari­sienne, je prends plus de plai­sir à aider les tou­ristes per­dus lors­qu’ils essaient de bara­goui­ner un peu en fran­çais, que lors­qu’ils me balancent un agres­sif « where is Père Lachaise ? », sans bon­jour ni merci.
Après quelques minutes à se sou­rire, je remonte l’ap­pa­reil pho­to que j’a­vais en ban­dou­lière et le lui montre, avec un air inter­ro­ga­tif (j’es­saie de mimer la demande de per­mis­sion). Un hoche­ment de tête plus tard, je déclenche. C’est tout simple, ça ne donne pas for­cé­ment de belles pho­tos, mais c’est un pre­mier pas.


Cas 2 : un mar­ché en Rus­sie (Россия), à List­vian­ka (Листвянка), sur les bords du Lac Baï­kal (Озеро Байкал)

C’est un peu simi­laire au cas n°1, sauf qu’on rajoute une don­née : l’ha­bi­tude. Les mar­chés sont des lieux très fré­quen­tés. Les com­mer­çants ont donc l’ha­bi­tude d’y être pho­to­gra­phiés. Ici, je me suis pro­me­née plu­sieurs fois au milieu des stands, appa­reil bien en vue. C’est l’as­tuce : pour ne pas pas­ser pour un voleur, il faut que tout le monde vous iden­ti­fie comme tou­riste pho­to­graphe. Ensuite, j’ai uti­li­sé une focale suf­fi­sam­ment courte pour être proche de mon sujet, et j’ai pris du temps, pour qu’elle me voie, qu’elle sache que je m’ap­prête à la pho­to­gra­phier, qu’elle sache aus­si que je lui laisse le temps de dire non.
La plu­part des com­mer­çants ne diront pas non, parce qu’ils savent que leur repré­sen­ta­tion va atti­rer d’autres tou­ristes, et qu’ils ne sont pas mon­trés dans leur vie pri­vée. Par contre, pho­to­gra­phier leurs mar­chan­dises sera par­fois com­pli­qué. Si vous n’êtes pas hyper à l’aise, ache­ter quelque chose peut être une idée pour avoir un contact, mais ne le faites que si l’a­chat vous tente vrai­ment, sinon ça revient à payer pour une pho­to. C’est sur­tout dan­ge­reux pour vous : ose­rez-vous ensuite reprendre des pho­tos sans acheter ?

Cas 3 : un gamin chez les mongols

C’est l’exemple par­fait pour illus­trer le fait que prendre son temps est un bonne chose. Avant cette pho­to, j’ai pris des por­traits posés de toute la famille, j’ai deman­dé pour la moindre image sans inté­rêt, et à chaque fois je leur ai mon­tré le résul­tat. Et au bout d’un cer­tain temps, il y a une forme de confiance qui naît. Vous êtes par­mi eux avec l’ap­pa­reil, et il savent que vous ne faites rien de mal. On vous laisse alors entrer dans la vie de la famille.

Je pour­rais vous don­ner des dizaines d’autres exemples (autant que j’ai de por­traits, en fait) mais je crois que ces trois-là cor­res­pondent à la plu­part des situa­tions. N’hé­si­tez pas à par­ta­ger vos tech­niques et anec­dotes dans les commentaires !

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25 commentaires

Julie 12 mars 2012 - 9:06

C’est à chaque fois une épreuve pour moi, vrai­ment ! Je me retrouve dans ce que tu écris, prendre son temps ça m’aide beau­coup : pas seule­ment à se faire accep­ter, mais aus­si à s’ac­cep­ter soi-même dans le rôle de photographe.

Je te l’ai déjà dit, mais la pho­to du gamin en Mon­go­lie est magnifique !!

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Pyrros 12 mars 2012 - 9:33

Tu ne parles pas de la rela­tions avec la pho­to, cer­taines ethnies/cultures ne veulent pas être pris en pho­tos d’autres au contraire adorent ça ... 

Les membres de cer­taines tri­bus d’in­diens d’Amérique ont par exemple peur que la pho­to soit un mor­ceau de leur âme, ils refusent donc de paraitre sur les pho­tos. A coté il y a des tri­bu qui font com­merce de leur image en posant contre de l’argent

Rien qu’en France selon l’en­droit où tu fais des pho­tos tu te fais jeter ou au contraire le « sujet » joue avec toi ... 

Il y aus­si ceux qui veulent voir le résul­tat immé­dia­te­ment et connaitre le canal de diffusion/ l’utilisation ...

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Marine 12 mars 2012 - 9:33

Oui très impor­tant d’in­sis­ter sur le res­pect des per­sonnes ren­con­trées et éven­tuel­le­ment photographiées. 

Et par­fois un refus peut mener vers une autre aven­ture : très récem­ment en allant en train à Bar­ce­lone j’ai vou­lu faire un por­tait du conduc­teur du train, qui a refu­sé un peu abrup­te­ment, mais en voyant que je m’in­té­res­sait quand même à lui et à son métier, il m’a pro­po­sé de mon­ter dans la cabine de pilo­tage et de prendre toutes les pho­tos que je dési­rais (de la cabine, pas de lui ;-). Un très bon moment et un excellent souvenir !

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Françoise 12 mars 2012 - 9:48

Moi aus­si j’ai beau­coup de mal a deman­der. je me retrouve donc a ne pas faire de por­traits... ce que je regrette. Il faut que je me force a aller vers les gens ... ce don­ner l’ob­jec­tif de faire un por­trait par jour comme tu vou­lais le faire aux Etats Unis me semble une bonne idée.

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NowMadNow 12 mars 2012 - 11:13

Tout à fait d’ac­cord avec Julie, ta der­nière pho­to prise en Mon­go­lie est sublime. 

C’est un vrai exer­cice de deman­der à quel­qu’un de faire son por­trait... Je n’aime pas « gêner » les gens, alors il faut en effet prendre son temps, mon­trer ses inten­tions. C’est un peu comme un oral à l’école... 

Mais j’ac­cepte très bien les refus, je les trouve très com­pré­hen­sibles (je fais la gri­mace quand on me demande de faire un joli sou­rire pour une photo... ). 

Apprendre quelques mots de la langue locale me semble vrai­ment nécessaire. 

Mais mal­gré toutes nos bonnes inten­tions, je ne peux m’empêcher de pen­ser que l’on « prend » quelque chose à la per­sonne que l’on pho­to­gra­phie, on repart avec quelque chose d’elle. Ce n’est pas for­cé­ment néga­tif d’ailleurs. Je me sens très recon­nais­sante par rap­port aux per­sonnes qui acceptent que je les prenne en pho­to, elles me per­mettent d’at­tra­per quelque chose d’une culture, d’une région. 

Now­Mad­Now

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Aborder quelqu’un pour lui tirer le portrait | Voyage : secrets d'organisation | Scoop.it 12 mars 2012 - 11:15

[...] back­ground-posi­tion : 50% 0px ; background-color:#222222 ; back­ground-repeat : no-repeat ; } http://www.madame-oreille.com (via @apprendrephoto) – Today, 11:15 [...]

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Landry 12 mars 2012 - 11:38

Excellent article avec des exemples réels.
Nous sommes tous confron­tés à cette dif­fi­cul­té du « por­trait » sans voler l’in­ti­mi­té des gens.
Votre méthode est la meilleure. Patience, sou­rire et complicité.
Mer­ci pour ce par­tage d’ex­pé­rience instructif.

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Laurent Houssin 12 mars 2012 - 12:11

Il faut de toutes façons avoir son appa­reil déjà sor­ti, que l’on soit clai­re­ment iden­ti­fié comme per­sonne qui prend des pho­tos, dis­cu­ter un mini­mum avec les gens. Bref, faire preuve d’humilité...
Rien de plus hor­rible que la chasse pho­to de gens avec un téléobjectif... 

Ton sys­tème d’im­pri­mante pour offrir un tirage est un vrai plus et ain­si évi­ter de som­brer dans le tra­vers de don­ner de l’argent, un sty­lo ou un bonbon !

Laurent

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Donlope 12 mars 2012 - 12:47

C’est effec­ti­ve­ment très dif­fi­cile d’a­bor­der quel­qu’un pour lui tirer le portrait...déjà dans la famille j’ai du mal mais alors un étranger 🙂
Et comme je ne suis pas fan des pho­tos volées, je prends très peu de por­traits pen­dant es voyages, mais il va fal­loir que je me force un peu parce que sur ton repor­tage au Mali, ce sont les pho­tos que je préfère !
Mer­ci pour les conseils en tout cas, je n’ou­blie­rais pas de ne pas sou­rire en Russie !

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Oreille 12 mars 2012 - 13:22

Julie : je me dis de plus en plus, que ce qui me manque pour me pous­ser à oser plus sou­vent, c’est la légi­ti­mi­té. C’est à dire que je ne me sens pas for­cé­ment à ma place en deman­dant l’au­to­ri­sa­tion, vu que la pho­to n’est des­ti­née qu’à ce blog... Pré­pa­rer une expo, un repor­tage ou n’im­porte quoi qui puisse répondre au « vous allez faire quoi de la pho­to » ren­drait peut-être l’ap­proche plus simple. :/ C’est pareil pour toi ?

Pyr­ros : en fait, j’a­vais déjà évo­qué le rap­port à la pho­to selon les cultures dans un autre article, je n’ai pas vou­lu faire de redite 🙂 

Marine : accé­der à la cabine, c’est super sym­pa ! En occi­dent, on voit de plus en plus de gens qui n’au­raient rien contre les pho­tos, mais ne sachant pas où va atter­rir leur image, pré­fèrent refu­ser d’ap­pa­raitre. Cela dit, avec quelques détails (mains, affaires per­son­nelles), on peut dres­ser un por­trait sans visage !

Fran­çoise : et puis ren­con­trer les gens, même sans pho­to, c’est quand même chouette 😀

Now­Mad­Now : mer­ci à vous deux 🙂 C’est pas faux. On ne leur prend rien qui puisse leur man­quer, mais on repart quand même avec un petit bout d’eux . Mais comme cer­tains demandent aus­si par­fois des pho­tos de nous, c’est un échange plu­tôt sain !
En Amé­rique latine, tu dois t’é­cla­ter... Pou­voir avoir un réel échange avec tout le monde...

Lan­dry : hé bien mer­ci à toi !

Laurent Hous­sin : pour l’ap­pa­reil déjà sor­ti, je me pose la ques­tion. D’un côté, on annonce la cou­leur, mais de l’autre, ça peut être agres­sif. Per­son­nel­le­ment, je le garde en ban­dou­lière, bien en retrait, pour qu’il ne paraisse pas caché, mais ne soit pas la pre­mière chose qu’on voit. Quant à la pogo, c’est un bon pas­se­port : après, les gens demandent d’eux-mêmes !

Don­lope : en Rus­sie, je crois qu’il est vrai­ment dif­fi­cile de faire des por­traits... il faut prendre encore plus de temps qu’ailleurs pour réus­sir à se lier avec quel­qu’un... Même si une fois la glace bri­sée, les gens sont, glo­ba­le­ment, gen­tils ! Et pour le coup, connaître quelques mots de russe est indis­pen­sable : ils n’aiment pas trop trop qu’on leur parle anglais !

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Alteriche 12 mars 2012 - 14:03

Com­ment gérer l’instantanéité ?
Eta­blir le contact c’est bien mais que faire si la per­sonne accepte et ensuite « pose » alors qu’on cher­chait jus­te­ment une expres­sion « natu­relle », sans que la per­sonne ait conscience de l’objectif ?
Une des solu­tions ne serait pas jus­te­ment de shoo­ter ce genre de scènes urbaines au télé ?

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Oreille 12 mars 2012 - 14:27

Alte­riche : elle te parait posée la pho­to du petit mongol ?
Shoo­ter au télé, c’est voler. Il faut se mettre à la place du modèle, est-ce qu’on apprécierait ?
La solu­tion est simple : prendre le temps. On fait quelques pho­tos figées pour bri­ser la glace, puis on est ensuite auto­ri­sé à rede­ve­nir invi­sible pour pho­to­gra­phier le quo­ti­dien, sans se cacher.
(mais per­son­nel­le­ment, j’a­dore les yeux plan­tés dans l’objectif)

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tunimaal @ Un Gaijin au Japon 12 mars 2012 - 14:36

Super article. En effet, je pense que ce n’est pas la chose la plus facile que de tirer des por­traits, mais je suis 100% d’ac­cord avec toi sur le fait qu’il faille deman­der au gens avant de le faire. Per­son­nel­le­ment je n’aime pas trop être pris en pho­to, donc si je vois qui va essayer de le faire sans me deman­der je serais énervé.

Mais, il y à des situa­tions où cela est deve­nu qua­si impos­sible d’ob­te­nir une auto­ri­sa­tion pour un por­trait. Je prends l’exemple des Maid à Aki­ha­ba­ra (Tokyo). Il y à eu tel­le­ment de per­vers étran­gers (hommes essen­tiel­le­ment) qui sont venus dans ce quar­tier, que lorsque tu demandes à une de ces demoi­selles si tu peux la prendre en pho­to, tu as un non immé­diat et elle tourne la tête. Après une des solu­tions, peut être de deman­der à une amie fille de faire la pho­to, mais pour le moment je ne suis tou­jours pas arri­vé à obte­nir l’au­to­ri­sa­tion (j’y arri­ve­rai bien un jour non?).

Et les exemples que tu donnes de situa­tion où les per­sonnes peuvent deve­nir agres­sives sont tel­le­ment vrai. Je me rap­pelle l’an­née der­nière, j’é­tais à Har­lem. Je vou­lais prendre une pho­to dans la rue, pas un por­trait mais la rue en soit. Je sors mon tré­pied, pose mon appa­reil, fais mes quelques petits réglages (de débu­tant :)) et viens pour pres­ser le bou­ton quand un grand black amé­ri­cain s’ap­proche et me dis « je vais te cas­ser ton appa­reil pho­to ». Je lui demande pour­quoi et il me dit « parce que tu veux prendre mon stand en pho­to ». je lui réponds donc que non, mais il reste éner­vé. il me demande d’où je viens et mon pré­nom et puis subi­te­ment, il me dit « tu es musul­man » (je ne sais pas pour­quoi il m’a deman­dé cela) et je réponds que oui. Là il a immé­dia­te­ment chan­gé de ton « ah mon frère, excuse-moi, mais juste ne prends pas de pho­tos de mon stand »....Cocasse

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Le Chat Photographe 13 mars 2012 - 6:21

Pour un bon por­trait ‚le pho­to­graphe doit être clai­re­ment iden­ti­fié mais sur­tout rapide .Ce que la plu­part des gens détestent ‚ce sont les pho­to­graphes qui « rodent » autour d’eux ‚qui les « ama­douent » pour obte­nir une photo.

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Lucie 14 mars 2012 - 9:48

Tres jolie pho­to la der­niere ! Cette semaine je suis trou­vee du cote de « celui-a-qui-on-demande-la-per­mis­sion » a Syd­ney un groupe d’In­do­ne­siennes pre­nait des gens en pho­tos, j’ai a peine eu le temps de com­prendre ce qui se pas­sait, elle par­lait super vite en mon­trant son appa­reil. Mais elle avait l’air tel­le­ment gen­tille et sou­riante qu’au final c’e­tait pas un pro­bleme. J’es­pere juste que c’e­tait pour usage prive, elle ne m’a pas laisse le temps de lui poser la question 🙂

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Mélissa 14 mars 2012 - 23:45

Encore d’ex­cel­lentes règles à suivre, Auré­lie, merci !
Même cas que Fran­çoise... Je suis une grosse timide donc je demande rare­ment, donc je fais extrê­me­ment peu de por­traits... Ce que mes amis qui ont droit au « dia­po » de mes voyages trouvent plu­tôt bizarre d’ailleurs (« y’a presque jamais de gens sur tes pho­tos »). Je vais peut-être reprendre ton idée de faire un por­trait par jour la pro­chaine fois, his­toire de me forcer.

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Revue de web de la photo mars 2012 15 mars 2012 - 11:03

[...] Affron­tez votre peur de deman­der un por­trait à un incon­nu : Julien Ben­core nous pro­pose d’affronter notre timi­di­té et d’aller faire des por­trait dans la rue. Un article plein de bons conseil et de bon sens. Dans le même genre il y aus­si l’article de Madame oreille qui pro­pose de s’intéresser au por­trait lors de voyage à l’étranger Abor­der quelqu’un pour lui tirer le portrait. [...]

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Oreille 16 mars 2012 - 13:10

Tuni­maal : c’est sûr que pas­ser après des dizaines de per­vers n’aide pas le pho­to­graphe nor­mal à se faire accep­ter, et je crois que ton exemple à Har­lem résume bien la situa­tion : mon­trer qu’on est comme eux, qu’on ne veut rien de mal, sur­tout res­pec­ter leurs demandes.
Je serai curieuse de savoir si c’est plus facile pour une fille d’a­bor­der les maids. Ce pour­rait être logique, mais elles seraient peut-être méfiante quand même, non ? C’est limite le genre de sujet qui deman­de­rait d’a­voir un ami d’a­mi pour nous introduire ^^

Le Chat Pho­to­graphe : je suis d’ac­cord sur le fond, faut pas non plus tour­ner autour d’eux pen­dant des siècles, et quand ils ont dit oui, on ne s’y reprend pas à dix fois parce qu’on s’est plan­té dans ses réglages... Pour autant, il ne faut pas non plus être brusque. En fait, j’ai l’im­pres­sion que tout ça pour­rait être ins­tinc­tif : on le sent si on fait chier la per­sonne, si on doit la lais­ser tran­quille rapi­de­ment ou si au contraire elle a envie qu’on s’in­té­resse à elle. Y’a pas mal de gens qui seront fiers de nous faire ren­trer dans leur vie.

Lucie : ça m’ar­rive sou­vent en tant que tou­riste, mais jamais en tant que locale et ça doit être hyper rigo­lo, de se retrou­ver de l’autre côté, comme ça ! Tu feras le tour de face­book en indonésie 😀

Mélis­sa : je ne te jet­te­rai pas la pierre vu le mal que j’ai à me for­cer ^^ C’est hyper frus­trant de ne pas oser !

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Gabriel 18 mars 2012 - 23:30

bon­jour
je viens de decou­vrir votre site : genial
Mais... je vou­drais com­prendre qqch : vous appe­lez votre doux et tendre « le belge » et pour­tant vous avez l’air d’etre parisienne.
bref ...
En plus vous m’a­vez don­né l’en­vie d’un tam­ron 17 – 55 aie aie aie
encore merci
Gabriel

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Oreille 19 mars 2012 - 9:34

Gabriel : bon­jour et bien­ve­nue. En fait, n’ai­mant pas trop uti­li­ser le pré­nom de mon com­pa­gnon dans les articles, je lui donne des sur­noms. Il a long­temps été le Chauve, mais depuis qui a des che­veux, c’est deve­nu le Belge, puisque c’est sa natio­na­li­té, même si nous vivons effec­ti­ve­ment ensemble à Paris depuis quelques années !
Et sinon, le Tam­ron est vrai­ment très bon, et très pratique 🙂

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Aurélie - Bons baisers de Zurich 4 avril 2012 - 11:25

Un article inté­res­sant, et de très jolies pho­tos ! Je crois que chaque pho­to­graphe, et chaque per­sonne prise en pho­to (ou qui refuse de l’être), a son point de vue sur la question...

A moins d’être dans un coin vrai­ment très recu­lé où Inter­net n’existe qua­si­ment pas, les gens se doutent bien que leurs cli­chés fini­ront sur la Toile un jour ou l’autre. Je com­prends que cela soit déran­geant pour eux et je ne crois pas que j’ai­me­rais voir des por­traits de moi cir­cu­ler sur Inter­net. Par contre, j’aime beau­coup prendre les per­sonnes de dos, géné­ra­le­ment assises sur un banc, en train de regar­der un joli pay­sage. On pour­rait certes appe­ler ça un por­trait volé mais pour moi, ils deviennent sim­ple­ment un élé­ment dans la construc­tion de l’i­mage et apportent une touche humaine de charme à la pho­to. Ils ne seront pas vrai­ment recon­nais­sables et donc, pas de pro­blème de droit à l’i­mage pour eux comme pour moi. Rien n’empêche d’al­ler dis­cu­ter avec eux (ou avec d’autres per­sonnes) après. Effec­ti­ve­ment, les ren­contres sont le sel des voyages, l’oc­ca­sion d’é­chan­ger et d’al­ler au devant d’autres cultures 🙂

Lorsque je décide tout de même d’a­bor­der quel­qu’un pour lui tirer le por­trait, le sou­rire et la patience jouent un rôle indé­niable. Je crois aus­si que nos modèles méritent une cer­taine hon­nê­te­té et que si l’on décide de les prendre bien en face, ils doivent en être conscients et accep­ter, au moins taci­te­ment, d’être pris en pho­to. Lors­qu’on voit des cli­chés aus­si réus­sis que ces trois-là, on se dit que ça vaut vrai­ment la peine de prendre son cou­rage à deux mains !

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Kalagan 16 avril 2012 - 15:28

Tout à fait d’ac­cord avec vous. Il ne faut pas prendre de pho­tos sans la per­mis­sion, à moins vrai­ment qu’on soit loin et que la per­sonne concer­née ne soit pas la « cible » de la photo.

J’ai tes­té l’ex­pé­rience au Kenya en pho­to­gra­phiant des femmes dans la rue avec des che­ve­lures très extra­va­gantes. Après 2 refus, « ai aban­don­né (ou je n’ai pas pris le temps d’in­sis­ter sur d’autres modèles).

Je pen­se­rai à cet article lorsque dans mon pro­chain voyage, je deman­de­rai à des pas­sants de les prendre en photo.

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Jean~Yves 14 septembre 2012 - 16:31

Mer­ci pour cet article, et je suis d’ac­cord : non aux pho­tos volées !

Ça m’est arri­vé aus­si de me retrou­ver de l’autre côté de l’ob­jec­tif ! Par exemple des tou­ristes fri­go­ri­fiés qui vou­laient nous prendre en pho­to à Paris en plein hiver alors qu’on sor­tait d’une fon­taine après un plon­geon tout habillé, ou qui me voyaient en shorts dans la rue par ‑25 °C à Mont­réal 🙂 En tous les cas c’est une expé­rience inté­res­sante car elle prouve que les pho­tos deman­dées avec le sou­rire passent très bien, et que celles volées laissent une cer­taine amertume.

Pour reve­nir sur l’ar­ticle, je suis d’ac­cord avec ce qui est men­tion­né ici : tant pis si vous ne pre­nez pas la pho­to vou­lue ! Et deman­dez-vous : serait-elle si excep­tion­nelle que cela ?
Et en cas de refus, pro­po­sez un com­pro­mis : prendre seule­ment les mains, une par­tie de la tenue, l’ou­til de tra­vail,... Dans tous les cas, soyez hon­nête et mon­trez la pho­to à la per­sonne pour qu’elle « valide » la prise de vue (vive le numérique).

Autre conseil : avant de deman­der de prendre une pho­to, je fais com­prendre à la per­sonne ce qui me plaît chez elle. Jolie tenue ves­ti­men­taire, bou­tique ou étal fas­ci­nant, etc. Le sujet se sent valo­ri­sé et com­prend pour­quoi vous vou­lez le prendre.

Si la per­sonne qui vous inté­resse est en groupe, prendre d’a­bord des pho­tos du groupe, puis des per­sonnes indi­vi­duel­le­ment (même celles qui ne vous inté­ressent pas) per­met de cas­ser la glace. Être deux pour prendre une pho­to est aus­si un atout : pre­mière pho­to avec votre com­père à côté du sujet, puis sujet seul. Et quand c’est le ou la com­père qui aborde le sujet, ça passe sou­vent mieux !

Bref, dans tous les cas, sou­rire et échange humains rendent l’ex­pé­rience agréable pour tout le monde !

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Carole 14 mai 2014 - 14:58

Je crois bien que c’est la pre­mière fois que je trouve sur un blog de voyage un article sur les por­traits... J’ai envie de dire : enfin ! Mais sur­tout un grand mer­ci pour ce récit et ces « cas pra­tiques ». D’a­bord parce que les pho­tos de l’ar­ticle sont fabu­leuses, que votre expé­rience est un cas concret auquel je peux me rat­ta­cher et enfin parce que ça me récon­forte dans mon envie de le faire 🙂 Encore une fois mer­ci Madame Oreille !

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Vanessa 20 janvier 2015 - 18:07

Tout d’a­bord un grand mer­ci à Madame Oreille pour ce fabu­leux blog, je l’ai décou­vert il n’y a pas très long­temps et depuis je suis com­plè­te­ment fan ! Un blog réunis­sant mes deux pas­sions, la pho­to et les voyages, c’est exac­te­ment ce que je recherchais 🙂
Je viens de ren­trer d’un voyage en Thaï­lande et au Cam­bodge où je me suis confron­tée de plein fouet à la dif­fi­cul­té de faire des pho­tos de por­trait. En effet, il est hors de ques­tion de prendre des pho­tos volées et donc, cela demande d’a­bor­der les gens. Pas facile quand la timi­di­té et la gêne vous gagnent ! Mais l’en­vie irré­sis­tible de déclen­cher tous les beaux visages ren­con­trés sur la route prend vite le des­sus, ce qui oblige à sau­ter le pas.
Vos articles m’ont beau­coup aidé, je me suis par exemple rap­pe­lé de votre conseil de mon­trer au modèle les pho­tos prises et j’avoue que j’ai ain­si vu des sou­rires s’afficher. Un pur moment de bon­heur et de com­pli­ci­té échan­gés même sans mot échangé !

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