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Photographier les icebergs et les glaciers

par Madame Oreille

Voir un ice­berg ou mar­cher sur un gla­cier, c’est tou­jours un peu magique. Les sons, les cou­leurs, la lumière : le contact avec la glace est une expé­rience unique qu’il n’est pas simple d’im­mor­ta­li­ser en pho­to. Com­ment gérer l’ex­po­si­tion face à un gla­cier ? Com­ment don­ner une idée de la gran­deur d’une échelle ?

Cet article est une adap­ta­tion des astuces que vous pou­vez trou­ver dans mon livre : Conseils pho­tos pour l’Eu­rope du Nord.

Ce livre, dis­po­nible en ver­sion papier ou en e‑book, vous donne des conseils pour réus­sir vos pho­tos, été comme hiver, dans des des­ti­na­tions comme l’Is­lande, la Nor­vège, la Lapo­nie, l’E­cosse ou encore le Groenland.
J’y aborde le maté­riel, les ques­tions tech­niques, la com­po­si­tion et des points spé­ci­fiques aux contrées nor­diques. Vous y trou­ve­rez notam­ment des astuces pour pho­to­gra­phier le soleil de minuit, pho­to­gra­phier sous la pluie, pho­to­gra­phier la neige ou les geysers.

Vous pou­vez vous pro­cu­rer le livre ici.

Blanc, bleu, gris
Les couleurs des glaciers

Qu’il s’agisse d’un gla­cier ou d’un ice­berg, l’eau gelée peut revê­tir des cou­leurs dif­fé­rentes selon les lieux et les condi­tions de lumière.
Autant de tech­niques pho­to­gra­phiques que de situa­tions différentes !

Glacier couvert de cendres en Islande

Gla­cier cou­vert de cendres en Islande

Illulisat, Groenland

Illu­li­sat, Groen­land

D’où vient le bleu des glaciers ?

La lumière blanche se com­pose de plu­sieurs radia­tions, de lon­gueurs d’onde dif­fé­rentes (l’arc-en-ciel). Sur un gla­cier ou un ice­berg jeune, les ondes croisent rapi­de­ment des bulles d’air ou des sur­faces réflé­chis­santes : la glace appa­raît donc blanche.
Les gla­ciers sont vivants et constam­ment en mou­ve­ment. Au fil des années, la glace va subir des com­pres­sions. Cela aura pour effet de chas­ser les bulles d’air, pié­gées par le gel.
Sur les gla­ciers ou les ice­bergs plus anciens, seule une par­tie de la lumière est réflé­chie : les lon­gueurs d’onde bleues.

iceberg au Groenland

Comment photographier un iceberg ou un glacier

Astuce n°1
utiliser un polarisant

En plein soleil, un ice­berg ou un gla­cier a un fort pou­voir réflé­chis­sant. Le filtre pola­ri­sant per­met donc de gagner en tex­ture et en détails sur ces sur­faces, tout comme sur la neige, mais éga­le­ment de faire res­sor­tir le bleu. Dans le cas d’un ice­berg, ce filtre peut ain­si don­ner du volume, et évi­ter les aplats blancs.

Astuce n°2
utiliser un Pare-Soleil

Lorsqu’on marche sur une langue de glace ou qu’on est entou­ré d’icebergs, le pare-soleil est presque indis­pen­sable, sur­tout si la jour­née est ensoleillée.
Outre sa capa­ci­té à pro­té­ger la len­tille en cas de chute, le pare-soleil per­met sur­tout d’éviter les reflets des rayons qui pour­raient créer du flare sur la photo.

Donner l’échelle

Pour le spec­ta­teur qui n’a pas par­ti­ci­pé à votre voyage, il est impos­sible de s’imaginer la hau­teur d’un ice­berg ou l’étendue d’un gla­cier. Il lui faut donc un élé­ment dans l’image pour lui indi­quer l’échelle.
Ce peut être un bateau, une mai­son, un ani­mal ou une sil­houette humaine : le cer­veau réagit en réfé­rence à ce qu’il connaît.
N’hésitez pas à attendre pour pho­to­gra­phier cet indi­ca­teur d’échelle au bon moment par rap­port à votre com­po­si­tion : entre deux ice­bergs ou devant le plus grand, par exemple.

Iceberg au Groenland

Un bateau au milieu des ice­bergs au Groen­land

Icebergs : de près

S’approcher des ice­bergs per­met de s’intéresser à la tex­ture ou à la cou­leur, ain­si qu’aux contrastes. Ils sont tous dif­fé­rents : cer­tains sont lisses et trans­pa­rents, d’autres tota­le­ment opaques et blancs. N’hésitez pas à prendre le temps de trou­ver les bons selon le ren­du que vous souhaitez.

…ou de loin

Si l’on sou­haite faire res­sor­tir la taille impres­sion­nante d’un ice­berg, il est pré­fé­rable de s’en éloi­gner pour pou­voir zoo­mer. Les longues focales per­mettent de réduire les dis­tances appa­rentes entre les dif­fé­rents plans : l’iceberg paraît alors plus imposant.
Cher­chez à inté­grer les ice­bergs dans un décor plus glo­bal : un vil­lage, des sil­houettes. Ces élé­ments per­met­tront au spec­ta­teur de mieux com­prendre l’échelle.

Morceaux d'icebergs échoués sur une plage d'Islande

Mor­ceaux d’i­ce­bergs échoués sur une plage d’Islande

Icebergs dans la baie du village de Saqqaq, Groenland

Ice­bergs échoués dans la baie de Saq­qaq, Groenland

Icebergs derrière un village, Groenland

Ice­bergs der­rière un vil­lage, Groenland

Glaciers : marcher dessus ou photographier de loin

Ice­berg ou gla­cier, vous res­te­rez tou­jours confron­té à la même pro­blé­ma­tique : l’échelle.
Si vous choi­sis­sez d’aller faire un trek sur la glace*, il vous fau­dra trou­ver des cadrages valo­ri­sant l’étendue du lieu. Pho­to­gra­phiez vos com­pa­gnons de route pour rajou­ter de l’action, met­tez-vous au ras de la glace (cou­verte de cendres ou non), tes­tez des com­po­si­tions abs­traites avec les failles.

* Atten­tion, ne par­tez pas en ran­don­née gla­ciaire seul‧e ni sans crampons

Ces pho­tos ne sont pas dans le livre : elles ont été prises sur le gla­cier Per­ito More­no, en Argen­tine.

Technique photo : gérer l’exposition

Comme c’est le cas avec la neige, la mesure d’exposition de l’appareil peut par­fois être un peu per­due dès que la scène est trop claire.
Si vous êtes sur un gla­cier ou face à une grande éten­due d’icebergs, il est pro­bable que l’appareil ne soit pas en mesure d’analyser cette trop grande zone blanche comme étant natu­relle. N’hésitez donc pas à sur-expo­ser légè­re­ment votre image pour conser­ver le blanc étin­ce­lant de la glace.
A contra­rio, face à un gla­cier très bleu, et sur­tout si le soleil brille beau­coup, n’hésitez pas à sous-expo­ser (déli­ca­te­ment !) afin d’en faire res­sor­tir la couleur.

Les icebergs d'Ilulissat, Groenland

Les ice­bergs d’I­lu­lis­sat, Groen­land

Technique photo : donner du mouvement

Lorsqu’ils échouent sur les plages, les ice­bergs ne bougent pra­ti­que­ment plus : vous pou­vez alors vous essayer à des pho­tos jouant du flou de mou­ve­ment de l’eau.
Ins­tal­lez votre tré­pied en véri­fiant sa sta­bi­li­té. En mode Prio­ri­té Vitesse, faites plu­sieurs essais autour d’une demi-seconde pour trou­ver le bon réglage, en fonc­tion du ren­du sou­hai­té. Les blocs de glace doivent, idéa­le­ment, res­ter nets sur la pho­to. Le ren­du dépend inté­gra­le­ment du moment où vous allez déclencher.

Note : si vous n’êtes pas fami­lier avec les notions tech­niques pho­to­gra­phique, vous pou­vez consul­ter cet article consa­cré aux bases de la pho­to, expli­quées en texte, pho­tos et vidéos, de façon simple.

Photo en mouvement, icebergs sur une plage, Islande

Pho­to prise après la vague, lorsque l’eau se retire.
f/8 – 0.5 – ISO100

Photo en mouvement, icebergs sur une plage, Islande

Pho­to prise lorsque la vague heurte les ice­bergs à l’arrière-plan.
f/16 – 0.6 – ISO100


Pour réus­sir toutes vos pho­tos en Islande ou au Groenland

17€ en ver­sion papier, 9€ en ver­sion numérique.
Le livre est dis­po­nible ici.

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2 commentaires

Photographies nature et montagne 20 juin 2019 - 13:14

Mer­ci pour cette leçon com­plète de pho­to­gra­phie pas seule­ment pour pho­to­gra­phier les icebergs…

Répondre
mags 14 avril 2021 - 20:53

Mer­veilleuse pho­tos. Je vis au Qué­bec, sur le Saint-Laurent nous voyons des fois des pay­sage incroyable en hiver. Bra­vo pour ton bon travail

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