Retour dans le Forez pour quelques jours avec ma fille : des randos et des rencontres, des paysages et des petits villages, et toujours la Loire, pas très loin !
L’année dernière, je découvrais le Forez, dans la Loire, lors d’un petit week-end en famille. Une jolie région, calme, avec de beaux paysages, des gens chaleureux, et beaucoup de choses à faire avec les enfants. J’ai tellement aimé que j’y suis revenue cet été avec Petite Oreille pour explorer tout ce que nous avions loupé (et il nous reste encore beaucoup de choses à découvrir !)
Marols
Marols, c’est un tout petit village, très ancien, très bien rénové (il est village de caractère) et vivant ! Le genre d’endroit où on se dit « tiens, on serait pas mal à vivre là, quand même ».
J’arrive dans un petit village très agréable. Tout se fait à pied, on croise très peu de voitures. Le précédent maire a eu le nez fin, il a non seulement restauré le village, tout en pierre, magnifique, mais en plus essayé d’y amener de l’animation. Les cris des enfants en train de jouer pendant la récréation résonnent dans les rues adjacentes, l’endroit est vivant !
Un petit chemin mène à la Madone qui veille sur le village. C’est le meilleur endroit pour une vue générale. L’église Saint-Pierre se détache, avec sa grande tour et ses mâchicoulis.
Tout en haut, on découvre un coffre au trésor, on l’ouvre. Il nous invite à nous lancer dans une quête... On retrouve d’autres coffres dans les rues de Marols et à Montarcher, la commune voisine, qu’on peut rejoindre grâce à une petite randonnée le long du chemin des Brigands. (Mais nous, nous ne sommes pas allées marcher nous sommes allées manger, y a des priorités !)
42560 Marols
Téléphone : 04 77 97 14 96
Michaël tient depuis 2014 un petit bistrot typiquement forézien, sorte de QG de l’activité locale. On y mange local, on y boit local (avec une belle collection de bières), et on y trouve des expositions des artistes locaux mais aussi des après-midi à thèmes, des soirées projections...
Papa lui-même, il a aménagé les lieux en pensant aux familles (jeux, table à langer).
Ces dernières années, Marols est aussi devenu un village d’artistes. On compte aujourd’hui 10 ateliers, tous différents. Des peintres, des sculpteurs, des gens qui font du collage, aucun artiste ne ressemble à un autre, et c’est pourtant le fruit du hasard.
Je rencontre Fabrice Daluseau accoudé au bar de la Pause Marolaise. Ils nous emmène dans son atelier en nous expliquant comment il est arrivé ici. Il est à la retraite, a l’air totalement heureux et épanoui. Il est venu chercher la quiétude de la campagne combinée à l’animation d’un village vivant. Lui, vit à Marols, ce qui n’est pas le cas de tous les artistes (certains y ont seulement leur atelier). Il travaille au couteau, des tableaux pop et colorés sans autre ambition que de s’amuser.
Plus d’informations sur leur site.
Saint-Bonnet-le-Château
Saint-Bonnet-le-Château est une petite commune pleine de charme. Depuis la terrasse du Carré Pétanque d’Obut (les boules, fabriquées ici), on découvre la Collégiale qui domine la ville. Difficile d’imaginer comment une ville avec de telles côtes a pu devenir la « capitale mondiale de la pétanque » !
Nous visitons le centre ville en marchant. Petite Oreille s’éclate sur les pavés pendant que je passe mon temps le nez en l’air, à regarder les jolies maisons en pierre, les hôtels particuliers, les façades.
Nous terminons notre promenade sous les portes Mandrin et de la Châtelaine, de beaux édifices, là encore. Nous prenons ensuite la direction du moulin de Vignal.
Apinac
Le moulin, c’est une jolie histoire de passionnés. Jusqu’en 1991, il y avait un meunier à Apinac. Deux ans après sa disparition, quelques habitants ont fondé une association. Le moulin est un ouvrage ancien et complet, avec plusieurs roues, qui méritait d’être conservé, entretenu, et ouvert au public.
Emilie est salariée de l’association. C’est elle qui a la chance de vivre dans un si beau cadre, bercée par le son de l’Andrable. Elle nous reçoit, avec ses trois enfants. On fait le tour des lieux, les gamins sont tous fascinés par cette eau qui rentre et sort, faisant tourner des roues, des meules. La visite se veut pédagogique et je crois que tous les enfants aiment les moulins (et mettre les mains dans la farine).
Un jour par semaine, pendant les vacances, Emilie propose des ateliers pour les enfants : les petits font de la farine et les grands des petites maquettes.
Le moulin est en pleine campagne, juste à côté d’Apinac. Le village doit avoir une recette particulière, car en plus des passionnés de moulins, on trouve d’autres amoureux de vieilles pierres, un peu fous. Ainsi, un homme entreprend depuis quelques années de retaper le château, un travail de titan...
Les Hautes Chaumes
Nous passons notre première nuit dans la vallée de l’Ance, à l’endroit où le Forez déborde sur le Puy-de-Dôme. Ici, je retrouve l’ambiance des Hautes Chaumes que j’avais tant aimée l’année dernière. C’est vallonné, c’est vert. Il fait un peu plus frais, nous sommes en altitude. Et un peu partout on retrouve les jasseries, ces abris typiques pour les pâturages des Monts du Forez.
C’est justement dans une jasserie que nous dormons, ou plutôt dans la yourte que Marc Cormier a installée dans le jardin de la maison familiale.
Oui, fiez-vous à la photo, Marc est vraiment très grand !
Je rencontre Anthony Planat au petit matin. Le contact passe tout de suite avec Petite Oreille. Il fait partie de l’association Sur les Traces du Coq Noir, qui s’occupe de la Jasserie du Coq Noir, mais aussi de toutes les activités autour de cette belle ferme d’estive : un petit musée, un restaurant, une saison culturelle (des concerts, des contes, du théâtre...) et des balades nature (pour tous les âges). Il est passionné et fait partie de ces gens, finalement très nombreux dans le Forez, qui aiment leur région et savent communiquer leur passion.
63600 Saint Anthème
Téléphone : 04 73 95 31 33
Plus d’informations (ouverture du restaurant notamment) sur leur site internet.
Anthony nous emmène sur les sentiers, pour une petite rando à la rencontre du patrimoine des Hautes Chaumes mais aussi de sa flore. Marcher en écoutant des histoires, en découvrant quelles fleurs et plantes sont comestibles... J’apprends plein de choses, Petite Oreille mange des fleurs (et je sais maintenant qu’il ne faut plus la laisser jouer avec les boutons d’or !). On termine la matinée dans la jasserie, à déguster quelques produits locaux en guise de mise en bouche.
Pour le repas, je me rends au Jas du Mas, une auberge tenue par Sébastien et sa compagne. Sébastien enchaîne les plats pour nous faire goûter un petit peu de tout. Petite Oreille picore dans chacun, ravie ! C’est l’un des avantages du Forez, les prix sont abordables, même dans les bons endroits...
Montpeloux
Après un repas presque gargantuesque, nous passons l’après-midi à Montpeloux. Un peu de marche, un peu de sieste, et puis s’amuser dans les champs.
Montpeloux, c’est une vraie curiosité. C’est un volcan, éteint bien sûr, qui a accueilli un château, puis servi de carrière avant d’être ce qu’il est aujourd’hui : un lieu où on rentre au cœur du volcan. Des orgues basaltiques dessinent les contours du cratère.
Le volcan accueille un festival tous les étés. On y joue de la musique, on y donne des représentations de théâtre ou de cirque. D’où la scène, bien en vue ! (Plus d’infos ici)
En marchant dans le petit bourg qui jouxte le volcan du Montpeloux, on repère rapidement les pierres qui en proviennent, du temps où c’était une carrière. Des pierres taillées en hexagone de façon totalement naturelle. (La forme que la nature privilégie quand elle veut préserver ses forces : le plus petit périmètre possible à surface égale, qu’on retrouve aussi dans les alvéoles des ruches, les cristaux de glace, les yeux des insectes...)
Pour la nuit, je rejoins Meyrieux, juste à côté de Chambles, que j’avais adoré l’année passée. Un joli village le long des Gorges de la Loire. Je me souviens de sa tour et des confiseries de Géraldine...
Téléphone : 04 77 52 95 12
Je passe la soirée à la table de Christine et Pascal. Petite Oreille trône sur une chaise haute, ravie d’avoir des hôtes à ses petits soins. Non seulement nous y mangeons très bien, mais en plus nous passons une excellente soirée. Pascal a son exploitation agricole juste à côté, Christine s’occupe du gîte. On sent tout de suite qu’ils aiment recevoir, les discussions sont sincères.
Le long de la Loire,
autour du barrage de Grangent et de Saint-Just-Saint-Rambert
L’année dernière, j’avais été très impressionnée par les Gorges de la Loire. Cette année, j’ai donc décidé d’y retourner pour les voir sous un autre angle. Une rando permet de faire une petite boucle entre Saint-Just-Saint-Rambert et le barrage.
La première moitié de la promenade se fait au milieu des champs. On aperçoit les châteaux au loin, les chevaux s’approchent, curieux. Puis on suit la Loire. Une partie du chemin emprunte ce qui fut jadis une voie ferrée. Il faut imaginer les trains passant là, rasant le mur, à flanc de colline, avec le fleuve en contrebas...
Petite Oreille s’éclate toujours ! Ici, elle peut s’amuser en toute liberté, sauter dans les flaques, ramasser des bâtons, remplir ses poches de cailloux...
A midi, nous pique-niquons à Saint-Victor-sur-Loire, un petit village au bord du fleuve où on peut se baigner, profiter du soleil et faire tout un tas d’activités nautiques. Pour nous, ce sera bateau !
Gourde pour enfant et pantalon de rando trouvés chez Les Petits Baroudeurs
Nous embarquons pour une petite croisière sur un bateau électrique. Au fil de l’eau, on aperçoit le château d’Essalois, l’île de Grangent, l’ancienne chapelle, la vieille abbaye restaurée. Et bien sûr, nous longeons le barrage de Grangent, lui qui a permis la création du lac éponyme. Le tout est commenté par un guide qui raconte l’histoire de la région, du barrage, de la modification du paysage. La Loire est un fleuve sauvage et puissant, le barrage a permis de gérer un peu les flux pour limiter les inondations.
Départs à 15h00 et 16h15 (sauf en cas de réservation du bateau) tous les jours.
Toutes les infos sur leur site
Après le bateau, nous faisons halte dans l’une des pâtisseries les plus réputées de la région, par pure gourmandise.
42170 St-Just-St-Rambert
Ouvert tous les jours de 7h à 19h30 (le dimanche jusqu’à 18h)
Olivier Buisson a grandi ici et avait un rêve de gosse : devenir pâtissier. Il suit la voie de l’apprentissage et en 1992, à 24 ans, il ouvre sa première pâtisserie. Depuis, elle a été refaite trois fois en agrandissant les locaux et emploie une vingtaine de personnes... Il déteste le mot « créateur », mais ses spécialités d’entremets glacés et son savoir-faire (ici, tout est maison sauf les dragées !) ont dépassé les frontières de la Loire...
Je repars avec une boîte de macarons que Petite Oreille engouffrera sur la terrasse de notre cabane...
42600 Essertines-en-Châtelneuf
Téléphone : 04 77 58 79 26
Plus d’infos sur leur site
Martine et Francis sont de grands voyageurs qui ont construit une cabane perchée dans laquelle on trouve donc une douche dans une ancienne cuve (qui servait pour la fourme), un morceau de tronc d’arbre troué par un pic transformé en table de nuit lumineuse, et plein d’idées récup ».
Monsieur est en cuisine, madame en salle, et il y a fort à parier que l’adresse fera des émules dans les années à venir !
Lieu dit « le Vieil Ecotay »
42600 Ecotay l’Olme
Téléphone : 04 26 24 26 68
Après une bonne nuit, je me rends à Abiessence. Joël Ruiz a ouvert une distillerie d’huiles essentielles bio. Emilie était sa première stagiaire, en 1999. Elle est toujours là (mais n’est plus stagiaire !) et a maintenant 19 collègues. Ils sont dans une démarche responsable, autonomes en bois, déchets revendus.
Lorsque j’étais enceinte, j’ai découvert que les huiles essentielles étaient interdites pendant la grossesse (j’en utilise peu, mais je n’ai rien trouvé de mieux pour faire passer un rhume). Émilie m’explique comment ça marche, la distillerie, la chimie, comment tout est surveillé et me montre aussi des huiles destinées aux bébés et jeunes enfants ! (pour les moustiques par exemple)
42600 Verrières-en-Forez
On y trouve la distillerie, la boutique, et ils proposent également des formations.
Plus d’informations sur leur site.
La ferme aux trois granges
La visite de la Ferme aux trois granges fait partie des meilleurs moments du voyage. J’ai l’habitude de voir Petite Oreille heureuse (quand même !) mais là elle était surexcitée de bonheur ! Tous ces animaux, qu’elle pouvait caresser pendant que Florence expliquait le travail à la ferme. Car ce n’est pas un zoo, mais bien une ferme pédagogique. La ferme est une vraie ferme et produit notamment du lait, sous la houlette du frère du Florence. On voit donc le matériel de traite, on apprend comment sont nourris les différents animaux.
42210 Boisset les Montrond
Sur réservation : 06 30 97 73 85
Plus d’infos sur le site web
Feurs
Juste à côté de Feurs se trouve l’écopôle du Forez, une réserve ornithologique. La Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature a réhabilité une ancienne gravière pour créer ce petit havre de paix et d’observation. On peut venir y marcher, entre les différents étangs ou s’installer dans les affûts pour apercevoir les oiseaux (ou les castors et batraciens).
L’accès à l’Ecopôle et à ses sentiers de promenade est gratuit, seul le parking et l’accès à la Nef (une grosse coupole d’observation, où se trouvent également les expositions) sont payants (3€).
Ludovic, le conservateur du site, nous emmène sur les sentiers. En été, l’écopôle organise plusieurs fois par semaine des promenades avec des guides naturalistes. Il nous montre les traces laissées par les castors, dont la réintroduction se passe très bien, nous montre les nids d’oiseaux dans les jumelles, nous explique comment on ramène de la biodiversité dans une gravière, un travail de longue haleine, indispensable à la vie du fleuve.
Je ne suis pas équipée pour photographier les oiseaux, et avec un enfant à surveiller ça reste un exercice difficile, mais la promenade est très agréable. A en juger par les familles en train de pique-niquer à l’ombre, c’est un lieu qui n’attire pas que les ornithologues, mais tous ceux qui veulent profiter du cadre !
Salt-en-Donzy
Nous terminons notre week-end dans un vieux château médiéval, ancienne propriété des Comtes du Forez, sur les rives de la Charpassone. Ici, une association locale se démène pour restaurer le patrimoine du village. Donzy fut une cité importante et le château une véritable forteresse, malheureusement détruite il y a plusieurs siècles. Les bénévoles y font un travail remarquable au fil des chantiers, consolidant les murs, réhabilitant la chapelle, aménafeant un superbe jardin botanique.
Plus d’infos
- Pour des idées de randonnées et des topo-guides
- Pour des idées de week-end dans le Forez
- Pour plus d’infos sur le Forez ici et ici
- Pour plus d’infos sur la Loire
Mon matériel photo sur ce voyage
Appareil reflex Canon 5d mark II // Objectif Canon 16–35 II
Plus d’articles sur la Loire
Ce voyage est le fruit en collaboration entre Loire Tourisme et le Collectif des Blogueurs Voyage. Néanmoins, je garde toute liberté quant à mon contenu éditorial.
10 commentaires
Superbe région que je ne connais pas encore. Une belle idée pour de futurs séjours !
Quel article de qualité ! Bravo !
Je suis passé dernièrement par cette région sans m’y arrêter. Je regrette désormais 😉
Que de belles photos et un beau témoignage de votre passage dans notre « coin » ! Merci pour votre article, et peut-être à bientôt dans le Forez 😉
Emilie « du Moulin »
C’est une région que j’ai traversée de nombreuses fois en voiture pour aller à Lyon sans y accorder d’intéret mais là, ça donne vraiment d’y aller, les photos sont magnifiques !! à rajouter sur ma liste de voyages, merci de la découverte 🙂
Magnifique ! ca me tente, merci pour ton article.
Bonjour,
Merci à vous de faire connaitre notre belle région, que certains qualifieront de France profonde, car restée encore un peu à l’écart du tourisme de masse. Pourtant notre région recèle de trésors inattendus et de paysages époustouflants, et pour qui aime la randonnée, de balades, très très nombreuses, pour tous niveaux, sublimes et enrichissantes. De plus, la cuisine y est goûteuse, et maintes petites auberges ou restaurants, vous attendent au détour des chemins. Et, si vous avez la chance de partir sur les pas de quelqu’un du cru, il vous fera découvrir des coins de rêve, l » idéal pour se ressourcer.
Toujours aussi fan de tes articles. Tres bien ecrit et de superbes photographies !
Tu nous donnes toujours l’envie de visiter ces differents endroits
Hello,
Je trouve toutes les photos de ce blog magnifiques ! Et pour être tout à fait honnête, je suis tenter de parler de tes techniques (de la rubrique « Conseils pour les photos voyage ») sur le blog que je lance et qui, entre autre, évoquera les meilleurs plans pour photographier les endroits traversés en voyages.
Quand je vois les superbes clichés que tu fais de la région de Saint Etienne (si je dis pas de bêtise), je me dis que tu dois maîtriser les bonnes techniques (j’avais malheureusement une mauvaise image du Forez) !
Merci à toi, à très vite.
Pierre H.
Bonjour,
Habitant à St Marcellin en Forez depuis un peu plus de 2 ans, je n’ai pas encore eu l’occasion de prendre le temps de visiter la région du Forez. La tête dans les travaux de rénovation de la maison... Je connais de loin ou de nom la plus part des lieux nommés, mais avec votre article, ma curiosité a été encore plus piquée à vif. Comme les vacances vont être encore restreinte l’été prochain avec un mariage notamment, je pense que nous en profiterons pour suivre vos bonnes adresses.
Merci beaucoup pour cette article.
Je suis très fière de découvrir un article sur ma jolie région au milieu de toutes tes jolies photos de voyages au bout du monde. Ton blog est superbe et tes photos son magnifiques !