En août, je pars au Groenland, en famille. L’occasion de tourner mon premier documentaire mais aussi de faire notre premier grand voyage avec notre fille. Et qui dit grand voyage avec un jeune enfant, dit préparatifs un plus plus sérieux que « hop, trois suppositoires, deux couches propres et on y va » !
Je n’ai jamais été très branchée médocs
En 2009, je partais dans ce qui était pour nous notre premier grand voyage : grimper dans le transsibérien. J’avais 22 ans, et ce sera mon excuse pour notre inconscience : nous n’avions strictement rien prévu pour notre santé. Et quand je dis rien, c’est rien. Je devais avoir ma ventoline, quelques comprimés de paracétamol (qui commencent par « Doli »), et trois pansements, au mieux. Mais aucun de mes vaccins n’avait été mis à jour depuis le collège ! Et je crois que je regardais encore les Minikeums quand Monsieur Oreille a fait son dernier rappel... Sur le moment, ça ne nous a absolument pas choqués, et le voyage s’est très bien passé, même en buvant de l’eau sortie d’un puits mongole ou d’un robinet chinois.
C’est un an plus tard que nous avons réalisé le souci. Nous préparions notre voyage en Inde et, alors qu’on venait surtout se renseigner au sujet du paludisme, notre médecin nous a rappelé qu’il n’y avait pas que ça à craindre... Tétanos, rage, hépatite A, rien n’était à jour alors que nous nous étions rendus dans des endroits propices au développement de ces maladies.
Alors hop, quelques piqûres plus tard, nous sommes à jour (mais la Malarone, ce sera uniquement si et seulement si on a des symptômes pas cools...) ! Et c’est maintenant quelque chose à quoi je prête attention. Par contre, ma trousse à pharmacie n’est pas plus remplie. J’ajoute juste quelques plaquettes selon les pays où je me rends (moustiques, maux de ventres, et autres joyeusetés) mais tout loge toujours dans ma trousse de toilettes.
Je ne suis jamais partie plus de 15 jours en voyage avec ma fille
En devenant maman, j’ai appris à être plus prudente, mais je ne me surcharge pas trop pour autant. Et pour cause, je ne suis finalement jamais partie très longtemps avec elle. Jusqu’à présent, je prenais surtout du paracétamol et, quand elle était plus jeune, des suppositoires de glycérine ainsi que des sachets de solution de réhydratation.
Une trousse de santé pour elle
Maintenant qu’elle a un an et demi, il est largement temps de m’intéresser à la question de la santé, et de préparer une trousse à pharmacie compacte et pertinente ! Je continue de la mélanger avec les affaires d’hygiène car c’est assez lié pour moi, et je range tout au même endroit.
Mes essentiels, à pondérer selon les destinations :
- des pansements de plusieurs tailles, utilisables par toute la famille tout comme le petit désinfectant
- quelques compresses et des mini-doses de sérum physiologique
- une crème soignante pour l’érythème fessier
- des suppositoires de paracétamol (type Doliprane)
- des suppositoires de niaouli (type Coquelusédal) et un spray nasal (que j’utilise aussi)
- crème solaire utilisable par toute la famille, avec éventuellement de la biafine
- crème hydratante (je lui pique la sienne)
- mouchoirs en tissu (ça se lave, ça sèche, et ça se réutilise presque à l’infini) [note de Mr Oreille : même si ça finit par ressembler à du carton...]
- savon doux (là aussi, on se le partage)
- antimoustique pour toute la famille
- pince à épiler (non, pas pour lui faire les sourcils, mais contre les tiques et dards)
- sa brosse à dents
L’astuce est pour moi de mutualiser au maximum ! Si une crème solaire est efficace sur la peau d’un jeune enfant, elle le sera tout autant sur celle d’un adulte. C’est ce que Monsieur Oreille et moi faisions déjà lorsque nous ne partions qu’à deux : partager tout ce qui peut l’être. Avec un bébé, on continue, mais on change simplement de produit : tout le monde se lavera avec le savon pour enfant !
La liste est réduite au maximum, et je ne serai jamais équipée pour tout, mais je devrai pouvoir m’occuper des petits bobos. Et pour les gros ?
Indispensable :
la carte européenne d’assurance maladie
Je connaissais vaguement cette carte, ma sœur l’avait demandée pour son année Erasmus en Slovénie. Je l’avais découverte à cette occasion mais en ignorais l’intérêt... jusqu’à faire des recherches pour mes voyages en famille, justement.
C’est une carte gratuite dont le but est de vous éviter d’avancer des frais trop importants (en cas d’hospitalisation, par exemple, où la facture grimpe vite) : la carte atteste de nos droits à l’Assurance Maladie, et permet donc de bénéficier de la prise en charge sur place de nos dépenses de santé (en fonction, bien sûr, des formalités dans le pays : même en France, tout n’est pas gratuit !).
Tous les membres de la famille doivent avoir leur propre carte européenne d’assurance maladie (CAEM), même les enfants, et elle est valable deux ans. Et, comme elle est gratuite et simple à obtenir, ça vaut le coup. Il suffit de se connecter sur son compte ameli ou de contacter sa caisse d’Assurance Maladie, quand, comme moi, on n’est pas au régime général.
La CAEM est valable dans toute l’Union Européenne ainsi qu’en Islande, au Liechtenstein, en Norvège, et en Suisse. Elle ne permet bien sûr pas de décider d’aller se faire poser des nouvelles dents en Hongrie, mais couvre à la fois les pépins de santé imprévus, les maladies chroniques ou même les accouchements.
Grâce à la carte on peut donc poursuivre un traitement en cours mais aussi partir plus serein : on achètera les médicaments sur place si jamais un membre de la famille tombe malade. (De toute façon, même si on embarque plein de médicaments, le gamin attrapera toujours pile la maladie pour laquelle on n’était pas équipés, non ?).
Bref, j’ai donc fait des demandes pour trois cartes européennes d’assurance maladie, une chacun, qu’on gardera précieusement pour tous nos prochains voyages à l’étranger (mais qui ne servira pas au Groenland, qui a un statut particulier, à la fois rattaché au Danemark mais pas dans l’Europe). J’en ai profité pour télécharger la petite appli qui va avec (sur le site de la Commission Européenne) et qui est toute simple et bien faite : elle redonne toutes les infos en fonction du pays dans lequel on se trouve (numéros d’urgence, les coûts pris en charge ainsi que la marche à suivre pour le remboursement (et on peut facilement passer d’un langue à l’autre pour pouvoir montrer le téléphone à quelqu’un).
Partir avec un jeune enfant au Groenland ?
Le Groenland n’est pas un pays dangereux, loin de là ! Non seulement le risque épidémiologique est très faible (très peu de monde et du froid, pas très intéressant pour un virus !) mais les infrastructures sanitaires sont très bien (et une aide médicale est gratuite pour les urgences graves). La seule difficulté en cas de soucis de santé peut être la distance et le temps de trajet pour rejoindre un hôpital.
Ce qu’on pourrait éventuellement craindre, ce sont les moustiques mais leur saison sera déjà finie quand nous arriverons mi-août, et les morsures de quadrupèdes mais là c’est mon rôle de maman de protéger ma fille, tout simplement (et d’éviter qu’elle aille faire gouzi-gouzi aux chiens attachés).
Entre la gentillesse des locaux et le climat estival, j’ai même l’impression que le Groenland se prête vraiment très bien au voyage en famille. Je vous le confirmerai dans quelques mois, mais plus j’avance dans mes recherches, plus j’en suis convaincue.
Ma première assurance
Comme la CEAM ne couvre pas le rapatriement, qu’on ne peut jamais tout anticiper et que même si je n’ai jamais eu de soucis, je ne veux surtout pas en avoir un avec ma fille, je me suis décidée à jeter un œil aux assurances.
En fait, pour être honnête, ce n’est pas ma première assurance, puisque j’ai longtemps eu une Visa Premier... que j’ai résilié le jour où j’ai voulu faire marcher la-dite assurance. Je voulais annuler mon voyage au Kirghizistan car j’étais enceinte de quelques mois et ne me voyais donc plus faire un trek en autonomie. Vous devinerez que, si j’ai résilié ma carte, c’est que l’assurance n’a jamais fonctionné, et qu’en lisant les petites lignes, j’ai bien compris que tout était fait pour qu’elle ne correspondait pas du tout à ce que j’attendais...
J’ai donc pris un assureur, un vrai. Bien sûr, je ne souhaite pas devoir utiliser un jour cette assurance mais ça permet de partir plus tranquille. Ce qui m’intéresse à titre personnel : affaires perdues ou volées (mon matériel photo...), frais de recherche/secours/hospitalisation/rapatriement couverts. Mon assurance permet également de remplacer une voiture en panne (mais je ne conduis pas), de rentrer plus tôt en cas de besoin (c’est rarement mon cas mais il peut y avoir un cas de force majeure...), d’être aidée en cas de soucis légal. Le tout avec la possibilité de contacter quelqu’un 24h/24, toujours utile quand on ne sait pas comment trouver une solution en urgence et qu’on est loin de tout à l’étranger avec un gros décalage horaire !
Bref, me voilà donc maman, adulte et responsable !
Note : pour ceux qui veulent s’assurer, je me suis personnellement tournée vers Chapka, spécialisé dans le voyage (expatriation, tour du monde, WHV...) tout simplement parce que ça fait plusieurs années qu’ils sont partenaires des #apérovoyageurs qu’on organise avec les Passeurs d’Aventures, et que j’avais donc une totale confiance en eux !
Cet article contient des partenariats mais je reste libre de mes opinions !
1 commentaire
Merci pour toutes ces informations.
Pour l’instant je n’avais que la carte européenne d’assurance maladie. Je n’avais pas encore été suffisamment attentive aux assurances notamment concernant le rapatriement en cas de pépin. Concernant la trousse, j’en ai parlé à mon médecin qui m’a décrit une trousse bien semblable à la tienne avec juste en plus des solutions de réhydratation.