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Immersion à Sumatra : Pandai Sikek, deux semaines chez les Minangkabau

par Madame Oreille

Car­net de voyage de mon immer­sion à Pan­dai Sikek avec ma fille : deux semaines chez l’ha­bi­tant, en famille, chez les Minang­ka­bau, une eth­nie musul­mane et matriarcale.

Entre avril et mai, Petite Oreille et moi sommes par­ties 5 semaines à Suma­tra, en Indo­né­sie, pour un pro­jet un peu spé­cial : réa­li­ser une série de vidéos pour Eva­neos, qui orga­nise des voyages sur-mesure en direct avec des agents locaux. Le concept : par­ta­ger le quo­ti­dien de deux familles, dans deux vil­lages (voir le pre­mier article pour en savoir plus). Ce fut un voyage excep­tion­nel pour ma fille comme pour moi. Et avant de vous mon­trer les vidéos (à la ren­trée !), voi­ci quelques bribes consa­crés à la pre­mière par­tie de notre voyage en Indo­né­sie : notre séjour en Suma­tra Occidental.

Le jour où nous sommes arrivées à Pandai Sikek

On n’ar­rive pas comme ça à Pan­dai Sikek. Enfin, si, n’im­porte qui peut arri­ver au vil­lage. Il est facile à trou­ver en venant de Padang, il suf­fit de prendre la grande route vers Bukit­ting­gi, puis de tour­ner à Koto Baru. Mais hors de ques­tion que Petite Oreille et moi soyons dépo­sées direc­te­ment chez nos hôtes. Non. Il faut res­pec­ter le céré­mo­nial. Nous nous ren­dons à la mai­rie pour les pré­sen­ta­tions offi­cielles. C’est un joli bâti­ment qui domine le vil­lage depuis une col­line. Tout le monde parle indo­né­sien. Très vite. Mais je ne com­pren­drais pas mieux s’ils par­laient lentement.
En l’es­pace de quelques minutes on m’a pré­sen­té une dizaine de per­sonnes et fait asseoir dans un petit salon aux fau­teuils cou­verts de plas­tique. Je n’ai rete­nu aucun nom. Petite Oreille est par­tie jouer avec une employée. Je l’ob­serve pas­ser et repas­ser dans le cou­loir, elle a l’air de s’a­mu­ser. On a dépo­sé un café devant moi sans me lais­ser le temps de décli­ner. Je hoche la tête en sou­riant quand on me parle. Je com­mence à me deman­der dans quelle his­toire je me suis embar­quée. Était-ce vrai­ment une bonne idée de pas­ser deux semaines entières dans ce petit village ?

Une dame arrive. Elle est la seule à ne pas por­ter d’u­ni­forme. C’est notre hôte. J’es­saie d’é­chan­ger quelques mots en anglais.
What’s your name ? Dar. What’s your hus­band’s name ? He’s dead.
Mince. Elle com­mence bien cette immersion.

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Dar est sou­riante. Elle semble ravie de nous accueillir. Toute la mai­rie (ou presque) se met en route pour nous emme­ner à la mai­son. Pen­dant les deux pro­chaines semaines, c’est là que nous loge­rons. Deux semaines d’im­mer­sion pen­dant les­quelles Petite Oreille et moi par­ta­ge­rons le quo­ti­dien de cette famille, et du village.

Lorsque nous entrons dans la mai­son, une femme est en pleine prière, au milieu de la cui­sine. Tout le monde la contourne pour s’at­ta­bler, comme si de rien n’é­tait. Des voi­sins, des pas­sants, entrent pour dire bon­jour. Je ne retiens tou­jours aucun pré­nom mais je m’ef­force de sourire.

Et puis peu à peu, la mai­son se vide. Nous voi­là seules avec nos hôtes.

Il me fau­dra plu­sieurs jours pour com­prendre qui est qui par rap­port à qui. Cette manie indo­né­sienne d’ap­pe­ler tout le monde Tata ne m’a pas fran­che­ment aidée ! Car ici, on appelle des per­sonnes de la géné­ra­tion d’au-des­sus Tata ou Ton­ton, et les per­sonnes de même âge Sœur ou Frère, même s’il n’y a aucun lien du sang. Le moment où cela m’a été expli­qué fut d’ailleurs l’oc­ca­sion de nom­breux quiproquos !

Tek Dar (tek = tata dans la langue locale) vit donc chez Tek Non. Elles sont sœurs, leurs enfants sont grands et par­tis vivre à la ville. Elles hébergent les deux petites-filles d’une de leurs deux autres sœurs, Euge­nia et Tes­sa. Les deux ado­les­centes passent leurs jour­nées entre l’é­cole et la mai­son fami­liale voi­sine, avant de rega­gner la mai­son de Tek Non à la nuit tom­bée. Je n’ai pas vrai­ment com­pris pour­quoi les deux jeunes filles venaient dor­mir là. J’ai juste croi­sé leur père, brièvement.

Sur le pre­mier cro­quis, ce sont elles. Dar, Petite Oreille, Non, Euge­nia et Tes­sa. Notre famille d’adoption pen­dant ces deux semaines de loge­ment chez l’ha­bi­tant. Aucune ne parle anglais. Mais on arri­ve­ra tou­jours à échanger.
Le second cro­quis, c’est la famille de Ris­ka. Mais elle, je vous en parle après !

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Dar et Non vivent dans une mai­son tra­di­tion­nelle. L’ha­bi­ta­tion est spa­cieuse et lumi­neuse, avec un ameu­ble­ment très mini­ma­liste. Les trois chambres donnent toutes sur le salon. Une petite bou­tique se trouve à côté de l’en­trée, dans une grande cui­sine / salle à manger.
Ici, chaque mai­son a son bas­sin. Un ingé­nieux et com­plexe sys­tème d’irrigation per­met de faire cir­cu­ler l’eau de la rivière dans tout le vil­lage, tra­ver­sant les cultures et les bas­sins. Et qu’est-ce qu’il y a dans les bas­sins ? Hé bien des pois­sons ! On leur jette les restes de nour­ri­ture et les enfants pas sages.

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C’est Non elle même qui tient la bou­tique, et Petite Oreille en fera rapi­de­ment un endroit de jeu. Mais en ce pre­mier soir, elle n’ose pas encore trop s’y aven­tu­rer. Nous sommes tout juste arri­vées en Indo­né­sie. Paris – Amster­dam – Kua­la Lum­pur – Jakar­ta – une nuit à Padang et nous voi­ci à Pan­dai Sikek. Le dépay­se­ment est total. La fatigue aus­si. Après le repas, Non la prend dans les bras. Elle lui caresse les che­veux, l’embrasse sur le front. Des bras de Dar, ma fille passe rapi­de­ment à ceux de Mor­phée. La jour­née a été riche en émo­tions, et le voyage ne fait que commencer.

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Le moment où j’ai rencontré Riska

Au moment où j’ai ren­con­tré Ris­ka, je ne savais pas encore l’im­por­tance qu’elle pren­drait durant notre séjour. Elle est venue le pre­mier jour, avec sa fille, en voi­sine curieuse. Puis est reve­nue le len­de­main. Elle par­lait un peu anglais et avait très envie de discuter.

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Au matin du qua­trième jour, elle est arri­vée avec une lettre. Sur la feuille, rec­to-ver­so, elle m’ex­pli­quait lon­gue­ment qu’elle vou­lait être mon amie. Elle avait pas­sé la soi­rée à pré­pa­rer sa mis­sive sur Google Trans­late. C’é­tait ado­rable, et pour­tant j’ai pris peur. Ayant déjà un peu bour­lin­gué en Asie, je sais que les arnaques sont fré­quentes et revêtent sou­vent le masque de la gen­tillesse. J’ai déci­dé d’es­sayer de res­ter naïve, de lais­ser sa chance à une belle his­toire. Et je ne l’ai pas regretté.
Jamais je n’a­vais ren­con­tré pareille per­sonne. Pen­dant deux semaines, Ris­ka est venue nous voir tous les jours, pre­nant à cœur de nous mon­trer son vil­lage, ses tra­di­tions, sa culture. Nos filles ont le même âge, à quelques jours près. Nous avons le même âge. Plus je dis­cute avec elle, plus je sens que nous nous res­sem­blons, le fos­sé cultu­rel est loin de nous sépa­rer. Au contraire.

Ris­ka vit avec sa mère. La socié­té Minang­ka­bau est matriar­cale. La femme a le pou­voir, c’est elle qui garde l’argent, hérite des biens. C’est donc le mari qui vient habi­ter chez la femme. Le conjoint de Ris­ka tra­vaille à Bukit­ting­gi, la grande ville la plus proche. C’est là qu’ils se sont ren­con­trés. Elle était pro­fes­seur là-bas. Mais même dans un socié­té matriar­cale, c’est Ris­ka qui a quit­té son emploi pour s’oc­cu­per de Tasya à sa nais­sance. Dans quelques semaines, la petite fille ira à l’é­cole mater­nelle, et sa maman com­men­ce­ra alors un nou­veau tra­vail à la mairie.

La mai­son de Ris­ka est grande et moderne, construite en dur par son père. Entre les meubles en bois sculp­té et le maté­riel hi-tech, on voit tout de suite que c’est une famille riche. Les six frères et sœurs de Ris­ka sont par­tis tra­vailler dans le domaine médi­cal à Batam, une petite île au large de Sin­ga­pour. Ris­ka n’en parle pas, mais je sens bien la frus­tra­tion et l’en­nui. Elle est res­tée parce que quel­qu’un devait s’oc­cu­per de sa mère, mais elle tourne en rond dans ce petit vil­lage. Brillante et culti­vée, elle ne s’i­ma­gi­nait sans doute pas mère au foyer.

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Ris­ka s’oc­cupe aus­si d’un petit gar­çon, Azam. C’est un petit peu comme un fils adop­tif, par voie de fait. Ses parents sont par­tis du jour au len­de­main alors qu’il n’a­vait que neuf mois. Per­sonne ne sait où ni pour­quoi. C’é­tait il y a 8 ans. Azam et sou­riant, très doux. Il joue les grands frères avec Petite Oreille. Ça rend Tasya jalouse, elle vou­drait gar­der sa copine rien que pour elle...
Mais Azam va à l’é­cole laïque le matin, et à l’é­cole cora­nique l’a­près-midi, alors toute la jour­née, Tasya peut jouer tran­quille­ment avec nous, et venir explo­rer les environs.

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Ci-des­sus : Ris­ka nous a emme­néee assis­ter à l’en­traî­ne­ment de foot, pen­dant que le soleil le cou­chait sur le vol­can Marapi.
Ci-des­sous : chez l’oncle de Ris­ka, Azam, Petite Oreille et Tasya essaient de gui­der un insecte vers le jardin...

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Le moment où Petite Oreille a piqué le lit de la Nenek

Si, en tant que tren­te­naire, je devais dire Tek Non et Tek Dar, Petite Oreille, elle, les appe­lait Nenek (« néné » avec l’ac­cent local), grand-mère. Tek Non com­mence sa jour­née à 5h, comme tout le monde ici. A 4h30, le muez­zin entame son dis­cours mati­nal, et c’est un bavard, impos­sible de se ren­dor­mir. Une prière, et quelques minutes plus tard, Non est déjà prête pour se rendre au mar­ché. Il est tout petit mais a lieu tous les matins. On y achète des fruits, des poules, du pois­son, ou des ali­ments déjà pré­pa­rés. Ensuite Non com­mence sa jour­née de tra­vail, par­ta­gée entre le champ et la petite bou­tique. Elle n’a pas d’ho­raire, elle ouvre quand elle veut. De toute façon, si la bou­tique est fer­mée, les voi­sins toquent à la porte de la maison.

Elle y vend une varié­té sur­pre­nante de pro­duits dont le seul point com­mun est d’être en embal­lage indi­vi­duel. Des nouilles, des sachets uni­doses de sham­poing, des pan­se­ments, des bon­bons. La bou­tique a un gros suc­cès auprès des éco­liers qui s’y arrêtent pour le goûter.

Au sol, un mate­las. Les jour­nées de Non sont longues, alors elle fait sou­vent la sieste, entre deux clients. Mais pen­dant notre séjour, elle n’a pu beau­coup dor­mir : son lit était squat­té par une Petite Oreille qui s’é­tait prise d’af­fec­tion pour elle.

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Le jour où ma fille a été kidnappée

Ma fille est rapi­de­ment deve­nue la coque­luche du quar­tier. Un jour, nous sommes ren­trées alors qu’Eu­ge­nia était à la mai­son avec toutes ses copines. For­cé­ment, elles ont joué avec Petite Oreille, s’a­mu­sant à lui apprendre des mots indo­né­siens. Un groupe de jeunes filles qui lui font des bisous et s’in­té­ressent à elle, c’est par­fait pour Petite Oreille. Et quelques minutes plus tard, voi­là qu’elle par­tait dans la mai­son du père d’Eu­ge­nia et Tes­sa, sans moi. Cueillir des fleurs de bou­gain­vil­lier et poser pour des dizaines de sel­fies, elle était bien, là-bas !

(Toutes ces jeunes filles ont des comptes Ins­ta­gram très actifs !)

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La fois où on est allées voir Dar à son atelier

Nous nous pro­me­nions avec Ris­ka et Tasya quand il s’est mis à pleu­voir. On s’est mises à l’a­bris dans l’en­trée d’une mai­son. Mais quand Ris­ka a toqué à la porte, j’ai com­pris qu’il ne s’a­gis­sait pas de n’im­porte quelle mai­son : c’est l’a­te­lier de Dar.
Dar tisse le sonk­get. Pan­dai Sikek est répu­té pour ce tex­tile, très fin, où des fils d’or et d’argent s’in­sèrent au milieu de la soie pour créer des motifs. C’est superbe, et c’est aus­si extrê­me­ment cher. Dar a deux métiers à tis­ser dans son ate­lier. Nous la regar­dons faire un long moment. Puis elle sort ses albums de famille, dans les­quels des vieilles pho­tos d’elle aux che­veux courts et blou­son en cuir, côtoient des cou­pure de presse et des sou­ve­nirs de voyage. Elle a pré­sen­té son tra­vail dans de nom­breux salons, ren­con­trés de nom­breuses per­son­na­li­tés grâce au song­ket. Elle met le doigt sur une pho­to et mur­mure avec un sou­rire « Hil­la­ry Clin­ton ». L’ex-secré­taire d’É­tat des États-Unis est à côté de Dar, en train d’ob­ser­ver la tech­nique arti­sa­nale du Son­ket. C’é­tait à Jakarta.
Dar est dis­crète, mais je devine aisé­ment qu’elle excèle dans son art.

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Et comme la pluie ne cesse pas, Dar et Ris­ka entre­prennent de me reloo­ker avec le cos­tume tra­di­tion­nel. Me voir avec la robe et la coiffe les fait beau­coup rire. Et voyant Petite Oreille qui meurt d’en­vie d’es­sayer aus­si, elles lui confec­tionnent éga­le­ment un cos­tume à sa taille.
Aujourd’­hui, cet habit n’est plus por­té de façon quo­ti­dienne. Toute les femmes arborent des robes longues (ou des pan­ta­lons) dans des matières moins fra­giles, même si un grand soin est tou­jours appor­té à la tenue dès qu’il s’a­git de sor­tir du village.

Le jour où on est allées à l’école

A par­tir de 4 ans, les enfants vont à l’é­cole mater­nelle tous les matins, sauf le dimanche. J’a­vais deman­dé si Petite Oreille pou­vait assis­ter à une mati­née, mais c’est à une véri­table visite que nous avons eu droit ! On pour­rait ima­gi­ner qu’une école cora­nique est un lieu aus­tère. Mais à Suma­tra, la reli­gion est joyeuse. L’é­cole est inté­gra­le­ment peinte, avec des cou­leurs dans tous les sens. La cour est rem­plie de jeux pour grim­per, se balan­cer, tra­vailler l’é­qui­libre et la motri­ci­té. Au fond, un petit pota­ger est entre­te­nu par les élèves. L’ins­ti­tu­trice m’ex­plique qu’il s’a­git d’un pro­gramme inter­na­tio­nal qui pro­meut une vie saine.

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Nous ren­trons dans une pre­mière pièce. C’est une grande salle de jeux. Des ins­tru­ments de musique, des tobog­gans... et la plus grande pis­cine à balles que j’ai jamais vue ! Plus loin, les enfants sont en classe. Nous sor­tons le globe gon­flable, qui rem­porte un grand suc­cès, bien sûr. Petite Oreille montre Suma­tra, la France, explique que nous sommes venues en pas­sant par Kua­la Lum­pur, Jakar­ta et Padang. L’ob­jet fas­cine autant les enfants que les maî­tresses qui se lancent dans un petit cours de géographie.

La fois où nous sommes allées voir Non au champ

Dès qu’il fai­sait beau le matin, Non par­tait au champ. Elle enfi­lait se tenue spé­ciale. Pan­ta­lon, bottes, cha­peau, robe orange et pochette à télé­phone por­table autour du cou. Je ne savais pas vrai­ment où se trou­vait le champ, mais Petite Oreille et moi avons rapi­de­ment pris l’ha­bi­tude de nous pro­me­ner dans les petits che­mins. Le vil­lage est entou­ré de cultures. Chaque par­celle qui ne contient ni mai­son ni bas­sin est culti­vée. On y trouve de tout : riz, bien sûr, mais aus­si piments, concombres, choux... Les reliefs et le sys­tème d’ir­ri­ga­tion per­mettent à tous d’a­voir de l’eau. Des petits canaux sillonnent et qua­drillent ain­si tous les envi­rons du vil­lage. Lon­ger une rizière, tra­ver­ser un pont de bam­bou, obser­ver les grenouilles...

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Et puis un jour, Petite Oreille s’est stop­pée net. C’est Non, c’est Non ! Une sil­houette nous fait signe, au loin. Et voi­là Petite Oreille qui tra­verse le champ en cou­rant pour se jeter dans les bras de la veille dame, visi­ble­ment heu­reuse de nous voir.

Elle était en train de tailler les papayers qui bordent son champ. Je n’i­ma­gi­nais le ter­rain si grand. C’est impec­ca­ble­ment entre­te­nu. Une petite cabane abrite le maté­riel, au bout du champ. Un dra­peau indo­né­sien flotte fiè­re­ment au dessus.

C’est une agri­cul­ture maraî­chère tra­di­tion­nelle. La majeur par­tie de la récolte ser­vi­ra direc­te­ment à la consom­ma­tion de la famille. Une forme d’au­to­no­mie que nous pour­rions envier, même si elle repré­sente un tra­vail quo­ti­dien. Plan­ter, désher­ber, entretenir...

Les plan­ta­tions sont faîtes sur des mon­ti­cules recou­verts de plas­tique. Un trou par plant. Tek Non alterne des légumes, mélange les plantes.

Au fil de nos pro­me­nades, j’ai vu de nom­breux habi­tants asper­ger leurs champs de pro­duits. Insec­ti­cides, pes­ti­cides, dif­fi­cile de savoir ce que conte­naient les bon­bonnes. Ils ne se couvrent pas le visage pour répandre ces liquides. Je ne sais pas s’ils ont remar­qué qu’à chaque fois, je deman­dais à Petite Oreille de pas­ser rapi­de­ment sans respirer...
Ce n’est pas à moi d’a­voir un juge­ment sur leurs usages de pro­duits chi­miques, d’en­grais. Ils tra­vaillent tous toute la jour­née, il est nor­mal de vou­loir se faci­li­ter la vie en uti­li­sant ce genre de pro­duits. Mais j’ai été sur­prise de voir à quel point leur usage était courant.

Le jour où Petite Oreille s’est prise pour une princesse indonésienne

Ris­ka avait déci­dé de nous emme­ner à Padang Pan­jang. Elle m’en par­lait depuis plu­sieurs jours. Elle adore cet endroit. On y loue des cos­tumes de mariage tra­di­tion­nels, le temps de quelques pho­tos devant un très beau bâti­ment avec un fameux toit en bagon­jong. Tasya et Petite Oreille enfilent leurs cos­tumes, et c’est par­ti pour un shoo­ting improvisé !

Note : ce ne sont pas des cos­tumes de mariées, on ne marie pas des petites filles de trois ans ! Ce sont les cos­tumes qu’elles por­te­raient si elles assis­taient au mariage d’un proche.

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À gauche, les rumah gadang, ou rumah bagon­jong, habi­tats tra­di­tion­nels minang­ka­bau, sont recon­nais­sables à leurs toits tout en courbes mais ils ont aus­si la par­ti­cu­la­ri­té d’a­voir des façades sculp­tées et peintes.

À droite, Tasya et Petite Oreille se pro­tègent d’un groupe de jeunes indo­né­siens qui les trou­vaient trop mignonnes !

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La fois où on s’est incrustées dans un mariage

- Y’a un mariage à Pagu Pagu, on y va !
– Euh, ok
– Faut que tu mettes une robe par contre.
– Euh, j’en ai pas.
– Attends, enfile ça !

Éclats de rire. Éclats de rire qui redoublent quand nous arri­vons chez Ces. C’est une amie de Ris­ka, qui a deux petits filles, plus jeunes que les nôtres. Dégui­ser la fran­çaise est un jeu amu­sant, visi­ble­ment. Elles apos­trophent Petite Oreille pour lui deman­der ce qu’elle en pense. Elle aime bien. Ouf. Mon accou­tre­ment frise le ridi­cule. La robe est magni­fique, mais j’ai gar­dé mon pan­ta­lon des­sous car je suis inca­pable de mon­ter sur le scoo­ter en ama­zone, comme elles le font toutes ici. Et mes chaus­sures achèvent le look. Deux grolles mar­rons qui n’ont pour seul atout que d’être imper­méables. Mi-Qué­chua mi-chic, me voi­là à Pagu Pagu, devant la mai­son des mariés.

- Alors, qui se marie ?
– Je ne sais pas.
– Hein ? Vous ne les connais­sez pas ?
– Bah non !
– On va quand même pas aller au mariage de gens qu’on ne connait pas !?
– Mais si, viens.

Ces et Ris­ka s’a­musent de ma gène. Nous voi­ci wee­ding crasheuses.

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Les mariages minang­ka­bau durent quatre jours. Il y a de nom­breuses règles à res­pec­ter, et beau­coup d’in­vi­tés. C’est la mère de la fille qui demande la main du gar­çon, et dis­cute des termes du mariage avec la famille de celui-ci. Le marié vien­dra ensuite vivre dans la mai­son de sa belle-mère, ou dans la mai­son de son épouse.

Ce jour-là, c’é­tait jus­te­ment le jour du marié. La jour­née lui est dédié, c’est la céré­mo­nie du chan­ge­ment de nom. Tous les hommes de la famille, les proches, sont réunis dans une pièce. Dehors, d’autres hommes sont atta­blés sous un grand bar­num. Ils enchaînent ciga­rette sur ciga­rette en atten­dant le défi­lé de plats, pré­pa­rés par les femmes, dans la cui­sine de la maison.

De tout le séjour, je n’ai côtoyé pra­ti­que­ment que des femmes. Les quelques hommes que j’ai croi­sés étaient très en retrait. Ils étaient polis, sou­riants, heu­reux d’é­chan­ger quelques mots, mais ne s’im­po­saient pas dans la dis­cus­sion et res­taient géné­ra­le­ment dans un coin pen­dant que nous mono­po­li­sions le salon.

Ces et Ris­ka dis­cutent avec tout le monde, me montrent les plats, font goû­ter des « trucs » à Petite Oreille. La quan­ti­té de nour­ri­ture qui défile devant nous est impres­sion­nante. Per­sonne ici n’est en sur­poids, mais dans chaque mai­son on vous reçoit avec de la nour­ri­ture, et on insiste pour que vous man­giez. Ce mariage ne déroge pas à la règle, il faut nour­rir les invi­tées, et même les wed­ding cra­sheuses !

La fois où Petite Oreille a appris a pêcher

Depuis le début de notre séjour chez l’ha­bi­tant, Petite Oreille se régale. Elle dévore tous les soirs son riz et plu­sieurs pois­sons, à la sur­prise de nos hôtes. Et à la mienne aus­si, je l’avoue.

Tous nos repas contiennent du riz, tou­jours chaud grâce au cui­seur de riz qui trône dans la cui­sine. Et selon les envies de Dar et Non, le riz est agré­men­té d’a­li­ments dif­fé­rents. Légumes, œufs, pois­sons, kru­puk de peau de bœuf. (Tout comme je n’ai pas osé leur dire que je bois pas de café, je n’ai pas non plus osé leur dire que je suis végé­ta­rienne... Dif­fi­cile ici de ne pas avoir d’a­ni­mal à table.)

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Lagi ikan ! Enak !
Petite Oreille se délecte du pois­son frit, mais s’a­muse aus­si à nour­rir les pois­sons du bas­sin. Non lui donne des restes de riz ou des gâteaux à jeter dans l’eau. Petite Oreille reste par­fois une heure à dis­tri­buer patiem­ment les mor­ceaux, pour tout répar­tir équi­ta­ble­ment entre les pois­sons, mais uni­que­ment ceux qu’elle aime bien. Genre le rouge, là, bah il est pas gen­til alors je lui en donne pas.
Ils sont énormes. Le rouge, là, le pas gen­til, doit bien faire 40cm. Et puis il y a des dizaines de petits pois­sons. Et c’est ceux-là qu’on va jus­te­ment pêcher. Non m’ex­plique que la ligne n’est pas assez solide pour les gros, mais en vrai, je la soup­çonne de s’y être atta­chée, à ses gros ani­maux aquatiques.

Un après-midi, alors que Petite Oreille par­ta­geait son goû­ter avec les pois­sons, Non a donc sor­ti son maté­riel de pêche. C’est rudi­men­taire. Un bateau, du fil, un hame­çon bri­co­lé. Elle dépose les pois­sons dans un seau, Petite Oreille trouve ça super rigo­lo. Et si elle n’a aucun pitié pour les pois­sons, elle est toute triste pour le ver de terre cou­pé en mor­ceau. Ouf, ma fille a quand même un peu de cœur !

Tes­sa et Euge­nia rentrent de l’é­cole. La cadette apos­trophe sa grand-tante. Visi­ble­ment, pêcher l’a­muse autant que Petite Oreille. Nous fini­rons ain­si l’a­près-midi, au bord des bas­sins, à rem­plir le seau de pois­sons. Puis Non fait le tri, elle remet à l’eau ceux qui sont trop petits. Le cha­ton de la mai­son réus­sit à en voler un, sous les éclats de rire géné­raux. Il ne reste plus qu’à les assom­mer, évi­der, pré­pa­rer. Tes­sa laisse Non faire cette par­tie net­te­ment moins sympa...

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Le jour où nous avons fait du tourisme à Bukittinggi

Juste après Padang, Bukit­ting­gi est la deuxième ville de Suma­tra Occi­den­tal, la pro­vince dans laquelle nous nous trou­vons. Pan­dai Sikek n’est pas très loin. Ris­ka m’en par­lait depuis plu­sieurs jours, elle vou­lait nous y emme­ner. Ce matin-là, Dar et Non avaient revê­tu leurs beaux habits. Tout était orga­ni­sé, Petite Oreille et moi n’a­vions qu’à suivre. En route ! J’ai attra­pé un tote-bag, enfour­né le k‑way de Petite Oreille, une gourde, un car­net, une bat­te­rie de rechange et mon 50mm. Trois scoo­ters sont arri­vés. Trois hommes que je ne connais­sais pas. Dar et Non se sont assises en ama­zones, cha­cune sur un scoo­ter dif­fé­rent. Petite Oreille s’est glis­sée entre Dar et son chauf­feur. Ils nous ont dépo­sées au bord de la grande route, où nous atten­daient Ris­ka et Tasya. Quelques minutes plus tard, nous nous glis­sions dans un mini-bus.
Il en défile en per­ma­nence, cha­cun allant à des endroit dif­fé­rents. Nos hôtes connaissent le réseau sur le bout des ongles, même si je n’ai pas su ce qui dif­fé­ren­ciait un bus d’un autre... Tout le monde se tasse à l’in­té­rieur. Le confort est som­maire, mais cha­cun fait atten­tion à ne pas empié­ter trop sur le voi­sin. Une pro­mis­cui­té polie.

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Un chan­ge­ment de bus plus tard, nous arri­vons à notre pre­mier arrêt, le point de vue sur le cayon de Sia­nok. Le lieu est un peu étrange. Il y a des macaques par­tout, des fon­taines avec des dau­phins, une aire de jeux pour enfants, des mémo­riaux mili­taires et les ves­tige d’un tun­nel japon­nais. Ce parc est en fait un conden­sé de l’his­toire de Bukit­ting­gi qui fut le quar­tier géné­ral de l’ar­mée japo­naise pen­dant la seconde guerre mon­diale et fut aus­si le centre du gou­ver­ne­ment répu­bli­cain lors de la révo­lu­tion indo­né­sienne. (Jus­qu’en 1949, Suma­tra était une colo­nie hollandaise)

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Dar, Petite Oreille, Non, Tasya, Ris­ka, devant le canyon. Je crois que je n’a­vais jamais fait ce genre de pho­tos, mais elles y tenaient. On a dû en faire 50, avec tous les télé­phones, avec Dar et Petite Oreille, puis Non et Petite Oreille... Tout le monde pho­to­gra­phie tout, tout le temps. Tout le monde a un smart­phone rem­pli de pho­tos, et de selfies.

Nous rega­gnons ensuite le centre ville et l’at­trac­tion prin­ci­pale de Bukit­ting­gi : Jam Gadang, lit­té­ra­le­ment, la grosse hor­loge. C’est le Big Ben indo­né­sien, une fier­té locale qui aurait quelques par­ti­cu­la­ri­tés dans les méca­nismes hor­lo­gers que seule Jam Gadang et sa cou­sine lon­do­nienne pos­sèdent. Mais ne me deman­dez pas plus de détails, à ce moment du voyage mon voca­bu­laire indo­né­sien était très limité !

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Nous avons ter­mi­né la pro­me­nade au KFC. La scène me sem­blait à la fois extrê­me­ment banale et tota­le­ment incon­grue. Mes hôtes, magni­fi­que­ment habillées, avec leurs beaux hid­jab bro­dés, en train de se par­ta­ger du pou­let frit dans un fast-food. Mais il faut savoir deux choses : on trouve des ven­deurs de pou­let frit par­tout, qui s’ap­pellent tous KFC, et le « KFC offi­ciel » sert de vrais mor­ceaux de pou­let (cuisse, aile, avec les os).

Le jour où nous sommes tombées nez à nez avec un biawak,
à quelques mètres de la maison

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C’est le matin. Il fait beau. Je crois bien, d’ailleurs, que c’est la pre­mière fois qu’il y a un si grand soleil depuis que nous sommes là. Petite Oreille se réveille dou­ce­ment. J’es­saie de finir mon café. Non m’en fait un tous les matins. Le pre­mier jour, je n’ai pas osé lui dire que je n’aime pas, et main­te­nant je suis coin­cée. Elle est en train de balayer autour du bas­sin à pois­sons. Sou­dain, elle m’ap­pelle. Elle me fait signe de venir.

Bia­wak.
Sur un rocher, juste à côté, un gros lézard. Genre vrai­ment gros. Plus grand que trois Petite Oreille. C’est un varan, un cou­sin du dra­gon de Komo­do. Je file cher­cher ma fille et mon appa­reil pho­to. Non, tu ne peux pas aller le cares­ser. Il est moins dan­ge­reux que son peu komode cou­sin, mais il reste impressionnant.

Non nous explique, l’air de rien, que ce gros rep­tile est sou­vent là le matin. Juste à côté de la mai­son. Ok. Le coqui­nou essaie de piquer des pois­sons dans le bas­sin, de temps en temps.

Le jour où nous sommes reparties

L’hé­ber­ge­ment chez l’ha­bi­tant n’a qu’un défaut : les adieux sont dif­fi­ciles. Quit­ter un hôtel agréable est une chose. Quit­ter une famille d’a­dop­tion, des gens qu’on a appris à connaître, en est une autre. Alors ce jour-là, nous avons mar­ché jusque chez Ris­ka, pour lui dire au revoir, avec des pro­messes de reve­nir un jour. Sa mère avait les larmes aux yeux. Je crois qu’elle a vu sa fille et sa petite fille heu­reuses pen­dant deux semaines, et que la pers­pec­tive de reve­nir à leur vie quo­ti­dienne l’at­tris­tait sur­tout pour elles.
Ris­ka est reve­nue chez Non pour une deuxième ses­sion d’a­dieux. On s’est ser­rées dans les bras pour la pre­mière fois. J’ai sou­ri pour mas­quer ma gorge nouée. Petite Oreille est res­tée long­temps col­lée à la vitre. Mais au pre­mier tour­nant, les petites sil­houettes ont disparu.

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Quelques informations pour vivre une expérience similaire

Visi­ter Suma­tra Ouest (Suma­tra Barat) est assez aisé pour les voya­geurs. Les trans­ports en com­muns sont très déve­lop­pés, et vous trou­ve­rez faci­le­ment un scoo­ter à louer pour la jour­née. De France, il n’existe pas de vols directs vers Padang (nous avons enchaî­né 4 avions pour venir jusque là !) mais la région est ensuite assez facile à pla­cer dans un iti­né­raire de 3 semaines à Sumatra.

Padang n’est pas une ville très agréable. Il y a une jolie (et gigan­tesque) mos­quée, quelques beaux bâti­ments. Faîtes rapi­de­ment le tour et mon­tez dans un bus pour aller explo­rer les val­lées envi­ron­nantes ! J’ai fait le choix de res­ter dans le vil­lage pour en cap­tu­rer des ins­tants, mais la région mérite qu’on s’y attarde et qu’on s’y perde, entre les vol­cans et les cas­cades, les rizières et les montagnes.

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L’hé­ber­ge­ment chez l’ha­bi­tant n’est pas quelque chose de clas­sique dans cette par­tie de l’In­do­né­sie (vous le trou­ve­rez plus faci­le­ment sur Bali, haut lieu du tou­risme du pays). Les gens sont cha­leu­reux, accueillants. Ils vous invi­te­ront faci­le­ment chez eux pour quelques heures, mais débar­quer plu­sieurs nuits demande un peu d’organisation !
Il vous fau­dra donc vous tour­ner vers des agences. Dans le cadre de ce pro­jet, tout a été pré­pa­ré par Eva­neos, qui créé des voyages sur-mesure en direct avec des agents locaux.

Quelques images de plus

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Une ven­deuse dans une des nom­breuses petites bou­tiques du vil­lage. Tout le monde vend de tout, dans un joyeux bazard organisé !

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Petite Oreille et Nafla, la fille de Ces, dans une gar­gotte où nous nous étions arrê­tées pour le repas. Nafla a quelques mois de moins que ma fille, mais ni ça ni la dif­fé­rence de langue ne les a empê­chées de jouer ensemble.

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Les mai­sons typiques et leurs bas­sins. Der­rière, le mont Sing­ga­lang reste enve­lop­pé dans les nuages...

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Ci-des­sus : le sechage du riz.
Ci-des­sous : nos pro­me­nades dans les champs

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De gauche à droite : 
Le Mara­pi, un soir où il n’é­tait pas cou­vert de nuages
Une petite rue de Pan­dai Sikek, la vie quotidienne
Le soir où le Mara­pi est entré en érup­tion ! (Et où per­sonne n’a eu peur, parce que visi­ble­ment, c’est normal)

Ci-des­sous : quelques ins­tants en famille. Petite Oreille kid­nap­pée par Dar, en ses­sion des­sin, avec Non, en train de jouer avec Tasya

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Le voyage #Immer­sion­Su­ma­tra a été réa­li­sé en par­te­na­riat avec Eva­neos, qui orga­nise des voyages en direct avec des agents locaux.
Mer­ci à Option Way ain­si qu’à l’Office de Tou­risme d’Indonésie pour leur sou­tien dans ce projet.

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19 commentaires

Martine 22 juin 2018 - 21:34

Magni­fique récit ! Magni­fiques pho­tos (comme d’hab).
Je suis bluf­fée par tes cro­quis ! Et admi­ra­tive par ton aven­ture. Aller chez l’ha­bi­tant n’est pas fait pour tout le monde...

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Madame Oreille 19 août 2018 - 15:31

Oh, je pense que tout le monde pour­rait appré­cier un séjour chez l’ha­bi­tant car ça reste le meilleur moyen pour décou­vrir une culture. Après, il est sur qu’il faut être curieux, et sup­por­ter d’a­voir moins de confort qu’à l’hô­tel. Pour autant, on pro­fite tel­le­ment plus ainsi... !!

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Vincent - Nomade Photo 22 juin 2018 - 23:04

Très beau récit, et superbes des­sins ! J’a­vais beau­coup appré­cié les gens sur Suma­tra aus­si mais j’i­ma­gine que res­ter 2 semaines chez l’ha­bi­tant est une autre expérience !

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Madame Oreille 19 août 2018 - 15:33

Mer­ci beaucoup 🙂
Les Indo­né­siens de Suma­tra sont hyper accueillants, mais c’est sur que res­ter long­temps per­met de tis­ser de vrais liens. On est d’ailleurs encore en contact régu­lier sur whatsapp 😉

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Sam 25 juin 2018 - 6:20

Quel beau car­net de voyage !

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Madame Oreille 19 août 2018 - 15:33

Mer­ci beaucoup 🙂

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Daniel 25 juin 2018 - 10:53

Cela ne peut que nous don­ner envie. Des­sins, pho­tos et récit tout est tel­le­ment exi­tant. Bravo.

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Madame Oreille 19 août 2018 - 15:34

Mer­ci Daniel !

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Juliette 25 juin 2018 - 11:03

Sublime et hyper émou­vant ! Quel bon­heur de par­ta­ger ça avec ta fille ?

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Madame Oreille 19 août 2018 - 15:34

J’es­père que bien­tôt ce sera ton tour 😉

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Tiphanya 25 juin 2018 - 11:14

Tes pho­tos sont magni­fiques mais j’aime encore plus tes illustrations.

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Madame Oreille 19 août 2018 - 15:35

J’aime à croire que pho­tos, textes et cro­quis se com­plètent, racontent des choses différentes 🙂

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Nomadic Bernique 25 juin 2018 - 14:40

Récit pas­sion­nant ! Un voyage dans le voyage... Mer­ci de si bien le partager.

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Madame Oreille 19 août 2018 - 15:36

Mer­ci à toi de le lire, surtout 😉

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Amélie 28 juin 2018 - 6:20

Quel bon­heur ton article : du récit de voyage comme j’aime. De l’au­then­ti­ci­té, du par­tage, de l’é­mo­tion et de magni­fiques pho­tos ! C’est beau de par­ta­ger ça avec sa fille 🙂

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Madame Oreille 30 juillet 2018 - 13:51

Mer­ci beau­coup Amélie 🙂

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Adrien 4 septembre 2018 - 21:45

Les pho­tos racontent beau­coup de choses à elles seules en plus d’être réus­sies. Mer­ci pour le partage !

Petite ques­tion bonus : cet article est-il sponsorisé ?

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Aubert Coline 18 octobre 2019 - 12:44

Bon­jour, dans le cadre de mes études, j’ef­fec­tue actuel­le­ment un tra­vail de recherche sur les socié­tés matriar­cales en Asie et je suis tom­bée sur votre blog en cher­chant des infor­ma­tions sur les Minang­ka­bau. Je vou­lais savoir si vous m’au­to­ri­siez à appuyer les pro­pos de mon expo­sé sur votre expé­rience ? Mon tra­vail ne sera pré­sen­té qu’à ma pro­fes­seur, si cela peut vous rassurer.
Très belle expé­rience en tout cas, ça me donne de plus en plus envie de par­tir en Indo­né­sie tout ça 🙂

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Aubert Coline 18 octobre 2019 - 12:47

Je me deman­dais aus­si avec quel appa­reil pre­nez vous ces superbes pho­tos ? Et est ce que vous les retou­chez avant de la publier ?

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