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10 ans de voyages

par Madame Oreille

Voi­ci 10 ans que je par­cours le globe.
En dix ans, j’ai vu le monde chan­ger, et il m’a chan­gée en retour.
Dix ans, c’est court, pourtant.

2009, premier voyage

J’ai 22 ans. Je déborde de curio­si­té. Je n’ai jamais pris l’a­vion. Je suis novice en bourlingue.
Avec mes parents, nous par­tions tous les étés sans jamais prendre l’a­vion. Nous allions cam­per et ran­don­ner dans les Pyré­nées, presque chaque année, ou éven­tuel­le­ment dans le Mas­sif Cen­tral. J’ai bien fait fait un voyage sco­laire en Angle­terre, une fois, et à mon arri­vée à Paris, à la fin de mes études, je suis par­tie quelques week-ends à Amster­dam ou Bruxelles. Mais je suis vierge de tout visa.

Je rêve de ter­ri­toires loin­tains, de grandes aven­tures, de ren­contres au bout du monde, de mon­tagnes indomp­tables et de steppes à perte de vue.

C’est ain­si qu’un soir d’a­vril, je me retrouve dans une gare de Mos­cou, oscil­lant entre exci­ta­tion et panique. Je suis arri­vée quelques jours plus tôt dans la capi­tale russe. Avec mon com­pa­gnon de voyage, nous logeons chez une dame, fran­co­phone et fran­co­phile. Elle est ado­rable. Mais Mos­cou n’est réso­lu­ment pas la meilleure des­ti­na­tion pour les voya­geurs débu­tants que nous sommes.
Trou­ver mon che­min dans l’aé­ro­port CDG. Gar­der mon sang froid en pas­sant l’im­pres­sion­nante douane russe. Me perdre dans le métro mos­co­vite. Deman­der mon che­min à un polit­seys­kiy imbi­bé. Je découvre tout en même temps, la Rus­sie et les réflexes indis­pen­sables des voyageurs.

Moscou

Mos­cou, avril 2009.

Mos­cou, avril 2009.

Ce soir-là, il fait froid à Mos­cou. Il a nei­gé sur la Place Rouge.
Je grimpe dans le trans­si­bé­rien, pour 4 jours de tra­ver­sée jus­qu’au lac Baï­kal. L’a­ven­ture com­mence. Je suis téta­ni­sée. Je cherche les numé­ros sur les ban­quettes. Per­sonne ne parle anglais dans le train, sauf une petite fille qui sait comp­ter. Les visages sont durs. Tous nous dévisagent.
Qu’est-ce que je fous là ? Pas­ser 4 nuits dans un train avec 54 russes, quelle idée à la noix !

Le train quitte Mos­cou. Il fait déjà nuit. J’es­saie de fer­mer les yeux, de me convaincre que per­sonne ne va m’é­gor­ger dans mon sommeil.
Je me réveille dans les plaines de Sibé­rie. Le train tra­verse de maigres forêts de bou­leaux. Autour de moi, les russes ont leurs habi­tudes. Ils sont en pan­toufles, vaquent à leurs occu­pa­tions entre deux tasses de thé. Cer­tains lisent, d’autres dis­cutent. Le train s’ar­rête régu­liè­re­ment. Tout le monde, ou presque, des­cend alors se dégour­dir les jambes, ache­ter du ravi­taille­ment auprès des mar­chands ambu­lants et petites échoppes qui peuplent les gares.

Je ne le sais pas encore à ce moment-là, mais ma vie est en train de bas­cu­ler. Je vais conti­nuer mon tra­jet en train jus­qu’à Pékin, mar­chant sur le Baï­kal gelé, par­ta­geant la yourte de familles mon­goles, puis explo­rer la capi­tale chi­noise. Je vais prendre goût au voyage et décou­vrir un appé­tit insa­tiable pour les pay­sages et cultures qui peuplent notre pla­nète. Je vais prendre goût à la pho­to­gra­phie, appri­voi­sant au pas­sage mon pre­mier reflex numé­rique, ache­té pour l’oc­ca­sion. Je vais prendre goût au fait de racon­ter mes voyages sur un blog.

Lac Baïkal

Au bord du lac Baï­kal, Russie.

transsibérien

Ven­deurs dans une gare de Rus­sie, quelque part sur le tra­jet du transsibérien.

transmongol

Le train qui nous emmène jus­qu’à Ulan-Bator, capi­tale de la Mongolie.

mongolie

Un de nos hôtes, dans les steppes mongoles.

À bord du train, direction Pékin.

À bord du train, direc­tion Pékin.

Pékin, Chine, 2009.

Pékin, Chine, 2009.

Autour du monde

Des iti­né­raires de tour du monde, je vais en ima­gi­ner des dizaines, rêvant devant un globe, une carte ou google maps. Pour­tant, je n’en ferai jamais (en tout cas, je ne l’ai tou­jours pas fait !). À la place, j’en­chaîne les voyages. Chaque week-end pro­lon­gé est l’oc­ca­sion de décou­vrir des villes acces­sibles en train de nuit ou en bus depuis Paris : Flo­rence, Bar­ce­lone, Venise, Munich, Cologne, Londres, etc. Et puis sur mes congés, je pars plus loin : Laos, Inde, Bal­kans, USA, Mali,...

J’aime la liber­té pro­di­guée par ces voyages. Débar­quer quelque part sans iti­né­raire, impro­vi­ser sur place.

Le voyage m’a donné confiance en moi

Ou en tout cas, m’a appris que j’é­tais capable de me débrouiller toute seule.
Au fil des années, je me suis enhar­die. J’ai appris quels com­por­te­ments adop­ter dans quelles situa­tions. J’ai appris à être méfiante, mais aus­si, sur­tout, à faire confiance. Faire confiance aux autres, et à mon instinct.

Certes, ça n’a pas tou­jours été par­fait. Par­fois, j’ai mau­dit mes choix. Mais je n’ai jamais regret­té un voyage. Chaque pro­blème a tou­jours une solu­tion. Et les meilleurs sou­ve­nirs naissent de situa­tions imprévues.

J’ai tra­ver­sé les États-Unis en train et l’Is­lande en vélo. J’ai fait des treks en auto­no­mie. J’ai dor­mi dans des lieux impro­bables, à la belle étoile dans le désert, sous une tente en pleine tem­pête de neige, dans des bus, des trains, par terre dans des aéro­ports, ou dans des beaux hôtels, aus­si. J’ai ren­con­tré des mil­liers de gens un peu par­tout. Je peux l’af­fir­mer sans aucun doute : il y a du bon chez la plu­part des humains*, et le monde est beau. (On dirait un pos­ter ins­pi­ra­tion­nel pour WC, tiens.)

*enfin, sur­tout chez les humains qui ne portent pas de cravate

10 ans de voyages, 10 ans de souvenirs

Voya­ger pen­dant 10 ans, c’est accu­mu­ler des sou­ve­nirs. Des bons, des mau­vais, des drôles, des tristes. Mais s’il y a une chose que j’ai rete­nue, c’est que les voyages qui marquent le plus ne sont pas for­cé­ment ceux aux­quels on pense, et les meilleures anec­dotes sont par­fois (sou­vent ?) celles où rien ne va !

J’ai dormi dans l’hôtel le plus pourri de New York

C’est l’his­toire d’un mal­en­ten­du. Une copine qui me donne une adresse à Brook­lyn : une auberge de jeu­nesse pas chère mais sym­pa. À cette époque-là, je passe un mois aux Etats-Unis, à tra­ver­ser le pays en train. Il pleut des cordes quand j’ar­rive à New York. Mon appa­reil pho­to a pris l’eau plus tôt dans la jour­née. Il fait déjà nuit. Je n’ai qu’une envie, m’al­lon­ger dans un lit chaud. Et for­cé­ment, rien ne va se pas­ser comme prévu.
Avec mon com­pa­gnon de voyage, nous arri­vons devant l’au­berge. J’ex­plique avoir une réser­va­tion, l’une des filles de l’ac­cueil me donne une clef. Nous mon­tons à l’é­tage, trou­vons la porte, et au moment où j’ouvre la porte, je découvre une pou­belle éven­trée dans le milieu de la pièce, et des draps déjà uti­li­sés sur des lits défaits.
Retour à l’ac­cueil. Nou­velle clef. Je remonte à l’é­tage. J’ouvre la porte. Ce coup-ci, la chambre ne contient qu’un seul lit simple dans une minus­cule pièce.
On recom­mence. Les filles de l’ac­cueil ne cachent pas leur exas­pé­ra­tion. Et moi, j’ai du mal à gar­der mon calme. C’est pas elles qui se cognent les esca­liers à chaque fois, avec le sac sur le dos, pour trou­ver des chambres qui ne cor­res­pondent pas !

On finit par obte­nir une chambre. Minus­cule. Deux lits super­po­sés et à peine la place de se tenir debout à côté. Des déchets traînent un peu par­tout, à l’i­mage du sol de la salle de bain com­mune, jon­ché de mégots. Qu’est-ce qu’on fout là ?

Quel­qu’un frappe à la porte. J’ouvre. Ce sont mes voi­sines de chambre. Dar­ling, are you okay ? Elles pro­posent de nous prê­ter un poste de radio, pour qu’on puisse s’oc­cu­per, ce soir. Je décline gen­ti­ment, tou­chée par l’at­ten­tion. D’autres voi­sins de l’é­tage sont sor­tis de leur chambre, eux aus­si. Je sou­ris, on échange quelques mots. Ce ne sont pas des tou­ristes. Leurs vies sont gra­vées sur leurs visages fati­guées, leurs mains abî­mées. Pour­tant, à cet ins­tant pré­cis, ce sont eux qui se font du sou­cis pour moi.

New York

New York

New York

New York

J’ai rejoins Belgrade en bus, sans billet retour

La pre­mière fois que je suis par­tie sans billet de retour, c’é­tait pour Bel­grade. Je m’en sou­viens comme si c’é­tait hier.
J’a­vais déci­dée de rejoindre la Ser­bie en bus. Je suis arri­vée en avance à la gare rou­tière. Il res­tait quelques ban­quettes vides, mais le chauf­feur m’a impo­sé de m’asseoir à côté d’une vieille dame. Il ne par­lait pas un mot de fran­çais, et fai­sait trois têtes et quelques kilos de plus que moi. Je n’ai pas insis­té. Les bonnes places, avec une fenêtre et pas de voi­sin, il les gar­dait pour ses copains. Oh, elle était gen­tille ma voi­sine. Mais entre sa sur­charge pon­dé­rale et les sacs qu’elle tenait à gar­der à côté d’elle, je n’a­vais guère de place que pour une fesse sur mon siège. Et ça, ça a duré 25h.

Le bus fai­sait des arrêts régu­liers. Les femmes venaient me par­ler. Tu vas à Bel­grade ? Pour­quoi ? J’ex­pli­quais alors ma curio­si­té pour cette région, que j’é­tais déjà venue en Slo­vé­nie, en Croa­tie, que j’a­vais envie de décou­vrir le reste. Tu vas aller où ? Je pen­sais rejoindre Sara­je­vo en train, puis conti­nuer jus­qu’à ce que... Mon fils est enter­ré à Sara­je­vo. Cette phrase me gla­çait le sang. Je l’ai enten­due plu­sieurs fois, durant ce voyage. Elles annon­çaient cela comme elles auraient dit demain, la météo annonce de la pluie à Sara­je­vo.

J’ai rejoins Sara­je­vo, puis Mos­tar. Les immeubles cri­blés d’im­pacts, les ruines. Je me suis effor­cée de cher­cher le beau. Le centre his­to­rique de Sara­je­vo, les mon­tagnes de Bos­nie. Les sou­rires par­tout. Il est dif­fi­cile de mettre des mots sur ce que j’ai res­sen­ti là-bas. Ces regards, si cha­leu­reux, et pour­tant tein­tés de tris­tesse, ces dis­cus­sions où, à chaque fois, il était ques­tion de quel­qu’un décé­dé. Les jeunes de mon âge ont tous connu la guerre. Tous ont per­du quel­qu’un, et tous vou­laient tour­ner la page. Ils n’a­vaient qu’une envie, me dire com­bien leur pays est beau, leur culture est riche. Et sans que je puisse me l’ex­pli­quer, je me suis sen­tie bien à Sara­je­vo. J’ai pro­fon­dé­ment aimé cette ville.

J’ai pris le train avec des contrebandiers mongols

Il existe plu­sieurs ver­sions du fameux trans­si­bé­rien. Il y a celui qui tra­verse toute la Rus­sie pour rejoindre Vla­di­vos­tok. Et puis il y a deux variantes qui vont de Mos­cou à Pékin : le trans­mon­gol qui tra­verse la Mon­go­lie, et le trans­mand­chou­rien qui tra­verse la Mand­chou­rie. Moi, je vou­lais voir les steppes et les yourtes.
Après une escale au bord du lac Baï­kal, je pour­suis mon voyage en train vers la Mon­go­lie. Sur ce tra­jet, plus de troi­sième classe avec un grand dor­toir, mais uni­que­ment deux classes avec des cabines. J’ai choi­si la deuxième classe, deux paires de lits super­po­sés. Lorsque je rentre dans la mienne, je découvre qu’il y a déjà des car­tons sous le lit et ils n’ap­par­tiennent pas à mon unique com­pa­gnon de voyage.
Le wagon n’est pas très rem­pli, mais les allées et venues dans le cou­loirs sont inces­santes, des mon­goles trans­portent des caisses d’une cabine à l’autre. L’am­biance me semble un peu étrange. Les contrô­leuses paraissent pré­oc­cu­pées. Les toi­lettes pour femmes sont fer­mées à clef, et lorsque j’aperçois l’in­té­rieur rem­pli de car­tons, l’employée de che­mins de fer s’empresse de cla­quer la porte.

Nous arri­vons à la fron­tière russe. Je com­mence à avoir un peu peur. Il y a quoi, dans ce car­ton, sous ma cou­chette ? J’es­saie de le bou­ger, du bout du pied, mais il est très lourd. Et si c’é­tait des armes, ou de la drogue ? J’ai pas envie de finir ma vie dans une pri­son russe ! Le mala­bar de la douane pénètre dans la cabine. Une chaus­sure sur chaque cou­chette, il se hisse pour ins­pec­ter les lits super­po­sés. Je lui dis bon­jour, il ne m’a­dresse pas un regard. Il cherche quelque chose. Je suis pétrifiée.
Der­rière le colosse en treillis, se trouve une homme plus petit, en cos­tume. Il a des papiers à la main, et semble en charge de l’ins­pec­tion. J’es­saie de m’a­dres­ser à lui, lui expli­quer hé, y’a un car­ton là, mais c’est pas à moi et je ne sais pas ce que c’est. Il m’i­gnore vague­ment. Et per­sonne ne regarde ce car­ton non iden­ti­fié sans pro­prié­taire. Ok.

Sou­la­gée mais éton­née de cette ins­pec­tion, je souffle un peu, sans réel­le­ment com­prendre ce qui vient de se pas­ser. Quelques minutes plus tard, le train de remet en marche, pour s’ar­rê­ter devant la douane mon­gole. Ici, pas de colosse, mais des doua­niers qui viennent très vite nous expli­quer la situa­tion. Les employées des che­mins de fer sont de mèche avec des contre­ban­diers. Ils s’apprêtaient à faire entrer des choses illé­ga­le­ment en Mon­go­lie. Tous ces car­tons, sont en fait leurs mar­chan­dises de contre­bande : des fruits, de la vais­selle. Et le car­ton mys­té­rieux sous ma cou­chette ? Des draps. Pas très ambi­tieux, ces contre­ban­diers ! Nous fini­rons le tra­jets accom­pa­gnés par des poli­ciers et doua­niers mon­goles, très gentils.

J’ai failli mourir en Roumanie

J’a­vais déci­dé d’al­ler explo­rer le nord de la Rou­ma­nie en vélo. J’ai glis­sé mon vélo pliable dans un avion pour Buda­pest (qui n’est pas la capi­tale de la Rou­ma­nie, mais est plus proche de la région qui m’in­té­res­sait), pris un train, et me suis retrou­vée dans la région rurale de Mara­mures. C’é­tait beau. Val­lon­né mais beau. J’ai péda­lé plu­sieurs jours, explo­rant les petites routes au gré de mes envies, sans iti­né­raire. J’ai ren­con­tré des dizaines de rou­mains tous plus ado­rables les uns que les autres.
Puis est venu le jour du retour. Je devais prendre le train tôt le matin pour retour­ner à Buda­pest. J’ai tiré la porte de l’hô­tel, dou­ce­ment, pour ne réveiller per­sonne. J’ai enfour­ché le vélo, direc­tion la gare. Le soleil n’é­tait pas encore tout à fait levé, mais il fai­sait assez clair pour voir le che­min. Les rues étaient désertes. Je rou­lais tran­quille­ment. J’é­tais de bonne humeur, contente de mon voyage. Quelques chiens dor­maient en boule sur la route. Et c’est là, que j’ai eu la peur de ma vie.

J’ai fait un écart, pour pas­ser assez loin du chien. Mais j’ai bien vu la truffe se rele­ver, aus­si­tôt. En l’es­pace de quelques secondes, j’é­tais sui­vie par une dizaine de chiens. Ils gro­gnaient, et aboyaient der­rière moi. Ce n’é­tait pas un jeu pour eux. Leur agres­si­vi­té ne fai­sait aucun doute. J’ai péda­lé le plus vite que j’ai plu. J’ai crié, tant pour avoir l’air auto­ri­taire vis à vis des chiens, que pour espé­rer réveiller quel­qu’un qui vien­drait m’ai­der. (Tu parles, que dalle.)
Je me concen­trais pour péda­ler le plus vite pos­sible, sans tom­ber. La meute était à quelques mètres der­rière moi. Je com­men­çais à les dis­tan­cer, mais une chute, et c’é­tait fini. J’a­vais l’im­pres­sion que plus j’a­van­çais, plus nom­breux ils étaient. Ceux des rues adja­centes arri­vaient, aler­tés par les aboie­ments. Je ne savais pas com­ment m’en sor­tir, à part être plus rapide, et plus endu­rante. Et puis enfin, j’ai aper­çu la gare, au loin. Il y aurait du monde. Et quelques mètres avant, les chiens ont dis­pa­ru. Tous. Je me suis écrou­lée sur une chaise (ou peut-être était-ce par terre, j’ai pas vrai­ment un sou­ve­nir pré­cis de ce moment...). Mon cœur trans­per­çait ma poi­trine à chaque bat­te­ment. J’é­tais proche du malaise mais j’é­tais en vie. Les autres pas­sa­gers m’ont regar­dée, inter­lo­qués et indif­fé­rents. Nous sommes mon­tés dans le train, et je me suis jurée de ne jamais refaire de vélo en Roumanie.

Trois semaines plus tard, un homme est mort dévo­ré par des chiens, dans une région voisine.

vélo en Roumanie

Coif­fure impro­bable et mise au point ratée, en Roumanie.

Je suis devenue une maman voyageuse

Fin 2014, Petite Oreille est ren­trée dans ma vie. Elle n’a pas bous­cu­lé mes envie de voyage, mais ma façon de voya­ger. Avec elle, je prends le temps. Je savoure chaque ins­tant. J’ap­prends à ne rien faire, à la regar­der jouer avec d’autres enfants. Je redé­couvre ma pla­nète avec ses yeux d’en­fants. Des yeux d’en­fants qui n’ont que faire de l’exo­tisme d’une des­ti­na­tion. Elle s’a­muse autant à mar­cher en forêt ou à faire du canoë chez ses grands-parents, que sur une île para­di­siaque en Asie.
Elle aime cra­pa­hu­ter, explo­rer, ren­con­trer des gens. Par­ta­ger ces moments avec elle, la voir s’é­pa­nouir et gran­dir au fil des voyage, est à la fois un luxe et un plai­sir. C’est un luxe, parce que j’ai du temps pour ma fille, du temps rien qu’a­vec elle.

J’es­saie de culti­ver son ouver­ture sur le monde, d’at­ti­ser sa curio­si­té. Le monde qui l’en­toure la pas­sionne. Selon les semaines, elle veut être her­pé­to­logue, explo­ra­trice, astro­naute, sau­ver la pla­nète ou pro­té­ger les singes, les baleines ou les élé­phants. Je ne sais pas si je fais bien mon job de maman, mais je suis sure d’une chose, mes plus beaux sou­ve­nirs de voyage sont avec elles. Ceux qui mettent une boule de joie dans la gorge rien qu’en y repensant.

Slovénie

Slo­vé­nie

Mada­gas­car

sigiriya

Sri Lan­ka

Suma­tra, Indonésie

Le monde du voyage a changé

Je ne veux pas deve­nir cette vieille aigrie qui raconte avoir connu les belles années. La Thaï­lande dans les années 70, c’é­tait la belle époque. Non, c’é­tait pas mieux avant, ça a chan­gé, c’est tout.

L’arrivée des smartphones

Certes, je trouve triste ces gens col­lés sur leurs smart­phones alors qu’ils sont à l’autre bout du monde. Mais après tout, s’ils pré­fèrent regar­der leurs écrans, tant pis pour eux. Le smart­phone a révo­lu­tion­né la façon de voya­ger de mil­lion de gens, et c’est tant mieux.
Lorsque j’ai com­men­cé à voya­ger, j’en­voyais un tex­to par semaine, au mieux, pour ras­su­rer ma mère, et le télé­phone res­tait éteint le reste du temps, pour être sûre d’é­vi­ter tout dépas­se­ment de for­fait. C’é­tait une décon­nexion com­plète, bien avant de par­ler de détox numé­rique. Aujourd’­hui, cou­per son por­table est presque un acte mili­tant. Mais, si je m’ef­force de ne pas tou­cher à mon smart­phone dans la jour­née, je suis tou­te­fois heu­reuse d’ac­cé­der à inter­net partout.

Réserver un hôtel

Je me sou­viens d’un soir dans le sud du Laos. Je venais d’ar­ri­ver à Pak­sé, ville où se croisent ceux qui arrivent du nord, ceux qui repartent vers la Thaï­lande, ceux qui des­cendent vers les 4000 îles. Ce n’é­tait pas une très belle ville. J’a­vais mon guide du rou­tard à la main. Ou peut-être était-ce un Lone­ly. Je suis allée à la pre­mière adresse conseillée : com­plète. La deuxième : com­plète également.
J’ai ran­gé le guide. Tant pis pour l’a­dresse de charme, il me fau­drait écu­mer les guest-houses de la ville. Nous étions plu­sieurs à arpen­ter les rues ain­si. C’est com­plet là ? Ah mince. Et dans cette rue, là ? Tous des jeunes dans la ving­taine, sac au dos, pan­ta­lon baba­cool et T‑shirt à la pro­pre­té dou­teuse. Nous venions d’Aus­tra­lie, d’Al­le­magne ou des Etats-Unis, mais nous nous res­sem­blions tous, dans le fond.
À 22h, il a fal­lu se rendre à l’é­vi­dence. Il res­tait un dor­toir à par­ta­ger, une chambre sans fenêtre avec un mate­las par terre et un hôtel de luxe. Enfin, d’un luxe rela­tif, mais dont la chambre était propre et la cli­ma­ti­sa­tion fonc­tion­nelle, pour un tarif bien supé­rieur aux autres hôtels. J’ai choi­si cette option-là, tant pis.

Aujourd’­hui, ce genre de pro­blé­ma­tique ne se pose plus : avec un smart­phone et une connexion inter­net, on réserve son hôtel la vieille ou le jour même, en quelques minutes. On connaît le prix mais aus­si les pres­ta­tions. C’est le règne des Boo­king, Ago­da, et autre Tri­pad­vi­sor. C’est un gain de temps et un confort extraordinaire.
Lors de mon voyage d’un mois au Sri Lan­ka avec ma fille, je consa­crais un peu de temps à recher­cher les bons héber­ge­ments. J’es­sayais de trier pour trou­ver les perles rares, d’al­ler outre des com­men­taires néga­tifs, de ne pas prendre sim­ple­ment le moins ou le mieux noté. Et je n’ai pas été déçue.

Ne plus jamais se perdre

Enfin ne presque plus jamais se perdre, parce qu’­heu­reu­se­ment, il reste encore quelques sen­tiers incon­nus de Goo­gle­Maps. Mais aujourd’­hui, on trouve direc­te­ment son hôtel sans tour­ner en rond en essayant de com­prendre le plan du Rou­tard. Et si on pro­mène au hasard, on sait tou­jours com­ment ren­trer. Aucun tuk-tuk ne peut plus gon­fler les prix en disant que c’est very far, le smart­phone indique les durées et dis­tances avant même le début de la négociation.

Est-ce une bonne chose, de ne jamais se perdre ?
C’est confor­table d’al­ler direc­te­ment au bon endroit, de ne pas lou­per l’ar­rêt du bus, de trou­ver la gare du pre­mier coup. Mais se perdre fait, selon moi, par­tie inté­grante du charme du voyage. Parce que quand on est per­du, tout peut arri­ver. L’im­pré­vu prend le pas sur la liste des choses à voir, et les décou­vertes n’en sont que plus agréables. Quand on ne sait pas où on va, on ne peut être que surpris.

Moto en Inde

Pho­to prise en Inde par mon amie Marine, spé­cia­liste des pho­tos où j’ai une sale tête.

Je me sou­viens de ce jour où nous nous sommes per­dus à Pushkar.

Je pas­sais quelques semaines en Inde avec des amis. Nous visi­tions le Rajas­than. Push­kar était, à l’é­poque, un petit vil­lage plein de charme. Nous avions envie d’al­ler voir quelques temples, dans les envi­rons. Le Guide du Rou­tard expli­quait vague­ment com­ment y aller. Prendre telle sor­tie, suivre telle route, tour­ner à tel endroit. Simple.

On est par­tis de bon matin. Et on n’a jamais trou­vé les temples. Mais on a pas­sé l’une des meilleures jour­nées de tout le voyage. Même si on était per­dus. Même si on rou­lait sur des sen­tiers faits de boue et de sable, tota­le­ment impra­ti­cables. Même si on n’a­vait pas de carte pré­cise, et encore moins de GPS ou de smart­phone pour retrou­ver notre chemin.

Le hasard nous a mené à une petite col­line où les habi­tants des envi­rons venaient pour pique-niquer, jouer au cri­cket, ou s’a­mu­ser. Un espace amé­na­gé per­met­tait de se bai­gner dans la rivière. Il n’y avait rien de tou­ris­tique, ici. Seule­ment des indiens qui pro­fi­taient d’un jour de repos. Alors très vite, quelques uns sont venus autour de nous, pour échan­ger quelques mots. Nous n’en avions plus rien à faire des temples. Cet endroit était bien plus vivant !

Impos­sible à pla­ni­fier. Nous ne serions jamais venus là de nous-mêmes. Nous n’au­rions pro­ba­ble­ment jamais eu l’i­dée de cher­cher un tel endroit. Alors je vou­drais aller à l’en­droit où les indiens vont quand ils veulent pique-niquer en famille. Non, ça ne marche pas comme ça.

Push­kar, Inde, 2010.

Push­kar, Inde, 2010.

Push­kar, Inde, 2010.

Si ces ins­tants ne s’or­ga­nisent pas, ils peuvent se faci­li­ter. C’est ce qu’on apprend au fil du temps, en voya­geant : pro­vo­quer l’im­pré­vu. Cher­cher le che­min de tra­verse, accep­ter de se perdre. Peut-être qu’il n’y aura rien au bout du che­min. Mais peut-être qu’il y aura une belle rencontre.
Sai­sir les oppor­tu­ni­tés. Si on vous invite à boire le thé, allez‑y. Si on veut vous mon­trer un beau pay­sage, un peu plus loin, sui­vez. Si on s’in­té­resse à vous, inté­res­sez-vous à votre inter­lo­cu­teur. Le sel du voyage se situe là, dans ces moments.

Appeler la famille

Aujourd’­hui, ça parait nor­mal de faire un appel vidéo sur what­sapp pour racon­ter à sa mère com­ment s’est pas­sé la jour­née. Ce qui vaut à ma mère de mou­rir d’in­quié­tude si jamais, ô grand mal­heur, je ne le fais pas.
Il y a 10 ans, j’en­voyais un tex­to de temps en temps, au mieux, et ça coû­tait une for­tune. (Non, je ne suis pas assez vieille pour avoir connu l’é­poque Poste Res­tante). Pou­voir tenir tout le monde infor­més est une petite révo­lu­tion. Ça empêche sans doute, par­fois, de lâcher tota­le­ment prise, mais c’est si agréable ne gar­der le contact...

L’arrivée des réseaux sociaux

De tous temps, les voya­geurs ont cher­ché les beaux pay­sages, et pris des auto­por­traits. Ce qui a chan­gé, c’est le moment du par­tage, et le type de pho­tos qu’on par­tage. On n’at­tend plus le retour pour pro­je­ter 50 dia­pos, ou mon­trer un album pho­tos. On poste en direct des pho­tos ins­tan­ta­né­ment likées par des amis ou de vagues connais­sances. On ne cherche plus la ren­contre, l’inattendu, on enchaîne les spots ins­ta­gram­mables dans les­quels on se met en scène.

Je plaide cou­pable. Je le fais aus­si. Enfin, pas le sel­fie. Je me contente de m’u­ti­li­ser moi-même comme petite sil­houette, quand je veux de l’hu­main dans la pho­to. Pire, j’or­ga­nise des voyages pho­to, dont le but est jus­te­ment de mener les gens dans les plus beaux lieux d’un pays ou d’une région.

J’en suis actrice, mais cette situa­tion m’at­triste. Je ne peux m’empêcher de trou­ver étrange cette atti­tude qui consiste à ne s’in­té­res­ser qu’à ce qui fera du like sur ins­ta­gram, sans par­ler de se besoin d’être sur toutes ses pho­tos. Ain­si, les balan­çoires ont fleu­ri sur toutes les plages d’A­sie. Au cou­cher du soleil, les mil­le­nials feront la queue pour leur pho­to sou­ve­nir, légen­dée avec des emo­jis pour expri­mer com­bien c’est vrai­ment trop un truc de malade.

Je ne veux pas de ce monde uni­forme. Car c’est bien là le dan­ger de cette tyra­nie du like. Sois ins­ta­gra­mable or die. Il faut atti­rer des clients. Les clients veulent des endroits où se prendre en pho­to. Mais seules les pho­tos répon­dant aux cri­tères dic­tés par ins­ta­gram seront sus­cep­tibles d’être likées. Alors il faut rendre les lieux instagramables.

La fin d’un chapitre

J’é­cris cet article avec une cer­taine nos­tal­gie, mais aucun regret. J’ai aimé ma vie des 10 der­nières années. J’ai aimé voir le monde, et je conti­nue d’a­voir envie de le décou­vrir. Pour­tant, je ne peux m’empêcher d’a­voir l’im­pres­sion, qu’une page de ma vie est en train de se tour­ner. Ces der­nières années, j’ai réduit consi­dé­ra­ble­ment mes voyages et je n’as­pire plus à une vie faite d’a­vions à répétition.
Aujourd’­hui, j’ai envie de voyages lents, longs. Des voyages où on prend le temps. Des voyages où on va à la ren­contre de l’Autre.

Je ne veux plus binge voya­ger.

Avec ma fille, en Corrèze

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15 commentaires

Emma 21 mai 2019 - 10:19

C’est un très beau récit et tu en as vécu des aven­tures ! L’a­nec­dote en Rou­ma­nie avec les chiens qui te cour­raient après m’a fait froid dans le dos ! Tu as rai­son, les smart­phones ont consi­dé­ra­ble­ment chan­gé notre façon de voya­ger. Je me rap­pelle encore quand j’é­tais à l’é­tran­ger et j’es­sayais de regar­der dis­crè­te­ment le petit plan du lone­ly pla­net parce que je ne vou­lais pas qu’on remarque que j’é­tais une tou­riste per­due ! Main­te­nant, j’u­ti­lise Google Maps ou Maps.me par­tout. Mais ça ne m’empêche pas de réus­sir à me perdre encore par­fois 😛 Comme toi, je suis triste de voir com­ment Ins­ta­gram a chan­gé la façon de voya­ger des gens. On voit clai­re­ment que beau­coup de per­sonnes se rendent sur un lieu sim­ple­ment pour faire leur pho­to et la publier. Ils ne prennent même pas le temps d’ob­ser­ver ce qu’il se passe autour d’eux, trop occu­pés à faire la course aux likes. On sur­con­somme le voyage pour les mau­vaises rai­sons. C’est désolant 🙁

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Violaine 21 mai 2019 - 13:42

Très chouette article Auré­lie ! J’ai pris peur en lisant ton pas­sage avec les chiens en Rou­ma­nie ahah. Je me suis retrou­vée dans tes his­toires russes avec la douane effrayante (j’en ai aus­si des his­toires sur ce sujet tiens). Je me retrouve beau­coup dans ton pas­sage sur le besoin d’être sur ces pho­tos sur Ins­ta, je trouve ça dom­mage aus­si. Bref, 10 belles années 😀 

A bien­tôt !

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Anne LANDOIS-FAVRET 22 mai 2019 - 11:35

Très beau retour sur 10 ans de voyages et de décou­vertes ! Voyage plus len­te­ment, c’est aus­si ce à quoi j’as­pire par­fois, j’al­terne en géné­ral, mais ces moments res­sourcent, font ter­ri­ble­ment du bien !
Pour les chiens, j’ai eu la même chose en Crète mais avec la voi­ture ce qui per­met au moins de ne pas se faire mordre, mais je ne pou­vais plus trop avan­cer, ils aboyaient après les pneus avant et avaient la tête à 2 cm de la roue ...

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Grand_Bâton 22 mai 2019 - 14:28

Très bel article, et beau regard en arrière.
Les débuts donnent envie, et il ne faut pas être trop dur avec la fin : comme dit : ça n’é­tait pas mieux avant, ça a juste changé 😉

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Tiphanya 23 mai 2019 - 13:09

Serait-ce le bilan du renou­vel­le­ment du pas­se­port (j’ai aus­si un bilan de 10 ans de voyage sur mon blog, mais je suis plus vieille que toi donc, il date un peu) ?
Si j’ai fina­le­ment déci­dé d’a­voir un smart­phone l’au­tomne der­nier, pour le moment je résiste tou­jours à l’u­ti­li­sa­tion inten­sive de google maps et du contact per­ma­nent avec la famille.
Je me perds, tout le temps, je n’ai qua­si­ment pas de sens de l’o­rien­ta­tion. Par contre je lis très bien les cartes papiers. Du coup je conti­nue ain­si pour mon plus grand plaisir.
Et je sais que pour pro­fi­ter d’un lieu, j’ai besoin de ne pas avoir mon esprit acca­pa­ré par les proches. On me le reproche, mais pas ma famille. Ain­si quand je voyage avec cer­taines copines elle me demande com­ment va mon amou­reux. En géné­ral je n’en ai aucune idée et ça nous va très bien à tous les deux.
Le monde change, à nous de choi­sir ce que l’on veut faire avec pour en tirer le meilleur.

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Nadine saumur 25 mai 2019 - 6:54

Je vous suis depuis vos débuts dis­crè­te­ment et j ai aus­si vu votre évo­lu­tion autant dans votre car­rière que dans vos choix de voyage. J ai tou­jours eu beau­coup de plai­sir à vous lire et admi­rer vos pho­tos tout ça pour vous dire que cette évo­lu­tion n est pas mono­tone même j ai ado­ré ces voyages plus lent grace à votre petite oreille .
Pour moi qui ne voyage pas, c est 10 ans avec vous m ont fait m éva­der. Un petit détail je vous connaît depuis vos 12 ans au bord de la sèvre niortaise
Conti­nuez à nous faire rêver . Amicalement

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Capitaine Rémi 28 mai 2019 - 16:46

Pour moi qui est eu l’oc­ca­sion de voya­ger sans télé­phone (parce que je l’a­vais per­du héhé), je le recom­mande. Se décon­nec­ter pour se recon­nec­ter avec les autres, avec soi. Il y a déjà 11 ans, j’é­tais en Aus­tra­lie et il fal­lait aller au Mac Do pour cap­ter un peu de Wifi, on s’en­voyait encore de longs mails pour se don­ner des nou­velles. L’ins­tan­ta­né ne m’in­té­resse plus.

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Florian 6 juin 2019 - 12:36

Superbe récit ! Je par­tage entiè­re­ment le constat alar­mant sur l’é­go­cen­trisme ambiant dans nos socié­tés. Beau­coup de Nar­cisse en devenir...

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Richard K 13 juin 2019 - 18:16

D’ac­cord avec toi, les voyages sont sou­vent nos plus beaux sou­ve­nirs. J’aime bien tes anec­dotes ! En pas­sant, j’ai moi aus­si dor­mis dans un hôtel pour­ri de New-York, j’au­rais été curieux de voir une pho­to de ta chambre dans cet hôtel. En effet, rien de mieux que de voir le monde au tra­vers de ces yeux au lieu d’au tra­vers un smartphone.

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Anne 23 juin 2019 - 19:46

J’ai quand même réus­si à me perdre dans la Médi­na de Marrakech 😉 !
Voi­là donc presque 10 ans que je suis tes aven­tures. Et c’est vrai, ce qu’on retient de nos voyages, ce sont les gens qu’on a ren­con­trés, avant tout.

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Madame Oreille 26 juillet 2019 - 12:04

Mer­ci de me suivre depuis si longtemps 😉

J’i­ma­gine la médi­na comme un véri­table dédales de ruelles, donc je ne vais pas te jeter la pierre !

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Séverine Vanbellingen 17 septembre 2019 - 10:30

Je viens de décou­vrir votre blog .... abso­lu­ment magni­fique... vous m avez fait voya­ger par vos textes et pho­tos plus belles les unes que les autres ... voya­ger , un peu par­tout au gré du vent , mon rêve ...mais la réa­li­té étant pré­sente , je ne voyage qu au coin de ma rue et des petits vil­lages de ma région que j adore ( les hauts de France ) je prends des modestes cli­chés , qui sont loin der­rière vos talents mais je voyage à ma manière , peut être un jour aller plus loin ..... mer­ci de me faire rever , voya­ger ... Et me per­mettre de apprendre ! Séverine

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jf38 19 février 2020 - 16:10

Je suis ton blog depuis un cer­tain temps. Cer­tai­ne­ment un des plus inter­es­sant du point de vu des photos/ petits films artis­tiques, avec des com­men­tairs tou­jours bien sen­tis et des infos inté­res­santes. On est uni­que­ment pas dans le simple cli­ché du ins­ta­gra­mer qui ne fait que la pub d’hô­tels et de pres­ta­tions qu’il s’est fait offrir ! On se rend aus­si compte que depuis que « petite oreille » se balade avec toi, cela semble faci­li­ter les contacts, rela­tions humaines et donc.... la qua­li­té de tes pho­tos.... (plus de moments intimes avec les locaux).... Je tente aus­si de faire vivre mes voyages sur la toile via mon blog pho­tos « jf38.blogspot.com » mais sans pré­ten­tion aucune par rap­port à la qua­li­té de tes der­niers posts.

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Madame Oreille 27 février 2020 - 14:26

Oui, elle est clai­re­ment mon meilleur atout 😉

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Letícia 10 décembre 2020 - 3:41

Whoa, super récit ! bra­vo pour ton voyages .. dix ans, il est même dif­fi­cile de conden­ser toutes tes expé­riences, tu as tel­le­ment apprendre avec ça. J’ai ado­ré les pho­tos dans le post, elles sont très belles aus­si – mais celle de Mada­gas­car, pour moi, est la plus belle. J’ai ado­ré que dans votre texte vous évo­quez l’ar­ri­vée des smart­phones et des réseaux sociaux, c’est quelque chose de tel­le­ment pré­sent aujourd’­hui qu’il a dû être très inté­res­sant de suivre cette tran­si­tion, depuis quand il est deve­nue popu­laire. Super !

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