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Sumatra : emmener ma fille voir les orangs-outans

par Madame Oreille

Il n’y a que deux endroits dans le monde où obser­ver les orangs-outans : Suma­tra et Bor­néo. C’é­tait un rêve de gamine que d’al­ler les voir, et j’ai eu la chance de par­ta­ger ce moment, ces ren­contres, avec ma fille de 3 ans et demi.

Nous nous sommes donc ren­dues à Bukit Lawang, dans le nord de Suma­tra. Ce petit vil­lage est la porte d’en­trée prin­ci­pale du Gunung Leu­ser, un parc natio­nal où se trou­vait jus­qu’à récem­ment un centre de réha­bi­li­ta­tion pour les orangs-outans. Le tra­vail du centre était de remettre en liber­té les pri­mates qui vivaient en cap­ti­vi­té (ani­maux domes­tiques chez des habi­tants...). Les orangs-outans béné­fi­ciaient de fruits mis à leur dis­po­si­tion, le temps d’ap­prendre à se nour­rir par eux-mêmes. Ces pla­te­formes ont fait la joie des voya­geurs pen­dant de nom­breuses années, per­met­tant d’ob­ser­ver très faci­le­ment les orangs-outans. Aujourd’­hui, ces pla­te­formes sont fer­mées et tous les hommes des bois (orang = humain, outan = forêt) sont retour­nés à la vie sau­vage mais ils res­tent peu crain­tifs des humains. Pour les voir, il faut donc par­tir en expé­di­tion dans la forêt...

Un trek dans la jungle

Nous par­tons au petit matin. Ren­dez-vous à 7h30 avec Miles, notre guide pour la jour­née. Il arbore fiè­re­ment la che­mise qui montre qu’il est un guide offi­ciel. Avec un enfant en bas âge, je ne vou­lais pas par­tir avec n’im­porte qui, et encore moins avec un groupe. C’est donc Eva­neos qui a tout orga­ni­sé (mais j’en reparle plus bas, dans le guide pra­tique). Petite Oreille a ses jumelles autour du cou, elle est ravie de jouer les explo­ra­trices le temps d’une jour­née. Un peu moins ravie lorsque le che­min com­mence direc­te­ment par une mon­tée mais oh, regarde, un petit macaque ! 

Nous mar­chons depuis moins d’une heure lorsque nous ren­con­trons nos pre­miers orangs-outans. Une femelle et son petit. Je suis sur­prise de les voir aus­si proches de nous, Petite Oreille, elle, ne s’at­ten­dait pas à ce que ça soit si gros. C’est un ani­mal sau­vage, tu ne peux pas aller lui faire un câlin ! Leur regard est incroyable, leurs mains et leur ges­tuelle éga­le­ment. Oui, je suis d’ac­cord qu’ils sont beaux, mais tu ne peux pas aller les cares­ser ! Ils se déplacent avec une grande élé­gance, tout en légè­re­té, d’une branche à l’autre. Nous sommes toutes les deux captivées.

orangs-outans à Bukit Lawang orangs-outans à Bukit Lawang orangs-outans à Bukit Lawang

Gunung Leuser, un sanctuaire

Pour rejoindre Bukit Lawang, il faut par­cou­rir les 90km qui sépare le vil­lage de Medan, la grosse ville de la région. 90km, ça veut dire plus ou moins 4h, en Indo­né­sie. Et ça laisse le temps de contem­pler le pay­sage : des pal­miers à perte de vue.
C’est aujourd’­hui un fait connu, les cultures d’huile de palme sont une vraie pro­blé­ma­tique. Et en les regar­dant défi­ler, je prends la mesure de la catas­trophe : rien ne pousse aux pieds des arbres. Aucun autre arbre, aucune plante, uni­que­ment de l’herbe. Impos­sible pour les ani­maux de trou­ver à se nour­rir dans un tel désert, aus­si vert soit-il.
Pour autant, le plus grand dan­ger pour les orangs-outans reste mal­heu­reu­se­ment la chasse : les pertes abso­lues en effec­tif sont maxi­males dans les forêts exploi­tées pour leur bois et dans les forêts pri­maires pro­té­gées, où sur­vivent actuel­le­ment les plus impor­tantes popu­la­tions d’orangs-outans. Dans ces zones fores­tières, la chasse illé­gale consti­tue la pre­mière cause de ce déclin. (source : Marc Ancre­naz, cher­cheur)
Les orangs-outans sont ain­si vic­times du bra­con­nage, tué pour leur viande et ses pré­ten­dues pro­prié­tés médicinales.

Fort heu­reu­se­ment, le parc natio­nal de Gunung Leu­ser est un espace pro­té­gé, recon­nu réserve de bio­sphère par l’U­nes­co. C’est aus­si un haut lieu du tou­risme à Suma­tra, où l’ob­ser­va­tion des orangs-outans fait vivre tout le vil­lage de Bukit Lawang !

orangs-outans à Bukit Lawang orangs-outans à Bukit Lawang

Pour voir les orangs-outans,
il faut du temps et de la chance

Petite Oreille, Miles et moi mar­chons toute la jour­née dans la jungle. Nous avons de la chance, la cha­leur n’est pas trop étouf­fante aujourd’­hui. Nous avons même beau­coup de chance car nous retom­bons sur d’autres orangs-outans ! À chaque fois, nous pre­nons le temps de les obser­ver : regar­der com­ment ils cueillent les fruits, com­ment ils sautent, com­ment ils com­mu­niquent entre eux.
Les orangs-outans passent leur temps dans les arbres. S’ils ne sont pas en train de cher­cher à man­ger, ils se construisent un nid pour s’ins­tal­ler confortablement.

Je demande à Miles s’il en voit autant à chaque expé­di­tion. Il est jus­te­ment épa­té d’en voir autant aujourd’­hui ! Ce sont des ani­maux sau­vages, qui vivent en liber­té : il arrive qu’ils res­tent cachés. C’est la dif­fé­rence entre le safa­ri et le zoo, l’ob­ser­va­tion en pleine nature ne garan­tit pas la pré­sence de l’a­ni­mal ! Alors for­cé­ment, si on veut vrai­ment voir les orangs-outans, il faut mettre toutes les chances de son côté et res­ter le plus long­temps pos­sible en forêt. Sur les treks de deux jours, Miles me dit en voir pra­ti­que­ment à chaque fois. À l’in­verse, sur les sor­ties d’une demi-jour­née, les pro­ba­bi­li­tés d’en ren­con­trer des­cendent à 50%.

orangs-outans à sumatra

orangs-outans à sumatra

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Les orangs-outans mâles sont soli­taires. Les femelles élèvent seules les petits et les gardent près d’elles quatre ans. Pour­tant, nous apper­ce­vons un jeune mâle qui semble recher­cher de la com­pa­gnie, venant jouer avec le petit, sitôt celui-ci sor­ti de son nid. Aucune agres­si­vi­té entre eux, ni entre la mère et le jeune mâle. Ni même entre le femelle orangs-outans et les humains. Il est d’ailleurs curieux de consta­ter qu’elle ne nous consi­dère pas comme un menace, qu’elle n’a aucune méfiance à notre égard.

Les orangs-outans de Bor­néo, ou même plus au nord du parc, ont ten­dance à gar­der leurs dis­tances. Ceux de Bukit Lawang, à l’in­verse, ont encore en mémoire l’é­poque de la réin­tro­duc­tion, lors­qu’ils étaient nour­ris. Et même si ce petit est né en pleine nature, sa mère ne lui apprend pas à craindre les humains.

orangs-outans à sumatra

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Observer les orangs-outans
avec un enfant ?

Par­tir mar­cher dans la jungle avec un enfant en bas âge peut faire peur, mais je vous le recom­mande chau­de­ment tant Petite Oreille était ravie ! Pour autant, cela sup­pose que l’en­fant accepte l’i­dée de mar­cher toute la jour­née et soit inté­res­sé par la faune ou la flore, bien sûr. À 3 ans et demi, Petite Oreille a pu mar­cher toute la jour­née, sans sou­cis (je l’ai mise sur mes épaules pen­dant moins de 10 minutes avant la pause déjeu­ner, puis elle est repar­tie de plus belle !).

Les guides pro­posent des ran­don­nées de plu­sieurs durées : demi-jour­née, jour­née com­plète, deux jours, voire plus long. Avec un enfant en bas âge, il est bien évi­dem­ment décon­seillé de faire les treks de plu­sieurs jours. Outre le bivouac pré­caire dans la jungle, cela sup­pose aus­si des jour­nées entiè­re­ment dédiées à la marche sans réelle pos­si­bi­li­té de jeu. Je doute que l’en­fant appré­cie l’ex­pé­rience ainsi !

Je vous conseille donc de choi­sir entre une demi-jour­née et une jour­née com­plète, et sur­tout, de ne pas vous joindre à un groupe : ain­si, on va au rythme de l’en­fant, et on ne culpa­bi­lise pas de ralen­tir d’autres voya­geurs. Notre guide, réser­vé via Eva­neos, a été super avec Petite Oreille, fai­sant en sorte que toute la jour­née soit ludique pour elle !

Donc : peut-on aller voir les orangs-outans avec un enfant ? Oui ! Mais en adap­tant le trek.
Et en pre­nant éga­le­ment quelques pré­cau­tions ! Qui dit trek dans la jungle, dit chaus­sures fer­mées, pan­ta­lon, anti­mous­tique. La veille, on se couche tôt. Le matin, on mange bien. Et hop, c’est par­ti pour une jour­née de marche !

orangs-outans à sumatra orangs-outans à sumatraorangs-outans à sumatra Semnopithèque de Thomas

Parce qu’il n’y a pas que les orangs-outans

Certes, on vient pour les orangs-outans, ils sont l’at­trac­tion prin­ci­pale. Mais il n’y a pas qu’eux !

À Bukit Lawang, on croise des macaques par­tout. Ce sont des petits cha­par­deurs dont il vaut mieux res­ter éloigné.
Ils avaient ain­si appris à ouvrir les pou­belles de notre hôtel, vidant tout le conte­nu par terre à la recherche de quelques restes.

En se pro­me­nant en ville, nous avons éga­le­ment vu un macaque ren­trer dans une bou­tique pour attra­per un fruit, avant de res­sor­tir tran­quille­ment pour le man­ger sur le toit voi­sin, nar­guant la ven­deuse. C’est pour cela que les hôtels conseillent de ne pas lais­ser les portes ouvertes, sous peine de les voir ren­trer à l’in­té­rieur : ils ont très bien com­pris que les tou­ristes trans­portent sou­vent bis­cuits et friandises !

De manière géné­rale, il vaut mieux se tenir à dis­tance d’eux, et sur­veiller ses affaires. Ils peuvent deve­nir agres­sifs assez faci­le­ment. Les indo­né­siens ont d’ailleurs ten­dance à s’é­loi­gner rapi­de­ment lors­qu’un macaque s’ap­proche de trop près !

Pen­dant notre trek, Petite Oreille et moi avons donc, bien sûr, croi­sé nombre de macaques. Tou­jours en bande ! Nous avons éga­le­ment eu la chance d’ob­ser­ver un babouin, quelques gib­bons, et de nom­breux sem­no­pi­thèques de Tho­mas, une espèce endé­mique à Suma­tra bien recon­nais­sable à sa petite crête. En étant atten­tifs, vous ver­rez éga­le­ment de très beaux oiseaux.

Semnopithèque de Thomas

bukit lawang

Bukit Lawang et les orangs-outans,
guide pratique

Bukit Lawang est un vil­lage tou­ris­tique. Cela signi­fie qu’il peut y avoir du monde, mais éga­le­ment qu’ils y a toutes les infra­struc­tures pour rece­voir les tou­ristes. Le vil­lage est construit tout en lon­gueur, autour de la rivière Boho­rok. Par­tout, des petites pas­se­relles per­mettent de tra­ver­ser. Tout au nord, il reste les bâti­ments liés au centre de réha­bi­li­ta­tion et à la pla­te­forme de nour­ris­sage. Au sud, se trouve la prin­ci­pale entrée du parc, et donc le départ de la plu­part des treks.

Entre les deux, on trouve des dizaines d’hô­tels, de res­tau­rants et de petites bou­tiques. Les tou­ristes indo­né­siens appré­cient éga­le­ment Bukit Lawang, ne serait-ce que pour la rivière. L’eau est claire et fraîche. Tout le monde s’y baigne faci­le­ment. Et sur­tout lors­qu’il fait chaud, c’est très agréable !

Quel trek ?

Il existe des for­mules dif­fé­rentes et il est assez facile de deman­der du sur-mesure. Mais on ver­ra sur­tout quatre options : la demi-jour­née, la jour­née com­plète (départ tôt le matin, retour en milieu d’a­près-midi), le trek de deux jours avec nuit en bivouac et retour en tub­bing, et les ran­don­nées de plu­sieurs jours pour s’en­fon­cer réel­le­ment dans la jungle.
Le tub­bing, vous ver­rez beau­coup de gens le pra­ti­quer à Bukit Lawang (et dans de nom­breux lieux en Asie !). Le concept est simple : uti­li­ser une chambre à air de camion pour se lais­ser por­ter par le cou­rant. Ici, ils attachent plu­sieurs chambres à air ensemble pour for­mer une grosse embar­ca­tion sur laquelle tout le groupe peut mon­ter, et les guides mène le radeau pen­dant cette petite des­cente en rafting.

Le repas est géné­ra­le­ment inclus, et sera la plu­part du temps un nasi goreng dans une feuille de bana­nier avec des fruits. Ren­sei­gnez-vous sur la mise à dis­po­si­tion d’eau et n’hé­si­tez pas à appor­ter une bou­teille en plus (et éven­tuel­le­ment, une gourde d’eau du robi­net pour les enfants qui cra­pa­hutent et auront besoin de se laver les mains !).

Il est pos­sible de réser­ver un guide abso­lu­ment par­tout (et cer­tains vien­dront direc­te­ment pro­po­ser leurs ser­vices...). Tou­te­fois, à titre per­son­nel, j’ai pré­fé­ré tout orga­ni­ser à l’a­vance avec Eva­neos : seule avec un enfant, je trou­vais cela plus ras­su­rant, et le guide qu’ils ont choi­si était top !

Comment aller à Bukit Lawang ?

Bukit Lawang est un endroit tou­ris­tique : il est aisé de trou­ver des bus pour s’y rendre. Vous trou­ve­rez des indi­ca­tions détaillées sur les trans­ports en com­mun chez Lau­rène ou chez Lau­riane.

Si vous vou­lez évi­ter les bus publics, il est aisé de réser­ver un trans­port pri­vé en le deman­dant à votre hôtel.
Pour ma part, je ne me voyais pas gérer les chan­ge­ments de bus avec mes sacs, ma fille et la cha­leur. J’ai choi­si la faci­li­té : j’ai deman­dé à l’agent local d’E­va­neos de venir me cher­cher à l’aé­ro­port de Kua­la­na­mu pour me conduire direc­te­ment à l’hô­tel à Bukit Lawang. Dans le cas d’un trans­fert pri­vé, il faut comp­ter entre 3 et 4h de tra­jet, selon les embou­teillages à Medan.

(oui, j’ai tout deman­dé à Eva­neos, vu qu’ils font du sur-mesure !)

bat cave à bukit lawang

Que faire d’autre à Bukit Lawang ?

Si vous êtes pres­sés, vous pou­vez très bien venir, faire le trek, repar­tir. Mais je trou­vais que tant qu’à faire autant de tra­jet, autant res­ter un peu sur place, quand même. Alors, concrè­te­ment, y’a pas vrai­ment beau­coup de choses à faire. Mais on ne s’en­nuie pas !

Se pro­me­ner dans le vil­lage, regar­der les enfants de bai­gner, s’ins­tal­ler en ter­rasse pour siro­ter un jus de fruits frais, obser­ver les singes dans les arbres, se bai­gner dans la rivière, louer une chambre à air / bouée pour quelques heures... Les occu­pa­tions ne manquent pas !
La ville se par­court à pied, aucune voi­ture ne peut emprun­ter les petits che­mins. Lon­ger la rivière en mar­chant est vrai­ment agréable. Vous trou­ve­rez quelques bou­tiques, mais la plu­part sont dénuées d’in­té­rêt : il n’y a pas vrai­ment d’ar­ti­sa­nat local.

Par­mi les visites clas­siques, il y a la bat cave, la grotte aux chauves sou­ris. Elle est acces­sible à pied, en emprun­tant un petit che­min qui part vers le sud. L’en­trée demande d’es­ca­la­der un peu, mais ça confère tout son charme au lieu. A l’intérieur, la cavi­té est gigan­tesque, avec des puits de lumières régu­liers mais pas suf­fi­sants pour se pas­ser de lampe fron­tale (en Indo­né­sie, le soleil se couche tôt, gar­der tou­jours une petite lampe avec vous !). Et au pla­fond, des cen­taines de petites chauve-sou­ris. Une deuxième cavi­té, moins acces­sible, est quant à elle inves­tie par les roussettes.
En fin de jour­née, les chauves sou­ris quittent la grotte dans une nuée pour aller manger.

Avec Petite Oreille, nous nous sommes bai­gnées tous les jours dans la rivière, au bas de notre hôtel. L’oc­ca­sion de se rafraî­chir, mais aus­si d’é­chan­ger avec des locaux. Le contact se fait faci­le­ment, même si peu d’in­do­né­siens parlent anglais.

Faut-il aller voir les élèphants ?

De l’autre côté du parc Gunung Leu­ser, se trouve Tang­ka­han. Le vil­lage, minus­cule et plus dif­fi­cile d’ac­cès, est connu pour ses élé­phants. Ils sont uti­li­sés par les ran­gers du parc pour patrouiller dans la jungle, et font aus­si office d’at­trac­tion pour les tou­ristes, qui peuvent don­ner le bain ou mon­ter à dos d’éléphant.
L’éléphant de Suma­tra est le plus petit d’A­sie, et il n’en reste que peu de spé­ci­mens à l’é­tat sau­vage. À moins de par­tir en trek pen­dant 15 jours dans le parc natio­nal, les chances de l’ob­ser­ver sont donc infimes. La ten­ta­tion d’al­ler à Tang­ka­han est donc grande, sur­tout que tout est pré­sen­té comme éthique, écologique.

Tou­te­fois, il faut savoir que les dres­sage visant à per­mettre à un humain de contrô­ler un tel mas­to­donte est extrê­me­ment violent. Pour un élé­phant, il n’est ni inné ni natu­rel d’a­voir un homme sur le cou en train de lui dire où aller. Cet article de Seth et Lise résume bien le sou­cis. Impos­sible de savoir com­ment ont été dres­sés les élé­phants de Tang­ka­han, mais nous avons déci­dé de ne pas prendre part à tout cela.
(Ma fille a décré­té qu’elle revien­drait faire un long trek quand elle aurait 12 ans, pour les voir dans la jungle...)

Où dormir à Bukit Lawang ?

Les hôtels ne manquent pas à Bukit Lawang, mais si vous espé­rez une cer­taine qua­li­té, il est conseillé de réser­ver à l’a­vance. Je vous pro­pose ici plu­sieurs options que j’ai trou­vées char­mantes. La plu­part des hôtels ont le Wi-Fi (au moins à la récep­tion). Toutes les chambres ont des moustiquaires.

Si vous res­tez long­temps, le Back to Nature est une option qui peut être inté­res­sante : situé à l’ex­té­rieur du vil­lage, en remon­tant la rivière vers le nord, l’hô­tel donne vrai­ment la sen­sa­tion d’être en pleine jungle, loin de tout. Notez que les voi­tures n’ac­cèdent pas là-bas, et que le trans­port des bagages pour­ra être pénible si vous ne res­tez qu’une nuit.

Eco­Tra­vel Cottages

Petit jar­din et ter­rasse au bord de la rivière. Toutes les chambres pos­sèdent un bal­con. Salle de bain pri­vée avec eau chaude (c’est rare).

Plus d’in­fos et réservation

Jungle Tribe Guesthouse 

Un petit hôtel char­mant, par­fait pour le repos dans le hamac au bord de l’eau. Ils ont un bon restaurant.

Plus d’in­fos et réservation

Jungle Inn

Hôtel qui a le bon goût d’être déco­ré avec style. Comme tous les autres, il pos­sède une ter­rasse qui donne sur la rivière.

Plus d’in­fos et réservation

Kupu-Kupu Gar­den Guest House & Cafe

Toutes les chambres ont un bal­con, et les salles de bain ont l’eau chaude. Que deman­der de plus ?

Plus d« infos et réservation

Quel équipement pour le trek ?

Pour les adultes comme pour les enfants, il fau­dra pré­voir des chaus­sures fer­mées, un pan­ta­lon et de l’an­ti­mous­tique. Dans toutes les petites bou­tiques vous trou­ve­rez des bou­teilles de minyak tawon, une petite huile. Ça ne coûte vrai­ment pas cher (envi­ron 2€) et ça a des pro­prié­tés apai­santes sur les piqûres de mous­tiques (puisque même cou­vert d’an­ti­mous­tique, vous vous ferez piquer !).

Pré­voyez de l’eau, car il peut faire chaud, mais pré­voyez aus­si un k‑way pour vous pro­té­ger (et une housse pour le sac !).

Et pour photographier les orangs-outans ?

Les orangs-outans sont gros et peu crain­tifs. Le gros télé-objec­tif d’or­ni­tho­lo­gie ne sera donc pas néces­saire. Un petit télé léger, avec un range type 70 – 200, fera l’af­faire. N’ou­bliez pas de prendre de quoi pro­té­ger votre maté­riel en cas de pluie, des lin­gettes et des sachet de sili­cat pour l’hu­mi­di­té ambiante, et des bat­te­ries de rechange ! Optez pour un sac confor­table, c’est pri­mor­dial en ran­do : bre­telles qui ne cisaillent pas les épaules, dos aéré pour la chaleur.



Ce séjour à Bukit Lawang a été fait dans le cadre d’une « pause » au milieu du pro­jet #Immer­sion­Su­ma­tra, réa­li­sé en par­te­na­riat avec Eva­neos, qui orga­nise des voyages en direct avec des agents locaux. (Concrè­te­ment, je ne me voyais pas venir à Suma­tra sans aller voir les orangs-outans !)
Mer­ci à Option Way ain­si qu’à l’Office de Tou­risme d’Indonésie pour leur sou­tien dans ce projet.

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9 commentaires

Sam 14 juillet 2018 - 19:00

Des pho­tos impres­sion­nantes et de très beaux dessins !

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Madame Oreille 19 août 2018 - 15:29

Mer­ci beau­coup Sam 🙂

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Ornella 15 juillet 2018 - 12:40

Quelles créa­tures mer­veilleuses... Je suis en admiration.

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Madame Oreille 19 août 2018 - 15:29

Faut aller les voir en vrai, c’est encore mieux 😉

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jasparis 19 juillet 2018 - 14:38

Elles sont magni­fiques tes photos !

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Madame Oreille 30 juillet 2018 - 13:30

Mer­ci 🙂

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Vincent 1 novembre 2018 - 14:45

Bon­jour,
Grand grand amou­reux et pro­tec­teur des Orangs Outans, je vou­drais vous deman­der si vous n’au­riez pas un livre avec vos pho­tos, à vendre ?
Je vous remer­cie énor­mé­ment pour ce compte ren­du et ces pho­tos abso­lu­ment fabuleuses.

Mer­ci POUR EUX.

Magos V.

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Stéphanie Pitre 11 décembre 2018 - 15:54

waw ! J’ai­me­rais tel­le­ment faire un voyage comme cela avec mon fils. C’est impres­sion­nant com­ment ta fille aime mar­cher ...mon gar­çon aura bien­tôt 18 mois et il pré­fère encore le quatre-patte ! Par curiosité;il est pos­sible d’ob­ser­ver les orangs outang à bor­néo malai­sie ou indo et à Suma­tra ; as-tu eu des com­men­taires ? Lequel est le mieux pour un voyage en famille ? J’en pro­fite pour te dire que tes pho­tos sont magni­fiques et que j’a­dore te lire.

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Elliot 3 janvier 2019 - 11:00

Je suis retom­bé sur cette article par le biais du résu­mé de ton année 2018. Quel magni­fique repor­tage sur Suma­tra, toute la série (Beli­tung, Suma­tra Ouest, Bukit Lawang) est splen­dide. Le minis­tère du tou­risme a axé depuis des années sa cam­pagne de com­mu­ni­ca­tion autour des « lieux Ins­ta­gra­mable », quel plai­sir de consta­ter que le vent est peut-être en train de tourner.

J’en pro­fite pour appor­ter quelques infor­ma­tions sup­plé­men­taires sur Bukit Lawang et ses orangs-outans. 

Bukit Lawang est le point d’en­trée prin­ci­pal du parc natio­nal du Mont Leu­ser (Taman Nasio­nal Gunung Leu­ser), le plus popu­laire sur­tout de part sa proxi­mi­té avec Medan, où on trouve l’aé­ro­port le plus proche. Bukit Lawang a ser­vi de centre de réha­bi­li­ta­tion de 1978 à 1991, date à laquelle le gou­ver­ne­ment a mis un terme à l’ex­pé­rience devant son échec (les pri­mates géné­ra­le­ment confis­qués chez des par­ti­cu­liers qui les gar­daient comme ani­maux de com­pa­gnie et « ré-intro­duits » ne sont jamais rede­ve­nus indé­pen­dants). Depuis Bukit Lawang vit exclu­si­ve­ment du tourisme. 

Les oran­gu­tans qu’on voit à Bukit Lawang sont qua­si­ment tou­jours les fameux « ré-intro­duits » ou leur pro­gé­ni­ture. Ils sont encore aujourd’­hui régu­liè­re­ment nour­ris, mal­gré ce qu’on dit aux visi­teurs, car inca­pables de se nour­rir par eux-mêmes (pour rap­pel on a plus ré-intro­duits de spé­ci­men depuis 1991, mais ils ont trans­mis leur com­por­te­ment à leur des­cen­dance). Ils sont certes libres, mais défi­ni­ti­ve­ment pas sau­vages. Il y a aus­si une popu­la­tion sau­vage a Bukit Lawang, mais les oran­gu­tans sont des ani­maux ter­ri­to­riaux et les « ré-intro­duits » se massent près des che­mins, excluant de fait les sauvages. 

Tu n’y as pas été confron­té, mais une part impor­tante des guides attirent les singes avec de la nour­ri­ture pour les pho­tos. La proxi­mi­té avec les pri­mates à Bukit Lawang est abso­lu­ment anor­male ; il suf­fit de visi­ter d’en voir ailleurs pour s’en rendre compte. Les taux de mor­ta­li­tés consta­tés sont sans com­mune mesure avec ceux mesu­rés dans les popu­la­tions sau­vages et cer­tains cas de can­ni­ba­lisme mère-infant ont déjà été obser­vés ce qui sug­gère un impor­tant stress. 

Ceci dit j’ai vu des orangs-outans pour la pre­mière fois à Bukit Lawang éga­le­ment et toutes ces consi­dé­ra­tions sont com­plè­te­ment effa­cées par l’é­mer­veille­ment qu’on peut res­sen­tir. Je suis retour­né plus tard dans le parc natio­nal, en choi­sis­sant d’autres points d’en­trées, plus loin de Medan mais aus­si moins fréquentés. 

Tant qu’à pas­ser par une agence de voyage, il me parait bien plus judi­cieux de visi­ter d’autres sites (par exemple Ketambe ou Kedah, dans la pro­vince d’A­ceh tous les 2). Les prix des guides sont les mêmes, la fré­quen­ta­tion bien moindre, les ani­maux réel­le­ment sau­vages. C’est 4 et 7h de route de plus par contre.

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