Une semaine de vacances en Suisse avec Petite Oreille dans le canton de Fribourg : les lacs, les montagnes et les petits villages médiévaux !
Croquis, photos, vidéo et récit d’un voyage en famille entre Estavayer-le-Lac, la Grande Cariçaie, Morat, Fribourg et Gruyères, le plus joli village de Suisse.
Fin mai, j’embarque Petite Oreille et Monsieur Oreille pour une Petite semaine en Suisse. C’est mon troisième séjour chez les helvètes (après le Valais et Lugano) et cette fois-ci nous explorons la Région de Fribourg, un canton parfait pour les familles. Je vous donnerai tous les détails pratiques dans un second article, mais en attendant, voici un carnet de voyage retraçant nos vacances en Suisse !
Partis de Paris le matin, nous arrivons à Estavayer-le-Lac en début d’après midi. Le ciel est bleu, l’air est chaud, on se sent déjà en vacances. Petite Oreille s’extasie sur les grenouilles suspendues un peu partout (la ville a un musée qui leur est dédié !) et nous, on regarde les jolies rues. Estavayer-le-Lac a tous les attributs de la ville de charme : située au bord du lac de Neuchâtel, la ville est ancienne, avec des rues pavées et de très beaux bâtiments.
Nous avons rendez-vous avec Christophe Roggen pour une visite originale... Christophe vend des drogues. C’est ainsi qu’il se présente lorsque nous le retrouvons devant sa droguerie. C’est une spécialité familiale, son père a même écrit un livre sur le sujet (« Le secret des druides ») afin de faire connaître les particularités de chaque plante, chaque végétal.
Christophe nous fait visiter la Cité à la Rose, à la recherche des plantes qui poussent en ville. Le plantain qui calme les piqures d’orties, la chélidoine qui soigne les verrues, le tilleul qui facilite l’endormissement. Nous sentons, goûtons, touchons, et découvrons à quel point même dans un univers urbain, on peut utiliser les plantes !
Christophe est tellement passionné par le sujet qu’il a repris la droguerie familiale, produisant lui-même une grande partie des produits vendus dans son magasin.
Après cette promenade studieuse, nous rejoignons les rives du lac. Une pelouse, quelques jeux, un restaurant et une petite plage, au bord d’un grand téléski nautique (un câble qui tracte les amateurs de wake-board). Nous nous installons à l’ombre, pour un goûter diététique à base de jus de fruits et de glaces. Entre deux bouchées, Petite Oreille observe les adolescents qui jouent au volley, les enfants qui courent avec des pistolets à eau, les cygnes.
Les plus jeunes se baignent. Les enfants ne semblent jamais gênés par la fraîcheur de l’eau. Il est encore tôt dans la saison, mais eux, ils sont déjà en train de nager, de sauter, de s’éclabousser.
Nous laissons Petite Oreille profiter un peu du soleil et mettre les pieds dans l’eau avant de poursuivre notre chemin vers la Grande Cariçaie, où nous passerons la nuit.
La Grande Cariçaie, c’est une réserve naturelle et l’un des sites ornithologiques les plus réputés de Suisse. Cette zone marécageuse longe tout le lac de Neuchatel et abrite une biodiversité importante, dont un grand nombre d’oiseaux. Nous visitons le centre-nature ASPO de La Sauge. Avec un enfant, impossible de rester des heures dans les observatoires, en silence, pour espérer une belle photo ! Mais pour moi, le but de la visite est surtout que Petite Oreille s’amuse et s’intéresse !
On s’arrête devant un panneau qui l’amuse beaucoup : elle appuie sur un bouton pour déclencher le son d’un oiseau, puis doit lever une petite trappe pour découvrir de quel oiseau il s’agit. Ensuite, il faut tendre l’oreille pour reconnaître les oiseaux qui nous entourent, car les oiseaux du petit jeu sont justement tout autour de nous !
Notre guide nous emmène ensuite observer les oiseaux de cette réserve naturelle lacustre. Elle travaille pour Bird Life, l’association qui gère également le petit centre d’accueil dont je vous parlerai dans le second article, dédié aux conseils pratiques !
La visite se termine devant trois bacs remplis d’eau... et de bestioles ! Avec un petit « gobelet-loupe », Petite Oreille attrape les petites bêtes une à une pour les observer : petits insectes, larves de libellules... C’est l’occasion de découvrir tout ce qui vit dans les plans d’eau que nous avons longés tout au long de notre promenade dans la réserve.
Juste à côté du centre-nature se trouve un arrêt de bateau-bus. Il fut un temps où les enfants du canton allaient à l’école ainsi, en empruntant le bateau-bus ! Mais aujourd’hui, c’est surtout pour le plaisir qu’on le prend. Les bateaux effectuent des liaisons régulières entre les lacs et les différentes villes bordées par le canal. On grimpe dans le bateau comme on prendrait le TER !
Le bateau navigue doucement surs le canal. On observe les cygnes, on regarde le paysage, on essaie de repérer le mont Vully qui toise la région. Petite Oreille explore le moindre recoin de l’embarcation : les promenades en bateau sont toujours un grand moment d’excitation pour elle.
On descend à Sugiez pour une pause déjeuner, avant de continuer vers Morat.
Morat fait partie des coups de cœur de ce voyage. La ville (aussi appelée Murten, en suisse-allemand) se trouve au bord du lac éponyme, le lac de Morat (qui s’appelle du coup Murtensee en suisse-allemand). C’est une vieille ville, très importante dans la région (tout le monde vous parlera de Charles le Téméraire). Elle est cernée de remparts et, forcément, Petite Oreille s’éclate à courir dessus ! Seule une partie des remparts est accessible, mais elle offre une vue imprenable sur la ville.
On se promène ensuite dans les jolies rues pavées de la ville jusqu’au musée historique devant lequel trône une étrange sculpture d’éléphant, hommage à un évènement du 19ème siècle (dont vous avez l’histoire dans l’illustration ci-dessous).
Nous quittons Morat en fin d’après-midi, direction Fribourg. C’est la capitale du Canton mais elle a par endroits des allures de gros village. Il faut grimper sur les hauteurs pour se rappeler que 40 000 personnes vivent ici et que Fribourg est finalement assez étendue.
Fribourg est connue pour ses ponts qui permettent de traverser la Sarine à de nombreux endroits dans la ville. Il y a le pont de la Poya, un pont à haubans, flambant neuf et gigantesque, dont les habitants semblent tous très fiers (c’est celui du premier croquis). Il y a le pont de Berne, un pont couvert, en bois, l’un des plus anciens de Suisse. Et puis il y a le pont du Milieu, le pont de Zaehringen, le pont de Saint-Jean... La ville en compte 17 en tout, de quoi occuper notre soirée : traverser dans un sens, re-traverser dans l’autre... Et puis s’arrêter tous les 200m parce que Petite Oreille veut tremper ses mains dans chaque fontaine et qu’il y en a absolument partout ! (l’Office de Tourisme propose même un plan avec un « défi des fontaines », pour que les enfants jouent à découvrir la ville en retrouvant les fontaines médiévales).
Le soleil se couche pendant que nous remontons d’énièmes escaliers (oui, ça aussi il y en a beaucoup à Fribourg !) et nous rentrons à l’hôtel.
C’est avec une pointe de déception que je découvre le ciel, le lendemain matin : il pleut. Et il va pleuvoir sans discontinuer toute la journée. Nous remettons les manteaux, serrons les capuches, et nous mettons en quête d’activités « au sec ». Fort heureusement, Fribourg est assez bien lotie en la matière.
On fait un tour de petit train. Il circule dans toute la ville pour nous emmener dans des endroits où l’on ne serait pas allés seuls, même par beau temps. Le petit train, c’est un peu le truc qu’on ne comprend pas tant qu’on n’a pas d’enfant. Il faut être honnête, avant, je trouvais ça ridicule. Puis j’ai fait un tour avec Petite Oreille, un jour où c’était gratuit. Le train était rempli d’enfants, tous ravis d’être là. Et il fallait voir le sourire sur leur visage... Alors depuis, j’aime bien les petits trains. Les adultes profitent de la visite et les enfants sont contents, que demander de plus ?
On a également fait un tour de funiculaire. C’est beaucoup plus court, mais le conducteur a pris le temps de nous expliquer tout le fonctionnement de ce transport très particulier : à Fribourg, il fonctionne grâce aux eaux usées ! Il y a donc toujours deux wagons qui se croisent, mais ils ont chacun un réservoir : pour descendre, le conducteur remplit le réservoir, ce qui permet de faire le contrepoids nécessaire à la remontée de l’autre wagon.
Nous terminons la visite de Fribourg dans un musée que j’avais repéré (et que nous aurions visité même s’il avait fait beau !) : l’Espace Jean-Tinguely – Niki-de-Saint-Phalle. Ce sont deux artistes que j’apprécie beaucoup, et qui ont toujours eu du succès auprès de Petite Oreille (elle a même dans sa chambre une reproduction gonflable d’un Niki de Saint Phalle). Niki de Saint Phalle créait des sculptures colorées (elle a fait plein d’autres trucs, mais c’est pour ses sculptures qu’elle est la plus connue). Jean Tinguely, quant à lui, réalisait des inventions mécaniques animées.
L’Espace accueille plusieurs œuvres de Tinguely et Petite Oreille aurait pu y rester toute la journée : appuyer sur le gros bouton rouge, regarder la machine se mettre en mouvement, repérer tous les petits détails, rigoler aux éclats jusqu’à la fin du dernier mouvement, et recommencer encore et encore !
Mais après une observation approfondie de chaque automate, il nous faut rejoindre la gare : direction Gruyères, dans les Préalpes. Gruyères est connu comme l’un des plus beaux villages de Suisse, et après notre visite, nous ne pouvons qu’approuver !
Gruyères (avec un « s », donc contrairement au district et au fromage) est juché sur une petite colline, au milieu d’une vallée elle-même encerclée par les montagnes. La cité est toute petite mais pittoresque : une seule rue, pavée et piétonne, bordée de très belles bâtisses (principalement des restaurants et des ateliers d’artisans). Et tout au bout de la rue, un château entouré de remparts.
Le château se visite. Il est bien conservé, et propose à la fois une plongée dans l’époque médiévale et une mise en lumière d’artistes locaux. Il vaut la visite surtout pour le bâtiment en tant que tel, afin d’explorer la salle des gardes, les anciennes chambres, et puis le petit jardin.
Les alentours de Gruyères sont magnifiques, même lorsque le soleil se cache. Le Sentier des Fromageries nous a permis de prendre de la hauteur, et d’apprécier quelques arcs-en-ciel au milieu des alpages. C’était le début de la saison, le travail des éleveurs commençait tout juste, là-haut.
Nous logions dans une chambre d’hôte tenue par un couple d’éleveurs, la Ferme du Bourgoz. Nous avons marché jusqu’à leur chalet d’alpage, où toute la famille était en train de s’activer. S’occuper des vaches, les traire, préparer les clôtures des pâturages et puis s’occuper du fromage bien sûr. Ils passeront l’été dans les alpages, changeant trois fois de chalet. C’est une vie rythmée par le soleil, dans des chalets rudimentaires, mais motivée par l’envie de perpétuer la production de gruyère traditionnelle.
C’est à Gruyères que s’achève notre semaine de vacances en famille. Petite Oreille engouffre quelques dernières meringues et framboises, trempées dans la crème double, une spécialité locale. Et puis on rejoint la gare, direction Genève puis Paris.
Ce projet est le fruit d’une collaboration avec Suisse Tourisme et Fribourg Région. Tous les choix éditoriaux des billets produits suite à ce voyage me reviennent.
13 commentaires
Petite Oreille aura de la chance, quand elle sera grande et qu’elle regardera ses incroyables albums photos ! Et la chance d’avoir vécu tout ça aussi !
Nous allons en Suisse bientôt et ton carnet de voyage nous donne encore plus envie.
Ah ah le coup du petit train comme je te comprends ! On a craqué il y a pas longtemps et à voir notre fils si contents on l’était tout autant.
Merci pour ce joli récit.
C’est drôle (et intéressant!) de lire ma région à travers ton regard ! J’ai passé la plus grande partie de ma vie à Estavayer-le-Lac (et donc dans la Grande Cariçaie). Morat, Fribourg, Gruyères sont autant de lieux où je retourne régulièrement. On aurait même pu se croiser par hasard ! PS. Trop cool les GIF de Jean Tinguely 😀
Je vis à Fribourg depuis 2006 après un quart de siècle à Paris : quel bonheur ! Le gain en qualité de vie est « juste » énorme, comme on dit ici.
Et je suis émerveillé devant les photos, même en connaissant tous les sites par cœur. Bravo et merci !
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En voilà un superbe carnet de voyage ! Bravo, vous êtes trop forte. Et vos dessins... tout simplement magnifiques ! Bonne continuation à vous.
Je suis totalement sous le charme de la mise en page de ton article mêlant photographie, esquisses et croquis, gif, coupures de presse... magnifique et très esthétique !
Je viens seulement de m’apercevoir que tu avais une petite fille, je crois que je n’avais jamais réalisé avant. Quel beau cadeau tu nous fais avec ce reportage riche en images et en anecdotes. Bien pittoresques tous ces villages suisses. Il y a quelques pépites en matières de couchers de soleil, reflets dans l’eau et vallons pleins de poésie. Merci beaucoup pour cette chère découverte à moi, vierge de l’émerveillement suisse.
En voilà un superbe carnet de voyage ! Bravo, vous êtes trop forte. Et vos dessins... tout simplement magnifiques ! Bonne continuation à vous.
Superbe périple, il y a tellement de choses à voir ! Gruyères a l’air vraiment sublime, ça donne envie d’y aller. En Suisse, je trouve qu’il se dégage assez souvent ce calme et ce côté paisible, de la vie s’écoule lentement.
J’aime toujours autant tes carnets de voyage, tes mots, photos, croquis ... ils me font voyager à chaque fois ! Je suis passée dans cette région, j’avais beaucoup aimé !
Merci beaucoup pour ce carnet de voyage ! Les photos sont magnifiques et la présentation toujours appliquée, avec de beaux dessins et des cartes détaillées. Ca donne envie d’y aller !!!
Merci !
Bonjour,
Je viens de tomber sur votre blog en faisant des recherches sur des voyages, car je prévois d’en faire un dans quelque temps. En tout cas, j’aime beaucoup vos photos, elles sont très jolies.
Les collages sont magnifiques. Une très belle partage, je vais faire la même chose pour nos prochaines vacances avec ma famille pour que le blog sera un bon souvenir pour ma famille surtout pour mes enfants.