voici le récit de notre escapade dans la province de Liège.
Nous sommes parties de Comblain-La-Tour pour rejoindre Plombières en suivant d’abord le RAVel de l’Ourthe, puis le RAVeL n°38. Un trajet que nous avons choisi de faire lentement, ponctué de visites et de rencontres. Ce qui nous a menées à pédaler 138 kilomètres sur cinq jours, sans compter les allers-retours pour les photos !
Vous retrouverez toutes les infos (bonnes adresses, idées de visites, itinéraire...) après le récit, dans le Carnet Pratique à la fin de l’article.
Comblain-La-Tour
9,1km – 106m d+
Je suis un peu stressée en refermant la porte de mon appartement, ce matin-là. Dans ma tête, je me repasse la liste des indispensables. Ai-je oublié quoi que ce soit ? Gourdes ? Ok. Vestes et pantalons imperméables ? Ok. Casques ? Ok. Papiers d’identité et portefeuille ? Ok. Appareil photo ? Ok.
Le tout réuni dans deux grosses sacoches de vélo. Voilà quelques années que je ne les ai pas ressorties. Mais avant de les accrocher sur un porte-bagages, il faut rejoindre la gare du Nord.
Les portes ne se referment pas après que nous soyons montées dans le RER B. Les visages autour de nous se tendent. Les habitués savent ce que ça signifie. Dans le haut-parleur, le conducteur marmonne quelque chose à propos d’un arrêt d’urgence actionné. Soudain, un grand type chauve claironne : » Gendarmerie nationale ! Mesdames, messieurs, votre train ne va pas repartir, il y a un colis abandonné ! ». Lui reste imperturbable, au milieu d’un océan de « oh noon ! », « roh pff ! », « mais naaan ! ». Je regarde ma montre et j’attrape Petite Oreille par la main. Vite, ligne 4 !
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Notes de Voyage – Dans le Thalys – septembre 2022
Rejoindre la gare du Nord est, finalement, et heureusement, la partie la plus compliquée du trajet. Une fois grimpées dans le Thalys, tout s’enchaîne. Le train est direct jusqu’à Liège. Nous y récupérons deux vélos de location. Nous regrimpons dans un train régional. Direction Comblain-La-Tour, notre point de départ. En quelques heures, nous avons laissé derrière nous les klaxons franciliens pour la campagne wallonne.
Nous déposons rapidement les affaires à l’hôtel avant de nous élancer sur la piste. Petite Oreille est surexcitée : c’est notre premier voyage à vélo ensemble où elle a son propre vélo. Plus jeune, elle m’a suivie sur de nombreux itinéraires, mais toujours dans une remorque. Oh, c’était confortable. Elle était bien, avec ses livres, ses jouets, à chanter et à observer le paysage. Mais là, quelques jours à peine après avoir fêté ses 8 ans, plus question de se faire promener, Petite Oreille va pédaler !
Ce premier trajet est à la fois le début de notre périple, un peu moins de 10km aller-retour pour visiter une grotte, et une mise en jambe pour nous échauffer et nous tester avant de partir pour plusieurs jours, le lendemain matin.
Rapidement, je suis rassurée sur le point le plus important : la sécurité. J’avais vérifié avant de partir, bien sûr, mais il restait cette petite appréhension, ce léger doute. Un truc de maman, sans doute. Mais non, le RAVeL*RAVeLLe RAVeL, c’est le Réseau Autonome des Voies Lentes, un joli acronyme pour désigner des voies entièrement dédiées aux cyclistes, piétons, cavaliers, etc. de manière sécurisée. Pour plus d’infos, et notamment retrouver la carte de toutes ces voies, rendez-vous dans la partie carnet pratique de cet article. est une vraie voie verte, séparée de la circulation, entièrement réservée aux mobilités douces. Nous longeons l’Ourthe en profitant du paysage.
Petite Oreille s’amuse à faire du slalom, je regarde les arbres et la rivière. J’aperçois quelques vaches dans un pré, à proximité. Je m’arrête, ce sera un joli spot pour prendre une photo. Mais le temps d’installer le trépied, voilà qu’il commence à pleuvoir ! Je range le matériel en catastrophe, et je sors nos affaires de pluie. Pour chacune, un pantalon qui couvre les chaussures et une veste légère mais imperméable. Il tombe maintenant des cordes. Je regarde ma fille, me demandant comment elle va réagir à l’idée de devoir continuer à pédaler dans ces conditions. Mais la voici qui enfourche son vélo en chantant. À tue-tête. Et ce jusqu’à ce que nous arrivions au village voisin, toujours sous la pluie !
Notes de Voyage – Comblain-La-Tour – septembre 2022
Arrivées au village, ça se corse un peu. Il faut quitter le RAVeL pour rejoindre la grotte. Le problème n’est pas la circulation, très limitée ici, mais la côte qui s’annonce. Petite Oreille s’élance en danseuse, se donne à fond, mais rapidement il faut se rendre à l’évidence : c’est bien top pentu pour ses jambes d’enfant et son vélo sans vitesse. Surtout que la route fait quelques lacets ! Qu’à cela ne tienne, on pousse les vélos jusqu’en haut de la très bien nommée « rue des Grottes ».
C’est ici que se trouve la Grotte de Comblain. Tout autour de l’Ourthe, falaises et collines soulignent le relief de la région, où l’on trouve encore quelques carrières actuellement.
Petite Oreille s’amuse de l’idée d’avoir eu à monter si haut avec les vélos pour finalement devoir descendre sous terre. Car c’est précisément ce que nous allons faire, aller sous terre.
Mais avant, nous faisons un petit détour par la partie musée, où une série de dioramas animés expliquent la formation de la Grotte sur plusieurs millions d’années : comment les sables et coraux des mers tropicales qui couvraient la Belgique au Paléozoïque (-540 à ‑250 millions d’années) ont mené à une fissure qui, peu à peu, s’est élargie jusqu’à devenir une grotte.
La guide nous raconte comment, au début du siècle dernier, un chien est tombé dans une crevasse. Les anciens du village évitaient de marcher à cet endroit. Personne ne savait ce qu’il y avait dans le trou, personne n’avait jamais vraiment cherché à le savoir, et c’était très bien comme ça. Sauf que voilà, la fillette à qui appartenait le chien n’avait aucune envie de laisser son animal de compagnie là-dedans. C’est ainsi que quelques hommes sont descendus chercher le chien, toujours vivant malgré la vingtaine de mètres que représentait la chute, et ont découvert une grotte gigantesque, composée d’une série de salles, toutes différentes.
La Grotte a été faite par l’eau. L’eau qui y circulait a donc creusé des tunnels. En la visitant, j’ai ressenti beaucoup de joie, j’étais comme une aventurière. Avec la guide on a regardé toutes les stalactites et les stalagmites, les fistuleuses, les colonnes, les draperies en essayant de dire à quoi ça nous faisait penser : on voyait un lion, un lutin, une femme avec son enfant. J’aurais pu y passer des heures ! Chaque salle a un nom en fonction des formes qu’on imagine : salle de la cathédrale, salle de la cascade...
Carnet de Bord de Petite Oreille
Lorsque nous sortons de la Grotte, le soleil est revenu. Le retour vers Comblain-La-Tour est agréable. Nous croisons quelques promeneurs avec des chiens, des groupes de scouts surchargés en pleine randonnée, des familles qui profitent de la fin de journée. Petite Oreille rigole en fonçant dans les flaques tandis que je crie « mais t’as pas de garde-booouuue ! ».
Le soleil se couche lorsque nous revenons à Combain-La-Tour. Nous nous installons pour un goûter tardif au bord de l’eau. Face à nous, oies bernaches, canards et hérons semblent s’entendre pour partager un petit coin de rivière.
Je fais le bilan de la journée avec Petite Oreille. Est-ce que ça lui plaît, l’idée de pédaler ainsi quelques jours ? Oui ! Est-ce que la pluie l’a gênée ? Pas du tout ! Est-ce qu’elle aime les paysages ? Oui, mais surtout les oiseaux !
Notes de Voyage – Comblain-La-Tour – septembre 2022
Nous déposons les vélos à l’hôtel, prenons une douche rapide et filons chez « Sophie & Nicolas », un joli restaurant gastronomique, résultat de l’association d’une passionnée d’œnologie et d’un cuisinier. Le feu dans la cheminée crépite à côté de nous. C’est calme et chaleureux. Un bon moyen pour terminer cette longue (et humide) journée en douceur !
De Comblain-La-Tour à Esneux via Tilff
37,8km – 97m d+
Nous quittons l’hôtel Imperi’Ale tôt le matin. Dans le jardin, sous le grand marronnier, je raccroche les sacoches. Affaires de toilette et pyjamas dans le fond, vêtements imperméables sur le dessus, gourdes remplies pour la journée, et trépied bien fixé avec le tendeur sur le porte-bagages. Nous voilà parées pour une bonne journée !
Nous reprenons le même chemin que la veille, mais cette fois-ci, nous poursuivrons notre route au-delà. Et c’est plutôt agréable de refaire ce trajet sans la pluie, de revoir Comblain-au-Pont avec une jolie lumière.
Nous avons 25km à parcourir jusqu’à Tilff, pour visiter un musée, avant de revenir sur nos pas jusqu’à Esneux, où nous dormirons. GoogleMaps annonce 1h30, mais je prévois le double. Avec son petit vélo d’enfant, sans vitesse, Petite Oreille a un bon rythme, mais qui n’est pas celui d’un adulte, bien sûr. Et puis on va s’arrêter. Souvent. C’est le but, d’ailleurs. Prendre des photos, regarder le paysage, savourer l’instant. À quoi bon faire du cyclotourisme si c’est pour surveiller sa montre ?
Notre premier arrêt nous fait rencontre Bill, sa copine, et leurs maîtresses respectives. C’est l’une des obsessions de Petite Oreille : s’il y a un chien, il faut aller le voir. Surtout s’il est gros et plein de poils. L’avantage c’est qu’on rencontre ainsi, très aisément, du monde. Alors on papote avec ces deux retraitées qui profitent des berges et des voies vertes pour promener leur chien.
On s’arrête également pour les vaches, bien sûr !
Et puis les oiseaux, aussi ! Parce que c’est ce qui me surprend le plus, pour l’instant, le nombre d’oiseaux que nous croisons. Il y a des rapaces qui survolent la vallée régulièrement, des hérons les pattes dans l’eau, des groupes d’oies bernaches dans les champs. Ainsi que des dizaines d’oiseaux dans les haies que mes yeux de myope sont incapables d’identifier.
Nous approchons de Tilff lorsque Petite Oreille percute un groupe de joggeurs. Elle roule devant moi, sur sa lancée. Elle ralentit et je l’entends dire, timidement, « excusez-moi, j’aimerais passer ». Mais ils discutent entre eux, et personne ne prête attention à sa petite voix. Le temps qu’elle essaye de freiner, il est trop tard. Elle ne maîtrise pas encore totalement son vélo de location. Le guidon cogne la hanche d’une joggeuse tandis que Petite Oreille tombe à terre. J’arrive juste après, sous les reproches du reste du groupe de coureurs. Je tente de présenter des excuses, d’expliquer qu’elle ne l’a pas fait exprès, mais ils sont survoltés. À leurs yeux, je suis irresponsable et ma fille pas loin d’être une criminelle. Ma fille, justement, est assise par terre, choquée, en train de pleurer. La joggeuse qui a été heurté, voyant la situation, essaye de dédramatiser, de faire redescendre la tension. Elle sourit, en disant que ce n’est rien, qu’elle va bien. Ses compagnons continuent d’alpaguer Petite Oreille en lui faisant des leçons de morale. Alors je lui dis alors de remonter sur son vélo, et de rouler vite.
Notes de Voyage – Tilff – septembre 2022
Rouler vite à la fois pour échapper à ce groupe très antipathique mais aussi, et surtout, même si ça, je ne le lui ai pas dit, pour qu’elle se remette en selle sans commencer à nourrir de crainte. Je ne lui ai fait aucun reproche. On a juste discuté de l’accident. Elle est tombée, elle a eu mal, la leçon est apprise : dorénavant, elle criera bien fort pour prévenir de son arrivée ! Nous terminons notre échange sur une conclusion : ce sont les premières personnes peu sympathiques que nous rencontrons, et dans un contexte particulier. Ce sera l’exception parmi des tas de chouettes rencontres !
Après une micro pause câlin-chocolat (meilleur réconfortant !), nous arrivons à Tilff. Une passerelle mène du RAVeL au centre-ville, de l’autre côté de l’Ourthe.
Il se met à tomber des cordes lorsque nous rejoignons le musée de l’Abeille, situé dans une grange à l’arrière du Château Brunsode. C’est le bon moment pour aller se réfugier à l’intérieur !
À l’intérieur, justement, on trouve une importante collection d’objets réunis sur le thème de l’apiculture : des ruches du monde entier et d’époques variées, des enfumoirs, des outils pour récolter le miel. L’occasion d’apprendre qu’on récoltait déjà le miel pendant l’antiquité, et de voir les différentes techniques utilisées au fil du temps et des régions.
On termine la visite sur ce qui intéressera le plus les enfants : la ruche pédagogique. Une ruche vitrée, ouverte sur l’extérieur, pour observer l’activité des abeilles sans les déranger.
Nous profitons d’une éclaircie pour reprendre la route. Il y a quelque chose d’amusant à emprunter ainsi une piste cyclable plusieurs fois, dans des sens différents, et sous des météos différentes. Toute la perception du paysage en est changée.
Notes de Voyage – Esneux – septembre 2022
Nous avons rendez-vous avec Cédric Calberg, guide nature, pour une promenade dans la boucle de l’Ourthe. Nous envisageons un temps de faire l’ascension de la Roche aux Faucons. Cette falaise offre un panorama sur la rivière qui, à cet endroit précis, forme un fer à cheval. Malheureusement, le temps est à la pluie, et la roche bien trop glissante pour y monter avec un enfant.
Nous suivons donc Cédric dans les sentiers entre les prés et les forêts. Il nous parle des particularités de la région en matière de faune et de flore. Au pied d’un grand charme têtard*arbre têtardOn parle d’arbres têtards lorsqu’une coupe particulière à été pratiquée : de manière régulière, les branches sont taillées en ne laissant que le tronc et un gros bourrelet en son sommet, d’où partiront, après la coupe, de nouvelles jeunes branches., Cédric nous explique que, outre le fait de fournir du bois pour les cheminées ou la vannerie, cette espèce, autrefois, permettait aussi de délimiter les propriétés. Une pratique plus fiable que les piquets que l’on déplaçait allègrement pour gagner quelques mètres sur le voisin
Nous observons longuement le paysage. La fameuse Roche aux Faucons, face à nous, bien sûr, mais aussi les détails. Surtout les détails. Petite Oreille apprend ainsi, par exemple, à différencier les espèces de chênes en regardant les glands et les feuilles.
Cédric nous parle aussi des inondations qui ont fait des ravages l’année passée. De manière aussi spectaculaire qu’inattendue, l’Ourthe est montée en crue de plusieurs mètres emportant tout sur son passage. Cédric semble ému, le souvenir est encore bien présent.
Cédric est intarissable sur les arbres fruitiers. La région était autrefois couverte de vergers. Les vaches pâturaient au milieu des pommiers, des poiriers et autres pruniers.
C’est ainsi que notre guide nous emmène à la rencontre de Jean-Pierre. Jean-Pierre partage un jardin avec sa fille. Sophie y plante des dahlias, et y aménage des plates-bandes à l’anglaise, en mélangeant les fleurs. Jean-Pierre, lui, plante des arbres. Et principalement des pommiers.
Il a commencé il y a longtemps, quand il a hérité du terrain. Et depuis, les arbres ont poussé. Il n’a jamais vraiment compté. Il me dit qu’il doit avoir « quelque chose comme 25 variétés de pommes différentes », pour une cinquantaine d’arbres. Il est toujours en quête de ce pommier qu’il n’a pas, de cette variété ancienne qu’il aimerait tester, ou de cette variété exotique originale. Et il a de la marge ! Cédric m’annonce, en effet, qu’il y a plus de 800 espèces de pommiers qui poussent en Belgique !
J’ai adoré les fruits qu’on a pu goûter. Il y avait des tas de variétés différentes, dont une dont je me souviens très bien. C’était un mélange entre une pomme et une poire. À l’intérieur, sa chair était rugueuse avec un goût de poire, mais à l’extérieur ça ressemblait à une pomme. C’était vraiment étrange !
Ma préférée, ça a été la reinette étoilée. Elle était juteuse et croquante, et en même temps moelleuse. C’était un jardin très chouette, et en plus y’avait des poissons dans une petite mare. Ils étaient adorables.
Carnet de Bord de Petite Oreille
Jean-Pierre et Cédric nous font goûter les pommes, les unes après les autres. Rouges, jaunes, vertes, tachetées. Sucrées, juteuses, acidulées. Elles sont, bien sûr, toutes différentes. Chaque arbre peut produire jusqu’à 200 ou 300kg de pommes, que Jean-Pierre destine au pressoir : elles seront transformées en jus.
Petite Oreille croque une dernière pomme et nous quittons le jardin de Jean-Pierre pour traverser le village de Ham, un des plus beaux du coin, nous dit-on.
Nous marchons à travers un petit bois et retrouvons nos vélos pour retourner jusqu’à Esneux. La pluie semble enfin s’être arrêtée. Petite Oreille file à toute allure, mais n’oublie pas de marquer une pause à chaque fois qu’elle voit un animal. Elle chante à tue-tête, encore et toujours, et je me fais la réflexion que pédaler lui semble plus facile en fin de journée que le matin...
Nous arrivons en ville. Il nous faut rejoindre notre chambre d’hôtes. Le GPS m’envoie vers une rue piétonne, jalonnée d’escaliers. Je devine que nous pourrions les contourner sans nous rallonger de beaucoup, mais je suis de bonne humeur et le quartier est beau : je porte nos vélos dans les escaliers sous les encouragements de ma fille.
C’est ainsi que nous arrivons au Jardin des Miroirs, la chambre d’hôtes tenue par Françoise et Philippe. Après avoir déposé vélos et sacoches, Françoise nous conseille un restaurant pour aller tester la spécialité locale : le boulet à la liégeoise. Une boulette de viande servie avec une sauce aigre-douce à base de raisins secs, d’oignons, et, surtout, de sirop. Le fameux sirop de Liège : une sorte de mélasse à base de jus de pomme et de poire, qui accompagne régulièrement les fromages locaux, mais aussi les plats façon sucré-salé. Nous irons visiter l’un de ses producteurs, le surlendemain, et en attendant, Petite Oreille se régale.
D’Esneux à Herve
44,5km – 305m d+
Au petit déjeuner, la discussion est animée. Face à nous, un couple de randonneurs qui profitent de leur retraite. Ils traversent la région en suivant un GR. Nous parlons de nos astuces pour gérer la météo, mais aussi, et surtout, des paysages et du grand nombre d’oiseaux que nous avons vus jusque là.
Françoise a déposé sur la table une importante quantité de nourriture. Elle nous sert des omelettes à base de champignons ramassés la veille, dans la forêt voisine, puis des crêpes, agrémentées de fleurs comestibles fraîchement cueillies dans le jardin. Elle nous explique que c’est son plaisir, de servir de jolies tables. C’est pour ces moments-là qu’elle a ouvert sa chambre d’hôtes un fois arrivée à la retraite, pour l’échange autour du repas.
En partant, ce matin, on a fait une drôle de rencontre. Un petit veau était sorti de son enclos. Il était très mignon. Son pelage blanc était sale. Il avait dû se traîner dans la gadoue. J’étais en train de pédaler avec ma mère, et là, zzzzzzziiiiit, je me suis arrêtée parce que juste à côté de moi, en train de brouter, un tout mignon petit veau qui s’était échappé de son enclos. Il était adorable. Tellement chou. J’ai pu le caresser. Il était resté à côté du pré où il y avait sa mère. Je pense que sortir était plus facile que re-rentrer.
Carnet de Bord de Petite Oreille
Ce matin, le soleil ne se montre guère, mais nous profitons des quelques accalmies pour apprécier les villages et hameaux que nous longeons. Nous nous arrêtons ainsi un long moment sur la berge, face au bourg de Mery, simplement pour regarder le paysage et apprécier la quiétude des lieux.
Nous passons devant Tilff puis nous continuons de longer l’Ourthe jusqu’à la banlieue de Liège. Le paysage a changé, et c’est dans une ambiance industrielle que Petite Oreille décrète qu’elle veut faire une pause « casse-croûte ». J’aurais aimé un endroit plus bucolique, une vue dégagée sur la nature, mais il me faudra faire avec le charme de la briquette rouge. Car c’est une chose que j’ai bien retenue de mes voyages avec ma fille : je me cale sur son rythme et ses envies, autant que possible. C’est le meilleur moyen pour faire en sorte qu’elle apprécie le voyage, et qui plus est, un voyage en cyclotourisme !
Tandis qu’elle mange, j’en profite pour regarder la carte. Nous sommes à la jonction entre le RAVeL de l’Ourthe et le RAVeL n°38 sur lequel nous allons poursuivre notre chemin vers le Nord de la Wallonie. C’est la voie verte qu’emprunte l’Eurovélo 3, l’itinéraire cyclable qui relie la Norvège à l’Espagne en traversant, notamment, la Belgique.
Sitôt engagées sur le RAVeL n°38, on fait face à une longue montée, qui se transforme en une lente montée constante. Ce faux-plat terrible qui donne l’impression que ça ne s’arrêtera pas. Je tâche de motiver Petite Oreille, mais voilà qu’il se met à tomber des cordes. Alors je sors la mienne, de corde ! Je ne lui avais pas dit que j’emportais la sangle de traction. Je la gardais cachée au fond de la sacoche, pour les cas de force majeure. Son visage s’illumine tout de suite !
Notes de Voyage – Herve – septembre 2022
Petite Oreille enfile sa tenue de pluie, et j’accroche son vélo au mien avec une sangle prévue pour tracter les vélos. C’est comme un grand élastique qui permet d’aider l’enfant dans l’effort en le tirant un peu. Je rappelle à Petite Oreille que ça ne la dispense pas de pédaler, mais déjà, le petit coup de pouce de la sangle fait son effet : elle se remet à chanter à tue-tête, tandis que je sue à grosses gouttes sous la pluie battante.
La montée me semble interminable, tout comme l’averse. Mais heureusement, après une pause sous un joli pont, je peux enfin souffler, retirer mon pantalon de pluie et ranger la sangle. Libérée et reposée, Petite Oreille cavale devant comme si nous n’avions pas déjà quelques kilomètres dans les pattes...
Le RAVeL de l’Ourthe suit, majoritairement, d’anciens chemins de halage. Le RAVeL n°38 emprunte, lui, une ancienne voie ferrée. Nous troquons ainsi les bords de rivière pour une ambiance forestière, mais toujours loin des axes routiers.
Toujours sous la pluie, nous arrivons à Herve. Au bord du RAVeL, dans l’ancienne gare, la Maison du Tourisme accueille les voyageurs. J’apprends ainsi que je prononce Hervé, comme le prénom, depuis 3 jours alors qu’on dit, en fait, Herve, sans l’accent à la fin. Mais surtout, la Maison propose une initiation aux spécialités culinaires de la région avec projection d’un film et dégustation des produits phare : le jus de pomme et le fromage. Le fromage de Herve est réputé dans toute la Belgique : c’est le seul du pays à bénéficier du label AOP*AOPAppellation d’Origine Protégée : label créé par l’Union Européenne qui désigne des produits qui ont été produits, transformés et élaborés dans une aire géographique déterminée, en mettant en œuvre le savoir-faire reconnu de producteurs locaux et des ingrédients provenant de la région concernée..
On a goûté du fromage de Herve. C’est du fromage de vache un peu mou. Il y en avait un piquant et un doux, mais j’ai trouvé les deux plutôt doux.
Carnet de Bord de Petite Oreille
Nous traversons ensuite le centre de Herve pour rejoindre l’Atelier Constant-Berger. Nous y retrouvons Adeline Constant. C’est la fin de la journée, ils viennent d’arrêter les machines. Ici, on presse, on distille, et on met en bouteille.
Tandis que Petite Oreille déguste une sélection de jus de pommes, j’observe un homme arriver. À l’arrière de sa voiture, des dizaines de cageots et cartons remplis de pommes, qu’il vide les uns après les autres dans une grosse caisse palette. Adeline nous explique que l’atelier ne possède pas de vergers : ils pressent pour tous ceux qui veulent amener leurs fruits. Ils produisent principalement du jus, mais aussi du cidre ainsi que quelques alcools plus forts. Ainsi, l’homme qui vide ses cageots va leur vendre ses pommes, tandis que d’autres viennent profiter du pressoir et repartent avec leurs bouteilles de jus.
On a visité un endroit où on fabrique le jus de pomme. C’était très chouette et en plus on a pu y goûter. J’ai préféré le jus de pomme nature, on sentait bien le goût des pommes.
Carnet de Bord de Petite Oreille
Ce sont littéralement des trombes d’eau qui s’abattent sur nous alors que nous rejoignons la ferme où nous passerons la nuit. Nous sommes accueillies avec une soupe chaude et un bon repas préparé avec les légumes du jardin.
Nous dormons chez Isabel et Bernard. Durant la soirée, nous discutons voyage avec enfant et cyclotourisme. Eux-mêmes ont beaucoup voyagé à vélo en Belgique avec leurs enfants, aujourd’hui devenus grands. Ils nous racontent leurs expéditions vers la côte ou dans la campagne wallonne. Leurs enfants ont toujours adoré ça. On se dit que l’important, ce qui rend le cyclotourisme gérable pour l’enfant, même dans de mauvaises conditions, c’est le fait de dormir en dur. Et même pour moi, en tant qu’adulte, j’avoue que je n’aurais pas eu une grande motivation à dormir sous une tente, ce soir, sous la pluie. Mais là, savoir qu’Isabelle a mis nos vêtements à sécher dans la chaufferie, profiter d’une douche chaude, d’un repas chaud, et d’un peu de confort, ça nous requinque facilement pour le lendemain !
Notes de Voyage – Herve – septembre 2022
De Herve à Plombières
36,4km – 288m d+
Petite Oreille se lève motivée. Par l’idée de pédaler, un peu, mais surtout parce qu’elle a repéré quelque chose par la fenêtre. Elle s’habille bien plus rapidement que pour aller à l’école, avale un bon petit déjeuner, et file retrouver ce qu’elle attendait tant : Jack, l’énorme chien de nos hôtes.
Isabel et Bernard sont éleveurs de moutons. Malgré cela, Jack, mi-terre-neuve, mi-bouvier bernois, n’est pas vraiment un chien de berger. Et encore moins un chien de garde. En l’espace de quelques secondes, Petite Oreille et lui sont au sol, entre gratouilles et léchouilles...
Après avoir poussé les vélos pour remonter la longue côte qui nous ramène à la route depuis la ferme d’Isabel et Bernard, nous retrouvons rapidement le RAVeL, nettement plus plat !
Notre première visite du jour nous mène chez Claudy Nyssen. Il nous ouvre les portes de son atelier : une siroperie artisanale. De grandes volutes de vapeur se dégagent des gigantesques marmites où boue ce qui deviendra du sirop.
Claudy nous guide à travers les différentes étapes de la production. Dehors, ce sont plusieurs tonnes de pommes et de poires qui attendent de rejoindre le pressoir. Claudy nous précise qu’il faut 80% de poires, pour faire le fameux sirop de Liège. Il faut ensuite faire bouillir le jus de manière précise pour obtenir la bonne texture, comme pour la confiture (mais ici, aussi sucre n’est ajouté !). Claudy remue le contenu de la marmite tandis que son fils s’active au pressoir. Il est la douzième génération à travailler dans l’entreprise familiale.
J’ai pu goûter différents sirops. Mon préféré c’était le plus sucré, l’autre était vraiment très acide. Ils font aussi de la pâte à tartiner qui était très bonne. Pour faire du sirop, ils pressent les pommes et les poires pour prendre le jus. Ils gardent ce qui reste des fruits écrasés, ça ressemble à du carton, et ils le donnent au bétail. Ensuite, on met le jus dans une espèce de grande marmite qu’on fait chauffer. Ensuite on la laisse bouillir, et après on prend une machine pour verser la marmite dans un grand bac.
Carnet de Bord de Petite Oreille
Nous reprenons les vélos avec, pour direction, l’Abbaye du Val-Dieu, située à quelques kilomètres du RAVeL. Pour la rejoindre, mon GPS et les cartes préparées à l’avance me suggèrent une route qui ne m’inspire finalement pas. J’ai alors la brillante idée de tenter de la contourner en empruntant l’itinéraire cyclable proposé par Google Maps. J’espère ainsi n’être que sur des petites routes, moins fréquentées.
Raté.
Certes, c’est peu fréquenté. Mais nous nous retrouvons rapidement sur ce qui semble plutôt être un sentier de randonnée.
Point positif : c’est fort joli.
Point négatif : il faut pousser les vélos !
Notes de Voyage – Plombières – septembre 2022
Nous finissons par arriver devant l’imposante bâtisse de l’abbaye du Val-Dieu. On accroche les vélos dans la cour avant d’aller nous attabler la terrasse du Casse-Croûte, le restaurant aménagé dans les anciennes étables de l’Abbaye. Le soleil est enfin sorti, on en profite !
L’Abbaye n’est plus un monastère mais abrite aujourd’hui une communauté de laïcs. Comme de nombreux bâtiments religieux, elle a été modifiée au fil des siècles, et son architecture montre toutes les étapes : les agrandissements, les reconstructions, les rénovations. L’histoire de l’Abbaye est toutefois particulière, faite d’incendies et de destructions, mais aussi de changements de propriétaires. Le monastère devient tour à tour usine, pensionnat, ferme, manoir...
Une partie des bâtiments est dédiée à la production de bière, comme le faisaient déjà les moines. En face, le palais abbatial et l’Abbaye. Nous visitons le cloître, fermé pour pouvoir en assurer le chauffage : en hiver, c’est ici que se tiennent les messes, l’Abbaye étant bien trop froide. La météo de la vallée est réputée comme difficile. Les hivers y sont si rudes que les habitants désignaient autrefois les lieux comme vallée de l’Enfer. C’est cette réputation qui y a attiré les premiers moines, au 13ème siècle.
La visite du réfectoire nous amuse beaucoup. Dans la petite pièce où mangent les moines, de longues tables sont disposées les unes face aux autres, afin que chacun puisse profiter de la lecture. Sur les murs, une série de portraits représente des religieux. Toutefois, en y regardant de plus près, on remarque que le même visage revient sur de nombreuses peintures, mais associé à un nom différent à chaque fois. Notre guide nous explique alors que cela tient d’une idée de l’abbé de l’époque : faire faire des portraits des abbés qui ont marqué la vie de l’Abbaye. Problème : ils sont morts depuis longtemps. L’abbé ne s’embarrasse pas, il choisit un moine qui pose alors pour tous les tableaux.
Notes de Voyage – Plombières – septembre 2022
Nous terminons notre visite par une promenade dans les jardins de l’Abbaye. L’un des occupants précédents avait transformé le potager en jardin d’agrément avec des massifs de fleurs et des arbres exotiques. La communauté de laïcs continue de l’entretenir dans cet esprit, en en faisant un jardin qui appelle au calme et à la méditation.
Lorsque nous quittons l’Abbaye, un nuage menaçant pointe son nez. Le temps de faire quelques mètres à vélo, et la pluie s’abat sur nous. Vite, nous retournons nous mettre à l’abri, sous le porche, pour enfiler les vêtements de pluie... que j’enlèverai peu de temps après, parce que la pluie aura cessé et que j’aurai trop chaud ! C’est l’avantage : ces pluies momentanées sont toujours suivies d’une éclaircie !
Pour rejoindre Aubel, j’opte cette fois-ci pour la route principale. Et histoire de m’assurer de la sécurité de ma fille, mais aussi de retourner au plus vite sur la voie verte, je ressors la sangle de traction. Hop ! 5 kilomètres et 35 minutes plus tard, nous voilà devant l’église d’Aubel, prêtes à rouler de nouveau sur le RAVeL n°38.
On retrouve ainsi la voie sécurisée où l’on côtoie promeneurs et coureurs mais jamais d’engins motorisés.
Et comme chaque jour depuis le début de ce voyage, la fin d’après-midi est synonyme de regain d’énergie pour Petite Oreille qui file en chantant à tue-tête.
Nous marquons une pause à Hombourg. L’ancienne gare a été convertie en bar-restaurant et d’intrigants wagons et trains anciens sont stationnés sur les rails encore présents. Malheureusement, c’est leur jour de fermeture et nous ne pourrons pas explorer ce bout d’histoire ferroviaire.
Nous quittons le RAVeL n°38, à quelques kilomètres de l’Allemagne. L’Eurovélo 3 se poursuit plus loin, mais notre voyage s’arrête ici. À Plombières, nous bifurquons vers le hameau de Montzen et la chambre d’hôtes d’Anne-Marie, où nous passerons notre dernière nuit en Belgique.
Quand on est arrivées à l’hébergement, j’ai rencontré un petit garçon. C’était le petit-fils de la dame chez qui on dormait. Il m’a fait la visite guidée de toute la ménagerie. J’ai pu voir des paons qui étaient avec des poules. J’ai pu caresser un lapin.
Carnet de Bord de Petite Oreille
C’est une grande maison, dans un gigantesque jardin. L’ensemble a été aménagé par le couple, architecte pour l’un et paysagiste pour l’autre. Arrivée à la retraite, Anne-Marie et son mari ont converti d’anciennes chambres d’enfants en une grande chambre d’hôtes avec salon privé attenant.
Un lapin se promène en liberté dans le jardin. Il contourne la volière puis longe l’étang, peuplé de canards. Petite Oreille est aux anges !
De Plombières à Welkenraedt
10,2km – 119m d+
C’est le jour du retour. La distance est courte, mais il y a un impératif : prendre le train en fin de matinée, à Welkenraedt, pour retourner sur Liège et rentrer à Paris. Alors, histoire d’en profiter et de ne pas stresser, on part tôt.
Plusieurs routes mènent à Welkenraedt. La plus rapide, presque toute droite, nous permettrait de rejoindre la gare en 30 minutes. Mais en regardant la carte avec notre hôte, on préfère choisir les chemins de traverse. Des petites routes moins fréquentées, moins droites, mais plus jolies. Et puis Google Maps indique un château, ça me donne envie de passer devant ! Nous enfilons les affaires de pluie, accrochons les sacoches, vissons les casques et nous mettons en route, après un ultime adieu au lapin du jardin.
Et après un arrêt, « oh ! des chèvres, elles sont trop mignonnes ! », nous passons, justement devant le château de Graaf. Il est privé, nous ne pouvons donc pas aller le voir de plus près, mais je lui trouve un charme fou. Peut-être est-ce aussi lié à la lumière particulière de ce début de journée...
On a pédalé sur des routes de campagne ce matin. Dans un champ, j’ai vu une vache et elle venait tout juste d’accoucher. Sur le moment, j’ai pas très bien compris. J’ai cru que c’était une vache magique qui était en train d’aller aux toilettes. Mais non, elle venait juste d’accoucher. On n’est pas restées parce que les autres vaches protégeaient le petit veau et qu’il fallait les laisser tranquilles. Mais le petit veau était trop mignon avec son pelage tout ébouriffé.
Carnet de Bord de Petite Oreille
La route est vallonnée mais magnifique. Je sens que Petite Oreille n’a aucune envie que le voyage s’arrête. Alors je fais durer avec des pauses pour regarder le paysage... Moi non plus, je n’ai pas envie de rentrer.
Après les routes de campagne, nous empruntons une piste cyclable qui longe la voie ferrée puis nous rejoignons le centre-ville de Welkenraedt. Nous sommes très en avance par rapport à l’horaire de départ du train.
Dans mes sacoches, j’ai gardé les chocolatines du petit-déjeuner. Alors on s’installe sur la place, face à la fontaine, pour grignoter et faire le bilan.
Le voyage à vélo c’était chouette. Le matin, c’était un peu dur parce que mes muscles font comme quand je me réveille et ils sont fatigués. Mais l’après-midi je fonçais comme un bolide. J’ai trouvé que les villes ressemblaient aux décors d’Harry Potter avec les petites maisons en briques. J’ai bien aimé tous les animaux qu’on a pu voir. Maman trouvait que la pluie c’était pas agréable mais moi ça ne me dérangeait pas. Je me sentais libre quand je pédalais l’après-midi sous la pluie.
C’est vrai qu’on n’a pas eu beaucoup de chance avec la météo, mais les paysages étaient beaux, on a visité des trucs intéressants et les gens qu’on a rencontrés étaient sympas. Et dès qu’il faisait beau, c’était super parce qu’il n’y avait aucune voiture sur les pistes cyclables.
Carnet de Bord de Petite Oreille
Cyclotourisme en Belgique : Carnet Pratique
Si je devais donner une conclusion à ce voyage, je vous dirais que tout a été extrêmement simple. Prendre le train avec le vélo : simple. Suivre les voies vertes : simple. Cette facilité, sur le plan logistique nous a permis de profiter totalement du voyage, sans stresser comme cela aurait pu être le cas sur d’autres itinéraires. À aucun moment je n’ai eu peur pour notre sécurité (ce qui est souvent un frein pour du cyclotourisme, surtout avec un enfant !), et l’ensemble du circuit a été très agréable, pour ma fille comme pour moi ! C’est l’itinéraire parfait pour une initiation avec une enfante débutante !
Mon itinéraire à travers la Wallonie
Nous sommes allées de Comblain-La-Tour à Plombières en suivant, tout d’abord, le RAVeL de l’Ourthe puis le RAVeL n°38 (qui correspond à l’Eurovélo 3). L’itinéraire a été découpé de façon à être faisable pour un enfant, tout en gardant des pauses. La carte à droite reprend l’itinéraire ainsi que les adresses et idées de visites glanées au fil de la route.
La quasi-totalité de l’itinéraire s’effectue sur des voies vertes dédiées et séparées de la circulation.
Le RAVeL est un réseau de voies vertes qui couvre toute la Wallonie. Il existe un site qui les répertorie et permet ainsi d’organiser son voyage.
À partir du site du RAVeL, vous pouvez extraire les traces gpx (et les rentrer dans une application pour vous repérer). Personnellement, j’ai tout enregistré dans GoogleMaps sur une carte disponible hors connexion. Mais, mis à part pour trouver les hébergements ou lieux de visite, la carte a très peu servi : tout est parfaitement fléché !
L’équipement pour du cyclotourisme avec un enfant
L’équipement pour du cyclotourisme n’a rien de spécifique à la Wallonie, ni même à la Belgique. Pour résumer : des sacoches pour garder les affaires au sec, de quoi survivre à la pluie, de quoi manger et de quoi se désaltérer !
J’ai fait le choix de prendre un vélo sans porte-bagage ni sacoche pour Petite Oreille. Mais j’ai hésité. En rando, elle est fière de porter son sac. Toutefois, il s’agissait de sa première fois en cyclotourisme, et je voulais que ce soit une expérience positive pour elle. J’ai donc décidé de lui faciliter la tâche en ne lui faisant rien porter. Pédaler autant de kilomètres était déjà un challenge pour elle, inutile de prendre le risque de la dégoûter du vélo !
Voici donc ma petite liste, non exhaustive :
Pour tout le monde :
- Casque
- Veste imperméable
- Pantalon imperméable (idéalement, qui protège aussi les chaussures, surtout si celles-ci ne sont pas imperméables)
- Une polaire ou un vêtement chaud
- Des vêtements adaptés à la saison
- Gourde(s) : en Belgique, l’eau est payante au restaurant mais potable au robinet
- Petit matériel de réparation vélo (clefs, etc.)
- Un tendeur ou une corde : ce n’est pas obligatoire, mais c’est pratique de pouvoir accrocher des affaires au porte-bagages selon les besoins.
- Une trousse santé / hygiène avec de quoi désinfecter en cas de chute
Pour les enfants :
- Le goûter et des petits encas. Durant ce séjour, Petite Oreille a, par exemple, dévoré pas mal de pommes pendant ses pauses !
- Un livre (ou quelque chose que les enfants apprécient) pour des moments ludiques / d’échange
- La corde de traction : ça n’a rien d’indispensable, mais elle m’a permis de soulager un peu les efforts de Petite Oreille afin que ce périple reste agréable pour elle. Depuis quelques années, j’utilise celle de Shotgun et j’en suis satisfaite !
Louer un vélo ou venir avec le sien ?
Dans mes premières années de cyclotouriste, je partais avec un vélo pliable, le même que j’utilisais pour mes déplacements urbains. Il avait l’avantage d’être facile à transporter dans le train. Puis Petite Oreille est née, et il a fallu repenser les choses. Pour les trajets quotidiens, j’ai investi dans un vélo-cargo, et pour les vacances, j’optais pour une remorque en location. L’avantage était, encore une fois, de me faciliter la tâche dans la partie pénible : les transports. C’est un confort non négligeable que de ne pas avoir à se soucier des vélos lorsqu’on prend le train.
Pro vélo est une association belge qui a pour but de promouvoir la pratique du vélo, pour toustes. Ils ont donc une multitude d’activités (cours de vélo, apprentissage de la mécanique, etc.) mais aussi des ateliers où l’on peut réparer son vélo, en acheter un, ou en louer un.
Pour les personnes désireuses de tenter le cyclotourisme mais effrayées par l’aspect sportif, il est également possible de louer des VAE.
Comblain-La-Tour
Comblain-La-Tour est un village charmant, au bord de l’Ourthe. Desservi par des trains régionaux réguliers depuis Liège, c’est un bon point de départ pour du cyclotourisme : le RAVeL se trouve à quelques mètres seulement de la gare.
Où dormir à Comblain-La-Tour
4180 Hamoir, Belgique
L’hôtel, dans un bâtiment ancien totalement rénové, jouxte la gare et bénéficie d’un beau parc.
Possibilité d’y laisser les vélos en sécurité.
Où manger à Comblain-La-Tour
79 rue de Fairon
4180 Hamoir, Belgique
Réservation : +32 4 384 72 92
Dans ce restaurant gastronomique dont les menus changent au fil des semaines, au gré des saisons et des inspirations, Sophie associe un vin à chacun des plats de Nicolas.
Visiter la Grotte de Comblain
La Grotte de Comblain est l’une des plus importantes de Wallonie. C’est une visite amusante pour les enfants, mais avec une visée pédagogique : apprendre comment se forment les concrétions.
46 rue des Grottes
4170 Comblain-au-Pont, Belgique
Les horaires et tarifs sont disponibles sur leur site web.
À la fin de l’été, certaines salles de la Grotte servent de dortoir aux chauve-souris (plusieurs milliers de chauve-souris !). Afin de les protéger, ces salles sont fermées au public et les visites du reste de la Grotte sont alors silencieuses : les guides donnent les explications avant d’entrer, puis s’expriment en mimant !
Esneux
Visiter le musée de l’Abeille à Tilff
4130 Esneux, Belgique
Le musée est ouvert d’avril à septembre ainsi que pendant les vacances scolaires. Le détail des horaires d’ouverture est à retrouver sur le site de la commune d’Esneux. Le musée propose de découvrir les abeilles et le monde de l’apiculture à travers une importante collection d’objets dont des ruches anciennes venues des quatre coins du monde. La visite de termine par l’observation d’une ruche vivante vitrée.
Faire une rando avec Cédric Calberg, guide nature
Contact : +32 4 366 35 29 / +32 4 226 14 74
Cédric enseigne la physique-chimie à l’université de Liège. Mais le week-end, il organise des promenades dans la boucle de l’Ourthe à la découverte de la biodiversité locale : observations des oiseaux, lecture de paysage, explications quant à la flore... Petite Oreille a adoré notre promenade avec lui, pendant laquelle elle a appris plein de choses ! (et moi aussi)
Où dormir à Esneux
4130 Esneux, Belgique
Téléphone : +32 498 14 74 36
Françoise et son mari tiennent une jolie chambre d’hôtes dans leur maison familiale. Le jardin est superbe et le petit déjeuner copieux et délicieux.
Où manger à Esneux
63 avenue de la Station,
4130 Esneux
Dans le centre d’Esneux, cette petite brasserie animée propose une cuisine locale et typique. Beaucoup de clients y viennent pour la viande (le patron tient, parallèlement, une boucherie) mais des plats végétariens sont également à la carte. Petite Oreille s’y est régalée avec le plat traditionnel : boulet à la liégeoise accompagné de frittes !
Herve
Visiter la maison de Pays
4650 Herve, Belgique
L’atelier Constant Berger
102b rue de Herve
4651 Battice, Belgique
Téléphone : +32 497 84 58 92
L’atelier, qui fait à la fois pressoir, cidrerie et distillerie, ouvre ses portes tous les samedis de 17h à 18h pour une visite suivie d’une dégustation.
Où dormir à Herve
Dans leur ferme, Isabel et Bernard ont aménagé plusieurs chambres. Le soir, on y mange les légumes du jardin, et le matin, on déguste les confitures maison !
Eux-mêmes cyclistes, ils ont veillé à l’aménagement du coin vélos, couvert et muni de prises pour les VAE.
Aubel
La siroperie artisanale d’Aubel
4880 Aubel, Belgique
Contact : +32 87 68 64 38
Depuis 12 générations, la famille Nyssen prépare du sirop de Liège, un produit typique à base de pommes et de poires, qui sert de base à de nombreux plats locaux, mais qui se déguste aussi à la petite cuillère pour les gourmands.
Appelez avant de venir pour vérifier les créneaux des visites.
L’Abbaye du Val-Dieu
Il est possible de rentrer dans l’Abbaye et de se promener librement dans les jardins. Toutefois, des visites guidées permettent d’accéder à une partie du reste des bâtiments : le cloître, les pièces de prière, le réfectoire ainsi que toute la partie brasserie.
Les anciennes mangeoires ont été réaménagées en restaurant. C’est une cuisine simple, à prix abordables, avec une jolie terrasse !
Le restaurant se trouve dans la cour de l’Abbaye. Il est ouvert tous les jours de 10h30 à 19h.
Plombières
Plombières fut notre dernière étape. De là, nous avons rejoint la gare de Welkenraedt d’où des trains régionaux rejoignent Liège de manière tellement rapide que ça en est frustrant (oui, vous savez, cette impression de n’avoir pas pédalé beaucoup puisque le trajet retour se fait en 30 minutes !).
Où dormir à Plombières
Une charmante chambre dans un joli cadre : la maison d’un architecte et d’une paysagiste, dont le jardin est peuplé d’animaux.
Possibilité de table d’hôtes le soir.
Cet article a été écrit dans le cadre d’une collaboration avec Wallonie Belgique Tourisme
3 commentaires
Magnifique expédition. Une grande première pour petite oreille et encore un paquet de nouvelles expériences et de souvenirs gravés dans la mémoire.
Pour avoir fait la à peu près la même chose avec mini-moi lors de ses 7 ans, nous avions attaché juste 2 porte gourdes souples (feedbags), se trouve chez décathlon ou équivalent) aux coins entre le guidon et la potence de son vélo, pour d’un côté mettre un petit bidon d’eau et de l’autre des snacks (barres de céréales, pommes, pâte d’amandes...) pour qu’il puisse se ravitailler à son rythme sans pour autant alourdir trop le vélo. Les enfants se régulent finalement plutôt très bien tous seuls mais ont des besoins assez importants, probablement plus que ce que les parents imaginent.
Au chapitre des regrets, juste un petit passage (même court) sur le matériel photo embarqué (nous sommes j’imagine nombreux à venir ici en tant que passionnés de photo) et éventuellement un petit retour sur la pertinence des choix, serait un plus appréciable dans tes récits.
A défaut, laisser les EXIF dans les photos pourrait être une bonne solution.
On sent par exemple que sur cette expédition un 35 1.4 ou 50 1.x a probablement laissé place à l’habituel 16 – 35...
Comment tu transportes ton matériel photo à vélo ?
En tout cas merci encore pour le partage.
Belle journée
Bien belles photos, bravo pour le beau voyage
Quel beau voyage, ça me donne envie d’y retourner, ce n’est pas si loin de ma lorraine natale ! Vous n’avez pas raté les boulets liégeois, vous avez bien fait hihi. Il y a aussi les gaufres liégeoises mais je vous avoue que j’avais été un peu déçue, ou en tout cas déroutée, lorsque j’avais tenté l’expérience... il faudrait que je retente pour être bien sûre 🙂 Et toujours des superbes photos. Merci aussi pour cette mine d’informations dans laquelle je reviendrai piocher pour m’organiser une virée en Wallonie, qui recèle bien des trésors cachés.