Idées de visites et d’activités
- Découvrir Saint-Marcellin
- La Grotte de Choranche
- Balade nature à Pont-en-Royans
- Rando en famille : les sculptures aux 4 vents
- Le Grand Séchoir : la Maison du Pays de la Noix
- Randonnée avec un âne autour de Saint-Antoine-l’Abbaye
- Fabriquer ses cosmétiques maison à la Savonnerie Ipomée
Où manger : bonnes adresses
- Ambiance pique-nique à la Cabane Café
- Ambiance urbaine au Beale street
- Tables paysannes à la Grange du Haut
Où dormir : bonnes adresses
Il est pratiquement 10h quand, par une belle matinée d’automne, nous arrivons, ma fille et moi, à la gare de Valence. C’est ici que nous récupérons la voiture, direction les contreforts du Vercors pour quelques jours en famille. Je rentre « Saint-Marcellin » dans le GPS, et en route !
Jour de marché à Saint-Marcellin
Saint-Marcellin, c’est une petite commune de l’Isère, au pied du Vercors. Et c’est aussi le point de départ de notre séjour.
Premier arrêt : l’Office de Tourisme, qui regroupe les 47 communes de la collectivité, réparties sur un large territoire, pour récupérer des cartes et quelques idées de visites.
Office de Tourisme Saint-Marcellin Vercors Isère
2 avenue du Collège
38160 Saint-Marcellin
Ouvert du lundi au samedi de 9h à 12h30
Nous flânons ensuite dans le centre-ville. C’est le jour du marché. Autour du kiosque de la Place d’Armes, devant la Mairie, sont réunis quelques-uns des producteurs du coin. Petite Oreille comprend rapidement que le fromage est l’une des spécialités locales. Celui qui porte le nom de la ville, bien sûr, mais aussi d’autres fromages, au lait de vache ou de chèvre.
Je vois dans son regard que ma fille s’apprête à aller quémander quelques morceaux « pour goûter » au fromager le plus proche de nous. Je la connais, elle raffole de fromage. Je la rattrape et lui propose : « On va plutôt aller manger, zou ! » avant qu’elle n’entame une razzia sur l’assiette de dégustation.
Nous prenons la route, direction Choranche. Rapidement les falaises se dessinent devant nous. Nous nous engageons dans les Gorges de la Bourne. Le paysage est impressionnant. De massives parois minérales nous toisent de tous les côtés.
Pause-déjeuner à « Cabane Café », face aux montagnes
C’est Gilles qui nous accueille à la « Cabane Café », un lieu atypique qu’il tient depuis une douzaine d’années.
38680 Choranche
Téléphone : 06 78 15 01 00
Ancien entraîneur de ski, il fonctionne au coup de cœur. Et pour sa reconversion, il est tombé amoureux de ce petit bout de Vercors. C’est là qu’il a construit, et continue de construire, ses cabanes.
Le concept du café est simple : on remplit un panier avec ce que l’on désire manger. « Tout est bio et local, sauf le café », précise Gilles, avec un sourire. Puis on choisit un endroit où aller pique-niquer sur le grand espace arboré, entre les différentes terrasses et cabanes installées partout sur le site !
Crème de butternut, houmous de betterave, biscuits apéritifs, Petite Oreille remplit le panier puis choisit sa cabane. Elle hésite un instant devant le lit à baldaquin, mais finalement préfère une petite table sous une vigne.
Pendant que ma fille se régale avec la truite et les plateaux de fromage, Gilles nous parle de sa passion pour les plantes. Plus bas, sur un autre terrain, il travaille au développement d’un jardin aromatique, qui lui permet, notamment, de produire ses propres tisanes.
Et parmi les mille vies de Gilles, il y a son passé d’apiculteur, qui reste très présent aujourd’hui avec un parcours pédagogique que Petite Oreille s’empresse d’aller explorer : une série de panneaux et d’installations pour découvrir la vie des abeilles.
Gilles a gardé quelques ruches et continue de former de jeunes apiculteurs. Mais le parcours, lui, est véritablement destiné aux visiteurs, avec enfants ou non. On se promène ainsi juste à côté des cabanes, en apprenant le fonctionnement d’une ruche.
Et c’est d’ailleurs, sans doute, le point que j’ai le plus apprécié à la Cabane Café : voir ma fille explorer le site en toute liberté, se faufiler dans les cabanes, se cacher dans les recoins destinés aux enfants, se défouler tandis que les adultes papotent !
Avant de partir, Gilles nous propose de visiter le hameau qui jouxte ses cabanes. Il y a restauré un ensemble de bâtiments du 18ème siècle pour en faire des gîtes. Il nous en montre tous les petits détails : le fronton sculpté par un ami à lui, le petit vitrail d’un artiste local mais aussi la piscine naturelle. Le lieu est aussi chaleureux que la vue est spectaculaire. On resterait bien y passer une nuit (ou plus !).
Explorer la Grotte de Choranche
Juste à côté de la Cabane Café, tout au bout de la bien nommée « route des Grottes », nous rejoignons la Grotte de Choranche. C’est l’incontournable de la région : une succession de salles, parfois gigantesques, aux concrétions impressionnantes.
La première salle nous met ainsi directement dans l’ambiance : 20m de haut sur 40m de large, et une voûte couverte de stalactites qui surplombe une rivière souterraine. Petite Oreille lâche des « waaaa » et des « wooooo » d’admiration.
La visite se poursuit le long de cette rivière souterraine, justement. La guide nous explique que des explorations ont permis de la remonter, mais pas jusqu’au bout. Les tunnels sont nombreux, profonds, et personne ne sait jusqu’où ils vont dans la falaise.
Nous nous arrêtons quelques minutes devant des aquariums. À l’intérieur, un étrange animal : le protée. Dans la mythologie, Protée est une créature marine, très âgée et capable de changer de forme (protéiforme !). Dans la réalité, le protée est le plus grand animal cavernicole connu, cousin de la salamandre, et a la capacité de vivre plus de 100 ans mais aussi de régénérer ses tissus. Homère faisait-il de la spéléo sans qu’on le sache ?
Les protées de la grotte de Choranche sont originaires de Slovénie, et font en fait l’objet d’une étude scientifique.
Lorsque nous nous éloignons de la salle, Petite Oreille se rapproche de moi, avec les grands yeux que je connais bien :
- « Maman !
- Non, on ne va pas adopter des protées !
- Mais...
- Ça vit dans les grottes, il leur faut de l’obscurité ! On les mettrait où ?
- Dans la cave ?
-... »
Le clou du spectacle de la Grotte de Choranche reste toutefois la quantité de fistuleuses qui ornent les plafonds. Le nombre et la forme, particulièrement fine et tout en longueur, de ces stalactites s’expliquent par la configuration des plafonds.
En effet, les stalactites se forment par le dépôt de matières minérales contenues dans les gouttes d’eau qui s’infiltrent. Lorsque le plafond est en pente, les gouttes vont toutes se concentrer au même endroit pour former d’épaisses stalactites.
Dans le cas de la Grotte de Choranche, le plafond s’avère être globalement plat, et les gouttes se sont alors réparties sur toute la surface, depuis des siècles, en créant ainsi des milliers de fistuleuses, ces minces stalactites creuses et cristallines. La guide nous précise ainsi que la plus longue mesure 3m, pour seulement quelques millimètres de diamètre.
38680 Choranche
Ouvert toute l’année.
Uniquement en visite guidée. Réservation possible directement sur internet ici.
La vue, à la sortie de la Grotte, est un poil gâchée par la pluie qui arrive, mais néanmoins superbe, avec ces montagnes typiques du Vercors qui s’élèvent droit au-dessus des forêts rougissantes.
Il est l’heure pour nous de rejoindre la chambre d’hôtes où nous passerons la nuit : la « Ferme du Clos ».
Rentrer les chèvres de la Ferme du Clos
Lorsque nous arrivons à la Ferme du Clos, un berger australien accourt vers nous. J’ai à peine le temps de demander à ma fille de rester dans la voiture, en attendant l’arrivée de la propriétaire, qu’elle est déjà sortie pour faire des papouilles au chien. Manon s’approche de nous en rigolant. Elle était dans le bâtiment de stabulation avec Schön, le chien, et s’apprêtait à rentrer les chèvres. Elle nous invite à la suivre en guise d’introduction à notre séjour à la ferme et Petite Oreille ne se fait pas prier !
Manon est élève ingénieure agronome. Elle projette d’avoir un élevage caprin, et avant de se lancer, elle est venue effectuer un stage de quelques semaines chez Angélique, la maîtresse des lieux. Une fois les chèvres rentrées dans le bâtiment de stabulation où elles passent la nuit, nous restons un peu avec le troupeau. Les chèvres viennent chercher les grains, nous poussent avec leur tête, ou avec leurs pattes, pour obtenir des gratouilles.
Les chèvres n’arrêtaient pas de se pousser pour venir manger dans mes mains. J’essayais de donner autant à chacune mais c’était pas facile ! Et quand je n’avais plus de grains, elles me montaient dessus pour en demander d’autres, c’était trop rigolo !
Carnet de Bord de Petite Oreille – octobre 2022
Un jeune bouc est mis à part, dans une pièce close. Les chèvres sont des animaux adorables, malines et joueuses, mais capables d’être dures entre elles. Et ce jeune bouc se faisait maltraiter par le troupeau. Petite Oreille se prend naturellement d’affection pour lui. Il est chétif, pas très vif, et très en attente de câlins. Il reste à l’écart le temps de grossir un peu.
Après avoir fait le tour des animaux, nous rencontrons Angélique, la propriétaire de la Ferme du Clos. Elle nous propose de prendre l’apéro avant d’aller au restaurant. « Mais si ! C’est du vin de noix maison ! Vous allez goûter ! », dit-elle en déposant, sur la table, du fromage et des noix. Elle m’explique qu’elle faisait table d’hôtes avant le Covid, mais a mis ce pan de son activité en pause, afin de soutenir les restaurateurs. Je finis mon verre tandis que Petite Oreille engouffre le fromage en jouant avec les chiens, et nous prenons la direction de la ville voisine.
De loin, le restaurant ne paye pas de mine. Dans un grand bâtiment à l’ambiance industrielle, Mylène et Thomas tiennent le Beale Street.
Dîner au Beale Street
Thomas précise en riant que Mylène et lui ne sont associés que professionnellement. Ils se sont rencontrés dans un restaurant où ils travaillaient tous les deux. Thomas se remémore ses souvenirs de cuisine, où il devait être créatif pour faire face aux livraisons de ses fournisseurs : « Un jour, je me suis retrouvé avec 15kg d’épinards ! J’ai dû chercher des idées de plats à faire avec ! ».
Lorsque les deux associés ont repris le Beale Street, leur projet était clair : en faire un lieu familial et convivial où l’on sert des plats simples et copieux, cuisinés avec des ingrédients de saison, issus de producteurs locaux. Ainsi la carte change au fil des semaines, et ce soir-là, le burger végétarien était à base de courges et de champignons, avec un pain tout droit sorti des fourneaux de la belle-mère du chef !
38680 Saint-Just-de-Claix
Téléphone ! 07 49 93 57 22
Le Beale Street a aussi vocation à créer du lien social dans la région, en devenant un lieu d’échanges. Ainsi, tous les mardis soir, c’est karaoké et tous les samedis, des groupes locaux viennent se produire sur la petite scène.
Nous rejoignons notre chambre à la « Ferme du Clos » de bonne heure : le lendemain le réveil est matinal ! Angélique nous a proposé de la rejoindre pour la traite. Et je n’ai pas besoin d’insister beaucoup pour réveiller Petite Oreille, très motivée à l’idée de retrouver les chèvres !
Une matinée au milieu des animaux à la Ferme du Clos
: Ma puce ! Il faut se lever !
: Grml... Nan, je dors encore 5 minutes...
: Allez, on va traire les chèvres !
: OK, j’arrive tout de suite !
Sitôt le petit-déjeuner avalé, ma fille traverse donc la Ferme du Clos en courant, direction le bâtiment de stabulation des chèvres.
Je pensais qu’il s’agirait uniquement d’observer, mais non ! Angélique propose à une Petite Oreille ravie de venir la rejoindre. Elle lui explique le fonctionnement de la trayeuse, les tuyaux, où va le lait, comment placer le trayon. Et tandis qu’Angélique me raconte qu’elle propose toujours à ses hôtes de participer à la traite, Petite Oreille installe les trayons toute seule sur les chèvres, sous les regards de Loupiot et Schön, les chiens de berger.
Et puis, pour terminer en beauté, Angélique attrape un gobelet : Petite Oreille va devoir traire à la main si elle veut goûter le lait. « C’est trop bon ! », découvre ma fille en finissant son verre !
Après la traite, la matinée se poursuit : nourrir les chèvres, puis les mener au pré. Petite Oreille suit Christophe, qui vient donner un coup de main à Angélique, de temps en temps. Nourrir les lapins, vérifier qu’ils ont de l’eau (et les caresser au passage, bien sûr !). Puis il faut faire le tour du poulailler, nourrir les oies, les moutons, et on termine dans le pré de Trompette, la truie, craintive mais adorable, aux dires de ma fille.
Nous rejoignons ensuite Angélique qui arrive devant la fromagerie. Les quelques noyers présents sur son terrain lui permettent de produire des noix, l’une des spécialités de la région. Elle propose à Petite Oreille de s’essayer à quelques techniques traditionnelles, comme le ramasseur manuel, emprunté aux golfeurs, qui permet de récupérer les noix laissées par la machine ! Petite Oreille apprend également à monder : casser la coquille en laissant les cerneaux (la partie comestible) intacts
Auparavant, Angélique était économiste et travaillait dans l’administration. Lorsqu’elle a eu des enfants, elle a voulu qu’ils grandissent au vert. Puis, pour entretenir le jardin, elle a acheté des chèvres.. et c’est ainsi qu’une vingtaine d’années plus tard, elle s’est reconvertie et se retrouve au milieu d’une exploitation de 40 chèvres ! Elle évoque, en rigolant, les gens du village qui, parfois ont douté de sa capacité à s’occuper d’une ferme, toute seule. Et pourtant, Angélique tient la barre !
38680 Chatelus
Téléphone : 04 76 36 10 94
Passionnée par son métier, elle essaye de multiplier les différentes façons de le faire découvrir aux visiteurs. Récemment, elle s’est ainsi formée à la médiation animale, pour pouvoir faire de l’accueil thérapeutique ou social.
Je laisse Petite Oreille jouer avec les chiens, le temps de prendre quelques photos d’Angélique avec son bouc et Clochette, sa chèvre préférée. Mais quand je reviens, les chiens sont retournés voir les chèvres, et ma fille a disparu ! Je pense d’abord aux moutons, mais je l’aperçois rapidement dans un autre endroit stratégique de la Ferme du Clos : la gourmande est retournée se servir en noix... Entre l’aspect ludique de la mondée des noix et la dégustation, elle semble apprécier l’exercice !
Balade nature à Pont-en-Royans
Le clocher de l’église annonce midi quand nous retrouvons Benjamin à Pont-en-Royans. Sur les rives de la Bourne, les familles affluent dans cet espace vert propice aux pique-niques. Benjamin, lui, a déjà installé sa longue-vue. Face à nous, une falaise surplombe le village. C’est sur elle qu’est pointée la longue-vue. Benjamin nous invite à regarder dans l’oculaire : sur la paroi, un groupe de chamois se repose tranquillement !
Je m’étonne de les voir ainsi, si proches du village. Benjamin nous explique alors que cette falaise est fermée à la randonnée. Les chamois savent qu’ils n’y croiseront personne et s’y installent régulièrement.
Nous entamons le pique-nique, non sans regarder régulièrement dans la longue-vue. Benjamin est un passionné. À la faveur d’une reconversion, il consacre maintenant ses journées à partager son amour pour la faune du Vercors aux visiteurs et à les guider dans des randonnées à la découverte des bouquetins, cerfs, chamois et oiseaux.
Ci-dessus : grèbe castagneux, bergeronnette des ruisseaux, grèbe castagneux
Nous commençons par marcher le long du cours d’eau. Benjamin repère tout d’abord un cincle plongeur. L’oiseau à la gorge blanche surveille la surface de l’eau avant de plonger sur sa proie. Tout aussi rapide, une bergeronnette des ruisseaux volette à quelques mètres de nous en attrapant des insectes.
Nous les observons longuement, en regardant passer, régulièrement, un martin-pêcheur qui fait des allées et venues. Puis Benjamin repère un groupe de grèbes castagneux. Plus craintifs, ces oiseaux gardent leurs distances. Certains ont encore leur plumage estival, d’autres affichent déjà les couleurs plus discrètes de l’hiver. Nous les regardons nager et plonger en restant stupéfaites de voir aussi facilement autant d’oiseaux, si proches du village.
Ci-dessus : cincle plongeur, grèbe castagneux
Benjamin nous propose ensuite de rejoindre le belvédère qui surplombe le village, afin d’avoir une meilleure vue sur les chamois.
Nous longeons la rivière de la Bourne jusqu’à la cascade où, bien sûr, Petite Oreille ne peut s’empêcher d’aller explorer. C’est un espace aménagé où l’eau qui arrive droit de la montagne se jette dans une série de petites piscines en terrasse. En cette saison, l’eau est fraîche et couverte de feuilles, mais en été, le lieu offre une pause baignade bien agréable !
Petite Oreille grimpe jusqu’à la cascade, explore la petite grotte qui se trouve derrière, court dans l’eau, joue les équilibristes... jusqu’au moment où, accroupie, je l’entends crier : « Venez voir ! ».
J’avais vu des gens avec un bâton devant eux. Et comme ils parlaient beaucoup, j’ai compris que c’était un serpent. Et quand ils sont partis, je suis allée voir. Je n’ai pas trouvé le serpent sur le gros rocher. Mais quand je me suis posée sur un caillou à côté, j’ai senti quelque chose de tiède sous ma main. J’ai enlevé ma main et j’ai regardé. C’était le serpent. Du coup j’ai pris un bâton et j’ai mis le serpent dessus et je l’ai apporté à maman et Benjamin en traversant la cascade. Benjamin a dit que c’était peut-être une vipère. Je l’ai posée sur le sol, dans l’eau, et on l’a regardée de près. Puis Benjamin a dit que ça devait être une couleuvre vipérine (on peut les différencier grâce à leurs pupilles : la couleuvre vipérine a une pupille ronde, alors que la vipère a une pupille comme celle des chats de jour).
Carnet de Bord de Petite Oreille – octobre 2022
Pour rejoindre le belvédère, nous traversons le village. C’est l’un des endroits les plus touristiques de la région, connu pour être parmi les plus beaux villages d’Isère, et je comprends aisément pourquoi.
Les fameuses maisons suspendues se dressent au-dessus de l’eau. Certaines datent de plusieurs siècles. Les plus vieilles remonteraient à 1630. Construites au-dessus de l’eau, elles permettaient de pêcher et de puiser de l’eau facilement. Les étages inférieurs étaient dédiés aux animaux et aux ateliers. Puis, au-dessus, on trouvait les lieux de vie. Construire tout en hauteur permettait de gagner de la place.
Tout au bout, entre deux falaises, se trouve le Pont Picard, qui marque le début des Gorges de la Bourne, mais qui fut, surtout, pendant bien longtemps, le seul passage possible entre les montagnes et la vallée, faisant de Pont-en-Royans une place forte du commerce de l’époque.
Tandis que nous remontons la rue du Temple, Benjamin nous parle des Guerres de Religion qui ont détruit une bonne partie du village, place de sûreté pour les protestants. Nous suivons un dédale de ruelles avant de rejoindre le chemin qui mène au belvédère. Là-haut se trouvait jadis un château qui devait dominer la vallée. Nous nous installons au-dessus du belvédère, pour une vue plongeante sur les falaises où se trouvent toujours les chamois.
Nous restons ainsi plus d’une heure à observer les chamois qui ne semblent pas décidés à bouger, et ce même lorsqu’un groupe d’alpinistes s’élance sur la falaise, pourtant proche. Ils se savent inatteignables et semblent profiter de ce statut !
Alors pendant ce temps-là, on discute. Benjamin nous raconte comment les bouquetins ont failli disparaître à cause de la chasse, avant de devenir une espèce protégée ; comment est né le Parc naturel régional du Vercors ; comment le loup gris est revenu s’installer sur les plateaux.
Lorsque le soleil commence à décliner, nous quittons notre point de vue pour regagner le centre de Pont-en-Royans.
Contact : 07 78 47 27 93
Après avoir salué et chaleureusement remercié Benjamin pour l’agréable après-midi passée en sa compagnie, nous flânons encore un peu sur les rives de la Bourne. Ces maisons tout en hauteur, d’où s’échappent quelques étages suspendus au-dessus du vide, sont particulièrement spectaculaires.
Une nuit dans les arbres aux Cabanes de Fontfroide
Tandis que le soleil commence à faire rougeoyer les montagnes, nous arrivons à notre prochain hébergement. Au bout d’une route, loin de tout, quelques cabanes sont cachées dans une petite forêt.
Je laisse Petite Oreille caresser les chèvres dans l’entrée et je file à la réception. Chaque cabane porte un nom en lien avec les arbres. Nous dormirons dans « La Châtaigne ».
Nous traversons la forêt pour rejoindre notre cabane. Puis Petite Oreille s’élance sur l’échelle pour m’aider à monter les sacs. J’accroche le mousqueton à l’anse et elle tire sur la corde, depuis la terrasse de la cabane, installée dans un beau chêne à 6m du sol.
Une heure plus tard, c’est par ce même système de corde et de poulie que nous faisons monter le repas, servi chaud dans un panier.
Nous savourons la nuit. Impossible d’en décrire le calme, bien sûr. Malgré tout, même si nous sommes isolées de tout et que les cabanes sont très espacées les unes des autres, une forêt n’est pas silencieuse la nuit ! Il n’y a qu’à tendre l’oreille pour entendre les branches craquer, le vent siffler dans les feuilles.
Le petit déjeuner est, lui aussi, servi dans un panier, à faire monter depuis la terrasse à l’aide de la corde. On écoute les oiseaux en mangeant nos tartines sur la terrasse. Puis il faut tout redescendre, toujours à l’aide de la poulie et des bras de Petite Oreille que l’exercice amuse beaucoup !
38160 Saint-Antoine-l’Abbaye
Téléphone : 04 76 36 46 84
Rando en famille à Vatilieu : le parcours des Sculptures aux 4 vents
Ce matin, nous partons pour une randonnée que j’avais repérée cet été, alors que nous étions en vacances dans le massif voisin. Le genre de parcours qui plaît aux enfants parce qu’on marche en faisant plein de pauses ! On gare la voiture sur le parking à l’entrée du village de Vatilieu, puis on s’élance sur le petit chemin fléché face à l’église.
Distance : 5km
Dénivelé positif : 130m
Durée : environ 2h en fonction des pauses
L’itinéraire est disponible sur visuGPX, visorando, DécathlonOutdoor ou sur le site de l’Office du Tourisme de l’Isère pour ceux qui préfèrent GoogleMaps. Notez que, mis à part pour trouver le point de départ, le GPS n’est pas indispensable puisque tout est fléché.
« La recherche d’harmonie entre le lieu, la texture et le sujet » : c’était le thème sur lequel des artistes ont été invités à réfléchir, dans le cadre de rencontres organisées à Vatlieu. Les artistes avaient ainsi dix jours pour créer, chacun, une œuvre destinée à être exposée le long du chemin de crêtes. Aujourd’hui, à l’issue du symposium qui a duré 5 ans, 26 sculptures, toutes différentes, ponctuent la marche.
Ci-dessus : « Quand rouille le vent... » de Rémy Jammes
Ci-dessous : « Orion l’annonciation » de Jean-Pierre Malandrino, » Souriez, vous êtes filmés » d’Eva Roucka et « L’équilibre bidon » de Stéphane Rozand
À chaque sculpture, Petite Oreille accélère le pas pour être la première à lire le titre, fièrement, à voix haute. Et puis on commente le jeu de mots ou le clin d’œil poétique qui est est (parfois) associé. C’est, pour elle, l’occasion de découvrir librement des œuvres et de s’interroger sur ce que cela évoque chez elle, sur ce qu’elle imagine. Certaines œuvres ne lui parlent pas, bien sûr, mais on échange dessus et pendant ce temps, non seulement elle développe une pensée critique, mais surtout... elle marche ! Et elle marche sans se rendre compte de la distance, de la montée ou du temps passé !
Ci-dessus : « Face à face » de Thierry Chollat
Ci-dessus : « Levant dominant » de Gilbert Frizon
En rejoignant le parking, nous devisons sur le meilleur sens pour faire la randonnée des Sculptures aux 4 vents. Dans le sens anti-horaire, nous commençons par les crêtes, les beaux paysages, et une montée douce mais longue. Dans l’autre sens, la boucle commence plus doucement, et permet de terminer sur les paysages montagneux, mais offre une montée plutôt raide en cours de route...
Nous décidons de conclure que « ça dépend ! », et prenons la route vers notre prochaine étape, toujours dans le pays de Vinay : le Grand Séchoir. Depuis notre arrivée dans la région, nous traversons de grandes noyeraies, nous nous voyons régulièrement proposer des noix et produits à base de noix. Il est temps d’en apprendre plus sur la nuciculture*NUCICULTURE n.f. du latin nux, nucis (« noix ») et cultura (action de cultiver). Culture du noyer, éventuellement du noisetier. Un·e nuciculteur·trice produit donc des noix. !
Visiter le Grand Séchoir – Maison du Pays de la Noix
Ce matin-là, c’est une journée un peu spéciale au Grand Séchoir : en pleine semaine du goût, des animations et producteurs locaux sont installés sous les noyers ! C’est donc un Grand Séchoir un peu différent de son quotidien que nous visitons. Nous profitons d’un food truck local, le Kiwi Coco, pour un repas de midi végétarien, mais aussi d’une chanson en mini concert privé, dans la caravane de l’Oreille En Friche, deux artistes musiciens en résidence à Saint-Marcellin.
38470 Vinay
Pour les horaires d’ouverture, reportez-vous au site internet.
Après une promenade sous les noyers à la rencontre des personnages de « Poucette » – le conte d’Andersen -, sculptés par une artiste grenobloise, nous poussons la porte du Grand Séchoir. S’il fut réellement, autrefois, un séchoir à noix (on en aperçoit la preuve en montant à l’étage !), il est aujourd’hui un espace entièrement consacré à... la noix, bien sûr. Car c’est ici, dans la vallée de l’Isère, que sont produites les noix de l’AOP Noix de Grenoble. Et il s’en produit près de 14 000 tonnes chaque année !
Le Grand Séchoir se propose donc de nous plonger dans l’univers de la filière nucicole, et ce par plusieurs entrées. On découvre ainsi la nuciculture d’autrefois, les techniques et les machines utilisées, puis la production de noix à l’heure actuelle, à travers des panneaux d’information, des outils et objets, des maquettes animées, des films... Mais l’accent est également mis sur l’approche culturelle. Ainsi, dès l’entrée, plusieurs paquets de noix chuchotent des contes à l’oreille de qui les attrape. Des contes qui parlent de noix, bien sûr.
Plus loin, c’est une pièce entière qui est consacrée aux enfants : la cabane à histoires. On y trouve des livres, tous en lien avec l’univers de la noix, mais aussi des panneaux ludiques adaptés aux plus jeunes, et surtout, des petites niches qui offrent des histoires audio à ceux qui ont quelques minutes à y consacrer.
Au Grand Séchoir, j’ai pu écouter une belle histoire sur les lettres d’un monsieur qui faisait un grand voyage. Il s’appelait Hyppolite Podilarius. À chaque destination, il envoyait une coquille de noix à sa copine. Et ce qui est bien, c’est qu’on pouvait aussi voir les vraies coquilles de noix dans l’exposition du musée.
Carnet de Bord de Petite Oreille – octobre 2022
Rencontre avec une nucicultrice : la ferme Michallet
Après une longue négociation pour quitter le Grand Séchoir avec une petite fille qui aurait voulu écouter toutes les histoires, même celle qui dure 45 minutes, nous partons rencontrer une nucicultrice : Laurence.
Laurence nous accueille pendant son dernier jour de tri des noix tout juste ramassées. C’est l’occasion de voir les machines en action, et de découvrir un métier dont j’ignorais encore tout, quelques jours plus tôt. Vous pouvez découvrir son portrait, et en apprendre plus sur la nuciculture, dans le portrait que je lui ai consacré.
Si, jusqu’à présent, nous avons découvert les aspects les plus traditionnels de Saint-Marcellin-Vercors-Isère, notre prochain hébergement, sur les hauteurs du magnifique village de Saint-Antoine-l’Abbaye, va nous emmener très loin du fromage, des noix et des chamois...
Dormir avec des Alpagas au domaine MAEL
« Mais comment tout cela a‑t-il commencé ? » est, forcément, la première question que je pose à Corinne. Comment se retrouve-t-on avec un troupeau de 40 alpagas dans le Vercors ?
L’histoire du Domaine MAEL débute d’une façon très classique : Corinne et son conjoint cherchent à élever leurs quatre filles à la campagne. Ils achètent une maison. Le terrain est grand, et pour l’entretenir, l’idée germe d’acheter des alpagas. Parce que pourquoi pas ? Alors ; la famille installe trois alpagas dans le jardin. Très vite, il s’avère que l’une des femelles est gestante, et un quatrième alpaga arrive. Tout aurait pu s’arrêter là, mais voilà que quelques années plus tard, l’éleveuse chez qui ils avaient acheté leurs alpagas décide d’arrêter son activité. Elle cherche des repreneurs. Corine et Norbert adoptent le troupeau et achètent une vieille ferme à rénover dans la foulée. Pour le nom, ce sera « MAEL », un acronyme formé à partir des initiales de chacune de leurs filles.
Pendant le diner pris en leur compagnie, Corinne et Norbert nous parlent de leurs alpagas. J’apprends ainsi que c’est une espèce totalement domestique, qui n’existe pas à l’état sauvage (tout comme le lama, et à l’inverse des guanacos et des vigognes). Le but est de récupérer la laine, très douce, fine et hypoallergénique.
985 route des Reynauds
38160 Saint-Antoine-l’Abbaye
Téléphone : 06 63 52 95 05
Réserver directement
Après le petit déjeuner, on est allées nourrir les alpagas. Il y avait deux enclos séparés. Les femelles et les petits étaient plus craintifs. Les mâles, eux, venaient nous voir et se laissaient caresser. J’ai vu deux mâles se disputer et se cracher dessus ! Après, ils ont la bouche tordue avec les dents qui sortent !
Carnet de Bord de Petite Oreille – octobre 2022
Une dernière papouille aux alpagas et nous quittons les hauteurs pour rejoindre le village voisin : Saint-Antoine-l’Abbaye. Il se repère de loin grâce à son imposante église abbatiale. Un gigantesque bâtiment gothique tout en contreforts.
Randonner avec un âne autour de Saint-Antoine-l’Abbaye
Nous retrouvons Simon à deux pas de la cour de l’Abbaye. Il nous attend avec Noisette et Roudoudou, les deux ânes qui vont marcher avec nous.
Nous n’allons marcher qu’une matinée. Inutile donc de faire porter quoi que ce soit aux ânes. Non, c’est juste pour le plaisir de randonner en leur compagnie. Marcher avec un âne impose un rythme, et rend la rando très ludique pour les enfants, qui prennent vite à cœur le rôle de guide.
Mais, avant de partir, il faut brosser les ânes. Un moment consacré au soin qui permet aussi de créer un échange et un lien avec l’animal.
Simon nous explique ainsi que Roudoudou est le fils de Noisette, une ânesse d’une douzaine d’années. Elle a son caractère et trépigne d’impatience. Elle n’a aucune envie d’attendre ici, elle veut aller se promener. Roudoudou, lui, par contre, se laisse brosser et cherche le contact.
Pour Simon aussi, son arrivée dans le Vercors est l’histoire d’une reconversion. Originaire d’Amiens, il cherchait un métier qui fasse sens pour lui, et lui permette de passer du temps dehors. C’est donc naturellement qu’il s’est retrouvé avec quelques ânes pour guider les visiteurs sur les chemins isérois. Il propose ainsi plusieurs itinéraires, selon les profils et les envies des randonneurs, de la promenade de quelques heures à l’itinérance sur plusieurs jours.
Quand j’ai promené l’âne, c’était drôlement chouette. Il était tout doux. Mais par contre il n’arrêtait pas de manger et, du coup, ça faisait mal aux doigts de tirer sa longe. Avant de partir, je leur ai fait des caresses et je les ai massés. Simon m’a montré comment leur gratter les oreilles. Quand j’ai retiré mes doigts, sous mes ongles c’était noir ! Quand on leur gratte les oreilles, les ânes ouvrent la bouche et laissent pendre leur langue. Ils aiment beaucoup ça.
Carnet de Bord de Petite Oreille – octobre 2022
Sitôt le départ donné, Noisette avance à son rythme, tranquillement. Nous grimpons sur les hauteurs du village puis traversons des bois pour rejoindre l’étang de Chapaize avant de revenir par des chemins forestiers. C’est légèrement vallonné, juste ce qu’il faut pour ne pas rendre la randonnée et les paysages monotones.
Et déjà l’église se dessine de nouveau derrière une noyeraie. Simon nous parle de l’hôpital qui se trouvait là, autrefois, « l’Hôpital des Démembrés ». Derrière ce nom peu attrayant, il y a en réalité une maladie qui a fait des ravages au Moyen-Âge, et que de nombreuses victimes venaient faire soigner dans ce lieu : le mal des Ardents.
À l’origine, deux seigneurs locaux ramènent de Constantinople les reliques de Saint Antoine (qu’on appelle aussi Antoine le Grand, Antoine d’Égypte ou Antoine l’Ermite, et qui fut probablement atteint, lui aussi, du mal des Ardents) pour les déposer dans l’église du village, qui porte encore le nom de « La-Motte-au-Bois ».
En une dizaine d’années, le village devient un lieu de rassemblement pour tous les malades atteints du « mal des Ardents ». Ils viennent y prier dans l’espoir de guérir. Le mal des Ardents, ou ergotisme, provoque des douleurs internes extrêmement vives, donnant la sensation d’être brûlé ou dévoré sous la peau. Les membres se gangrènent peu à peu, les extrémités finissent par tomber, et les malades souffrent parfois de puissantes hallucinations ou de convulsions.
À la fin du 10ème siècle, une dizaine de personnes fondent une fraternité laïque pour accompagner les malades sur le plan médical. Après le diagnostic et la prière, on les soigne avec des onguents, des herbes en friction, de la thériaque et, surtout, une alimentation surveillée. Car l’ergotisme est provoqué par un champignon qui se développe dans le seigle, utilisé pour la fabrication du pain.
La réputation de la fraternité en matière de soins est telle que rapidement, le petit hospice devient un hôpital, l’hôpital, « l’Hôpital des Démembrés », et l’ergotisme prend le surnom de « feu de Saint-Antoine ».
Aujourd’hui, l’ergotisme a disparu mais l’Abbaye reste un lieu vivant, hébergeant une communauté laïque, servant de lieu de réception pour des associations et des événements locaux. L’hôpital, quant à lui, est tombé en ruine et a fini par être détruit..
Nous traversons l’ancien cloître de l’Abbaye, orné de magnifiques tilleuls, pour rejoindre le van de Simon. Sitôt attachée, Noisette tourne la tête vers Petite Oreille. Elle tend le museau. C’est sa façon de signifier que c’est l’heure des caresses. L’ânesse qui n’en voulait pas au départ, attend maintenant sa récompense sous forme de câlins. Et, bien évidemment, ce n’est pas pour déplaire à ma fille...
Déjeuner à la Table Paysanne de la Grange du Haut
La Grange du Haut porte bien son nom. Du haut de la colline, au bout d’un long chemin qui monte depuis le village, nous dominons les alentours. C’est ici que Vincent a restauré une ferme pour installer son gîte et sa table paysanne, avec une vue imprenable sur les montagnes du Vercors.
La table, fabriquée par Vincent à partir d’une ancienne charrette, est installée dans la grange, au milieu de vieux outils de la ferme. Le ton est donné.
Vincent ne sert que des produits frais et locaux, la plupart du temps issus de son propre potager. Au menu ce midi-là : de la betterave rôtie, des galettes de légumes, des œufs mimosa à l’estragon, du poireau, du fromage et des pommes au four. Il n’a pas de carte, il cuisine au gré des saisons et des envies, au jour le jour.
Vincent aime l’idée de vivre en autarcie tout en partageant des moments de son quotidien avec des visiteurs. Ainsi, il reçoit aussi bien des familles dont les enfants pourront aller caresser les chèvres, que des jeunes confiés pour quelques jours par l’Aide Sociale à l’Enfance, afin qu’ils découvrent la vie au contact de la nature.
830 chemin d’Abraham
38160 Saint-Antoine-l’Abbaye
Réservation au 06 77 66 29 36 ou 04 76 36 29 19
Apprendre à fabriquer des baumes à lèvres et des savons à la Savonnerie Ipomée
Après avoir créé des savons pour elle et ses proches pendant des années, Justine a décidé de se lancer dans l’aventure de la commercialisation en ouvrant sa propre savonnerie artisanale.
Elle qui baroudait partout dans le monde en travaillant dans l’humanitaire a choisi l’éco-hameau de Chabeaudière pour installer son laboratoire.
Justine développe une gamme de savons à base de produits naturels. Elle nous parle de la création de ses savons, de ses recherches sur le plan des parfums et des pigments afin de créer des senteurs et des colorations naturelles, des huiles essentielles d’eucalyptus et de katafray, de verveine et de patchouli, de marbrage et de ligne à base de poudre de cacao. Et puis du toxicologue qui doit valider ensuite chaque composition, et de son amie qui lui a dessiné les illustrations des boîtes en carton. Elle évoque aussi le savon 100% isérois sur lequel elle travaille en ce moment, et pour lequel elle cherche à associer des ingrédients issus exclusivement du terroir proche
Justine propose à Petite Oreille de fabriquer des baumes à lèvres. Plutôt que le laboratoire, nous nous installons dans la cuisine, chaude et lumineuse. Les ingrédients sont déjà prêts, il ne reste plus qu’à les peser. C’est ludique et Petite Oreille s’applique à respecter les proportions. Puis il faut faire fondre le beurre de karité avec l’huile d’olive et la cire d’abeille, et ajouter, ensuite, les huiles essentielles. Après avoir versé la préparation dans de petits pots, il ne reste plus qu’à soigner le packaging pendant que les baumes refroidissent !
Après les baumes, Justine nous propose de fabriquer du savon. Elle travaille en saponification à froid : une solution alcaline (la soude caustique) produit une réaction chimique au contact des beurres et des huiles et c’est cette réaction qui donne le savon, la glycérine et le surgras.
Petite Oreille choisit les huiles essentielles et colorants qui lui plaisent puis fait fondre l’huile de coco et le beurre de karité. Pour la suite, c’est Justine qui s’en charge, armée de protections. La soude caustique, bien sûr, n’est pas manipulable par un enfant.
Je demande, d’ailleurs, à Justine, avant de partir, si elle n’a pas eu quelques craintes quand elle s’est lancée dans la fabrication de savon, toute seule avec son bidon de soude. La réponse est une évidence : non ! L’envie de fabriquer ses cosmétiques maison l’emportait !
Une nuit dans une roulotte au Mas de Servant
Pour notre dernière nuit avant le retour, nous profitons de la quiétude des bords de la Bourne en ajoutant l’insolite de la nuit en roulotte. Fabriquée par un menuisier de la région, celle-ci a en outre l’avantage d’être spacieuse, avec un lit double et deux lits simples en alcôve, qui constituent de formidables cabanes pour les enfants...
Carine et Claude, les propriétaires du Mas de Servant, sont arrivés en Isère à la suite d’une mutation. Ils avaient le choix entre plusieurs régions, et avaient envie de montagnes ! Et puis quand Carine a dû changer de travail, pour des raisons de santé, elle a décidé de se consacrer à sa passion : la cuisine.
Pendant le repas, elle nous explique ainsi comment elle s’est formée, et continue de se former, pour tenir sa table d’hôtes. Elle nous raconte aussi que, si le choix de l’hébergement s’est porté sur les roulottes, c’est parce que ça correspond à une attente du public et que cela permet également de proposer quelque chose d’original.
Roulottes et chambres d’hôtes.
940 route du Vercors
38680 Auberive-en-Royans
Téléphone : 06 15 22 69 23
Réserver directement
J’envisageais de laisser le mot de la fin à ma fille, qu’elle parle des beaux paysages qu’on a laissés derrière nous sur la route du retour vers Valence, ou de tout ce qu’elle aimerait voir quand on reviendra. Mais je n’ai obtenu qu’une phrase.
J’avais pas envie de rentrer.
Carnet de Bord de Petite Oreille – octobre 2022
Cet article a été écrit dans le cadre d’une collaboration avec l’Office de Tourisme de Saint-Marcellin Vercors Isère.
4 commentaires
Merci beaucoup pour ce joli article ! Vos photos sont magnifiques et mettent magnifiquement en valeur notre territoire.
Au plaisir de vous accueillir à nouveau à la Grotte de Choranche.
Quel article complet sur cette belle région ! Nous adorons ta façon de raconter ce voyage, nous avons l’impression d’y être... Tes portraits et tes dessins sont sublimes. Et les mots de Petite Oreille sont trop choux, on comprend qu’elle n’avait pas envie de rentrer après toutes ces aventures 🙂
Bravo Aurélie pour cet article marqué par de rencontres et d’authenticité. Une partie du Vercors que nous ne connaissons que très peu. Pourtant originaire du sud du Vercors, tu nous donnes envie de découvrir ce secteur là. Bravo pour tes portraits et la beauté des images très évocatrices !
Simplement Merci ! On a l’impression d’y être.