Cet été, nous avons choisi pour base Saint-Bonnet-en-Champsaur. Mon idée : rayonner autour du village pour faire des randonnées, tester le canyoning, se baigner dans des lacs, offrir son premier bivouac à Petite Oreille (qui avait 7 ans) et passer du temps en famille !
Prévoir, à l’avance, la durée d’une randonnée est compliqué avec des adultes, et encore plus avec des enfants ! C’est pourquoi, dans les infos pratiques, j’ai choisi de ne pas indiquer les durées des randonnées.
De manière générale, prévoyez large : une pause pique-nique, pas d’impératifs de retour. Vous êtes en vacances avec vos enfants, et avoir du temps est un luxe appréciable ! Ils s’arrêteront peut-être tous les 5m pour observer les papillons, les criquets, les vaches. Ils feront des pauses pour mettre les pieds dans l’eau, regarder les animaux, prendre le goûter. Tant mieux, rien ne presse !
Prapic : rando en famille jusqu’au Saut du Laïre
📏 Distance : 9km
📍 Point de départ : village de Prapic
↗️ Dénivelé positif : 384m
↘️ Dénivelé négatif : 384m
🚶Difficulté : la marche est facile. Toutefois, la traversée du pont (qui n’est ni indispensable ni obligatoire) peut mettre en difficulté les personnes sujettes au vertige.
Carte disponible sur visorando, mais on s’en passe très bien !
Le Saut du Laïre est une randonnée simple et agréable, parfaite pour une mise en jambes !
Le départ se fait depuis le village de Prapic (où les enfants pourront repérer les glaciers, pour le goûter au retour !). Le village est fermé aux voitures mais un grand parking permet de stationner à l’entrée.
À la sortie du village, un chemin large monte vers le plateau de Charnière. La randonnée longe la rivière jusqu’à la cascade du Saut du Laïre. Il est possible de revenir par le même chemin, ou de traverser le pont pour longer l’autre côté de la rivière sur une partie du retour.
C’est en milieu de matinée que nous laissons la voiture, à l’ombre, sur le parking à l’entrée de Prapic. Le village est minuscule, impossible de se perdre. Nous traversons la petite place et nous engageons sur le sentier qui mène jusqu’à la cascade.
Le plateau est connu pour ses marmottes. Je conseille donc à Petite Oreille de garder un œil sur les pierriers... Et effectivement, très rapidement, elle en repère deux ! En contrebas du sentier, les deux marmottes semblent discuter.
Nous restons un long moment à observer les marmottes. C’est la première rando du séjour, et les premières marmottes que nous observons cet été. Et dès que nous reprenons la marche, d’autres marmottes apparaissent. Ma fille est ravie, l’une des marmottes est passée à quelques mètres seulement de nous, en courant. Jumelles vissées devant ses yeux, Petite Oreille ne perd pas une miette du spectacle, et moi je râle intérieurement de ne pas avoir pris de téléobjectif !
Nous choisissons de faire une pause au bord de l’eau, assises sur les cailloux, les pieds dans l’eau. On prend notre temps !
Une montée un peu plus raide mène ensuite jusqu’à la Chapelle de la Saulce, puis la cascade du Saut du Laïre apparaît en ligne de mire. Le sentier mène jusqu’au petit pont qui passe au-dessus. Nous le traversons pour revenir par l’autre côté du torrent.
À cet instant, nous sommes déjà en milieu d’après-midi et je me réjouis d’avoir traîné en route : cette randonnée peut être très fréquentée, mais la foule (très raisonnable !) que nous avons croisée au départ est déjà repartie !
Et comme nous continuons de traîner en route, pour identifier les arbres et les fleurs, observer les papillons et les criquets, nous terminons la randonnée en fin d’après-midi sur des sentiers devenus déserts.
Magie ! C’est le moment où sortent marmottes et marmottons ! Ils courent dans tous les sens, prennent la pause, se cachent, ressortent. Nous restons au milieu du sentier, pratiquement sans bouger, captivées par le spectacle. Petite Oreille essaye de les compter. On en dénombre une quinzaine de visibles !
Nous terminons la journée sur la terrasse de l’Auberge de la Jabiore, à déguster les glaces promises au début de la rando. Car ça aussi, ça motive les enfants (et les adultes) : la promesse d’une bonne glace !
La balade des 6 lacs à Orcières Merlette
Distance : 10.2 km
Point de départ : Sommet du Drouvet avec accès en Télémix (ou Orcières Merlette)
Dénivelé positif : 163m
Dénivelé négatif : 952m
Difficulté : parfait pour les enfants ! Au besoin, il est possible de raccourcir le trajet en redescendant par le Télémix de Rocherousse.
Attention : entre le centre de station à Orcières et le sommet du Drouvet, il peut y avoir un changement assez net de température, et des vents assez froids. Pensez à prendre des vêtements chauds.
La trace GPX est disponible sur Cirkwi, mais je vous conseille vivement, si vous êtes en famille, d’opter pour le plan distribué par l’Office de Tourisme, ou de l’imprimer à partir du pdf mis en ligne ici.
Afin de s’économiser une montée fastidieuse le long des pistes de ski, surtout avec des enfants, on commence par monter en Télémix (les télécabines locales) au sommet du Drouvet, où se trouve le point de départ de la balade des 6 lacs. Puis le chemin nous ramène, tranquillement jusqu’à Orcières Merlette en passant par le lac des Estaris, le lac Long, le lac Profond, les lacs Jumeaux, le lac des Sirènes, et enfin, le lac de Jujal !
Les paysages sont superbes et variés, mais surtout, le parcours est jalonné de petits jeux à faire à partir d’un dépliant distribué par l’Office de Tourisme (situé au centre de la station, à côté des Télémix). Il faut chercher des empreintes, observer des statues, etc.
(NB : nous avons effectué cette randonnée à la fin de l’été 2022, le parcours était alors encore en cours d’installation.)
À l’arrivée du Télémix, au sommet du Drouvet, la vue est splendide. À l’ouest, la vallée de Méollion, boisée, offre un contraste saississant avec le pierrier qu’il nous faut traverser. C’est la seule montée un peu raide du parcours, et c’est une sacrée mise en jambe de bon matin !
Heureusement, c’est aussi là que commence le premier jeu du livret de l’Office de Tourisme : Petite Oreille va devoir chercher les empreintes (sculptées) des animaux qu’on peut observer dans les Écrins... Courir d’une empreinte à l’autre est une sacrée motivation pour avancer !
De plus en plus de destinations proposent des jeux à faire le long des parcours. L’enfant marche sans se poser de questions sur les distances : il avance au gré des activités !
Dans le cas de la balade des 6 lacs, le fascicule propose des jeux variés tout le long du parcours. Ma fille prenait donc plaisir à s’arrêter pour répondre aux questions et était impatiente de lire la suite pour tester d’autres choses !
Vous pouvez également inventer ces jeux vous-même, en fonction des randonnées : une liste à cocher les animaux observés ou les plantes rencontrées, des devinettes liées au paysage, des choses à compter tout le long du parcours (nombre de panneaux, de cairns, de lacs...) etc.
C’est une rando qu’il est possible de faire en une demi-journée, en marchant bien. Mais, pour nous, le but reste de s’arrêter partout et de profiter du paysage, alors nous avons emmené le pique-nique (et le goûter !).
Nous faisons donc une première pause au bord du lac des Estaris, où un vent frais nous pousse à ne pas trop nous attarder. Mais, heureusement, un peu plus loin, le lac des Sirènes est, lui, baigné de soleil. On peut se rattraper en mangeant du chocolat, allongées dans l’herbe !
Si, depuis le début de cet article, je vous donne l’impression que mon plus grand plaisir dans la rando, ce sont les pauses, sachez que c’est totalement vrai, et totalement assumé. Mais c’est aussi que j’aime me caler sur le rythme de ma fille : si elle veut avancer rapidement, alors on marche. Si elle a besoin de souffler, alors on s’arrête ! Le but étant, toujours, de ne pas la dégoûter !
Après le lac des Sirènes, nous avons choisi de descendre en direction du Chalet de Rocherousse au lieu d’aller directement vers le lac de Jujal. En effet, sur le parcours aménagé, se trouve un clochophone... Nous descendons donc par le chemin (un chemin large qui rend le lac des Sirènes accessible aux poussettes) puis, à proximité du Chalet, nous prenons le petit sentier qui part vers l’est.
Des marmottes courent autour de nous tandis que nous avançons. Et puis soudain, le clochophone apparaît !
Une partition, affichée au-dessus du clochophone, permet de jouer une petite comptine. Les couleurs, associées à chaque cloche, aident à se repérer. La partition d’une seconde comptine se trouve dans le fascicule. (Mais libre à vous d’inventer vos mélodies !)
Un peu plus loin, un troupeau de moutons apparaît figé. Les sculptures et diverses créations qui jalonnent la balade des 6 lacs sont toutes réalisées parla Forge des Entremonts. Ainsi, tout l’univers de la balade des 6 lacs est cohérent. Le but est de rendre ludique la découverte de la montagne, en évoquant autant les lacs, la biodiversité, les animaux, que le pastoralisme.
Je pense que je n’ai pas besoin de vous préciser que nous restons très longtemps au clochophone... Nous rejoignons le sentier principal (il aurait été possible de faire l’aller-retour pour le clochophone et les moutons, mais je préfère toujours l’option boucle, personnellement).
Comme l’après-midi touche à sa fin, c’est aussi l’heure de sortie des marmottes. Comme la veille à Prapic, des dizaines de marmottes courrent autour de nous !
Le lac de Jujal, avec ses étranges petites sculptures installées à la surface de l’eau, est le dernier lac de la rando. Très vite, ensuite, Orcières Merlette apparaît en point de mire. On passe à côté d’une installation amusante en traversant le torrent : des poissons métalliques semblent avoir sauté dans les arbres.
Puis nous arrivons au dernier jeu. Il s’agit de déchiffrer un message codé basé sur les mots gravés pendant des décennies par les promeneurs, sur un immense rocher qui surplombe la ville. C’est à pic, glissant, et je ne suis pas à l’aise de voir ma fille à cet endroit. Elle tient à finir cette activité pour avoir le plaisir d’être allée au bout des jeux, mais je m’arrange pour que ça se termine avant une chute !
Le Parcours des Fées à Crévoux
Distance : 6 km
Point de départ : Parking du Pont du Plan, La Chalp, Crévoux
Dénivelé positif : 213m
Dénivelé négatif : 208m
Difficulté : Facile
Accès : à l’entrée, une participation de 2€/adulte et 1€/enfant est demandée. Au début du parcours se trouve une urne afin de recueillir les dons qui permettent de soutenir l’initiative.
Ici, pas besoin de carte ou de trace GPX. En voiture, suivez le fléchage depuis Crévoux puis garez-vous sur le parking. L’ensemble du chemin forme une boucle sur laquelle il est impossible de se perdre si vous restez sur le sentier !
Le Parcours des Fées est une rando atypique et poétique. Une boucle mène les visiteurs à la rencontre d’œuvres engagées. C’est une association locale qui met en place, depuis plusieurs années, ces installations en pleine nature.
Chaque été, des artistes sont invités en résidence pendant un mois afin de créer, sur place, les œuvres qui constituent le parcours.
Il est également possible de dormir dans certaines des constructions, conçues par les artistes.
Toutes les infos sur le site du Parcours des Fées.
Pour le pique-nique, nous suivons les conseils de la personne de l’association qui accueille les visiteurs à l’entrée du Parcours des Fées : une petite bifurcation permet de quitter le sentier principal pour s’approcher de la cascades des Razis et déjeuner avec une vue splendide !
L’ensemble de la randonnée est vallonné mais cela reste modéré et accessible. La cascade marque le milieu de la boucle et offre donc une pause appréciable aux jeunes jambes.
La suite du parcours s’effectue au milieu de la forêt, avec des œuvres monumentales, inattendues, intrigantes ! Volontairement, je n’en montre que très peu ici : l’effet de surprise joue pour beaucoup dans l’expérience !
Les Oulles du Diable
Distance : 3,5 km
Point de départ : Les Portes, à côté de la Chapelle-en-Valgaudémar
Dénivelé positif : 53m
Dénivelé négatif : 53m
Difficulté : aucune ! C’est bien aménagé et totalement sécurisé. Possible avec des enfants en bas âge.
Trace GPX disponible sur visorando. Il existe des versions différentes et plus longues, notamment celle-ci sur Alltrails.
Après s’être garé sur le parking, juste à l’entrée du hameau des Portes, il faut traverser le village, fort joli, puis emprunter un petit sentier qui mène au bord de la Navette, un torrent au débit tel que les eaux ont sculpté la roche pour former un petit canyon impressionnant : les Oulles du Diable !
C’est une petite promenade, parfaite pour une journée calme. Les bords du torrent, en amont du Pont, offrent quelques possibilités pour pique-niquer en pleine nature, les pieds dans l’eau !
Après avoir caressé tous les chats du village, nous entamons la descente, courte mais raide, qui nous mène au torrent.
Un peu enclavé et totalement arboré, le lieu est superbe. Face à nous, un pont gallo-romain traverse le torrent. C’est lui qui marque le changement dans le paysage. En amont, les eaux sont rapides, mais ressemblent à n’importe quel torrent de montagne après un orage ou au début de la fonte des neiges. En aval, par contre, les galets laissent place à un canyon profond de plusieurs mètres, formé dans la roche par des siècles d’érosion.
Un sentier aménagé permet de faire une boucle autour de la partie la plus spectaculaire en longeant les deux rives de la Navette.
La mousse, les fougères et la végétation dense évoquent des contrées tropicales. Le temps d’une petite rando, on se prend pour Indiana Jones dans la jungle. Mais un Indiana Jones qui marche sur un sentier totalement sécurisé, avec des rambardes en bois pour prévenir toute chute malencontreuse.
Bivouac en famille dans le Valgaudémar
j’avais envie de terminer ce séjour montagnard par du bivouac. J’avais envie de partager cette expérience avec ma fille, et j’étais sûre que ça lui plairait : passer une nuit en pleine nature, loin de tout, rien que nous trois !
J’ai beaucoup hésité quant au fait d’inclure ou non les infos pratiques relatives à ce bivouac. En effet, la pratique du bivouac peut avoir des effets désastreux sur des lieux naturels qui, avec la sur-fréquentation, subissent leur lot de mauvaises pratiques.
Je vais donc me permettre un petit rappel. Le bivouac est toléré, mais le camping sauvage est, lui, totalement interdit. Il y a donc des règles (de bon sens) à respecter :
- On ne plante sa tente qu’en fin de journée, et on la démonte au petit matin.
- On ne laisse rien derrière soi : ni déchets, ni papier WC (on prend un sac plastique pour descendre ses poubelles)
- On ne fait pas de feu de camp (non, jamais)
- On respecte le lieu, globalement. Le bivouac ne doit laisser aucune trace.
Après un goûter au restaurant à côté duquel nous avons laissé la voiture, nous entamons la montée. Jusqu’au dernier moment, j’ai hésité : la météo n’était pas engageante, et je craignais la pluie. Les trombes d’eau ne sont jamais amusantes en montagne, et je préfère les éviter avec ma fille ! Mais le ciel semble se dégager peu à peu, heureusement ! Il nous faut donc gravir les 400m de dénivelé positif qui nous séparent du spot convoité...
La montée est rude. Un chemin en lacets face à un paysage qui ne change pas. Sans zone de plat pour se reposer. Et tout cela avec le matériel sur le dos, même pour Petite Oreille !
Dans son petit sac, j’ai glissé son duvet, un oreiller gonflable, son pyjama, son doudou, son livre du soir et un cadeau qu’elle pourra déballer une fois arrivée en haut. Il s’agit d’un livre pour observer les étoiles (celui-ci), l’activité idéale à faire à la nuit tombée, en bivouac !
Le lac ne se dévoile enfin que sur les derniers mètres de la rando. Il est parfait... mais il nous reste le plus difficile : trouver un endroit où poser la tente. Et ça n’est pas simple !
Ayant pris un bon matelas, épais, on peut se permettre d’être moins difficiles qu’avec un fin tapis de sol. Toutefois, il reste les autres critères : plat, à peu près sec (on évite les abords directs du lac), sans cailloux qui dépassent trop du sol.
Une fois le spot trouvé, on peut passer au plus sympa : diner face au coucher de soleil et installer la tente (et se rendre compte que c’est quand même un peu en pente...).
Il y a quelque chose de magique dans les levers de soleil en bivouac. Une impression de vivre un moment privilégié, hors du temps. Un moment où on a la montagne pour nous seules. Alors je demande à Petite Oreille si l’expérience lui a plu, si on refera du bivouac. Et la réponse est un grand oui. Elle a bien dormi, et elle est ravie ! Il ne reste plus qu’à redescendre.
1 commentaire
Merci pour tous ces conseils que je garde précieusement pour quelques années, surtout qu’en habitant à Marseille, ce sont les montagnes les plus proches 🙂