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Direction Chicago

par Madame Oreille

Nous sommes dans la gare de Buf­fa­lo. Je pos­te­rai cet article plus tard, il n’y a pas inter­net ici. Et il n’y a stric­te­ment rien à faire. La gare n’est même pas en ville. Tout ce que je vois autour de nous est un par­king et une cen­trale élec­trique. Et c’est tout.
Nous avons quelques heures (une petite dizaine, quand même) à attendre, ici, dans la gare, notre train de nuit vers Chicago.


C’est pour ce genre de chose qu’au final, je ne conseille­rai pas de venir voir les chutes à moins que l’i­ti­né­raire parte ensuite vers le Cana­da. Sur notre tra­jet, pas­ser une jour­née dans le train, une deuxième dans la gare, sui­vie d’une nuit dans un train, est quand même une grosse perte de temps pour pas grand chose, tant la ville est pourrie.

Au niveau des for­ma­li­tés, repas­ser la fron­tière fut d’une sim­pli­ci­té décon­cer­tante. Côté Cana­da, on insère deux pièces de 25cents dans le tour­ni­quet, et voi­là. Côté USA, on explique qu’on est juste allés voir les chutes de l’autre côté, et voi­là aus­si. Aucun tam­pon, aucune vraie ques­tion. On pour­rait faire l’al­ler-retour tous les jours !

La jour­née a bien com­men­cé : une pointe de soleil et ni neige ni pluie. J’ai cou­ru voir les chutes, mais les embruns sont tout aus­si pré­sents. La seule dif­fé­rence, c’est que ça fait moins mal au visage quand ils ne gèlent pas.

Mais elle s’est mal ter­mi­née (si tant est qu’elle le soit). Nous avons décou­vert une règle des trains que nous igno­rions : même si on a payé une for­tune des pass, si le train est bien rem­pli, on doit payer un sup­plé­ment. Et zbam, 50$ à payer pour aller à Chi­ca­go. Sachant qu’on s’est fait avoir la veille au res­tau­rant avec des taxes qu’on n’a­vait pas vues (Mam­ma Mia, le res­tau­rant ita­lien de Nia­ga­ra Falls, à évi­ter, d’ailleurs, très cher pour ce que c’est, 6 ravio­lis qui se noient dans de la sauce tomate), c’est pas notre jour.

C’est donc le moment idéal pour vous par­ler des trains. C’est une socié­té pri­vée, Amtrak, qui couvre le pays. Enfin, cou­vrir est un bien grand mot, vu le nombre de villes déser­vies. Les trains sont glo­ba­le­ment très confor­tables. Les sièges sont larges, incli­nables. Les toi­lettes sont propres (enfin...), le res­tau­rant abor­dable même si, bien sûr, ça n’est pas de la haute gas­tro­no­mie. Là où ça se corse, c’est pour réser­ver. Dans une gare sur deux, nous n’a­vons pas pu le faire au gui­chet. A new York, c’é­tait par­ti­cu­liè­re­ment drôle. Nous fai­sons la queue une pre­mière fois. A notre tour, l’employée rela­ti­ve­ment peu sym­pa­thique nous dit qu’il faut appe­ler le numé­ro de télé­phone. Elle nous redonne le numé­ro. Heu­reu­se­ment, il est gra­tuit, mais mal­heu­reu­se­ment, ça n’a rien de pra­tique. On tombe sur un ser­vice vocal, sauf que celui-ci ne recon­naît pas mon accent, et après m’a­voir fait répé­ter trois fois, me ren­voie vers un agent. Avec le nombre d’eth­nies qui se mélangent aux Etats-Unis, et les dizaines d’ac­cents dif­fé­rents qu’on peut y entendre, j’au­rais du mal à croire que je suis la seule pour qui ça ne marche pas.
Pour être mis en rela­tion avec un agent, il faut attendre. Attendre. Attendre. Ce matin, j’ai ain­si poi­reau­té 25minutes... L’agent enre­gistre votre réser­va­tion. Comme vous êtes au télé­phone dans une gare bruyante, vous n’en­ten­dez rien, et il faut tout répe­ter trois fois. Et enfin, on refait la queue pour obte­nir notre billet. J’ai fran­che­ment du mal à sai­sir le gain de temps, que ça soit pour le client ou pour l’en­tre­prise, même si ça crée des emplois...
Et pour cou­ron­ner le tout, les places ne sont pas numé­ro­tées. Résul­tat, si vous pre­nez le train en cours de route, il faut cher­cher la place dis­po­nible. Et si vous êtes plu­sieurs, il faut croi­ser les doigts pour qu’il reste des places côte à côte... Ou jouer des coudes comme font les gros dégueu­lasses dans le métro parisien.

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