J’ai fait le tour du Bassin d’Arcachon en vélo avec ma fille. Au programme : des villages ostréicoles, des pistes cyclables à l’ombre des pins maritimes, des arrêts sur de jolies plages, des rencontres et de bons moments !
Les étapes de
notre tour à vélo du Bassin d’Arcachon
Je suis partie avec ma fille de 4 ans dans une carriole attachée au vélo. Le tour du Bassin peut se faire sur une journée, mais j’ai choisi la version lente, celle où on visite, où on s’arrête, où on rencontre des gens et où on profite des paysages ! Nous avons parcouru 120 km sur 5 jours.
- Arrivée à Andernos-les-Bains
- Jour 2 : D’Andernos-les-Bains à Claouey
- Jour 3 : De Claouey au Cap Ferret
- Jour 4 : Du Cap Ferret à Arcachon, et visite de la Dune du Pilat
- Jour 5 : D’Arcachon au Teich
- Jour 6 : Du Teich à Lanton
- Jour 7 : retour à la maison !
Cet itinéraire cyclable est très accessible, tant par son parcours que par les infrastructures. Vous trouverez ci-dessous toutes les infos pour organiser votre séjour.
Notre itinérance
à vélo en famille
autour du Bassin d’Arcachon
Le Bassin d’Arcachon possède une grande densité de pistes cyclables, généralement bien séparées de la route. Entre les villes, des panneaux indiquent les directions. Faire le tour du Bassin à vélo est donc chose aisée !
Tour du Bassin, Jour 1
Andernos-les-Bains
Nous arrivons en milieu d’après-midi à Andernos-les-Bains. Ce sera notre point de départ pour le tour du Bassin d’Arcachon. Nous ne partirons que le lendemain matin, mais en guise de mise en bouche, nous partons explorer la ville avec Laure, guide locale à vélo.
Laure a grandi ici, au bord du Bassin d’Arcachon.
C’est en revenant d’un long voyage qu’elle a eu l’idée de se lancer comme guide à vélo. Les balades tchanquées, en clin d’œil aux cabanes tchanquées, ces cabanes d’ostréiculteurs construites sur pilotis, typiques de la région arcachonnaise.
Elle emmène les visiteurs dans ses coins préférés, raconte les anecdotes autours des lieux.
Laure nous emmène tout d’abord devant l’église Saint-Éloi. Celle-ci date du XIème mais est construite sur des vestiges gallo-romains qu’on aperçoit en partie à côté. La région est en fait habitée depuis la préhistoire, même si la topographie du Bassin d’Arcachon a évolué au fil des siècles. Aujourd’hui, la mer arrive à quelques mètres de l’église, le long d’une promenade aménagée en caillebotis.
Notre guide cycliste nous parle des pèlerins de Saint Jaques de Compostelle qui longent le Bassin, puis elle nous montre la petite source, cachée derrière les vestiges. L’eau y est potable, et certains lui prêtent, bien sûr, quelques vertus.
Nous poursuivons notre visite d’Andernos-les-Bains au port ostréicole, car l’une des spécialités locales, c’est l’huître. Il y a plus de 300 ostréiculteurs sur le tour du Bassin qui produisent annuellement une dizaine de tonnes d’huîtres. Autant dire que les huîtres, ici, il y en a partout.
Chaque ville a donc un port ostréicole, voire parfois plusieurs. On y retrouve des petites cabanes qui, pour certaines, proposent des dégustations. On peut ainsi venir y manger un plateau d’huîtres pour le déjeuner ou le dîner, en profitant de l’ambiance et du panorama pittoresque.
Laure nous emmène ensuite vers la Pointe des Quinquonces. C’est un lieu de promenade, avec une jolie plage au bout, mais aussi un espace naturel protégé (il faut donc laisser les vélos à l’entrée du chemin). Le petit sentier est bordé de bassins à poissons et d’oiseaux marins venus pêcher.
La plage de la Pointe des Quinquonces est calme et ombragée. Sous les pins, quelques familles sont installées, venues passer la journée entre baignade (à marée haute), château de sable et pique-nique.
Nous poursuivons la promenade en centre-ville. Nous longeons des maisons à l’architecture typique, jusqu’à tomber sur un bâtiment particulièrement imposant : la Maison Louis-David (ou la villa Ignota). Sénateur et ministre du début du XXème siècle, Louis David fut également maire d’Andernos pendant presque 30 ans. Alors forcément, il lui fallait une belle maison... C’est lui qui a transformé Andernos en station balnéaire.
C’est aujourd’hui le musée de la ville. On y trouve des vestiges antiques ainsi que des expositions artistiques temporaires.
Nous continuons de longer les jolies villas jusqu’au centre-ville. Ici, on achète des petites robes et des marinières, on dîne en terrasse face au coucher de soleil, et on parcourt les 232 mètres de la plus longue jetée de France (qui devait, à l’origine, être encore plus grande !).
Le jour de notre passage, quelques palettes étaient réunies sur la plage. Nous étions en juin, et les feux de la Saint-Jean allaient embraser le Bassin d’Arcachon.
Notre balade guidée par Laure se termine sur la plage, devant l’église. Le soleil baisse tandis que la mer se retire. Petite Oreille et moi flânons encore un instant autour du port ostréicole avant de regagner nos pénates.
Nous dormons à la Villa Herbert, chez Audrey et Jean-Bernard. Les toulousains ont récemment acquis cette grande maison d’hôtes. Nous dînons tous ensemble, accompagnés d’un couple de voyageurs suisses.
Audrey et Jean-Bernard ont le sens de l’accueil et savent recevoir. Elle était chef, le repas est donc évidemment très bon. Ma fille savoure des petits champignons fourrés au fromage avant d’aller commencer sa nuit sur le canapé du salon... La discussion, animée, se poursuit jusqu’à tard, chacun y allant de ses souvenirs de voyage, de ses anecdotes sur la région bordelaise.
Tour du Bassin, jour 2
D’Andernos-les-Bains à Claouey
Nous quittons Andernos-les-Bains de bon matin, non sans avoir bien profité du petit déjeuner. Je pourrais me donner bonne conscience en disant que j’avais besoin de prendre des forces, mais soyons honnête : ce n’était que pure gourmandise ! Notre itinéraire est plat, et je fais des étapes courtes !
Visite d’Arès
Nous faisons le tour dans le sens anti-horaire. Nous commençons donc par remonter vers Arès. La piste cyclable, loin des voitures, traverse la forêt. Le Bassin d’Arcachon se trouve au cœur de la forêt des Landes de Gascogne. Nous roulons sous les pins, dans un calme agréable.
Nous faisons une première pause juste avant d’arriver en ville, au bassin de baignade de Saint Brice. Le bassin au bord du Bassin permet de nager en toute sécurité dans un eau claire, tout droit venue du ruisseau de Cirès.
Quelques vacanciers matinaux s’installent déjà à l’ombre tandis qu’un sexagénaire enchaîne les longueurs. La tentation de nous joindre à eux est grande, mais j’ai d’autres projets pour la matinée. Nous nous contenterons donc d’une promenade habillées autour du bassin de Saint Brice avant de reprendre le vélo.
Nous rejoignons la plage du triangle de Pereire. Derrière une petite butte couverte de pins maritimes (toujours eux !) s’étend une plage quasiment déserte. Petite Oreille se hâte de retirer chaussures et robe pour aller marcher dans l’eau, déjà chaude.
Quelques salicornes poussent au bord. C’est une petite plante qu’on trouve fréquemment sur les côtes. Elle ne pousse que dans les zones humides et salées. J’en cueille un petit morceau et montre à ma fille qu’on peut manger les jeunes pouces. Je pensais qu’elle goutterait, sans plus, mais la voici qui dévore le pied de salicorne, trouvant cela délicieux et très amusant...
Heureusement, une jeune chienne vient sauver Petite Oreille de l’overdose de sel ! Elle dépose une vieille balle mouillée aux pieds de ma fille, la poussant du museau. Le message est clair. Petite Oreille attrape la balle, et la lance de toutes ses forces d’enfant de 4 ans. La chienne est ravie, ma fille aussi.
Au loin, j’entends la maîtresse appeler la chienne, en vain. La sexagénaire arrive, en maillot de bain, m’expliquant que sa chienne ne peut pas s’empêcher d’aller jouer avec les enfants. Toutes les deux sont des habituées du coin, profitant du soleil matinal et du calme. Je lui explique que la chienne ne nous dérange pas, bien au contraire, et nous discutons quelques minutes de la vie autour du Bassin.
Pour le repas de midi, nous rejoignons le port ostréicole, nous sans avoir fait un détour par la petite jetée d’Arès. Ici, on regarde la tour (un ancien moulin à vent transformé en fausse tourelle de fortification) et on attend les extra-terrestres. Oui, les extra-terrestres, vous avez bien lu. Vous trouverez d’ailleurs l’Ovniport, puisque c’est ainsi que ça s’appelle, indiqué sur Google Maps.
Ouvert à l’été 1976, le premier ovniport mondial était initialement une plaisanterie. La ville proposait d’accueillir les voyageurs de tout l’univers sur sa base équipée d’un manche à air et de quelques balises prêtées par l’aéroport voisin, où travaillait l’un des instigateurs de la création de l’ovniport. La blague a rendu Arès célèbre, attirant journalistes, ufologues et curieux du monde entier. Et même si aucun extraterrestre ne s’y est encore jamais posé, l’ovniport est toujours là, et désormais matérialisé par une plaque commémorative et une fausse soucoupe.
Nous déjeunons sur le port ostréicole d’Arès. Déjeuner dans l’une de ces cabanes fait partie des immanquables du Bassin d’Arcachon. Selon les lieux, on pourra manger des huîtres ou d’autres plats : les menus des cabanes ostréicoles sont en effet très encadrés, afin de ne pas faire de concurrence aux restaurants.
Il existe plusieurs façon ludique de se promener à Arès. Tout d’abord, comme partout en Aquitaine, on peut s’amuser à faire l’un des jeux de piste Terra Aventura. Sur le principe du geocaching, on essaie de trouver un petit trésor en explorant la ville via l’application pour smartphone gratuite.
Il est également possible de faire des parcours en suivant un petit personnage : les pistes de Robin. Un livret, distribué dans les Offices de tourisme, propose des énigmes pour faire découvrir le patrimoine girondin aux plus jeunes.
Quant à nous, c’est avec un petit questionnaire adapté à l’âge de Petite Oreille (4 ans), conçu par l’Office du Tourisme d’Arès, que nous nous promenons dans le parc de la MGEN.
Claouey
C’est sans avoir croisé d’Ovni que nous quittons Arès. Nous longeons les prés salés avant de rejoindre une jolie piste, qui sillonne la forêt. Il faut savoir que le Bassin d’Arcachon fait partie des endroits les mieux pourvus en pistes cyclables en France : il y en a partout ! Et bien souvent, il s’agit de belles voies cyclables aménagées à l’écart de la route. Et force est de constater qu’investir dans des équipements cyclistes paye : je croise du monde, aujourd’hui ! Certains cyclistes semblent être allés faire les courses, d’autres se promènent. Il y a là tous les âges !
Nous roulons jusqu’à Claouey, un village sur la commune de Lège-Cap Ferret qui marque l’entrée dans la presqu’île.
Je pose le vélo devant la plage des Pastourelles. Il y a quelque chose de poétique dans cette plage déserte où la mer s’est retirée pour la soirée. Petite Oreille saute de sa carriole, en culotte, prête à en découdre avec la vase.
C’est à ce moment-là qu’un vieux monsieur s’approche. Il gare son vélo à côté du mien, et sourit en voyant Petite Oreille sauter à pieds joints dans l’eau. Il a grandit ici, n’en ai jamais parti. Dans sa main, il tient un seau. Il vient tous les jours sur cette plage, ramasser quelques coquillages et mollusques. Nous discutons encore quelques minutes du Bassin, des changements auquel il a assisté, de ses endroits préférés autour de Claouey. Comme beaucoup d’habitants ici, il a un profond attachement au Bassin et en parle avec passion et générosité.
Nous passons la nuit au VVF, un village de vacances composé de cabanes en bois, posées sous les arbres. Petite Oreille trouve tout de suite les jeux (un château gonflable, une slackline et quelques balançoires juste à côté de notre cabane) et je me repose un peu en la regardant se défouler.
Ce soir, c’est pokes bowls et nos rouleaux de printemps tout droit sortis du food truck de Popote & Co, à manger au calme sur notre petite terrasse !
Tour à vélo du Bassin d’Arcachon, jour 3
la presqu’île du Cap Ferret
La presqu’île de Lège-Cap Ferret ferme le Bassin d’Arcachon. Ce petit bras de terre et de sable, large d’à peine plus d’1km, est bordé par le Bassin à l’est et l’océan à l’ouest. Au bout, le fameux Cap Ferret, où nous dormirons ce soir. Mais avant, une belle journée nous attend !
Ce matin, nous partons tôt : j’ai décidé que nous irions prendre le petit déjeuner sur la plage, pour profiter des premières lumières matinales. Je pédale en direction de la plage de Jane de Boy.
Le temps est couvert, et Petite Oreille décrète qu’elle veut rester au chaud dans la carriole... C’est un peu un loupé pour mon idée de super petit déjeuner avec vue, mais on profite quand même de quelques couleurs, et surtout, de la quiétude du lieu, désert à cette heure-ci.
Notre itinéraire cyclable nous emmène vers le sud de la presqu’île via quelques routes forestières. Le temps se couvre un peu plus, conférant une atmosphère presque mystique à notre traversée. Les oiseaux ne sont pas encore réveillés. Le vent ne fait pas de bruit dans les aiguilles. J’entends juste le bruit du vélo.
C’est assez magique de se sentir ainsi en pleine nature, alors que quelques minutes plus tôt nous étions en ville.
Nous roulons en savourant le calme jusqu’à Piraillan.
Le village ostréicole de Piraillan
Nous avons rendez-vous avec Véronique. Elle a découvert l’ostréiculture en se mariant, et fait depuis partie des figures de Piraillan. Depuis quelques années, elle propose des ateliers autour de l’ostréiculture aux enfants et aux familles qui visitent le Bassin d’Arcachon.
Pédagogue, elle nous explique le principe des tuiles et des coupelles sur lesquelles les larves d’huîtres, devenues naissain, vont venir se fixer. Elle nous parle des parcs à huîtres, qu’on observe partout dans la région. Elle nous montre les huîtres en bassin de décantation, où elles expulsent vase et sable.
Véronique arrive à intéresser Petite Oreille au point que ma fille accepte de goûter une huître. Pire, la voilà qui en redemande !
Véronique nous emmène faire le tour du village ostréicole. C’est un endroit calme, où les roses trémières bordent les ruelles. Tout le monde se connait. Elle salue quelques ostréiculteurs qui viennent de rentrer à bord de leur plate, le bateau traditionnel des ostréiculteurs du Bassin, puis nous emmène dans un atelier où deux jeunes femmes trient les huîtres.
Véronique et elles plaisantent sur le fait que les hommes se gardent le boulot le plus sympa, et leur refourguent la tâche ingrate du tri... Gantées et armées d’un couteau spécial, elles classent les huîtres à une vitesse impressionnante.
Le village ostréicole de l’Herbe
Nous quittons Piraillan pour l’Herbe, un autre village ostréicole (vous vous souvenez quand je vous disais qu’il y avait plus de 300 ostréiculteurs autour du Bassin d’Arcachon ? Il y a donc des villages ostréicoles PARTOUT !).
Le village ostréicole de l’Herbe est particulièrement joli, avec des petites allées entre les cabanes, de la verdure, et ici aussi de nombreuses roses trémières.
Au bout de la route, se dresse Sainte-Marie du Cap, la Chapelle de la Villa Algérienne, un surprenant édifice néo-mauresque. Cette chapelle, au style très particulier, a été construite dans la deuxième moitié du XIXème siècle par un riche entrepreneur de retour d’Algérie. Elle faisait partie d’une grande propriété où on trouvait également une villa, dans le même style architectural, très en vogue, à cette époque, sur le Bassin d’Arcachon. La Villa Algérienne a été détruite, mais la chapelle est maintenant un bâtiment classé.
Nous déjeunons à l’Hotel de la Plage. Le restaurant, situé dans la rue principale de l’Herbe, à quelques mètres de la plage, propose quelques spécialités locales. Ils ont le bon goût d’accueillir les enfants avec un sirop et quelques frites maison, afin de les faire patienter en attendant la commande.
Nous nous régalons, et concluons le repas avec une spécialité sucrée : les dunes blanches de Chez Pascal. (Attention, ne surtout pas qualifier cela de chouquettes fourrées, même si ça y ressemble grandement... Sous peine de vous attirer les foudres des locaux !)
Au fur et à mesure que nous rejoignons le sud et la pointe de la presqu’île du Cap Ferret, nous distinguons de mieux en mieux, sur l’autre rive, un élément du paysage qui se détache. Une montagne de sable semble surgir de la forêt, de l’autre côté du Bassin. C’est bien évidemment la Dune du Pilat.
Nous irons la visiter le lendemain, mais l’apercevoir depuis cette perceptive permet d’en prendre la mesure !
Le Cap Ferret
Au bout de la presqu’île, nous arrivons au Cap Ferret. Face à nous se dresse fièrement le phare. On le voit de loin, avec sa tour de 53m. S’il est construit pour les marins, il est aussi pratique pour permettre aux promeneurs de se repérer pendant leurs flâneries !
Détruit pendant la seconde guerre mondiale, il a été reconstruit légèrement plus haut, en essayant toutefois de respecter les plans de l’ancien. Le phare est automatisé et ouvert à la visite.
Vous trouverez toutes les infos sur le site du Phare du Cap Ferret.
Après avoir attaché le vélo, nous nous lançons dans l’ascension des 258 marches qui mènent au sommet. De là-haut, on profite d’un panorama dégagé sur toute la presqu’île du Cap Ferret, mais on peut également observer une partie du Bassin, notamment la ville d’Arcachon, qui se trouve juste en face, et la dune du Pilat, qu’on repère bien !
Nous restons un long moment en haut, à admirer le paysage, avant de redescendre. La visite se poursuit avec une exposition. Les enfants (et puis les grands, aussi, bien sûr !) peuvent découvrir l’univers des cartes marines ainsi qu’un mécanisme optique de phare. L’occasion de comprendre comment ça fonctionne, cette lumière qui guide les bateaux dans la nuit.
Avant de reprendre le vélo, nous visitons le blockhaus du phare, tapis dans la végétation, bariolé façon camouflage. Il faisait partie du mur de l’Atlantique sous l’occupation. Il y a de nombreux blockhaus à côté du Cap Ferret, et nous irons justement en voir plus tard dans l’après-midi.
Petite Oreille se glisse dans sa carriole et je roule plein sud avec une idée en tête : voir comment c’est au bout de la presqu’île. Le bout du bout de cette langue de sable qui sépare le Bassin d’Arcachon de l’océan Atlantique.
C’est une lubie que je crois partager avec beaucoup de voyageurs. Une fascination pour les bouts du monde, les fins de terre. Aller voir comment c’est là où on ne peut plus aller plus loin, et où on ne peut que rêver de grandes épopées marines. Bon, au Cap Ferret, la grande épopée, nous la ferrons le lendemain pour parcourir en bateau les... 2km qui nous séparent d’Arcachon ! Ellen MacArthur n’a qu’à bien se tenir !
Quant au bout du monde de la presqu’île du Cap, hé bien, c’est très joli, mais fermé à la promenade. En fait, la plage du Mirador souffre d’érosion, et doit donc être protégée. On peut tout de même profiter d’une jolie vue sur la Dune du Pilat.
Un petit sentier piéton, l’Abécédaire des dunes, mène à la plage voisine, la plage de la Pointe. Si vous tenez à vous baigner au bout de la presqu’île, vous pourrez vous installer sur celle-ci, c’est une petite plage sauvage et pas trop bondée.
Petite Oreille et moi poursuivons notre exploration du Cap Ferret en remontant la côte Atlantique jusqu’à la plage de l’Horizon. C’est ici qu’on trouve le terminus du petit train touristique (qui part du centre-ville) mais aussi ici qu’on trouve plusieurs blockhaus. Les blocs de béton sont posés sur la plage, face à l’océan, comme s’ils avaient été déposés par la marée.
J’ai laissé le vélo attaché à l’entrée du chemin de la plage, juste à côte du chemin de caillebotis qui mène les baigneurs à travers les dunes. Nous le reprenons pour traverser la presqu’île dans la largeur et revenir côté Bassin pour explorer la conche du Mimbeau. En chemin, je fais un crochet pour traverser les 44 hectares.
Les 44 hectares désignent un quartier particulier du Cap Ferret. Ici se dressent de belles villas, parfois très fantaisistes, au milieu des pins. Les règles d’urbanisme en vigueur y sont très restrictives : pas de clôtures trop hautes, interdiction de couper les arbres... Les 44 gardent ainsi un côté nature, malgré une situation très urbaine, ce qui en fait (et en a toujours fait) une zone très prisée pour les résidences secondaires.
Nous arrivons à l’entrée de la conche au bon moment : la marée commence juste à remonter. Nous pouvons donc tranquillement traverser à pied pour rejoindre le petit bras de sable. Dans quelques heures, la mer remplira la conche, et la plage prendra alors des allures d’île déserte perdue au milieu d’une lagune. Pour quitter la plage, il faudra alors nager ou faire un grand détour. Mais nous ne resterons pas assez longtemps sur place pour risquer de nous faire piéger !
Nous dînons au Bouchon du Ferret, un restaurant à l’allure de cabane.
Non seulement on y mange bien, avec des serveurs aux petits soins, mais les enfants y sont très bien reçus, avec une petite pochette à leur attention, destinée à les occuper.
Nous passons le reste de la soirée à nous promener dans le centre-ville, maintenant désert à l’exception des restaurants. La mer a de nouveau immergé les parcs à huîtres, les bateaux flottent. En face, Arcachon nous toise : il nous faudra attendre le lendemain pour la traversée !
Trouver un hébergement au Cap Ferret n’est pas aisé, surtout avec un budget raisonnable. Nous avons dormi dans une roulotte tzigane, posée dans le petit jardin de l’hôtel des Pins. L’hôtel est mignon et la roulotte pleine de charme avec ses boiseries. L’hôtel étant situé en centre-ville, il est un peu bruyant.
Tour du Bassin à vélo, jour 4
Du Cap Ferret à Arcachon, et visite de la Dune du Pilat
Nous déjeunons de bon matin afin de rejoindre la jetée Bélisaire d’où partent les bateaux pour Arcachon. Il y a des liaisons tout au long de la journée entre les deux villes.
La traversée vers Arcachon
Il est possible de prendre son vélo dans le bateau, et c’est même assez courant. Il faut juste retirer les sacoches et éventuelles batteries. Les vélos, ainsi allégés, sont alors attachés sur le toit du bateau.
De notre côté, nous laissons le vélo derrière nous, au Cap Ferret, pour en reprendre un autre à Arcachon. Seule avec un enfant et une carriole, c’était plus simple de ne pas faire la traversée trop chargée !
Navette maritime TransBassin
Horaires et tarifs sur le site.
Le bateau nous dépose sur la jetée Thiers à deux pas du centre-ville d’Arcachon.
Au moment de notre visite, la gigantesque sculpture à double lecture, « Love Hate », de Mia Florentine Weiss, était exposée à l’entrée de la Jetée Thiers : une seule oeuvre qui forme deux mots selon le côté duquel on se place. Il s’agissait malheureusement d’une exposition temporaire, mais vous pourrez toujours admirer les empreintes de pieds des navigateurs, moulées dans le plomb et disposées sur le sol. Vous y trouverez, entre autres, les pieds marins d’Éric Tabarly, de Mike Birch, de Laurent Bourgnon, ou encore de Marc Thiercelin.
Arcachon
Nous commençons notre journée par un passage au marché d’Arcachon. Il fait déjà très chaud, et je cherche quelques fruits frais pour notre pique-nique du midi. Le marché se tient dans et autour d’une belle halle, tous les matins (sauf le lundi, en période scolaire).
On y croise autant des habitants que des vacanciers, et c’est l’endroit idéal pour trouver des produits locaux, bien sûr.
Après une petite promenade en centre-ville, nous nous rendons à la plage Pereire. Les habitants d’Arcachon sont plutôt chanceux : ici, on se baigne facilement, avec des plages aménagées tout autour de la ville. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Arcachon est aujourd’hui l’une des principales stations balnéaires de France. La ville est devenue (haut-)lieu de villégiature dès le XIXème siècle, lorsque que le chemin de fer (construit par les frères Pereire, du nom de la plage) a relié Bordeaux et Arcachon.
Pour l’anecdote, une partie de ma famille est originaire de Gironde. Mes grands-parents et leurs amis emmenaient leurs enfants à Arcachon pour la journée, dès qu’il faisait beau. C’était l’escapade idéale pour tous les bordelais, et ça l’est encore !
Après la plage Pereire, je poursuis la promenade vers la plage du Moulleau. La piste cyclable longe le Bassin d’Arcachon, bordée par les pins. Tout est très bien aménagé pour les cyclistes comme pour les piétons. La météo annonçait une canicule pour la journée, et je la sens déjà bien. Le bord de mer est sans doute le meilleur endroit pour ne pas trop souffrir, et je remarque que quelques familles ont le même réflexe que nous : profiter du vent marin en restant proche de l’océan !
Pause baignade à Pyla-sur-Mer
En longeant la côte pour trouver un coin ombragé où je pourrais laisser le vélo (en gardant un œil dessus) pendant qu’on s’immerge dans l’eau fraîche, nous arrivons à Pyla-sur-Mer. La ville, récente, a été volontairement construite au milieu des arbres. Il en résulte une ville très verte, et très agréable.
Plusieurs ruelles parallèles mènent à la plage. On se cache derrière la carriole pour enfiler les maillots, et plouf ! On file se rafraîchir. Face à nous, la Dune nous toise. Cette masse de sable qui s’élève au milieu des pins est décidément fascinante.
La plage est calme, même si nous ne sommes pas les seules à venir chercher la fraîcheur de l’océan. Autour de nous, tous les âges sont réunis sur la plage. Un couple d’octogénaires alterne entre repos sous le parasol et marche dans l’eau. Trois jeunes filles semblent passer la journée assises dans l’eau, à refaire le monde. Et des enfants rient et jouent.
L’un des avantages du Bassin d’Arcachon, c’est d’être à l’abri des grosses vagues et des courants de baïnes. Mais au Pyla, nous sommes justement sur la côte Atlantique. Et même si les vagues étaient calmes ce jour là, et que la petite station est assez protégée de la houle, j’ai préféré ne pas laisser ma fille retirer ses brassards ni s’éloigner trop.
Nous quittons Pyla-sur-Mer en fin d’après-midi pour rejoindre la célèbre Dune du Pilat. Je suis la piste cyclable en faisant un petit crochet par la Corniche. Ici, un escalier en bois mène à une plage au bas de la dune.
Coucher de soleil depuis la Dune du Pilat
En ce début de soirée, le parking de la Dune du Pilat se vide. J’accroche le vélo, un peu excitée de montrer à ma fille un lieu où je suis plusieurs fois venue étant enfant, et que j’aime beacoup.
Vous verrez les deux orthographes, ou même parfois d’étranges mélanges de lettres. Tout cela est lié à la proximité de la ville Pyla-sur-Mer, qui crée la confusion.
Le nom de la Dune du Pilat vient du gascon et signifie tas ou monticule. Mais en 1917, un promoteur immobilier, Daniel Meller, rachète des terres voisines avec l’idée d’y créer une station balnéaire. Et comment décide-t-il d’appeler le lieu ? Pyla-sur-Mer, pour faire exotique. Voilà, c’était parti pour un siècle de fautes d’orthographe...
Depuis le parking, la Dune est cachée par les pins. On la voyait depuis toute la presqu’île, mais maintenant que nous avons le nez dessus, voilà qu’elle se cache ! C’est que la Grande Dame est bordée par la forêt des Landes de Gascogne. Même les arbres sont à ses pieds.
Un sentier d’interprétation longe le parking jusqu’à la Dune, et permet d’en apprendre un peu plus sur la forêt des Landes : faune, flore, mais aussi le gemmage. Le gemmage, c’est la récolte de la résine, et c’était, avec l’ostréiculture bien sûr, l’une des activités principales du Bassin jusque dans les années 60. Les gemmeurs, appelés aussi résiniers, entaillaient les arbres pour recueillir, dans un pot fixé à l’arbre, la résine. Celle-ci était ensuite distillée pour produire de l’essence de térébenthine ou des bougies.
Nous arrivons trop tard pour profiter du point d’accueil et d’information Idune, mais si vous le pouvez, visitez-le avant votre ascension. Vous y trouverez de nombreuses informations sur le Site de la Dune ainsi que des jeux et ateliers pour les enfants. Les animateurs proposent également des visites gratuites sur la dune, pour les adultes comme pour les enfants.
Le point d’info Idune sur trouve à l’entrée.
Liste des animations sur le site web.
Nous avançons sur le tapis d’aiguilles de pin quand soudain, elle surgit. Et c’est parti ! Petite Oreille jette ses chaussures et s’élance à l’assaut de la Dune en courant ! Elle alterne entre l’escalier (qui est installé tous les ans pour faciliter l’accès de Pâques à la Toussaint) et la pente de sable fin qui, côté forêt est sacrément raide.
Il faut imaginer que le vent pousse la Dune vers la forêt, inlassablement. Le sable, déposé sur les plages par les vagues, s’amoncelle et repart vers l’intérieur des terres. Et si la hauteur est constante, toujours autour d’une centaine de mètres, la Dune est loin d’être statique, avançant tranquillement vers la forêt de plusieurs mètres chaque année, grignotant les arbres. Ce qui fait que vous ne verrez jamais exactement la même dune, d’une année à l’autre.
Face à nous, le Banc d’Arguin, la pointe du Cap Ferret et l’Atlantique à l’infini. Derrière nous, Les Landes de Gascogne se répandent à perte de vue. Et au milieu, cette pyramide de sable, coincée entre une mer d’arbres et l’océan.
Il se dégage une atmosphère particulière ici, et encore plus en fin de journée, alors que le Grand Site de la Dune du Pilat se vide.
Ma fille, encore petite, est un peu fatiguée en cette fin de journée. Nous ne marcherons pas les 3km qui nous séparent du bout de la Dune : ce sera pour nous prochaine visite ! Nous profitons simplement de la vue en regardant le soleil se coucher.
Retour de nuit vers Arcachon
Nous repartons à la nuit tombée vers Arcachon. Un peu malgré moi, je fais quelques détours pour rentrer et nous arrivons par la ville d’hiver. Arcachon est souvent appelée la ville des 4 saisons, en raison des noms de quatre de ses quartiers. La Ville d’Hiver est sans doute la plus jolie partie d’Arcachon, en terme d’architecture : le gratin de l’époque construisait ici de belles villas pour profiter du climat agréable et de la douceur de vivre locale.
Nous passons la nuit à l’hôtel Villa Lamartine. Un petit hôtel situé dans le centre-ville, à deux pas du marché.
Tour du Bassin d’Arcachon, jour 5
D’Arcachon au Teich
Ce matin, nous poursuivons notre tour du Bassin avec un guide. Patrick, le Vélotier, va nous accompagner d’Arcachon au Teich en passant par le Sentier du Littoral. On embarque un pique-nique de chez Simone et Léon, et en route pour un trajet bucolique !
Patrick est un commercial repenti qui s’est donné pour mission de faire découvrir le Bassin d’Arcachon aux visiteurs, en dehors des axes touristiques. Patrick, ce qu’il aime, ce sont les sentiers de traverse et les coins cachés. Passionné de vélo, il a arpenté pendant des années les pistes du Bassin avant de se décider pour un changement radical de carrière et de vie.
Il propose dorénavant des itinéraires à suivre en indépendant ainsi que des locations de vélo et des tours guidés.
Tél : 07 87 89 19 37 ou 06 22 65 74 12
Le site web.
Nous quittons donc Arcachon en compagnie de Patrick, pour une journée de découverte jusqu’au Teich.
Le sentier du littoral
Il existe un piste cyclable droite et directe entre Arcachon et Le Teich, par laquelle on longe la voie de chemin de fer : 15km, moins d’une heure de trajet, facile. Mais, guidées par Patrick, nous allons pouvoir opter pour un itinéraire bien plus intéressant : le sentier du littoral.
Ce chemin permet, comme son nom l’indique, de longer l’eau et de profiter d’un trajet bucolique, ponctué de vues sur les prés salés et d’arrêts dans les petits ports ostréicoles.
Nous quittons Arcachon en longeant le port puis le quartier de l’Aiguillon. Adieu les grosses villas de la Ville d’Hiver, bonjour les cabanes de pêcheurs. Le contraste est saisissant !
Nous arrivons rapidement au port de La Hume : nous voici à Gujan Mestras, la ville aux 7 ports.
Les 7 ports de Gujan-Mestras
Gujan-Mestras est célèbre pour les 7 ports qui bordent sa longue plage. Et si vous vous demandez pourquoi il y en a autant, c’est simple : les différents quartiers étaient autrefois différents villages. Chacun des 7 ports a sa spécificité et mérite une visite.
Le premier port qu’on traverse, en arrivant d’Arcachon, est celui de La Hume. Initialement port de marins, il est devenu port ostréicole mais également, depuis quelques années, port de plaisance. C’est un endroit calme avec une petite plage surveillée.
Plus loin, nous arrivons au second port, le plus important de Gujan-Mestras en matière d’ostréiculture, le port de Meyran.
Dans le troisième, le port de Gujan, au milieu des cabanes ostréicoles, on découvre des milliers de tuiles et coupelles blanches, celles qui serviront à capter les bébés huîtres pour en débuter la croissance. Des ouvriers sont en train de ranger les tuiles franchement peintes. En plein soleil, le blanc est aveuglant ! Je n’ose pas trop les déranger avec mes questions, mais l’un d’eux prend le temps de jouer avec Petite Oreille et un chien tandis que j’immortalise les lieux.
Le quatrième port est celui de Larros, connu pour ses chantiers de construction navale. Impossible de voir l’intérieur des hangars, mais d’ici sortent de gros bateaux.
Les trois ports restants sont celui du Canal, celui de la Barbotière, le plus vieux de Gujan-Mestras, et enfin celui de la Mole, qui n’est pas vraiment utilisé en raison de son accès difficile.
Le Teich
Nous arrivons chez Murielle et Stéphane en fin d’après-midi. Le temps d’avaler un jus de fruit, et Petite Oreille plonge dans la piscine. Le couple a acheté la maison récemment, pour la transformer en chambre d’hôtes. Ils ont construit un spa dans un second bâtiment, fait creuser une piscine et aménagé deux chambres au rez-de-chaussé de la maison. Bricoleurs, ils font (presque) tout eux-mêmes !
27b Rue du Caplande
33470 Le Teich
Leur site web.
Nous dînons tous les quatre ensemble, sur la terrasse. Murielle et Stéphane ont préparé un repas à base de produits frais, l’idéal après une telle journée. Je laisse à Petite Oreille le temps de finir sa glace et nous filons afin d’observer quelques oiseaux avant le coucher du soleil.
En effet, le Teich est connu pour sa réserve ornithologique. Plusieurs parcours piétons au milieu des marais, lagunes, roselières, prairies et forêts, jalonnés d’abris d’affût, permettent d’observer pas loin de 300 oiseaux au fil de l’année. La réserve, idéalement située sur le trajet de nombreux oiseaux migrateurs, est donc un petit paradis pour les amateurs d’oiseaux.
Nous n’allons pas dans la réserve même, puisque celle-ci ferme le soir, mais explorons les alentours. Les marais voisins sont également peuplés d’oiseaux ! Armée de mon téléobjectif et ma fille de ses jumelles, je roule doucement sur le petit sentier qui borde la réserve, jusqu’à trouver quelques spots parfaits.
Nous observons deux grèbes huppés ainsi qu’une cigogne blanche et quelques mouettes rieuses. Au-dessus de nous, c’est un ballet d’aigrettes. Nous ne restons qu’un peu plus d’un heure, avant le crépuscule, et pourtant, nous voyons, dans ce petit intervalle, un grand nombre d’oiseaux. C’est magique !
Tour du Bassin, jour 6
Du Teich à Lanton
Nous quittons la chambre d’hôtes assez tard ce matin-là. Discutant avec Murielle et Stéphane, j’ai laissé le temps filer. J’appuie sur les pédales.
Je suis la piste cyclable à travers le Teich, direction le sentier Saint Jacques de Compostelle. Soudain, j’entends un bruit suspect. Je m’arrête, espérant me tromper...
La crevaison
Raté. Le pneu de la carriole est à plat. Impossible de passer la journée ainsi, sous peine d’abîmer la jante de la remorque toute neuve. J’appelle Patrick, le loueur, tandis que quelques gouttes commencent à tomber. Il est en train de livrer des vélos à Arcachon, il peut venir après. Je passe quelques coups de fil pour trouver une solution plus rapide.
Miracle, il y a un atelier de réparation au Teich ! Je repars donc vers le centre-ville, en prenant garde à éviter les reliefs qui pourraient endommager la roue. Juste à côté de la gare du Teich, se trouve le local de l’association InserCycles. Ici, personnes en réinsertion et mécaniciens tiennent ensemble un petit atelier. On peut y louer des vélos, mais aussi venir faire réparer le sien. Ouf, nous voilà sauvées !
Le trou dans la chambre à air est minuscule. Le réparateur m’explique qu’à cette saison, en Gironde, les crevaisons sont fréquentes : il suffit de rouler un peu trop près des ajoncs, ces jolis arbustes aux fleurs jaunes... dont les branches sont couvertes d’épines.
La mésaventure terminée, je peux reprendre la route. Petite Oreille se glisse dans la carriole et nous filons vers Biganos.
Le port de Biganos
Difficile de ne pas tomber sous le charme du port de Biganos. Je ne savais pas à quoi m’attendre, et quelle surprise en arrivant !
Des dizaines de petites cabanes pittoresques sont alignées autour du port. J’ai l’impression d’être dans un livre pour enfant, dans un univers peuplé de maisons de poupées colorées.
Il y a deux ports à Biganos. Celui-ci est un port dédié à la plaisance qui a la particularité d’être le seul port fluvial du Bassin d’Arcachon : nous sommes en effet dans le Delta de la Leyre. L’ambiance est donc très différente des autres ports du Bassin, et une grande quiétude se dégage de ce lieu paisible, à l’ombre des chênes et saules pleureurs.
On a pris un bon petit déjeuner, mais on en profite quand même pour faire un pause petit encas, histoire de savourer le fait d’avoir un si joli endroit pour nous toutes seules !
Visite de la Serre ô délices
À Biganos, nous avons rendez-vous avec Cyril, un jardinier atypique !
La maison de Cyril et sa famille se situe en lisière de forêt. Notre première surprise, en garant le vélo, est de voir des cochons d’inde gambader en toute liberté. Ceux-ci, herbivores, sont les tondeuses de la propriété ! Car à la Serre ô délices, Cyril travaille le plus naturellement possible. Il produit ici pas loin de 170 plantes comestibles, aux goûts et propriétés variées.
Cyril est ingénieur horticole et passionné par les plantes qu’on peut utiliser en cuisine. Cyril nous entraîne donc dans sa serre pour goûter quelques feuilles des plants. Il y a les sauges et oseilles, bien sûr, mais aussi une plante qui a le goût de l’huître, des menthes aux parfums originaux, une plante dont les feuilles pétillent comme une tête brûlée sur la langue et des dizaines d’autres.
Petite Oreille se régale avec la stevia tandis que Cyril parle un peu de sa vision du métier : faire pousser des plants sur des sols pauvres, sans engrais, afin que les gens puissent les planter facilement chez eux. Il est toujours en recherche de nouvelles plantes, venues du monde entier, et il fait des expérimentations dans sa serre jusqu’à obtenir les petits plants qu’il pourra vendre, en pot.
Nous traversons rapidement Biganos pour nous rendre à Audenge. Nous longeons un grand bassin de baignade et garons le vélo devant le port. Après un déjeuner rapide, nous avons rendez-vous avec l’un des guides naturalistes du Domaine de Graveyron.
Les Domaines de Certes et Graveyron
Le Domaine de Graveyron, tout comme celui, voisin, de Certes, est un site naturel façonné par l’homme et protégé par le Conservatoire du Littoral. Il s’agit d’anciens bassins de pisciculture qui font aujourd’hui le bonheur de toute la biodiversité locale. On y trouve de nombreux oiseaux et insectes.
Des promenades, observations et activités autour de la faune et la flore sont proposées par les guides naturalistes du domaine.
Toutes les animations sont détaillées sur le site web du département de la Gironde. Il est également possible de contacter les guides pour leur demander s’ils sont disponibles pour vous accompagner observer la faune du domaine.
C’est Charles, un jeune guide habitué aux enfants, qui nous mène sur les sentiers du domaine, équipé de sa longue-vue et de ses livres d’identification. C’est parti pour une après-midi à observer les papillons, les mouettes rieuses, les hérons et les plantes des prés salés !
Lanton
Lanton est notre dernière étape. Nous arrivons chez Michelle, la franco-écossaise qui tient la chambre d’hôtes Glen Tara. C’est une très jolie villa, typique du Bassin d’Arcachon, à quelques mètres de la plage, dans le bourg de Taussat.
Michelle plaisante sur le fait que Taussat est un peu le Saint Tropez du Bassin d’Arcachon. Et effectivement, lorsque nous sortons nous promener avant le dîner, nous ne pouvons qu’admirer les belles villas.
Nous marchons jusqu’au vieux port de Taussat. Juste à côté se trouve l’écomusée, gardien de la mémoire du Bassin. Il est fermé (il n’ouvre que le week-end, en fin de journée) mais nous regardons par les fenêtres. Il abrite une collection d’outils jadis utilisés par les ostréiculteurs et les résiniers.
La mer s’est retirée. Petite Oreille et moi marchons sur la plage en regardant les villas. Nous passons devant la Villa Tosca, une bâtisse de pierres et de briques du début du XXème, aujourd’hui petit hébergement de charme. Petite Oreille admire aussi le Castel Landou, datant de la même époque, devenu centre pour colonies de vacances. Surtout, j’essaye de trouver une villa moins impressionnante mais pas moins chargée d’histoire : la Villa Bagatelle.
La Villa Bagatelle a vu séjourner en ses lieux un illustre occupant : Toulouse Lautrec. Il n’en était pas le propriétaire, mais le peintre a toujours su bien s’entourer, et séjournait ainsi tous les ans chez un ami pour profiter des rives du Bassin d’Arcachon qu’il appréciait particulièrement.
Nous marchons jusqu’au restaurant Le F des Fontaines, où nous dînerons, sur la grande terrasse, en regardant le soleil se coucher.
Carnet Pratique
Comment venir sur le Bassin d’Arcachon ?
Le TER Bordeaux-Arcachon dessert les gares de Biganos, Le Teich, Gujan-Mestras, La Hume, La Teste et Arcachon. Il est possible de monter à bord avec un vélo (dans le TGV, par contre, il vous faudra un emplacement réservé ou une housse pour vélo démonté).
Selon votre point de départ, vous pouvez également aller de la gare à votre premier hébergement en VTC. C’est ce que nous avons fait de Biganos à Andernos le premier jour, puis de Lanton à Biganos, le matin du retour.
Quand faire le tour du Bassin à vélo ?
Les meilleurs mois pour faire le tour du Bassin d’Arcachon à vélo sont, selon moi, mai, juin et septembre. Ainsi, vous profitez d’un climat très agréable tout en évitant les chaleurs et la foule des mois d’été !
Louer un vélo
Voici les 3 loueurs que je vous conseille, à choisir en fonction de votre point de départ.
Les 3 proposent des vélos classiques ou électriques ainsi que des carrioles.
8 place Lucien de Gracia
33120 Arcachon
Tél : 09 54 98 03 85
Le site web.
Faut-il un vélo électrique pour faire le tour du Bassin ?
Mises à part quelques côtes (courtes !) sur la presqu’île du Cap Ferret, l’itinéraire est globalement plat. Un VAE (vélo à assistance électrique) n’est donc pas indispensable. Toutefois, si vous devez tirer une carriole pour enfants ou n’êtes pas très sportif, ces vélos sont très confortables, et rendent le cyclo-tourisme accessible à tous.
Préparer son itinéraire
On peut faire le tour du Bassin sur la journée, sur un week-end, sur une semaine ou même sur 15 jours : on trouvera toujours de quoi s’occuper ! L’itinéraire que nous avons suivi, sur une semaine, me paraît tout à fait cohérent.
Avec plus de temps, nous aurions pu rester deux nuits à certains endroits pour profiter de la ville, de la plage, des loisirs nautiques ou observer les animaux. Nous n’avons, par exemple, pas fait la très classique sortie en bateau vers l’Île aux Oiseaux et les Cabanes Tchanquées.
Le transport des bagages
Pour plus de tranquillité, il est possible de faire transporter ses bagages d’un hébergement à l’autre. (Ça m’a, par exemple, permis d’avoir mon téléobjectif avec moi pour les oiseaux du Teich sans transporter ses 1,5kg tous les jours !)
Je laissais donc tous les matins ma valise à l’accueil de l’hébergement, et quelqu’un passait la chercher pour la poser dans la chambre suivante. Ce service a été organisé par une Conciergerie locale : Help and Home.
Nos hébergements
Notez qu’en été, nombreux sont les hébergements du Bassin d’Arcachon à afficher complet plusieurs mois en avance. Raison de plus d’opter pour le hors saison !
15 boulevard Pierre Despagne
Andernos-les-Bains
Réserver directement.
Chambre d’hôtes avec piscine. Table d’hôtes. Mise à disposition de vélos.
Avenue Edouard Branly
Lège-Cap-Ferret
Village-vacances sous forme de cabanes réparties sous les pins. Piscine et jeux pour enfants (notamment slackline et structures gonflables).
Possibilité de restauration sur place, ou possibilité de cuisiner directement dans la cabane.
23 Rue des Fauvettes
Chambres classiques ou hébergements insolites dans le jardin : cabane et roulotte tzigane. L’hôtel fait restaurant (mais je n’y ai pas mangé).
28 Avenue Lamartine
Réserver directement.
Joli hôtel très bien situé dans Arcachon. Chambres bien insonorisées.
27b Rue du Caplande
Chambres d’hôtes avec piscine et spa. Restauration en table d’hôtes le soir.
Taussat-les-Bains
1 Place de la Chapelle
Réserver directement.
Chambre d’hôtes à 100m de la plage.
Plus d’informations
Vous trouverez plus d’informations sur le site du Bassin d’Arcachon. Vous pouvez également consulter des idées de circuits vélo sur le site.
Pour les activités et visites en famille, vous pouvez consulter Le bassin des Petits, un site tenu par une maman locale qui recense de nombreuses idées et informations.
Enfin, si vous cherchez à rendre les visites plus ludiques pour les enfants, n’hésitez pas à télécharger l’application Terra Aventura, qui propose des jeux de piste partout en Nouvelle Aquitaine.
Dans la même veine, vous pourrez également vous procurer le livret les pistes de Robin. Vous y trouverez des énigmes pour faire découvrir le patrimoine girondins aux plus jeunes.
Cet article est le fruit d’une collaboration avec le Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon.
11 commentaires
suprerbe ballade j’ai découvert des jolies choses que je ne connaissais pas résidant depuis 6 ans a ARES
.
Merci pour ce beau récit
Très jolies photos, cadrages sobres et impeccables. Vous avez bien saisi les couleurs et l’atmosphère, bravo. Les croquis sont très réussis également !
Très bel article sur le tour du bassin fait à vélo. Amoureuse du bassin, je trouve que votre article transmet relativement bien l’âme du bassin, l’atmosphère paisible et relativement encore sauvage qui y règne. Vos photos et croquis de voyages sont sublimes, parole de photographe et « gribouilleuse » amateur 😊.
Curieuse de découvrir vos futurs voyages à travers votre objectif, votre plume, vos croquis. Céline
Mais quel plaisir de regarder tes photos qui sont tout simplement magnifiques !!!
Un article qui fait plus que honneur à notre magnifique région ! Merci ❤️
Ps : serait il possible de savoir avec quel matériel tu as shooté ce reportage ??
Merci pour cet article enrichissant, en particulier le passage sur la dune 😉 Si jamais vos aventures vous amènent de nouveau dans la région, nous vous accueillerons avec grand plaisir !
C’est vraiment chouette de lire vos aventures à vélo tout autour de ce bassin. Je l’ai découvert cette année, et ça a été un véritable coup de cœur, je suis donc ravie de découvrir de nouveaux endroits à découvrir grâce à ton récit et tes magnifiques photos !
Hello !
Merci pour cet article complet et truffé de bonnes adresses 🙂 Le bassin d’Arcachon regorge de belles surprises et surtout de belles balades !
Un jour j’ai compris qu’il y avait énormément de choses à découvrir en France et qu’il ne servait à rien d’aller à l’autre bout du monde pour être agréablement surpris.
Passez une superbe fin de journée !
Bonjour,
Quel plaisir de lire cet article sur le bassin d’Arcachon !
Je suis né à Bordeaux et passé mon enfance à Grand-Piquey. Mes parents habitent toujours à la Pointe aux chevaux. Maintenant j’habite dans la région de Montpellier,mais je vibre tjs quand je retourne là bas et de lire votre escapade m’a donné envie de faire ce tour en vélo ! Merci
Mais quel blog génial ! des paysages magnifiques ! des photos superbes ! des recommandations, un article complet ! quel géniale trouvaille !
Bonjour ! merci pour ce partage et ces photos magnifiques. Je vous avoues qu’avant j’étais le genre de personne à reservez sur airbnb bailti ou booking mais mon fils m’a reconvertit à une autre manière de voyager avec les voyages en camping car et autres. Il m’a défié d’aller vers la Nord de la France sur la Côte d’Opale en vélo et je pense vraiment le faire avec lui dès que la situation le permettra. En tout cas merci pour votre article, ça rafraichit un peu en ce temps de confinement et ça me donne vraiment une idée pour organiser notre petit périple en vélo là-bas. merci à vous.