La semaine passée, nous étions donc en Norvège, et plus précisément dans les Lofoten, sur l’île de Moskenes (dans le comté du Nordland, ça ne s’invente pas). Initialement, nous devions emmener la tente, et bivouaquer. Je sais, vous vous dites que le camping en hiver, dans le Cercle Polaire, c’est un truc de suicidaires. Mais non, au contraire, les températures restent relativement douces pour la latitude et c’est tout à fait envisageable, pour peu que l’on trouve un bon endroit à l’abri du vent où planter la tente et, surtout, que l’on soit bien équipé en duvets et autres petites couches chaudes.
Mais Monsieur Oreille n’est plus tout jeune, et le voilà avec un retour de lombo-sciatique la semaine précédant notre départ. Du coup, en femme dévouée et compatissante, j’ai consenti à laisser la tente à Paris (ce qui a libéré de l’espace pour du matériel photo !) et nous avons passé la semaine dans de charmants rorbuer.
Je vous prépare des articles complets avec de « vraies » photos mais, en attendant, voici une petite mise en bouche reprenant les photos que vous pouviez retrouver en direct, la semaine passée, sur Instagram et sur Facebook. Des photos à l’iPhone donc, puisque le but est de partager : vite ! (avec un poil de Snapseed, bien sûr, l’appli qui permet de retoucher ses photos directement sur son smartphone et dont je vous avais déjà parlé)
Nous sommes donc partis un samedi, pour un long trajet jusqu’à Å (prononcez « o », en norvégien). Lors de notre voyage au Laos, nous avions pris deux avions, passé une nuit à Bangkok, puis repris un avion, un tuk-tuk, un bus, un tuk-tuk, une pirogue et finalement un bus pour arriver à Luang Namtha, notre première étape. Hé bien ce trajet jusqu’à Å m’a vraiment rappelé le début de notre séjour au Laos, sauf qu’on allait beaucoup moins loin, et qu’il faisait froid.
Nous avons donc commencé par un après-midi et une nuit à Copenhague ; c’est toujours agréable de profiter d’une escale pour avoir un petit aperçu d’une ville. Puis nous avons repris deux avions, marché, attendu un ferry, pris le ferry (le « attendu » a son importance quand il fait nuit et froid et qu’on attend 2h les pieds dans la neige...), pris un taxi hors de prix (10€/km) et sommes enfin arrivés dans notre première cabane (rorbu en français !) pour une nuit de sommeil bien méritée.
Minute pratique : aller de l’aéroport de Bodø au ferry
Étant donné le coût de la vie en Norvège, économiser quelques euros sera toujours sympa. Sachez donc que pour aller de l’aéroport à l’embarcadère vers les Lofoten, vous n’avez pas besoin de prendre le bus ni même un taxi. L’aéroport est en ville, à 10 minutes du centre et à 20 minutes des ferrys ! A pied !
Ainsi, atterrissant à Bodø, suivez la direction du centre (« sentrum ») et, de là, longez simplement l’eau vers l’Est, jusqu’à la gare ferroviaire.
La seule difficulté (si tant est que ça en soit une) c’est de ne pas se tromper d’embarcadère. En effet, il y a le port de plaisance dans le centre-ville, puis un premier embarcadère pour des petits bateaux. Pour les ferrys vers les Lofoten, il faut s’éloigner un petit peu plus du centre. A noter également qu’il n’y a pas d’endroit chauffé où attendre en dehors des heures de bureau (fermeture à 17h en hiver). Évitez donc d’y être trop en avance si vous voyagez l’hiver : notre ferry était à 21h, on a dû sautiller sur place pendant deux bonnes heures !
L’hébergement en rorbu est assez typique dans les Lofoten, et il faut avouer que ces cabanes de bois rouge ont un charme fou. Pour ne rien gâcher, elles permettent d’y cuisiner, l’occasion de compenser leurs tarifs assez élevés. Je vous ferai visiter les deux dans lesquels nous avons séjourné dans un prochain article, mais quand on est entré à l’intérieur, la tente ne nous manquait pas vraiment... (c’est quand on a tendu la carte bleue, qu’on a eu une pensée pour elle).
Minute pratique : le camping sauvage dans les Lofoten
 Le camping sauvage ne pose aucun souci en Norvège, dès lors qu’on observe quelques règles de bons sens. Ainsi, il faudra bien sûr rester à distance des habitations (mais si on bivouaque, ce n’est pas pour aller dans le jardin des gens, c’est pour s’éloigner des villes et profiter de la nature, non ?) et respecter l’environnement. En été, il est interdit de faire du feu là où il y a de la végétation mais ça ne pose aucun problème dans les régions comme les Lofoten, vu l’omniprésence des rochers...
A Å (oui, ça fait bizarre...), nous avons fait deux jolies balades sur des lacs gelés et recouverts de neige. Il est recommandé de rester dans les traces laissées par les skieurs : il ne faudrait pas que la glace s’effondre sous nos pas.
Le silence y était impressionnant. Nous étions véritablement seuls au monde. Pas un bruit. Pas un souffle de vent, pas un oiseau. Nous entendions la neige craquer sous nos pas, et nos respirations. C’est très intimidant d’entendre un tel silence, assourdissant, effrayant. Mais très agréable de profiter de ce calme, et de cette solitude méritée !
Pour autant, les nuits au rorbu n’étaient pas non plus vraiment bruyantes. Le village était tellement calme qu’on aurait pu le croire vide. Juste les cris des mouettes pour nous réveiller le matin et nous mettre dans l’ambiance dès le lever du soleil... Et encore, avec le double vitrage, fallait tendre l’oreille pour les entendre.
Nous avons passé la deuxième moitié de la semaine à Reine, une ville un peu plus grande, en nombre d’habitants comme en surface. Å et Reine ne sont distantes que de quelques kilomètres, mais les deux villes offrent chacune une vision différente des Lofoten. A Reine, on peut moins facilement partir se promener dans la nature mais on voit de l’eau qui n’est pas gelée et on apprécie l’aspect « fjord ».
Partout, les étendoirs se remplissent de morues en train de sécher. Et si à Å on voyait surtout des corps, les têtes étant entreposées dans des bacs, à Reine, on ne voit que les têtes, réunies en grappes... Certains n’apprécieront pas l’odeur, mais la morue fait aussi partie du charme des Lofoten. Par contre, difficile d’en acheter sur place en hiver : le seul magasin où nous avons vu du poisson, proposait des machins panés surgelés. Ouais. Non, on n’en a pas pris.
Et puis, les Lofoten en hiver, tout comme le reste de la Scandinavie, c’est aussi les aurores boréales. Ci-dessus, c’était la plus grosse, arrivée quand on n’y croyait plus, le soir de la Saint-Valentin... Je ne vais pas m’étendre sur les aurores boréales puisque, vous vous en doutez, je vous prépare un petit truc sur le sujet, blog sur la photo de voyage oblige ! Rendez-vous la semaine prochaine !
Et chaque voyage se termine toujours de la même manière : il faut rentrer à la maison. Alors nous avons repris le taxi pour le ferry du samedi matin, à 7h (quand on loge à Reine, on peut aller à pied jusqu’au ferry en 1h, mais en hiver c’est un peu dangereux : nuit, brouillard, routes verglacées...), puis nous avons pris le ferry, dormi à Bodø, marché jusqu’à l’aéroport, pris l’avion jusqu’à Oslo, poireauté 3h, repris un avion (jusqu’à Paris) et repris un taxi (taxi qui coûte beaucoup moins cher à Paris que dans les Lofoten, d’ailleurs).
Minute pratique : où dormir à Bodø et où manger
Je parle assez peu d’hôtels et de restaurants, mais là, j’ai deux bonnes adresses à vous proposer : la ville est chère, le choix va être stratégique. L’hôtel s’appelle tout simplement Bodø Hotell (Prof. Schyttesgt. 5). Pourquoi je vous le conseille ? Les chambres sont correctes, bien isolées, mais ce n’est pas pour ça, non. C’est parce que c’est presque une demi-pension : buffet gargantuesque le matin (sucré et salé) et soupe le soir (avec mini-buffet). Mine de rien, ce genre de détails réduit l’addition à la fin du séjour... Pour ne rien gâcher, le personnel est réellement très agréable.
 Quant au restaurant, testez le Café Kafka, c’est l’un des moins chers de la ville, c’est bon même si ça reste majoritairement du burger mais, surtout, le cadre est génial : c’est familial avec une déco très sympa, de la musique improbable (Mathieu Boogaerts et le « gentiment je t’immole » de Mai Lan pendant que nous y mangions... On a signalé au serveur que Mai Lan pourrait ne pas être appréciée si des familles francophones venaient...), du WiFi gratuit et une ambiance très chaleureuse.

										






23 commentaires
Que c’est joli ! Je n’ose imaginer le boulot derriere 😛
Magnifique ! Hâte de voir tes photos d’aurores boréales !
Je devais aller aux Lofoten depuis Tromsø le mois dernier, mais des portions de route étaient impraticables 🙁 ça me fait encore plus regretter !
La route n’est vraiment pas belle. En tant que piétons, on marchait doucement tant le verglas est présent...
Pour les aurores, c’est en ligne : https://www.madame-oreille.com/index.php/la-photo-de-voyage-en-video-2-aurores-boreales/
Jsuis pressé de voir le reste de tes aventures. Les images font envie !
Rien qu’à l’oeil nu je vois que tes aurores vont être sublimées 🙂 (et pas brouillées comme les miennes)
j’attends avec impatience la suite.
J’attends impatiemment ton billet sur les aurores boréales que je m’en vais traquer dans 15 jours. J’espèer que tu nous donnerais quelques bons tuyaux techniques pour ne pas rater les prises de vue....Ta mise en bouche est en tous cas très appétissante:-)
Ouaw, C’est vraiment magnifique, merci pour ces belles photos des lofoten en hiver. J’y étais l’été passé. Trip a vélo de Svolvaer à A en camping. Ca donne envie d’y retourner quand il fait plus froid. Hate de voir la suite !
Initialement, nous pensions y aller au printemps et à vélo, ça doit être top ! Il y a des portions qui ont lair absolument magique ! Vous avez dû vous éclater !
Superbe comme toujours ! Bravo Oreille 🙂
Magnifique ! Par contre, j’aurais trop peur de marcher sur des lacs gelés ! (traumatisée par le film « de rouille et d’os » peut-être...)
Franchement, il y a des moments où on ne fait pas les malins.... Pour autant, dès lors qu’on reste dans les traces des autres, je pense qu’on ne risque pas grand chose, l’hiver est encore bien présent. Et puis avec la neige qui couvre le lac, c’est moins flippant.
Il y a quelques années, nous avions marché sur le lac Baïkal, et là, comme on voyait bien la glace, on n’avait pas franchement osé s’aventurer très loin...
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Magnifiques couleurs, on aimerait voir vos photos en grand. Quel beau voyage !
Pour les voir en grand, il suffit d’aller sur Instagram : http://instagram.com/mmeoreille
🙂
La Norvège est un superbe pays ! Merci pour cet article et toutes ces photos.
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J’ai fais une croisière en Norvège c’est vraiment magnifique merci pour les photos ca me redonne envie d’y retourner
ça à l’air chouette ton voyage.
J’ai hâte de voir la partie sur les aurores boréales.
Dis donc ça a l’air pas mal du tout la Norvège ! Merci pour les bons plans pratiques ! Par rapport aux prix en France, c’est beaucoup plus cher là-bas ? J’ai une collègue norvégienne qui n’arrête pas de dire que c’est plus cher qu’à Londres, ça doit vraiment être quelque chose !
[...] deux semaines que je parle de mon voyage en Norvège sur ce blog : résumé rapide avec quelques infos pratiques sur les Lofoten, deux articles (un sur Å, un sur Reine) et une vidéo sur comment photographier les aurores [...]
Comme d’habitudes j’adore vos articles (c’est quand même vous qui m’avez convaincu pour l’Irlande du Nord)
Je pars le mois prochain pour Bergen (on visait Tromso, mais faute de temps, on allait passer autant de temps dans l’avion que sur place, malgré la faible distance).
Aout n’est pas vraiment la meilleure période mais on fera avec.
De magnifiques photos dans ces 3 articles !
Et excellent l’anecdote sur May-Lan ^^ j’imagine bien un étranger qui écoute cette douce musique sans connaitre le sens des paroles.
Wouah ! C’est vraiment splendide ! Je suis encore plus ravie à l’idée d’y aller ! Merci pour ses superbes photographies