Après Vierzon, on a continué la chanson, et on a débarqué à Vesoul.
C’était samedi dernier. Le départ fut laborieux : on a failli louper le train parce que j’ai cliqué sur « retirer en gare » au lieu de « retirer en borne », et qu’on ne peut donc pas retirer les billets en borne, et qu’il y avait une longue queue, sans guichet « départ immédiat » mais avec beaucoup de gens qui demandaient des trucs compliqués aux trois malheureux employés de la SNCF. Du coup, on a couru, et à une minute près, on l’a eu. Mais on a dû passer la première heure assis par terre parce qu’il était plein et que les places numérotées n’existent qu’en première classe.
Et là, Monsieur SNCF, je ne comprends pas. Que vous ne soyez pas fichu de surmonter cette ô combien gigantesque difficulté qu’est le WiFi à bord des trains, c’est une chose (le CPL reste une invention intellectuellement inabordable, pour certains). Que vous n’ayez plus assez de personnel pour permettre à vos trains d’être à l’heure, c’en est une autre (la crise à toutes les sauces, on est habitués). Mais franchement, les places numérotées, c’est quand même pas si compliqué que ça à mettre en place, si ?
Mien de rien, pour notre journée à Vierzon, nous avions eu deux trains en retard. Pour celle-ci, nous voilà avec des problèmes de place. C’est à se demander si ça vaut encore la peine de prendre le train, puisque les arguments principaux (fiabilité, confort, ponctualité) n’y sont plus vraiment réunis. Sans compter qu’à l’aube de la fin de ma carte 12 – 25, les prix me semblent plus élevés que jamais. Pour nos week-ends à venir, je me demande si nous n’opterons pas pour un peu de covoiturage en France, histoire de payer moins cher, de rencontrer des gens, et d’être sûrs d’être assis !
Donc, là, vous imaginez déjà dans quel état d’esprit nous arrivons à Vesoul. Et comme si ça ne suffisait pas, après avoir cherché le « super resto du coin » repéré sur le web, il s’avère que celui-ci est fermé, sans écriteau ni information quelconque (peut-être est-ce dû à la Ste Catherine du lendemain qui semble assidûment célébrée dans cette bourgade). On se Rabat alors sur un salon de thé (haha) qui a l’air bien fréquenté. On fait les parisiens bougons, on ronchonne. Puis on remarque que pour une fois, on ne doit pas crier pour avoir une discussion. Tout autour de nous, les gens sont souriants et calmes. Quand ça parle un peu trop fort, le patron rappelle à l’ordre. Et ça fait un bien fou ! On commence à apprécier un peu, surtout quand nos ventres se remplissent.
Vesoul, c’est une toute petite ville de 16 000 habitants, en Franche-Comté, pas très loin de Besançon. Il paraîtrait même qu’il y a des humains là-bas depuis l’Antiquité...
On attaque alors la montée vers « La Motte », point culminant à... 378m. C’est ici que se tenait un château, jadis (détruit sous Henri IV). Maintenant, on y trouve une petite chapelle et c’est surtout un lieu de promenade menant à ce sommet vertigineux d’où l’on peut admirer le panorama sur les environs. Selon la météo, on peut voir les Vosges, le Jura ou les Alpes. Par contre, pour voir le lac qui se pose à moins de 10 bornes de là, il faudrait couper une paire d’arbres qui gâchent la vue.
Je ne vais pas vous dire que j’ai été emballée par la ville, où il semble quand même y avoir pas mal de belles maisons à l’abandon et beaucoup de gens en situation difficile. Par contre, j’ai été assez étonnée par la taille du centre ville et le nombre de commerces en activité. Ainsi, à 16h, les rues étaient remplies de familles faisant des emplettes et buvant des chocolats chauds à l’intérieur des bars.
T’as voulu voir Vesoul, et on a vu Vesoul.
12 commentaires
J’aime beaucoup la description et le sentiment que tu donnes sur cette ville (et par extension de Vierzon ou Deauville, etc...).
Tu donnes un bon aperçu de ce qu’est la France, ses différences, sa variété et donne un oeil neuf ^^.
Je réagirais aussi sur ton dernier paragraphe.
On peut être étonné que pour une ville de cette taille, que cela soit « dynamique » (attention aux crochets) mais quand tu prends la carte et constate que la première grande ville est loin, et bien cela « développe » les petites villes et parfois aidé par des politiques de développement local/rural.
Je te dis ça car j’avais eu la même réaction quand j’avais vécu quelques mois à Plöermel, ville de même pas 10000 habitants dans le Morbihan, j’avais été étonné de la qualité des infrastructures, des commerces et des activités proposées (1 multiplexe, 1 bowling, 1 centre nautique) alors que venant d’une petite ville de 5000 habitants (oui, à côté de Notre-Dame-Des-Landes) près de Nantes, eh bien, c’est archi-mort à part le Super U, 2 boulangeries, pharmacie et 2 bars.
J’avoue que le discours pourrait partir en débat sur l’urbanisation et la démographie en France mais tu comprendras mon message subliminal (et d’autres aussi ^^).
Je ne sais pas ou tu comptes aller la prochaine fois (méconnaissance totale de J.Brel) mais j’ai hâte de lire ton ressenti !
Vive la fanche comté, nan fanchement c’est chouette ! Fanche Comté rule the world ! 😀 #troll
Emmanuel : je partage ton analyse, je pense que Vesoul tire son épingle du jeu du fait de l’absence de grandes villes aux environs. Je suis originaire d’une ville beaucoup plus grande (Niort, 79) et son centre ville se meurt peu à peu, entre la concurrence de La Rochelle et celle des grandes zones commerciales alentours (ces endroits où les magasins sont des grands hagards et où on prend sa voiture pour aller de l’un à l’autre...). Certains commerçants continuent d’être dynamique, mais j’ai vu toutes les boutiques que j’aimais fermer les unes après les autres... et le centre ville est pourtant plus petit que celui de Vesoul ^^
Pour l’instant on a encore deux étapes de prévues liées à la chanson, une à côté de Paris, et une qui nous mènera vers la Normandie !
Pour être né et avoir vécu à Vesoul une vingtaine d’année et y revenir encore fréquemment, je ne peux que partager ton sentiment.
La ville est jolie et calme, les gens agréables, mais souffre du peu de développement économique (et du nombre de resto ouvert, je me fait la réflexion à chaque fois).
Content que tu y ai trouvé des cotés positifs, c’est rare qu’on entende autre chose que des sarcasmes sur le coin ;).
Tes déboires de train s’expliquent par la lente désaffection de la ligne Paris-Bâle par la SNCF. Depuis l’ouverture du TGV Rhin-Rhône il y a un an, les plaintes s’accumulent sur cette ligne, qui était déjà vétuste avant le TGV.
Sinon, joli regard 🙂 Bien qu’habitant à seulement une heure de là, je t’avoue que Vesoul reste un point de transit sur la carte et que je ne me suis encore jamais arrêté au centre ville. Je découvre d’ailleurs avec stupéfaction qu’il n’y a « que » 16000 habitants, parce que tous les attributs d’une ville 2 fois plus grande sont là : périphérique, zone d’activités... une vraie capitale régionale... à l’échelle de la Haute-Saöne 😉
Beaux noirs et blancs. j’aime tout particulièrement les ciels nuageux .... en termes de photo l’avant dernière est ma favorite !
Des photos magnifiques, le ciel fait peur !!!!
Super photos et récit !
A quand un passage à Besançon ?
Les photos sont dans la lignée de celles de Vierzon et ça me plait toujours autant 🙂
Prochaine étape Honfleur ? 😉
« Il paraîtrait même qu’il y a des humains là-bas depuis l’Antiquité…»
Ahah ton commentaire m’a bien fait rire ! C’est pas à Montréal qu’on peut dire la même chose 😉
Je répond bien après la parution de cet article. Mais je trouve les photos magnifiques. Félicitations.
Quel est l’appareil utilisé ?
Merci