Nous voilà à Pékin, terminus. Il est 14h quand nous sortons de la gare. J’ai listé tout ce que nous avions à voir en groupant par quartier (vous vous doutez déjà que nous n’en verrons pas la moitié). Nous ne restons pas longtemps dans la capitale chinoise, il faut être organisé pour ne pas perdre trop de temps en transport. Cependant, ça commence par l’annulation de notre première visite ! Je pensais aller au Temple du Ciel après avoir déposé nos sacs à l’hôtel, mais j’ai mal jugé la distance et nous nous retrouvons à le chercher, à marcher et à demander notre chemin pendant près de deux heures. Mon plan était une version simplifiée, sans les hutongs, ces petites ruelles, et sans échelle, ce qui n’aide pas !
Heureusement, les pékinois sont, en plus d’être souriants, très serviables. Aussi, nous voyant perplexes, plan et guide en main, un jeune homme est venu spontanément nous proposer son aide. Et comme il ne connaissait pas l’hôtel ni le hutong dans lequel il se trouve, il a passé quelques coups de fils pour se le faire indiquer ! Sens de l’accueil, fierté de montrer son niveau d’anglais, envie de faire une bonne action, je ne sais pas, mais on la chaleureusement remercié ! (ça change de Moscou où les gens nous ignorait quand on demandait notre chemin..)
Il nous a conseillé de prendre le métro, et de descendre à la suivante. Habitués au métro parisien, on s’est dit que ça n’irait pas plus vite, et on l’a bien regretté, vu l’espacement des stations ! On a fini par arriver, s’étaler dans le lit et se dire qu’on irait plus tard au temple du ciel, tant pis.
Après un repos bien mérité, nous allons visiter le quartier, plan gratuit pour les touristes en main. Il fait beau, c’est calme, agréable. Nous nous arrêtons dans un restaurant pour tester la méthode du « pékin en poche » : pointer du doigt la photo du plat qui nous tente, ou l’assiette d’un autre client. On se retrouve ainsi avec un plat froid de cubes gélatineux aux cacahuètes, un plat de boulettes chaudes, de la sauce piquante et deux bols d’une mixture jaune infecte. Ça pourrait être pire. Après enquête-pictionnary, il semblerait que nous ayons mangé du porc.
On s’endort en regardant la télé chinoise, très drôle même si on ne comprend pas tout.
Le lendemain, petit déjeuner. Ah, de la confiture et du lait normal. On découvre que l’hôtel est un vrai nid de touristes occidentaux, pas mal en tour du monde, et qu’on a ainsi à disposition trois vieux ordinateurs où ils vont sur facebook, mettent leur blog à jour, donnent des nouvelles, mais aussi un système d’échanges de livres. On peut en prendre un si on en laisse un. Ça évite de s’encombrer. Il y en a dans toutes les langues et sur tous les sujets, amusant.
Après ça, nous partons, à pied, en direction de la Cité Interdite. En chemin, un jeune homme nous alpague en nous souhaitant la bienvenue, « welcome to Beijing ». Il est étudiant en Beaux-Arts, spécialisé sur la calligraphie. Il nous parle d’un prochain tour d’Europe avec l’Université, nous pose des questions, semble ravi de nous montrer les rues. Il nous accompagne sur une bonne partie du chemin puis s’arrête dans une boutique et nous comprenons alors mieux pourquoi il jouait les guides avec nous : c’est la galerie de l’Ecole ! Il nous montre ses peintures, celles de ses profs, des autres élèves, et bien sur, nous propose de les acheter. Comme on n’est pas très tentés et pour ne pas nous laisser repartir les mains vide, il baisse son prix de 3200 à 600Y. On verra plus tard que c’est assez commun, en Chine, de marchander et de baisser les prix de moitié.
On entre enfin dans la Cité Interdite. Des hordes de touristes chinois prennent possession du lieu. Ils portent tous une casquette/bob aux couleurs de leur tour operator, et suivent les petits drapeaux que leurs guides agitent en récitant leur laïus dans un mégaphone. Le touriste chinois est vraiment pénible : il suit le groupe, bouscule s’il faut, et tous s’agglutinent dès qu’il y a quelque chose à voir, poussant tous ce qui est sur le chemin. Assez impressionnant à voir. Après avoir fait le tour de la Cité (ou tout du moins, l’impression de, parce que je pense qu’on a du passer à côté de certains endroits), nous allons souffler au parc Behai, juste à côté.
Nous sommes en début d’après midi, et on décide alors de rattraper notre loupé de la veille : allons au Temple du Ciel. On tend le bras à chaque taxi, mais ils ont tous déjà des clients. Un vélo-pousse s’arrête alors, et avant même que j’ai pu obtenir une réponse sur le tarif, nous nous retrouvons sacs sur les genoux, à l’arrière. La ballade est sympathique. Le bonhomme essaie de discuter un peu.
Nous nous enfonçons alors dans des hutongs moins sympathiques. Je commence à sentir le coup foireux où des copains l’attendraient dans une de ces ruelles désertes. Et il s’arrête, faisant signe qu’il est essoufflé, il ne peut pas aller plus loin, on est trop gros. Il ne doit pas prendre souvent des américains, parce qu’à deux, même en comptant les sacs, on ne devait pas dépasser les 120kilos ! Soit, nous ne sommes pas loin, on continuera à pied. Et c’est là qu’arrive le coup foireux : il nous demande 300Y, somme qu’on n’a bien sur pas sur nous. On lui explique, il nous amène 100m plus loin à un distributeur. On lui tend ses 300Y, mais là, il nous dit que c’est 300Y chacun, soit 600Y. On tire la gueule, on se fait clairement arnaquer, mais tant pis, c’est la première fois de tous le voyage. On aurait cru qu’il nous laisserait là, mais non, il nous remet dans le vélo pousse pour nous ramener là où il nous avait demandé l’argent. Et là, ça devient clairement drôle. Alors qu’on descend, il nous explique que ça fait 300Y chacun à nouveau, pour le trajet jusqu’à la banque. On ne s’enerve pas, on se contente de partir en l’envoyant ballader. Mais il nous suit, insistant. Le Chauve lui laisserait un billet de 100Y pour qu’il nous laisse tranquilles, mais on se sera quand même fait bien alléger par ce petit escroc qui a ainsi fait son mois..
Nous arrivons au Temple du Ciel, endroit fort agréable où de nombreux pékinois viennent se divertir.
Deuxième journée à Pékin, on enchaine sur le seul moment où nous auront un guide : la Grande Muraille et le Tombeaux des Mings. L’idée était en fait plus d’avoir un chauffeur pour ne pas se perdre dans les bus en chinois. Sauf que bien sur, ça ne serait pas drôle si tout se passait bien. Première surprise, nous ne somme pas seuls. Un autre couple de français se joint à nous. Et ça va nous sauver la journée, de la compagnie sympathique ! Ce qui embêtera bien le guide qui n’avait pas fait exprès de mettre des français ensemble, et n’en parle pas un mot..
On commence par le Tombeaux des Mings, visite expédiée en 50minutes montre en main. D’après « Tony », le guide, y’a pas besoin d’y rester plus longtemps, le reste n’a aucun intérêt. Soit.
On enchaîne sur ce qui était une petite ligne du programme : une usine de Jade. Tony nous laisse avec un lecteur de cassettes sur pattes qui récite les bienfaits de l’usine, on voit trois ouvriers derrière une vitre et on nous lache dans une immeeeense boutique souvenirs hors de prix où nous serons coincés plus d’une demi heure sans aucune envie d’acheter quoi que ce soit.
Et comme si ça ne suffisait pas, on nous emmène ensuite dans une autre piège à touristes, une deuxième petite usine donnant elle aussi sur une gigantesque boutique de souvenirs en tous genre. Nous y trouvons un jeux d’échecs, copie conforme de celui qu’on a acheté la veille, mais cinq fois plus cher. Formidable. On tire la gueule, nos compagnons d’infortune aussi, c’est pas pour ça qu’on a pris un guide !
Enfin, juste après manger, nous allons à la fameuse Grande Muraille. Mais pour n’y rester que deux heures, on a un dernier attrape touriste à voir derrière : une maison de thé aux méthodes de vente plus d’agressives mais où on n’achètera rien non plus ! Non mais ! On vous met dans une pièce pour une dégustation et à la fin, la vendeuse donne les prix, et attend, et on ne sort pas sans acheter, elle peut répéter en boucle les promotions spéciales si on ne se lève pas pour partir sans politesse. Lorsque l’autre couple a expliqué avoir déjà fait une maison de thé la veille et avoir déjà acheté, elle a rétorqué « mais ici vous pouvez acheter ça, ça, et ça pour vos amis, il faut en ramener à vos amis, et si vous acheter ça, vous avez ça pour vos amis, et blablabalabla ».
A 16h, le guide nous laisse tous les quatre pas loin de notre hôtel, et nous finissons la journée sans lui, à se balader dans les hutongs. Si j’avais su, j’aurais pris un taxi ! (oui parce qu’en fait, guide, ça veut dire réciter des trucs dans la voiture, nous laisser devant et attendre)
Enfin, dernière journée. Il est prévu de faire le Palais d’Eté puis de rentrer préparer les sacs pour repartir. Mais c’est un comble, il tombe des cordes. Le Palais d’Eté sous la pluie, c’est particulier.. Du coup, la journée sera plutôt courte.
Au matin l’hôtel nous appelle un taxi pour l’aéroport. On part en avance, pas qu’on soit pressé de rentrer, mais faudrait pas louper l’avion. Les vols se passent bien, mis à part un plateau repas servi encore congellé et une intoxication pour nous deux. On regarde des films, en commençant par le meilleur pour terminer sur High School Musical 3. On joue aux échecs en réseau avec nos télécommandes avec une règle qui transforme les pions touchant la ligne adverse en la pièce de notre choix (j’ai ainsi eu trois reines..). Le plus long sera le trajet dans Paris, à 22h30, avec le décalage horaire. On s’est ainsi couché à l’heure à laquelle on se levait... Mais on repartira quand même bientôt !