Nous quittons la capitale mongole au matin. Il neige sans pour autant faire froid. Notre guide nous accompagne jusqu’au quai. Le train est annoncé en retard. Nous allons donc nous installer à l’intérieur, où, chose étonnante, un monsieur cherche à nous vendre des seringues sous plastique. Ce n’est pas pour les drogués, mais pour les hôpitaux ! En Mongolie comme en Chine, une seringue se rentabilise sur plusieurs patients (pour les visas mongoles longue durée, ils demandent un test vih, car il paraitrait qu’il n’y a pas de séropositifs chez eux...).
Après une courte attente, nous rejoignons la vingtaine de touristes présents pour monter dans le train. Pratiquement tous ont à la main le même sac plastique (je me suis reprise, j’avais écrit « poche », mais il parait que tout le monde ne dit pas ça) jaune que nous : celle du gros magasin de souvenirs ! Le train ne passant pas tous les jours, ça explique aussi la concentration. (et l’avance de certains, il ne vaut mieux pas le louper !)
Cette fois-ci, c’est un train chinois. Deux hommes à l’anglais approximatif, au sourire discret, mais parfaitement aimables s’occupent de notre wagon. Comme sur les trains mongoles, il n’existe ici pas de troisième classe, nous nous retrouvons donc à nouveau dans un petit compartiment. Autours de nous, tout le monde discute, on fait les présentations. C’est assez étonnant de voir les nationalités se mélanger et rigoler ainsi. A l’exception de quelques australiens, tout le monde est européen. On retient surtout le couple sexagénaire de danois vivant à Moscou et se rendant ainsi à Shangaï où ils ont vécu pendant les années 80 (je n’ai pas demandé plus de détails, mais j’ai remarqué un anglais impeccable, soupçonné un russe courant et été surprise de les voir discuter en chinois avec les employés des trains !)
Comme sur tout le reste du trajet, à chaque arrêt, des vendeurs viennent nous proposer de la nourriture ou des souvenirs. Ici, on voit beaucoup d’enfants vendant des pierres. La neige disparait peu à peu, et fait place à la pluie, en même temps qu’on traverse le désert de Gobi.
Pour info, sur la photo ci-dessus, on voit le symbole de la Mongolie accolé à celui du communisme.
Lassés des repas bizarres réchauffés avec l’eau bouillante du samovar (photo de gauche), nous avons testé le restaurant du train (photo de droite, logique). Sur le territoire mongol, le wagon restaurant comme la locomotive sont mongoles et la déco est quand même vachement sympa. Le lendemain, nous aurons droit au petit déjeuner et au déjeuner gratuits dans le même wagon, mais version chinoise, et ça fait tout de suite plus cantine ! C’est un endroit assez sympathique si on veut discuter avec d’autres touristes (puisqu’il n’y a que nous pour y manger/boire). On discutera ainsi avec deux belges flamands aux allures de touristes sexuels bedonnants qui ne sont pas descendu une seule fois entre Moscou et Beijing pour observer la façon dont les russes « vivent et meurent » du haut de leur première classe. Ça aura au moins le mérite de faire parler le chauve en flamand.
Après une nuit agitée, le passage de la frontière voulant dire douanes et changement de locomotive, nous nous réveillons en Chine.
Nous distinguons vaguement la Grande Muraille à quelques endroits, mais pas très intéressant à photographier. Des lignes de chemin de fer creusées à même la montagne, des lacs artificiels, c’est assez impressionnant. On sent l’excitation monter dans le train, tout le monde range ses affaires et trépigne d’impatience. Il est vrai que faire le trajet d’une traite doit être assez éprouvant.. Sur les coups de 14h nous arrivons au terminus de notre voyage, non sans se dire qu’on continuerait bien. Ce sera pour nos prochains congés ! En attendant, on a une ville immense à visiter, Pékin/Beijing.
[ à suivre... ]