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Transmongol IV : en route pour Ulan-Bator

par Madame Oreille

Nous mon­tons dans un train mon­gole, en deuxième classe cette fois-ci pour une jour­née et une nuit seule­ment. Le train arrive de Mos­cou, tout le monde dort dans le wagon. Coup de chance, dans le com­par­ti­ment à quatre, nous serons seuls. Un peu plus tard dans la jour­née, nous ren­con­tre­rons nos voi­sins : la moi­tié est com­po­sée de tou­ristes, pour la plu­part enta­mant un tour du monde, l’autre moi­tié de contre­ban­diers mongoles.

Dans le lot, un jeune alle­mand d’une ving­taine année se lance en solo sans rien avoir pré­vu, et un couple de néer­lan­dais fait exac­te­ment la même chose que nous, dans les mêmes délais. Nous les retrou­ve­rons ‚du coup, à notre pre­mière visite dans la capi­tale mon­gole, puis dans notre wagon pour Pékin, et enfin, à la Cité Inter­dite ! Comme quoi, on n’est pas du tout originaux...

Il fait une cha­leur à cre­ver dans le com­par­ti­ment, le chauf­fage est à fond et notre fenêtre, en plus d’être crade, ne s’ouvre pas. D’ailleurs, c’est bien simple, tout est dégou­tant. On ose à peine poser quoi que ce soit sur la table, il y a un mégôt sous l’une des ban­quettes, alors que c’est non fumeur, berk.

On com­prend vite la rai­son : les gar­diennes mon­goles ne sont pas là pour faire leur bou­lot (vu leur res­pect des voya­geurs on s’en serait dou­té, elles nous ont engueu­lés plu­sieurs fois ! sauf qu’on n’a même pas com­pris pour­quoi vu que ces deux idiotes ne par­laient pas anglais et n’es­sayaient même pas les gestes), mais pour accom­pa­gner les contre­ban­diers. Je vais pas­ser rapi­de­ment sur cet épi­sode, mais lors du trèèèès long arrêt aux douanes russe puis mon­gole, on a eu tout le loi­sir de comprendre.

Les russes ont tout lais­ser pas­ser (ils sem­blaient au cou­rant quand j’ai expli­qué que le car­ton sous ma ban­quette était là avant nous et qu’on ne savait pas ce que c’é­tait... Et nous qui flip­pions bête­ment...), on a ain­si eu droit a des « you­hou » joyeux qui ont dis­pa­rus avec l’en­trée en ter­ri­toire mon­gole. Le train s’ar­rête. Des jeunes gens en cos­tumes mil­li­taires impec­cables (à l’op­po­sé des gros bour­rins russes) ferment tous les rideaux avant d’ins­pec­ter minu­tieu­se­ment les cachettes (mais per­sonne ne regar­de­ra nos sacs, allez com­prendre). Et là, nos com­pa­gnons de voyage ont net­te­ment déchan­té : ils ont du tout vider. Des dizaines de car­tons rem­plis­saient leurs com­par­ti­ments, fruits, livres, cou­ver­tures, trucs non iden­ti­fiés et même des dizaines de rou­leaux de papiers peins ! Les gar­diennes se font engueu­ler : elles avaient plan­qué des car­tons dans les toi­lettes des femmes ain­si qu’au des­sus du samo­var... Elles seront accom­pa­gnées pour le reste du voyage par un genre d’é­quipe de sécurité...

Il est assez tard dans la nuit quand on nous rend nos pas­se­ports. On peut enfin aller dor­mir. On arrive en début de mati­née le len­de­main. Heu­reu­se­ment, on tra­verse des pay­sages magni­fiques. On longe le lac Baï­kal pen­dant long­temps, puis les steppes.

[ à suivre... ] 

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