Quand vous lirez cet article, je serai en Norvège, dans les Lofotens. Cette phrase sonne presque comme un adieu, et si dans quelques mois, quand le neige fondra, vous apprenez qu’on a retrouvé les corps de deux français congelés, hé bien vous saurez pourquoi ce blog est devenu inactif. Mais à l’heure où j’écris cet article, je suis encore à Paris, dans un appartement chauffé, et je me prépare à lutter contre le froid, justement. Sous-vêtements thermiques, pantalon de ski, polaire, parka, bonnet et gants (des mitaines-moufles pour moi !). Les humains seront théoriquement plutôt bien protégés. Mais mon cher appareil photo ne sera pas en reste.
Alors voici une petite liste du matériel pour voyageur photographe en Scandinavie (et autres contrées barbares où des trolls se planquent dans la neige)
Les gants
Jusqu’à 5°C, on se contente de gants classiques, assez fins, qui ne sont pas vraiment gênants pour la photo dès lors qu’on connaît bien son appareil. Mais quand la température baisse, ça devient plus difficile. Si elle baisse de peu, je me contente de rajouter des sous-gants en soie (j’ai pris un truc Quéchua mais franchement, c’est de la camelote : trois doigts troués en moins de deux mois...).
Cette solution est plutôt satisfaisante, mais présente deux inconvénients, et pas des moindres : tout d’abord, par ‑10°C, ça ne suffit pas ; et ensuite, dès que c’est mouillé, ça peut rester humide longtemps (et c’est franchement désagréable !).
Du coup, j’ai galéré mais j’ai finalement trouvé les gants presque parfaits. Presque, parce qu’ils sont trois fois trop grands (j’achète souvent mes gants au rayon enfant) mais parfaits, parce qu’ils sont conçus pour les photographes : l’index n’est pas recouvert. Personnellement, j’appelle ça des mitaines-moufles, mais le vendeur m’a parlé de « transformer ». Ainsi, avec mes gants normaux en-dessous, je n’ai pas froid et je garde le doigt sur le déclencheur !
L’inconvénient, c’est que ce sera difficile à utiliser en même temps que l’étui qui protège le boîtier du froid... photos et avis sur ce type de gants à mon retour de Norvège !
Les protections du matériel
Mon matériel est protégé en permanence. Sur tous mes boîtiers, j’ai toujours rajouté une couche type caoutchouc, qui protège des petits chocs et des rayures. Et récemment, comme je me suis offert une très belle optique, d’autant que très chère, j’ai commencé à protéger également mes objectifs.
Protection du boîtier
En fait de caoutchouc, il s’agit d’un armure de silicone. C’est un peu un gadget, dans le sens où ça ne protégera pas le boîtier s’il tombe de vraiment haut (sinon il devrait rebondir...). Mais cela offre deux avantages en plus de la protection des rayures : cela anonymise le boîtier (difficile de reconnaître le modèle ainsi) et ça rend la prise en main bien plus agréable et sûre !
Par contre, attention : non seulement ça ne protège pas de la pluie mais en plus, l’humidité peut rester entre le boîtier et la peau de silicone. Après une session sous la pluie, il faut donc impérativement retirer la protection pour essuyer le boîtier.
J’ai testé les deux marques qui proposent ce produit : Delkin (Snug-it) et Camera Armor. Je n’ai pas réellement de préférence, mais Delkin semble plus facile à trouver (ce sont eux qui font également les batteries moins chères, par exemple) et me semble un peu mieux fini.
Protection du boîtier contre le froid
Pour protéger le boîtier du froid, j’ai investi dans un petit manteau de chez LensCoat (BodyGuard). Il s’agit d’un étui en néoprène qui couvrira le boîtier et préviendra les risques de gel des mécanismes internes.
Le souci, c’est que, comme je vous le disais plus haut, il sera difficile d’utiliser l’appareil protégé ainsi avec des gros gants. J’improviserai selon les températures mais j’espère secrètement que nous n’aurons pas en-dessous de ‑10°C...
Protection de l’objectif
Et si les chihuahuas ont le droit de porter des vestes dorées, il en est de même pour mon objectif préféré, le 16 – 35 de Canon. En même temps que j’achetais l’étui pour le boîtier, j’ai pris la version pour objectif : plusieurs bandes élastiques à placer sur chaque partie de l’optique. Cela le protège donc des rayures et du froid. Et là aussi, ça anonymise un peu le matériel : plus de grosse bande rouge qui veut dire « objectif Canon cher » ! Mais je ne me fais pas trop de soucis pour lui, il est censé ne pas être trop fragile.
Derniers conseils pour faire des photos dans un pays froid
Il faudra faire attention aux batteries. J’en emporte toujours un stock, mais je garde un mauvais souvenir d’un voyage en Écosse. La matinée du dernier jour, nous nous promenions dans Glasgow quand ma batterie est arrivée en fin de charge. J’en avais trois de rechange dans le sac, aucune inquiétude. J’ai donc inséré une nouvelle batterie. Vide. C’est pas grave, je prends la deuxième. Vide. Là, ça devient inquiétant. La troisième ? Vide aussi. En effet, restée dans mon sac à dos pendant une semaine, elles étaient totalement exposées au froid, et s’étaient vidées. Donc, cette fois-ci, je ne me ferai pas avoir : les batteries dans le manteau le jour, dans le duvet la nuit, et à la moindre occasion, on vérifie la charge et on fait le plein !
28 commentaires
Je savais même pas qu’il existait des protections comme cela ! Merci pour la découverte ! Effectivement il vaut mieux les protéger du froid ! Régalez vous bien en Scandinavie et ramenez-nous de belles photos!!! 🙂
Cool moi non plus je ne savais pas que cela existait mais ça peut être intéressant pour le ski ou la montagne.
Et encore un truc appris sur ton blog
Merci
C »st la première fois que je vois une personnes protéger autant son matos photos pour partir en Norvège.
Les boitiers sont prévus pour supporter des températures négatives et ce n’est pas l’exterieur qui risque de prendre froid mais les pièces mécaniques qui se trouvent à l’intérieur.
Comme le boitier n’est pas chauffé le risque est de rendre cassant les plastiques qui composent nos boitier.
Il y a certaines régions où tu as de ‑35 en hiver, et intérêt à protéger un minimum le matériel, quand même. Ce n’est pas indispensable, il est probable qu’il ne se passe rien, mais ça tranquillise le photographe...
Je suis d’accord avec Pyrros. Surtout avec ton matériel, tu as vraiment moyen de le maltraité sans qu’il flanche une seule seconde. Cela dit j’aime le fait que ces protections camouflent le matériel, ca serait plus la raison pour laquelle je les achèterais.
Le seul gros risque c’est la condensation quand tu rentreras à l’intérieur... autrement ...
Un de mes photographes préférés se rend régulièrement sur les îles Lofotens, il faudrait que je l’interroge sur son matériel 🙂 Bon voyage miss !
Moi aussi j’ai rarement vu quelqu’un protéger autant son matériel. Mais je comprends tout à fait que l’on en prenne le plus grand soin quand on sait le prix que ça coute (j’imagine que tu as du matériel de la gamme expert voire pro).
C’est vrai que les protections permettent de rendre le matériel un peu plus passe-partout mais bien souvent c’est la taille du matériel qui impressionne les néophytes et pas forcément ce qu’il y a écrit dessus.
J’ai déjà perdu un boitier faute de protection, et depuis je me méfie. Quand on lache 2000€ dans un boitier, je pense qu’on n’est plus à 20€ pour le protéger un minimum.... C’est quand on sait que le matos ne risque rien qu’on s’autorise à le maltraiter un peu. Si c’est pour être constamment en train de flipper, on rate ses photos et on ne profite pas des vacances...
Je découvre également, merci. Ça coûte cher ce genre de protection ?
Le lenscoat, c’est entre 40 et 50€, pas grand chose pour des boitiers qui valent 50 fois plus !
Je ne connaissais pas tout ce matériel !
Tu es bien préparée et j’espère te retrouvée non congelée pour le prochain post !
A bientot
Cool comme post
Pour info, j’ai fusillé un 50d en février 2010 en Finlande alors qu’il faisait ‑29c.. Alors oui, autant protéger son matos avant de partir
Comment ça fusillé ? Le froid ? L’humidité ?
Sympa le pyjama du réflex.
J’ai emmené le mien dans le nord de la Norvège récemment, il a survécu à ‑19°C sans souci. Du coup, je pense qu’ils sont plus résistants que ce que l’on veut nous faire croire 🙂
Sans trop rentrer dans la technique : ‑29°C est la température où les acier inoxidables « classiques » deviennent cassant (d’où la mort de l’apn à ‑29°C et pas celui à ‑19°C)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Temp%C3%A9rature_de_transition_fragile-ductile
Donc à priori rien à craindre (i.e. inutile de protéger) tant qu’il fait pas ‑25°C (marge de sécurité incluse) – à confirmer quand même avec le type de métal utilisé (mais à mon avis ça va être difficile à trouver)
De plus il est tout à fait illusoire de croire qu’un manteau protègera le boitier du froid... c’est juste du marketing pour vous faire cracher du fric (mais ça fait marcher le commerce et c’est bon pour l’économie mais pas pour la nature....)
Merci pour ces précisions !
Un manteau protège les humains, non ?
Je ne connaissais pas toutes ses solutions.
Un élément a prendre en compte concernant la neige, l’humidité, la poussiere, est la tropicalisation ou non de son materiel.
Alors les boitier semi-pro pro le sont de + en + mais pas forcement les optiques...
Je trimballe mon boitier tropicalisé (K5) partout avec moi, la dernière sortie ce w‑e en raquettes dans des conditions... disons très neigeuses. J’utilise un petit sac en microfibre (trouvé au rayon natation d’un décathlon). Cela le protège très bien des projections. Pour les batteries, je les garde contre moi au chaud dans une poche intérieure et elles passent la nuit en bivouac avec moi dans mon duvet. Ton blog est vraiment sympa, bravo.
Bonjour,
Merci pour l’article ! Eh bien on ne finit jamais d’apprendre. Je ne suis pas photographe mais je dispose d’une caméra et je sais maintenant comment mieux la protéger contre le froid et la neige. J’espère que vous êtes au chaud, portez-vous bien !
Je ne connaissais pas toute ces protections contre le froid. Il faut non seulement se protéger mais également le matériel, si on veut garder de bons souvenirs.
Ah oui tiens je ne m’étais pas posé cette problématique de la protection de l’appareil...Pour ce qui est de la Scandinavie sous la neige : Quelle chance !
C’est toujours important de bien savoir protéger son matériel avec de telles conditions climatiques. Merci pour tous ces conseils.
Pour la batterie, on m’avait conseillé également de la mettre toujours prêt de moi pour la garder au chaud : dans une poche de jean ou une poche de chemise ; à Prague, il devait faire ‑0° et ça a bien fonctionné.
Je n’avais jamais vu de telles protections, on croirait voir un camouflage à base de silicone et de tissus.
C’est vraiment nécessaire ? (mis à part pour la batterie, évidemment).
Bonjour,
Je part au Canada et J’aimerais avoir ce type de protection pour mon reflex de marque pentax ref Kr, cependant je trouve pas sur internet quelqu’un serais ou je pourrais trouver ce type de protection ?
Merci pour l’article ! Je m’en vais (enfin!) m’équiper de ce pas pour ce 3eme hiver québécois 😛
Bonjour et merci pour cet article !!
Petite question, vous parlez de gants parfait, les gants transformers, a un moment, pourriez vous preciser lesquels vous avez pris ? Je chercher specfiquement des bons gants par temps froids pour faire l iceland en Hivers et je trouve pas de test, c’est un peu trop specifique il faut dire !!
merci !