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Immersion au Japon : en famille chez l’habitant à Oita

par Madame Oreille

Après une pre­mière par­tie du séjour chez Shi­zue et Yuzan, Petite Oreille et moi pour­sui­vons notre immer­sion japo­naise chez Taka­si et Hide­ko. Le couple de sep­tua­gé­naires vit dans une mai­son sur les hau­teurs de Yufuin.

C’est une mai­son tra­di­tion­nelle, entou­rée d’un grand jar­din. De grandes baies vitrées per­mettent d’ap­pré­cier la vue sur la mon­tagne, les trains qui passent et les onsen qui fument. Car la région de Yufuin, dans la pré­fec­ture d’Oi­ta, est par­ti­cu­liè­re­ment connue pour ses onsen : les bains chauds tra­di­tion­nels du Japon. Nous n’é­tions pas là pour faire une cure ther­male, mais Petite Oreille a bien appré­cié sa séance d’on­sen du soir !

Notre chambre est grande et dans la tra­di­tion japo­naise : un futon posé au centre de la pièce, à même le sol en tata­mi. Hé oui, c’est confor­table ! La couette épaisse et la bouilloire élec­trique com­pensent l’ab­sence de chauffage.

La mai­son s’ar­ti­cule autour d’un long cou­loir. Il y a l’en­trée, où on se déchausse, bien sûr, puis une série de pièces dont on main­tient les portes fer­mées, pour gar­der la cha­leur. Et si tout le monde est en chaus­sette, cela n’empêche pas d’a­voir des chaus­sons dédiés à cer­taines uti­li­sa­tions, un peu par­tout dans la mai­son. Ain­si, il y a un paire de pan­toufles dans les toi­lettes ou des chaus­sons pour la cui­sine qui per­mettent de ne pas mouiller les chaus­settes dans les gouttes d’eau, ou encore un paire bien chaude dédiée au couloir.

La cueillette des champignons

L’hé­ber­ge­ment chez l’ha­bi­tant, c’est l’oc­ca­sion de par­ta­ger la vie quo­ti­dienne, en immer­sion. Et quand en plus on fait de l’agrotourisme, ça per­met de prendre part à la vie de la ferme. Taka­si et Hide­ko font prin­ci­pa­le­ment pous­ser des fleurs, mais ils ont éga­le­ment un petit jar­din maraî­cher et des champignons.

Les cham­pi­gnons poussent sur des bûches de bois, ins­tal­lées en lisière de foret. L’ombre et l’hu­mi­di­té per­mettent le déve­lop­pe­ment des champignons.

C’est donc natu­rel­le­ment que Petite Oreille a accom­pa­gné Taka­si pour cueillir les shii­take que nous man­ge­rions pen­dant les pro­chains repas. Il ne par­lait ni fran­çais ni anglais et Petite Oreille ne parle, bien sûr, pas japo­nais, outre quelques mots de poli­tesse appris sur place. Mais ils ont réus­si à se com­prendre tous les deux. Taka­si a expli­qué à ma fille quel cham­pi­gnon était bon à être cueilli ou non. Et pen­dant une bonne heure, ils ont pas­sé en revue la moindre bûche, dis­cu­tant du sort de chaque cham­pi­gnon : oh celui-là est trop petit, ah oui celui-ci est bien.

Petite Oreille était, bien sûr, très fière lors­qu’elle repé­rait un cham­pi­gnons par­ti­cu­liè­re­ment gros. Et c’est donc le panier bien rem­pli que nous avons pour­sui­vi la récolte vers le jar­din et ses dai­kon, de gros radis blancs qu’on retrouve dans beau­coup de plats hiver­naux, au Japon.

Itadakimasu

Ita­da­ki­ma­su, c’est ce qu’on dit avant chaque repas au Japon. Le repas, c’est quelque chose d’im­por­tant, et Hide­ko y appor­tait un grand soin, pré­pa­rant à chaque fois des plats variés. Seul point com­mun à tous les repas : le riz, évi­de­ment ! Et ça tombe bien, parce que le riz blanc, c’est une valeur sûre pour faire man­ger les enfants.

Chez Taka­si et Hide­ko, on mange autour d’un kotat­su : la table basse du salon, recou­verte d’une cou­ver­ture, dis­si­mule un chauf­fage. Lors­qu’on s’ins­talle à table, on est donc bien au chaud ! Le kotat­su est une tra­di­tion japo­naise assez ancienne : si main­te­nant, il s’a­git de chauf­fages élec­triques, la cha­leur était autre­fois pro­duite via du char­bon, et il s’a­gis­sait bien sou­vent du seul point chauf­fé de la maison.

Initiation à la calligraphie japonaise

Quel meilleur endroit pour s’i­ni­tier à l’art de la cal­li­gra­phie japo­naise ? Taka­si, peintre ama­teur, était ravi lorsque je lui ai deman­dé s’il était d’ac­cord pour mon­trer à Petite Oreille com­ment on réa­li­ser une cal­li­gra­phie japo­naise ! Il est allé cher­ché une belle boîte en bois dans laquelle était soi­gneu­se­ment ran­gé tout le matériel.
La feuille de papier, très fine, est pla­cé sur une pièce de feu­trine sur laquelle sont impri­més des repères. Les dif­fé­rents car­rés per­mettent de répar­tir les signes de façon homo­gènes sur la page. Une petite règle en métal main­tient la feuille en place, tan­dis que le pin­ceau, trem­pé dans l’encre de chine, des­sine les carac­tères. こんにちは.
Taka­si tient le pin­ceau et guide Petite Oreille, concen­trée. Le mai­son est silen­cieuse, le moment serait presque solen­nel. Ils s’ap­pliquent pour écrire, en hira­ga­na, kon­ni­chi­wa : cela veut dire bon­jour en japonais.

La fois où ils ont voulu nous habiller en kimono

Cette après-midi-là, Hide­ko tient à nous emme­ner chez une amie à elle. Elle m’ex­plique qu’on ne va pas très loin, c’est une voi­sine. Mais je ne sai­sis pas vrai­ment ce qu’on va faire. Tous nos échanges se font à tra­vers Google Trans­late, trois mots de japo­nais et des gestes. Autant dire que ça ne laisse pas la place à des expli­ca­tions complexes.

Nous arri­vons chez la fameuse amie. Dans l’en­trée, elle déballe des tis­sus magni­fiques. Je vais devoir enfi­ler un kimo­no, mais elles me laissent choi­sir lequel ! Elles habillent éga­le­ment Petite Oreille d’un beau kimo­no de céré­mo­nie. C’est l’oc­ca­sion de voir à quel point il est com­plexe de s’apprêter dans une telle tenue. Chaque plis est minu­tieu­se­ment placé.

Et qu’est-ce qu’on fait une fois en kimo­no ? Hé bien Taka­si avait son appa­reil pho­to bien prêt pour nous pho­to­gra­phier devant le Mont Yufu puis devant la mai­son. Mais ces pho­tos res­te­ront cachées dans mes archives !

Une soirée avec des danseurs de Kagura

Dans la région de Yufuin, chaque vil­lage a sa troupe de dan­seurs. Les Kagu­ra sont des danses théâ­trales shin­toïstes, pra­ti­quées exclu­si­ve­ment par des gar­çons. À la manière de la mytho­lo­gie grecque ou du ramaya­na, plu­sieurs his­toires, très codi­fiées, mettent en scène les dieux Shinto.

Ce soir-là, ma fille et moi avons donc eu la chance d’as­sis­ter à la répé­ti­tion de la troupe locale, les Hirai­shi Kaguraza.

Quelques photos pour terminer

Petite Oreille en plein jeu avec Tas­ka­si. Ici aus­si, pas­sées les quelques minutes d’a­dap­ta­tion, la com­pli­ci­té est immédiate !

Le mont Yufu et la ville de Yufuin au petit matin, depuis le jar­din de la maison.

Hide­ko et Petite Oreille en pro­me­nade dans les jolies rues com­mer­çantes de Yufuin. Nous ne l’a­vons visi­tée que rapi­de­ment, et qui plus est, sous la pluie mal­heu­reu­se­ment, mais la ville est très jolie, avec un grand lac et des mon­tagnes tout autour.

Ci-des­sus : le grand salon / salle à manger
Ci-des­sous : cui­sine avec Hideko ! 

Carnet Pratique
Loger chez l’habitant à Kyushu : agrotourisme à Oita

Dor­mir chez Yuzan et Shizue

Pos­si­bi­li­té de dor­mir jus­qu’à 5 personnes.
Acti­vi­tés : pote­rie, cui­sine, jar­di­nage... et confec­tion de piz­zas cuite au four à bois dans la cour !
Leur site
Lire l’ar­ticle dédié à notre séjour chez eux

Dor­mir chez Taka­si et Hideko

Pos­si­bi­li­té de dor­mir jus­qu’à 5 personnes.
Acti­vi­tés : cui­sine, jar­di­nage, obser­va­tion des fleurs et des oiseaux au printemps
Leur site

Les prix sont iden­tiques dans les deux familles :
  • Adulte : 7000¥ avec dîner et petit déjeu­ner inclus , 5500¥ avec uni­que­ment le petit déjeu­ner, 5000¥ sans les repas
  • Enfant (3 à 12 ans, gra­tuit en des­sous de 3 ans) : 5000¥ avec dîner et petit déjeu­ner inclus , 4000¥ avec uni­que­ment le petit déjeu­ner, 3500¥ sans les repas
Note : ce serait vrai­ment dom­mage de réser­ver sans les repas, à mon avis ! Voir com­ment on cui­sine un vrai repas japo­nais et par­ta­ger ce moment tous ensemble fait par­tie inté­grante de l’expérience !
Si vous avez besoin d’aide pour réser­ver, vous pou­vez contac­ter l’Of­fice de Tou­risme d’Oi­ta. Ils sau­ront vous aiguiller et vous aider.

onsen oita

Dans les deux familles, vous pour­rez pro­fi­ter d’un petit onsen pri­vé, le soir.
Dans la tra­di­tion japo­naise, on se lave d’a­bord (une douche se trouve à côté) avant de se plon­ger dans le bain. Et comme c’est une acti­vi­té sociale, hé bien c’est une acti­vi­té qu’on par­tage en famille.
Tous les soirs, c’é­tait donc notre petit moment, à ma fille et moi, où on se délas­sait dans l’eau chaude. Une habi­tude que je ne vais pas impor­ter à la mai­son, mais qui était fort agréable !

Comment communiquer ?

À moins de par­ler japo­nais, vous ris­quez d’être confron­tés à une pro­blé­ma­tique : com­ment se faire com­prendre ? Com­ment discuter ?
Hé bien, nous avons uti­li­sé Google Trans­late durant tout notre voyage, et ça a glo­ba­le­ment bien mar­ché. Alors bien sûr, il faut faire des phrases simples et il y a par­fois des ratés (comme la fois où Taka­si m’a annon­cé que Yuzan venait d’être arrê­té pour crime de guerre... Cela a don­né une conver­sa­tion tota­le­ment absurde, mais rétros­pec­ti­ve­ment très drôle, alors qu’il essayait juste de nous dire que Yuzan et Shi­zue nous atten­daient à la gare pour nous dire au revoir avant notre départ !).

On peut télé­char­ger la langue avant de par­tir et ain­si uti­li­ser la fonc­tion texte faci­le­ment, en écri­vant ce que l’on sou­haite tra­duire, ou uti­li­ser la fonc­tion conver­sa­tion : on parle et la dame de google tra­duit à voix haute. C’est facile à uti­li­ser, et vrai­ment pratique.

Venir dans la région de Yufuin, Oita

Si vous aimez les trains, le tra­jets de Fukuo­ka vers Yufuin devrait vous ravir. Non seule­ment les pay­sages sont très beaux, mais il y a aus­si tout un engoue­ment autour d’un des trains qui effec­tue la liai­son : le Yufuin No Mori. Une fois à bord, c’est une expé­rience très particulière !
Tout d’a­bord, la cabine des conduc­teurs est vitrée. On les voit donc en plein tra­vail. Ensuite, au fil du tra­jet, des employés de la com­pa­gnie des trains japo­nais vous pro­posent de vous prendre en pho­to avec une pan­carte ou même un cos­tume de che­mi­not pour les enfants ! Enfin, com­ment un peu par­tout au Japon, vous pou­vez retrou­ver les fameux tam­pons sou­ve­nirs. Ma fille était toute heure de tapon­ner son car­net de voyage et son pas­se­port bien­tôt péri­mé, avec un gros tam­pon vert repré­sen­tant le train !


Ce séjour a été orga­ni­sé en col­la­bo­ra­tion avec l’agence Igloo Japan et l’Office de Tou­risme d’Oita.

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9 commentaires

Ornella 28 mars 2019 - 21:11

Magni­fique, comme toujours !

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Madame Oreille 1 mai 2019 - 10:58

Mer­ci beau­coup Ornella !

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Philippe ALLARD 8 avril 2019 - 11:52

Magni­fique repor­tage (comme d’hab) avec ces pho­tos et com­men­taires qui nous font par­ta­ger votre quo­ti­dien. Un véri­table modèle de pré­sen­ta­tion (images et textes), équi­libre de conci­sion et d’o­ri­gi­na­li­té. Un bonus pour Petite Oreille, par­faite pour nous accom­pa­gner sur le che­min de la décou­verte de cette région et de vos hôtes. Mer­ci encore et en attente de nou­velles aven­tures. Philippe

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Madame Oreille 1 mai 2019 - 11:08

Mer­ci beau­coup pour votre mes­sage Phi­lippe, ça me va droit au cœur !

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Pyf - Apprendre la photo 1 juillet 2019 - 11:13

ah le Japon...

Un pays que je rêve de décou­vrir en long, en large et en tra­vers. Et il y a de quoi faire mal­gré la « taille réduite » de ce pays. Mais tel­le­ment de choses à décou­vrir dans cette culture où moder­ni­té se mélange avec tra­di­tion. Et que dire de ces dif­fé­rents paysage !

Mer­ci pour cet article qui me refait rêver !! !! !! <3

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Madame Oreille 26 juillet 2019 - 11:40

Oui, il semble petit, le Japon, mais y’a plus de 400 îles (si on ne compte que celles habi­tées !). Il y aurait matière à visi­ter pen­dant des années !

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Noho Travels 21 août 2019 - 3:58

Je vis depuis plus d’un an à Osa­ka et en regar­dant tes pho­tos je res­sens vrai­ment l’atmosphère du Japon. Et encore plus la vie à la campagne.

Heu­reuse journée
Arnaud

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Maëva et Anthony (Partir Loin) 21 juin 2020 - 16:44

La plus belle des écoles...
C’est vrai­ment géniale que vous conti­nuez à voya­ger autant en famille.
C’est très ins­pi­rant pour des jeunes couples comme nous qui n’a­vons pas encore d’enfants.

Comme quoi, tout est une ques­tion d’or­ga­ni­sa­tion et de volon­té mais le fait d’a­voir des enfants n’empêchent en rien de par­tir à la décou­verte du monde...Bien au contraire :).

Magni­fique ton blog en tout cas :).

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Lara 15 janvier 2025 - 9:51

Bon­jour,
Votre récit et vos magni­fiques pho­tos m’ont don­né envie d’a­jou­ter une étape au voyage que nous ferons cet été ma fille et moi, et de res­ter 4 – 5 nuits autour de Yufuin, au sein d’une famille de fermiers.
Je ren­contre quelques dif­fi­cul­tés pour trou­ver une ferme pou­vant nous accueillir, avez-vous tou­jours les contacts mails de vos hôtes ? Savez-vous com­ment les joindre ? (sur les liens don­nés, les mails soient n’ap­pa­rait pas, soit ne fonc­tionne pas, et le site d’Oi­ta ne m’a pas répon­du). Merci 🙂
Bonne journée,
Lara

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