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De Washington à New York

par Madame Oreille

Dans chaque voyage, il y a une jour­née de merde. Par­fois c’est juste une petite escro­que­rie qu’on rumi­ne­ra pen­dant des heures, par­fois c’est la poisse qui va nous poursuivre.
Nous sommes arri­vés à New York hier soir, et y avons pas­sé une nuit hor­rible. Mais avant de vous la racon­ter, reve­nons là où nous nous étions quittés.

Ven­dre­di, nous par­tons de Mia­mi. On rejoint la gare sans trop de pro­blèmes et on grimpe dans le Sil­ver Star. Le train est génial. Radins, nous avons pris une seconde classe, et nous pas­se­rons donc les vingt pro­chaines heures sur un siège incli­nable. Mais qu’im­porte, leur seconde est bien plus confor­table qu’une pre­mière en France. On a de l’es­pace, vrai­ment, tout est pré­vu pour les obèses. L’employé qui gère notre wagon est super gen­til, il fait régu­liè­re­ment le show, fai­sant rire tout le monde, parce que oui, les pas­sa­gers aus­si sont cools, détendus.

On se réveille avec de légers maux de dos, mais on a connu pire. On range nos affaires quand on se rend compte qu’on est encore vache­ment loin de Washing­ton. Dans le pre­mier temps, on croit le train en retard. Puis on regarde les horaires et on com­prend qu’on s’est plan­té. Le train est à l’heure mais met 27h au lieu des 22 que nous pré­voyions. On prend notre mal en patience, on ne visi­te­ra la ville que le lendemain...

A la gare, nous trou­vons faci­le­ment le métro. Direc­tion notre hôtel à Arling­ton. Il est plus de 15h, nous n’au­rons pas le temps de faire grand chose. Et pour cause, on va com­men­cer par se perdre à la sor­tie du métro, avant de se rési­gner et de prendre un taxi. L’hô­tel est plu­tôt sym­pa. On va s’a­che­ter de la haute gas­tro­no­mie et on se vautre devant la télé.

Le len­de­main matin, nous par­tons, sous la pluie et avec nos gros sacs, pour la ville. Nous vou­lons prendre le bus, mais celui-ci ne rend pas la mon­naie, et nous n’a­vons plus qu’un billet de 10$. Je rentre donc dans un maga­sin, où je perds hon­teu­se­ment tous mes moyens et finis par par­ler espa­gnol pour deman­der le change, les cais­sières pen­sant que je ne parle pas anglais tel­le­ment tout s’est mélan­gé. J’ai un peu honte. Mon espa­gnol est quand même très rouillé, mais il est tôt et impos­sible de retrou­ver com­ment dire « billet » en anglais (oui, le trou).
C’est pas grave, elles ont pitié, elles rigolent un peu, et me donnent mes dix billets de 1$ pour qu’on puisse payer le bus. On se retrouve donc devant le Penta­gone. C’est assez amu­sant de voir com­bien le lieu est vide. Aucun poli­cier, per­sonne. On se doute qu’il doit y avoir quelques camé­ras, mais aucune pré­sence humaine...

Nous filons ensuite pas­ser un après midi plu­vieux au « mall », le grand « jar­din » qui relie Lin­coln au Congrès. Il y a des musées, plein d’é­cu­reuils, la petite mai­son de Barack, et quelques mémo­riaux des guerres qui ont tou­chées le pays. Celui du Viet­nam est assez impres­sion­nant. Deux grands murs noirs se rejoignent avec, gra­vés des­sus, les noms des sol­dats décé­dés. Et un peu plus haut, des annuaires sont à la dis­po­si­tion du public. On voit ain­si des dizaines de familles venir cher­cher le sou­ve­nir d’un proche.

Il est 15h quand on rejoint la gare. Il tombe des trombes d’eau, impos­sible de pro­fi­ter de quoi que ce soit, et nos sacs com­mencent à peser. Je vais échan­ger nos billets de train pour par­tir plus tôt pour New York.

Et c’est là que tout part en vrille. Une fois dans le train, mon appa­reil pho­to ne s’al­lume plus. J’es­saye tout. Chan­ger la bat­te­rie, char­ger, rechar­ger, reset. Rien n’y fait. Alors que le voyage com­mence à peine, c’est un peu la loose. Je me dis qu’on ver­ra demain, il se sera repo­sé. Arri­vés à New York, il ne pleut pas moins. On attend un taxi plan­qué sous la bache de pro­tec­tion d’un de nos sacs à dos. On tombe sur un haï­tien char­mant mais qui ne connaît pas l’en­droit où on doit aller. Il cherche un peu, le comp­teur tourne, et nous voi­là à Brook­lyn, en pleine nuit, sous la pluie, devant l’hô­tel le plus pour­ri que j’aie jamais vu. Non, vrai­ment, même sans fenêtre en Inde c’é­tait confor­table à côté de ça. Et sur­tout d’un meilleur rap­port qualité-prix.
Lors­qu’on arrive, deux nanas affa­lées dont la moti­va­tion ne fait aucun doute nous expliquent qu’on a payé pour un lit double, mais qu’en fait ce soir ce sera pas pos­sible. Ca com­mence mal. Elles nous donnent quand même la clef, on paye, et on monte. Et là, notre chambre se révèle être un peu crade. Sur les lits super­po­sés, res­tent les draps sales des pré­cé­dents occu­pants, et par terre, une pou­belle éven­trée décore le sol. Je redes­cends à l’ac­cueil. En sur­veillant Face­book en paral­lèle, l’empoyée me trouve une autre chambre, un étage plus haut. Je remonte, et là, super, il y a juste un pauvre lit simple. Je me demande si on se fout pas un peu de notre gueule. Pour la énième fois, on retourne dans le hall, et on poi­reaute... Elles finissent par appe­ler un mec pour aller net­toyer la pre­mière chambre... Mais on dor­mi­ra quand même dans nos sacs de cou­chage, parce que si les lits on été refaits, je suis scep­tique quant au fait que les draps aient été chan­gés... Les voi­sins ont tous l’air d’être des dea­lers, mais sont vrai­ment ado­rables. Une voi­sine est par exemple venue nous pro­po­ser son radio réveil, pour qu’on ait un diver­tis­se­ment vu qu’il n’y avait rien dans la chambre. On a gen­ti­ment décli­né, vu qu’on a quelques films sur le net­book, mais j’ai vrai­ment appré­cié le geste. Et tout ça avec des « swee­ty » et « honey » partout !

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1 commentaire

ella 29 mai 2012 - 23:13

et ba, quelle arri­vée sur NY ! brrr, ca fait froid dans le dos n’empeche. Bon, un peu de confort et de pro­pre­té n’au­rait pas été de trop, c’est clair. je vais lire la suite !

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