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Transmongol V : Mongolie

par Madame Oreille

Après une nuit trop courte à notre goût, nous arri­vons dans la capi­tale mon­gole. Au milieu des guest-houses pro­po­sant leurs ser­vices, notre guide nous attend. Le hasard fait qu’au lieu d’un mon­gol anglo­phone, nous serons accom­pa­gnés par une jeune fran­çaise expa­triée, et ça n’en ren­dra le voyage que plus agréable. En effet, non seule­ment com­mu­ni­quer dans sa langue natale est beau­coup plus aisé, mais en plus, elle s’est révé­lée être une véri­table mine d’informations.

Nous grim­pons dans la voi­ture, direc­tion notre loge­ment. Dou­cia, retrai­tée vivant avec son petit-fils nous accueille­ra pour nos deux nuits sur place mais n’aime pas les pho­tos. Elle ne parle pas anglais, mais avec quelques mots de russe et des gestes, on s’en sort. Une fois nos affaires posées, on repart, direc­tion un café/boulangerie pour un petit déjeu­ner fran­çais amu­sant. On découvre ain­si que la com­mu­nau­té fran­çaise de la ville est assez impor­tante, et sur­tout, que tous se connaissent. Après ce léger « retour aux sources », nous repar­tons à l’at­taque de la ville. J’a­vais repé­ré le monas­tère de Gan­dan (que tous les tou­ristes visitent) et le musée d’his­toire natu­relle. Nous com­men­çons donc par plon­ger dans le boud­dhisme. Et au lieu des ani­maux empaillés, nous allons au musée des beaux arts, inté­res­sant pour décou­vrir l’his­toire de la ville. Nous allons éga­le­ment à l’ex­po d’une artiste contem­po­raine qui n’est pas très à mon goût pour finir la jour­née dans un bar mon­gol. La jour­née passe vite, mais donne un bon aper­çu de la ville : gens sou­riants mais grande pau­vre­té, des cen­taines de per­sonnes passent leur jour­née dehors à vendre des ciga­rettes, à cirer des chaus­sures ou à louer un téléphone.



Le len­de­main, nous ten­tons d’a­va­ler tant bien que mal un petit déjeu­né à base de sau­cisse avant de repar­tir pour la gare : on reprend déjà le train, mais en sens inverse et pour une cen­taine de km seule­ment. Nous des­cen­dons dans une petite ville de 3000 habi­tant au nord de la capi­tale, au cœur de la région de Bat­sum­ber. Ici, le jeune Bol­do nous attend pour nous emme­ner dans sa famille. Une heure et demi de carriole/marche plus tard, nous arrivons.

Ils vivent à trois mais l’oncle est venu leur rendre visite. Ils ont trois enfants, les deux ainés sont par­tis, l’un est méde­cin, l’autre ins­ti­tu­trice. Le der­nier attend de pou­voir faire des études à son tour. Ils sont en cam­pe­ment d’hi­ver, mais extrê­me­ment bien ins­tal­lés : bar­rière, entrée, toi­lettes (trou avec quatre murs).

Dès notre arri­vée, on nous offre du thé au lait salé. Le nom peut paraitre bizarre, et j’é­tais la pre­mière à ne pas être ten­tée, mais c’est plu­tôt pas mau­vais, voir même très bon avec les gâteaux qu’ils trempent dedans.

  

Nous avons bien choi­si notre mois : en plein pen­dant les nais­sances ! Les petites chèvres et petits mou­tons sont une attrac­tion à eux seuls, et occupent sans aucun pro­blème une bonne par­tie de la jour­née. En plus de ça, ils ont éga­le­ment des che­vaux et des vaches, ça se prend pas dans les bras, mais ça reste chou.

Le soir, après une par­tie d’un jeu de cartes dont on met un bout de temps à com­prendre les règles, tout le monde s’en­dort sous la même yourte. Il faut dire qu’à l’in­té­rieur, c’est bien plus grand qu’on le pense, et en plus, c’est bien organisé.

Le len­de­main, nous avons un coup de chance génial : c’est le jour de la récolte du cash­mere. Une famille d’é­le­veurs voi­sins (enten­dez, plu­sieurs kilo­mètres quand même!) vient aider : 80 chèvres, 2 pas­sages cha­cune et le tout à faire dans la jour­née... pour 18 kilos de cash­mere au final.

 

Une deuxième nuit et la fin de la bat­te­rie de mon por­table (Bol­do trou­vant les jeux net­te­ment plus amu­sants que moi) et nous repar­tons vers la gare pour une jour­née « décou­verte des trans­ports en mon­go­lie » : 1h30 de car­riole, 2h de train et 2 bonnes heures de voi­ture. Long. On est dans la région de Ser­ge­len, au sud de la capi­tale cette fois ci. On ne voit ni arbre, ni yourte ni vil­lage à l’horizon.

La famille qui nous accueille a un fonc­tion­ne­ment dif­fé­rent : ils ont des voi­sins et tra­vaillent ensemble. Les deux familles se par­tagent ain­si les taches. Plu­tôt bien­ve­nus car nos hôtes n’ont plus d’en­fants pour les aider (les six tra­vaillent, seul le mari de l’une des filles, au chô­mage, vient filer un coup de main quand il s’en­nuie) et les voi­sins ont des enfants qui vont encore à l’é­cole. Cette fois-ci, nous avons une yourte pour nous, façon hôtel moult étoiles.

Net­toyage du puis :

 

Les deux jours passent vite, beau­coup trop. Nous repar­tons bien­tôt pour Ulan Bator. Sur la route du retour, nous fai­sons halte au monas­tère de Man­chir, enfin, ce qu’il en reste.

Une douche méri­tée (ben ouais, ils n’ont pas l’eau cou­rante dans les yourtes..), un der­nier diner avec notre guide, une der­nière nuit chez Dou­cia, et nous retour­nons à la gare. Le len­de­main, nous serons en chine. (dans l’a­près-midi, nous avons assis­té à un « concours de la chan­son fran­çaise » où des étu­diants mon­gols chantent (avec cho­ré­gra­phies, cho­ristes, etc.) des chan­sons fran­çaise pour gagner un voyage à Paris, vrai­ment drôle)

NB : les pho­tos ne sont pas retou­chées, le ciel est bien bleu comme ça en vrai !

[ à suivre... ] 

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