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Honduras : de Tela à Punta Sal pour aller observer les singes du parc Jeannette Kawas

par Madame Oreille

15° 47′ N 87° 28′ O, Tela est une petite ville côtière du Hon­du­ras, bor­dée par la Mer des Caraïbes. On y vient pour l’am­biance, mais aus­si pour visi­ter l’un des plus beaux parcs natu­rels du pays : Jean­nette Kawas.

Fin mai, il doit faire 35°C lorsque j’ar­rive à Tela. Quelques pas dans le sable chaud, et aucun doute : ça sent les Caraïbes ! Tout est là : les coco­tiers, les cou­leurs, la musique, et cette décon­trac­tion. Les enfants jouent dans l’eau, les parents sont allon­gés à l’ombre, cer­tains sont ins­tal­lés dans des hamacs, d’autres boivent du jus de noix de coco. Tous sont sou­riants, l’am­biance est à la détente.

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Tela fut une place impor­tante dans le com­merce de la banane, mais après l’ou­ra­gan Mitch, il ne reste aujourd’­hui que quelques ves­tiges, entre les locaux de l’an­cienne com­pa­gnie de che­mins de fer, et le pon­ton du port.
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Je me pro­mène en centre-ville. Tela est divi­sée en deux par­ties, deux rives du fleuve. D’un côté, le centre en pierres, colo­ré, où tous les bâti­ments datent de la même époque (après un grand incen­die) ; de l’autre, la par­tie plus rési­den­tielle, en bois, où les pein­tures annoncent le niveau social des habi­tants de chaque mai­son (si vos fenêtres sont peintes en vert, vous êtes par­mi les diri­geants !), autre ves­tige de l’é­poque où toute la ville vivait du com­merce des fruits.
C’est la fin de la jour­née, les enfants sortent de l’é­cole, le mar­ché se ter­mine. On m’a­vait dit « méfie-toi », en me par­lant du Hon­du­ras, mais l’at­mo­sphère est clai­re­ment à la rigo­lade, tout le monde enchaî­nant sou­rires et clins d’œil, mon gros appa­reil et ma peau bien claire tra­his­sant pour­tant le fait que j’é­tais une touriste !

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Je me sen­tais bien. La tem­pé­ra­ture se rafraî­chis­sait peu à peu, l’air marin aidant aus­si. L’an­cien pon­ton du port sert main­te­nant aux pêcheurs. On y trouve toutes les géné­ra­tions venues cher­cher quelques pois­sons pour le repas du soir, sur fond de soleil couchant.
J’é­change quelques mots dans un espa­gnol rudi­men­taire avec les parents de ce petit gar­çon. Du haut de ses deux ans, il est si fier de me mon­trer les fruits de sa pêche. Il prend un air sérieux pour la pho­to, c’est impor­tant pour lui, et je le trouve d’au­tant plus touchant.

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Les lumières du soleil cou­chant sont étranges. L’astre lui-même se perd dans la brume, les cou­leurs varient du rose au vio­let. J’ai le sen­ti­ment que l’hu­mi­di­té de l’air et la cha­leur se tra­hissent ain­si sur les images.

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Entre le déca­lage horaire et mon envie de voir le lever de soleil, je suis debout vers 5h, le len­de­main matin. Je pen­sais trou­ver une plage déserte, mais non, des dizaines de familles sont déjà là, jouant avec les enfants, sans doute avant l’é­cole. J’en déduis que la plage doit être un véri­table mode de vie pour sup­por­ter la cha­leur de la jour­née en cette saison.

Je les ai lais­sés jouer en famille, pré­fé­rant mar­cher jus­qu’à trou­ver un bout de plage vide à photographier.

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Le soleil se lève aus­si vite que la plage s’a­nime. Les ven­deurs s’ins­tallent, les hamacs se rem­plissent. Je quitte Tela pour rejoindre Pun­ta Sal.

Sur le bateau, je dis­cute avec mon guide, Brian (qui s’ap­pelle vrai­ment ain­si, les pré­noms amé­ri­cains étant très répan­dus). Il me parle de ses ori­gines. Il est Gari­fu­na, un peuple qui résulte du mélange entre les esclaves d’A­frique de l’Ouest et du Centre, les Cari­béens, et les Ara­waks. Les Gari­fu­nas ont leur propre langue et, à la fin de la colo­ni­sa­tion, ils se sont ins­tal­lés sur les côtes caraï­béennes des pays d’A­mé­rique Cen­trale. Com­prendre l’His­toire de ce peuple est vrai­ment com­plexe, et il fau­drait plus qu’une tra­ver­sée en bateau pour sai­sir les subtilités.

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Le bateau nous dépose sur une petite plage. Nous voi­là dans le parc natio­nal Jea­nette Kawas. Pour la petite his­toire, Jea­nette Kawas était une mili­tante éco­lo­giste qui a beau­coup contri­bué à la pro­tec­tion de la bio­di­ver­si­té au Hon­du­ras. Elle fut la pré­si­dente de la fon­da­tion à l’o­ri­gine de la créa­tion du parc. Elle a été assas­si­née (elle lut­tait notam­ment contre les plan­ta­tions de pal­miers à huile), et le parc a été renom­mé en hommage.

Le parc est gigan­tesque et pour­rait presque faire figure d’é­chan­tillon de la bio­di­ver­si­té du Hon­du­ras, puis­qu’on y trouve aus­si bien des plages que des man­groves, plu­sieurs types de forêts, des lagons, des rivières... et, for­cé­ment, ces envi­ron­ne­ments per­mettent dif­fé­rents éco-sys­tèmes et une grande varié­té dans la faune et la flore.

Je vais res­ter dans la pénin­sule de Pun­ta Sal, connue pour ses singes, et je ne vais pas tar­der à les apercevoir !
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Quelques pas dans la forêt et nous tom­bons déjà sur des capu­cins. Je visse le télé­ob­jec­tif, déclenche, vite. Ils nous observent, nous jaugent, puis com­mencent à cou­per des banches pour nous les jeter. Brian m’ex­plique alors que les capu­cins n’aiment pas les dents, qu’ils assi­milent à une démons­tra­tion d’a­gres­si­vi­té. Le sou­rire béat est donc à pros­crire en pré­sence de singes !

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Un peu plus loin, c’est un singe hur­leur (alouate) qui som­nole sur une branche. Il est bien sûr connu pour son cri puis­sant à l’ex­trême, mais à ce moment de la jour­née, la sieste était sa prin­ci­pale préoccupation !

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Je conti­nue de mar­cher dans la forêt. Je découvre quelques arai­gnées aux cou­leurs tou­jours magni­fiques, d’autres capu­cins et, enfin, une maman alouate et son petit. Com­ment ne pas fondre devant lui ? Per­ché en haut de l’arbre, il esca­la­dait minu­tieu­se­ment sa mère, obser­vant les humains de loin, curieux.

Je finis la jour­née sur la plage de Pun­ta Sal. Ici, trois petites cabanes hébergent un bio­lo­giste et quelques per­sonnes qui s’oc­cupent de rece­voir les tou­ristes. L’en­droit res­semble à une carte pos­tale, je res­te­rais bien...

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Mon matériel photo sur ce voyage

matériel photo
Sac Man­frot­to Bum­ble­bee // Appa­reil reflex Canon 5d mark II // Objec­tif Canon 16 – 35 II // Objec­tif Tam­ron 150 – 600 // Objec­tif Canon 50 1.4 // Adap­ta­teur sec­teur pour l’A­mé­rique Centrale


Ce voyage a été réa­li­sé en par­te­na­riat avec Visit Hon­du­ras. Néan­moins, je garde toute liber­té quant à mon conte­nu éditorial.

16 commentaires

Anne 24 mai 2016 - 8:17

Wow ! quelle lumière ! C’est sublime !
Je par­tage l’a­vis de ce singe, la sieste, c’est important !

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Julien B.M. 24 mai 2016 - 9:56

Tes articles sur le Pana­ma avaient fini de me convaincre d’y par­tir et je crois que ce sera pareil avec le Hon­du­ras ! Mer­ci pour cet article et ces jolies pho­tos, j’at­tend la suite 🙂

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Emy - The Flying Dutchwoman 24 mai 2016 - 11:48

Wow, les lumières et cou­leurs sont abso­lu­ment magni­fiques (les pay­sages aus­si évidemment...).
J’aime beau­coup le cou­cher de soleil, les lumières que ça crée. Je te confirme, je res­sens bien l’hu­mi­di­té en regar­dant ces photos 🙂
Et bien enten­du, gros coup de coeur pour le petit bout de chou avec sa pêche !

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Justine 24 mai 2016 - 12:44

Les pho­tos sont superbes ! Vrai­ment bra­vo, on s’y croi­rait. Je ne connais­sais pas plus que ça le Hon­du­ras et tu nous montre bien à quel point ce pays est magnifique.

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laura 24 mai 2016 - 13:22

Tu décris à la per­fec­tion cette ambiance si sin­gu­lière de Tela et tu combles vir­tuel­le­ment notre frus­tra­tion de ne pas avoir pu visi­ter cette réserve lors de notre pas­sage (pas assez de voya­geurs pour par­ta­ger les frais). C’est chouette que tu parles des gari­fu­nas, leur his­toire et culture est très intéressante. 

Sublimes pho­tos as usual ...

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Elinka 24 mai 2016 - 15:52

Oh mais OooOooOoooh... que je découvre ton blog avec bon­heur ! J’en avais enten­du par­ler sur celui de Béné­dicte (Cana­da­try) et vla que je te tombe des­sus via Hel­lo­co­ton, et je com­prends qu’elle aime pas­ser du temps ici... tes pho­tos sont époustouflantes. 🙂

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eric 24 mai 2016 - 19:20

Bon­jour,
Je trouve vos pho­tos vives et par­fai­te­ment cadrées. C’est éga­le­ment un plai­sir de vous lire.
Mer­ci et bons voyages

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samsha 24 mai 2016 - 20:17

Magni­fiques ces pho­tos comme tou­jours!! ça donne des rêves de voyages et de couleurs !

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Anne LANDOIS-FAVRET 25 mai 2016 - 10:26

Les caraïbes ont un charme par­ti­cu­lier, plus je vois d’ar­ticles des­sus, plus j’ar­rive à me faire une idée de tous ces pays qui ont pas mal de points com­muns. Les plages sont superbes, mais les villes font encore très authentiques !
Il n’y a d’ailleurs pas que les singes qui n’aiment pas voir les dents des gens, les chiens, les chats n’aiment pas trop non plus, de manière géné­rale, il vaut mieux évi­ter avec les mammifères.
Je suis aus­si très fan de la sieste, je com­prends ce singe ! :p

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Anne 25 mai 2016 - 10:46

Bon­jour, que de belles pho­tos, qui donnent une fois de plus envie de prendre son sac à dos et de par­tir pour des contrées loin­taines. Voi­là une des­ti­na­tion, un pays... que je découvre grâce à vous ! Le Hon­du­ras, des pay­sages de toute beau­té. Mer­ci et heu­reuse de vous lire.

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Delphine - Bons Baisers de 26 mai 2016 - 18:34

Les pho­tos sont vrai­ment magni­fiques !! Tu as un vrai talent 🙂 Tu me donnes envie de décou­vrir ce bel endroit...

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carla 26 mai 2016 - 23:20

waouhhhh, des pho­tos magni­fiques et un récit qui donne envie de très vite s’y sau­ver ! les caraïbes ont un charme très par­ti­cu­lier et chaque pays, chaque île a son authen­ti­ci­té, ses cou­leurs, ses ambiances.... j’en suis réso­lu­ment sous le charme et me dis que j’ai encore beau­coup à y faire ! mer­ci pour cette jolie découverte 😉

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nolwenn 31 mai 2016 - 11:32

whaou c’est sublime ! l’eau trans­pa­rente.. la lumière.. le vert, le bleu ! pfiou =) encore un super article ! mer­ci de me faire voya­ger avec vous à chaque fois.

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Jonathan 31 mai 2016 - 12:14

C’est amu­sant de voir cet endroit que j’ai visi­té en 2008, pho­to­gra­phié par toi... C’est quand même pommé !
Après avoir pas­sé quelques nuits chez les GARIFUNAS. J’é­tais alors par­ti peu après TELA, à pied, sans rien à man­ger ni à boire. Buvant les noix de coco jon­chées sur la plage, pour arri­ver (de nuit) sur la plage de cette superbe pres­qu’île (Pun­ta Sal).
Que de souvenirs...

T’es pho­tos sont tou­jours aus­si sublimes.

Bien à toi

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Nat 5 juin 2016 - 21:29

Magni­fiques pho­tos et quel voyage !

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Tela : à la découverte du parc national Jeanette Kawas Un tour sur Terre 17 juin 2016 - 11:06

[…] du blog Madame Oreille a éga­le­ment été au Hon­du­ras. Vous pou­vez décou­vrir son point de vue ici, et regar… […]

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