Dans la première partie, j’évoquais quelques généralités sur le fait de tenir à jour son blog pendant un voyage. Passons maintenant à la partie qui nous intéresse un peu plus : les photos.
Écrire ses textes régulièrement, ça demande du temps, mais c’est assez facile à mettre en œuvre. On peut le faire n’importe où, même depuis un cyber café. Travailler ses photos pour les poster sur son blog en parallèle, c’est plus compliqué.
J’ai donc testé ça pendant mon mois aux États-Unis. D’un point de vue matériel, j’ai embarqué une petite tablette A6 (c’est pas exactement celle en lien, mais visiblement la mienne est trop vieille !). C’est pas la panacée, mais je suis incapable de faire quoi que ce soit avec une souris, ou pire, avec un track pad. Je l’avais achetée à une époque où j’allais travailler dans des agences différentes qui n’étaient pas toutes équipées de tablettes. Sa petite taille me permettait de la glisser dans mon sac à main, et je peux vous dire que ça n’est pas fragile ! La seule astuce, c’est de ne jamais laisser trainer le stylet, parce qu’il va vite être oublié sur un coin de table. Bon, la tablette, c’est mon petit luxe personnel, ma petite obsession, mais je me doute que beaucoup d’entre vous s’en passent très bien ! Question d’habitude.
La première chose à savoir, c’est que l’écran de votre ordinateur portable a de grandes chances d’être mauvais. Selon l’inclinaison, la luminosité change, le contraste aussi. Cela implique deux choses : toujours garder les originaux et, si possible, les fichiers de retouche (photoshop ou autres), et bien s’installer.
Garder les originaux ou travailler en non destructif (c’est-à-dire avoir un fichier comportant l’ensemble des calques, sans rien aplatir, pour toujours pouvoir revenir en arrière) est particulièrement important si vous poussez un peu le bouchon.
Vous le savez, dans mes moments d’ennui, j’aime bien me défouler sur mes photos et faire des choses un peu moins réalistes. Ainsi, lorsque nous étions aux Chutes du Niagara, je me suis amusée sur une photo. Il neigeait beaucoup trop dehors pour faire quoi que ce soit d’autre. Une fois rentrée, j’ai vu l’image sur un vrai écran calibré, et j’ai été un peu catastrophée : c’était jaune, entre autres horreurs, mais j’ai pu corriger le tir sans repartir de zéro. Sur des retouches basiques (contraste, luminosité, saturation), le risque est moins grand mais reste présent.
Comme votre perception de l’image change selon l’inclinaison de l’écran, il est impossible de s’affaler dans un lit n’importe comment. On risque alors d’assombrir une image qui n’en avait pas besoin, et inversement. Il faut donc faire attention à l’angle de notre regard face à l’écran : il doit être de 90°. Faites le test, vous verrez !
Une fois qu’on est installé, qu’on a du temps devant soi (important, sinon on bâcle), il va falloir procéder à trois étapes : tri, traitement, diffusion, exactement comme à la maison. J’aurais tendance à penser que tout ne doit pas se faire au jour-le-jour, mais étape par étape. Par exemple, vous êtes dans une ville, il fait moche, mais vous faites des photos quand même. Le lendemain, vous vous retrouvez dans les mêmes lieux que la veille, mais la lumière est superbe. Si vous avez déjà traité et publié les photos de la veille, vous allez râler, alors que si ce n’est pas le cas, vous reprendrez de nouvelles photos dont vous serez plus contents. Attendre de quitter une ville, de terminer une activité, permet d’avoir un regard sur l’ensemble des photos prises à cette occasion. Rien n’empêche de sélectionner chaque soir les meilleurs clichés de la journée, mais sans les publier : cela peut vous permettre de voir quelles photos pourraient être refaites en mieux, mais il ne faut pas que ça gache le voyage pour autant.
La diffusion, ça n’appartient qu’à vous. Il faudra généralement faire un *.jpeg de petite taille à poster sur votre blog, facebook, flickr, etc. Je vous laisse faire votre cuisine ! Mais avant ça, le traitement (développement des raws, passage sous un logiciel de retouche type Photoshop, ...). D’un point de vue matériel, les netbooks ne sont pas très puissants. Entre les Megapixels toujours pluis nombreux, le 16bits, les calques, on se retrouve vite à devoir poireauter pour le moindre ajout de contraste. Il faut donc être assez méthodique pour obtenir une série cohérente (que toutes les images d’un même endroit montrent qu’elles ont été prises par la même personne).
Personnellement, j’ai donc beaucoup travaillé par lots et avec des scripts. Économie de temps, et simplification du « workflow ». Un exemple : je sélectionne l’ensemble des photos qui me plaisent sur une ville, en réduisant leur nombre au maximum, puis les ouvre dans Camera Raw. De là, on va pouvoir travailler chaque photo individuellement, mais aussi synchroniser les réglages. En sélectionnant l’ensemble des photos, je vais donc commencer par appliquer des options en masse : clarté, vibrance, contraste, etc. On pourra peaufiner mais ça permet de partir de la même base, et de gagner du temps. Une fois ceci fait, il faudra tout exporter en *.psd ou en *.tif pour faire les dernières corrections et sortir le *.jpeg destiné au blog (rha, toutes ces extensions de fichiers, c’est barbare). Pour cette dernière étape, se créer un droplet sur Photoshop est très pratique : l’ordi va tourner tout seul pendant que vous serez au restaurant.
Un droplet, c’est un petit icône sur lequel vous faites glisser des fichiers qui subiront une action de manière automatique. Cela suppose d’avoir créé préalablement un script. Rien de plus simple :
- Ouvrir le panneau « Scripts »
- Créer un « ensemble » (dossier qui regroupera vos scripts personnels)
- Créer un nouveau script : ça fonctionne comme un magnétoscope, avec un bouton REC et un bouton lecture !
- Sur une image déjà ouverte, effectuez les actions dont vous avez l’habitude pour exporter le *.jpeg (aplatir l’image, réduire la taille, exporter en *.jpeg dans un dossier précis, fermer sans sauvegarder les modifs faites sur le *.psd) en enregistrant : le script note chaque étape
- Fichier > Automatisation > Créer un droplet : enregistrer le droplet sur votre bureau (ou ailleurs)
- Traitez vos images, fermez-les, puis faites glisser les fichiers sur le droplet : Photoshop va tourner tout seul et vous retrouverez bientôt vos *.jpeg, pour votre blog, bien rangés.
Selon la lourdeur des fichiers, laisser l’ordi s’en occuper sans qu’on soit devant peut être un réel gain de temps. Et je crois que c’est en multipliant ce genre d’astuces qu’on peut réellement profiter du voyage sans que tenir le blog soit trop chronophage.
12 commentaires
Personnellement, l’idée de voyager avec un ordi me hérisse, pour au moins deux raisons :
1/ C’est lourd ! (meme un netbook)
2/ Ca me rappelle le boulot
Alors bien sur, je prefere photoshop que the gimp (que je connais mal), mais est ce que la solution ne serait pas de voyager léger, avec gimp portable sur support externe (genre cle usb), et bien sur la tablette A6, pour pouvoir retoucher tranquille les hotos depuis n’importe quel ordi (cybercafes inclus)
lien gimp portable :
http://www.clubic.com/telecharger-fiche19612-portable-gimp.html
Sam : je n’ai jamais pu me faire à gimp, personnellement ! Cela dit, c’est une bonne idée que le logiciel sur clef : on ne risque pas de se faire voler l’ordi. Je n’y vois qu’un défaut : impossible de « travailler » un soir d’insomnie à l’hôtel, ou dans les trains, alors que ce sont finalement les deux moments que j’ai privilégié ! Pour un tourdumondiste, néanmoins, ça doit être sympa.
(je suis bien d’accord quant à l’ordi en voyage : dans la première partie je disais ne le considérer que pour des séjours « longs », et uniquement dans certains pays)
personnellement je suis Nikon et je travaille sur NX2
1)j’envoie mes images en Raw sur mon catalogueur IVIEW MEDIA PRO
2)je commence un a faire un premier editing pour les éliminer les ratés, les sur ex, sous ex ‚mal cadré,ou simple sans intérêt
le lendemain je choisis mes 20 photos pour construire un mini reportage
que je travaille sur NX2
mon second vrai editing seulement une fois revenu en France
Bonne article, cependant, le fait d’utiliser la même base de retouches pour toute une série fait parfois passer à côté d’autres réglages que l’on aurait pu trouver en tâtonnant de nouveau. Mais dans l’optique d’un voyage, je comprends parfaitement ce choix.
Bon article, il faut absolument que je me mette aux scripts sur PS ! 😉
Bacri : tiens, question, sur le second editing, tu repars de ton premier, ou tu reprends tout pour, peut-être, trouver une photo à côté de laquelle tu étais passé ? En fait, y’a t‑il une grande différence entre ton choix sur le moment et ton choix à tête reposée ?
Matheew : en fait, j’ai remarqué que si je traitais les photos une par une, et pas dans la foulée, j’obtenais parfois des choses trop différentes les unes des autres. Alors, dans certains cadres, ça peut être bien (dans mes carnets, je mélange tout et n’importe quoi, par exemple), mais si le but est d’avoir un « album de voyage », c’est un plus d’avoir une cohérence, comme dans toute série.
Les scripts, si tu veux, j’approfondirai, mais c’est un véritable gain de temps, surtout sur des actions simples !
je repars de mon premier qui est plutôt souple ‚et mon editing définitif au retour est beaucoup ‚beaucoup plus pointu en particulier sur mon sujet principal ( les chats dans les monastères)car un grand nombre se ressemble énormément( je suis sur ce sujet depuis plusieurs années)
J’aime bcp ta reflexion sur la nécessité d’avoir un regard d’ensemble (sur une ville par ex) avant de faire son choix de photos et de publier seulement ensuite. Je n’ai jamais bloggué durant un voyage mais si je devais le faire, je pense que je ne parlerais de l’etape qu’une fois celle-ci finie, le temps de laisser « decanter » mes impressions (et de m occuper des photos avec une vie d’ensemble.
En revanche, j’avoue etre de celles qui appliquent les memes retouches basiques sur chacune des x photos que je prends (en particulier quand tu t’occupes d’une serie prise dans les memes conditions). Je vais serieusement noter le coup du script, ca pourrait bien etre utile !
merci pour le tip
Bacri : donc tu ne retrouves jamais de bonnes photos oubliées par le premier choix ? Je crois que c’est quelque chose qui se travaille avec le temps. J’ai repris il y a quelques mois de vieilles photos, et j’étais assez catastrophée. J’ai l’impression qu’au fur et à mesure, on sait plus facilement si telle ou telle photo est mauvaise.
Liloulivi : Décanter, c’est un bon mot pour décrire cela !
Voilà qui va me faire gagner du temps pour les photos redimensionnés!Ca marche aussi pour mettre une signature ?
Fabrice : oui, ça marche avec tout ! (ou presque)
Bonjour,
Tout d’abord bravo pour ce blog que je découvre. Je pense que je vais commencer par tous les tutos vidéos/voyage et après on verra !
Et une question : pourquoi ne pas utiliser lightroom plutôt que photoshop ?
Bonjour Sandra, et bienvenue ici.
En fait, c’est juste une question d’habitude (et le fait que lightroom n’existait pas quand j’ai commencé à triturer des photos). Je pense que Lightroom est plus intuitif et plus adapté aux photographes, mais je t’avoue que je me sens beaucoup moins coincée dans photoshop, notamment avec toutes les possibilités de retouches locales.