Il y a quelques années, les vélos pliables me paraissaient ridicules. Les roues étaient petites, les proportions étranges, et les malheureux cyclistes semblaient véritablement pédaler dans la semoule pour faire avancer laborieusement l’engin. Je sais que beaucoup pensent encore ça, aujourd’hui.
Mais voilà, il y a deux ans, je me suis fais voler mon vélo. Un premier prix Décathlon, certes, mais je venais juste de lui mettre un porte bagages... Dépitée, je suis allée dans le magasin le plus proche, me faire une idée de ce que j’allais trouver pour rentrer chez moi. Je suis repartie à pied, puis ai testé les Vélib » pendant un an, mais je n’ai cessé de repenser à la discussion que j’avais eue avec le vendeur. Celui-ci m’avait véritablement vanté le mérite des vélos pliables : certains de ses clients partaient avec en voyage.
J’ai finalement franchi le pas l’année passée. J’ai attendu quelques semaines pour un Dahon, mais la rupture de stock a eu raison de ma patience ; j’ai acheté le premier prix Décathlon, un HopTown (B’Twin). Contre le vol, c’est imparable, et je n’ai d’ailleurs pas racheté le moindre cadenas : il va sous mon bureau, rentre avec moi dans les magasins, au cinéma...
Les roues restent petites, mais le déroulé est grand, et ça ajoute de la maniabilité. C’est finalement fichtrement agréable à conduire. Alors pourquoi ne pas l’emmener en voyage ? J’en avais envie depuis longtemps, et pour aller en Roumanie, plutôt que louer un vélo sur place, j’ai pris mon vélo pliable.
L’avion.
C’est l’avantage d’un vélo pliable : en deux temps trois mouvements, il est dans son sac pour partir en soute. Sur mon modèle, le guidon se trouve protégé par les doux roues, et ne risque donc rien. J’ai même pu glisser un petit sac à dos en plus ! Avec un vélo classique, j’aurais passé du temps à le démontrer puis à le remonter, à le protéger, et dû réfléchir à une solution pour le retour (Garder le carton ? Trouver une consigne ?)
Bon, je vous avouerai que je stressais un peu quand même, quant à l’état dans lequel j’allais le retrouver. Je n’ai rien protégé et il roule toujours ! La housse du vélo est par contre trouée de partout, mais c’était assez prévisible vu le soin apporté aux bagages de manière générale.
Un vélo pliable n’est pas nécessairement plus léger qu’un vélo classique, mais à moins d’embarquer beaucoup de surplus, ça passe sans payer de supplément. Dans tous les cas, il faudra dégonfler les pneus avant, et donc penser à un petite pompe pour tout regonfler. Pour ma part, j’avais également prévu des rustines, de la colle et quelques clefs, même si je ne les ai pas utilisées.
Sur place
C’est là qu’on va surtout sentir l’avantage du vélo pliable, à mon sens. Il offre une très grande liberté. On peut aussi bien partir sur un itinéraire complet à vélo (en notant que tous les modèles ne peuvent pas accueillir de sacoches : j’ai dû prendre un sac avec des tendeurs, pour ma part), ou l’utiliser comme un plus. C’est cette deuxième option que j’ai choisie. Ainsi, j’ai pris trains et bus sans problème, n’utilisant le vélo que pour me déplacer une fois sur place. Ca m’a permis d’économiser un peu, mais surtout, d’aller ensuite dans des endroits qui ne sont pas accessibles à pieds ou difficilement en transports en commun, tout en profitant du trajet pour m’arrêter où bon me semble.
Enfin, aucun stress quant aux vols : le vélo dort dans la chambre d’hôtel ! Et pareillement les jours où l’on décide de se déplacer à pieds : il n’est d’aucun encombrement.
Les inconvénients
Parlons quand même des points négatifs.
Tout d’abord, être à vélo, ça veut dire être sur la route et se faire à la conduite locale. Pliable ou pas, il faut redoubler de prudence et trouver sa place. Dans les villes, à Budapest comme à Sighet, j’ai ainsi beaucoup roulé sur les trottoirs, chose que je ne fais absolument pas à Paris. Mais après avoir observé les cyclistes autochtones, ça m’a semblé être une habitude locale, et je ne me suis pas faite prier.
Il faut aussi avoir un itinéraire et être conscient de ses capacités. Si à 18h, on est à 50km de son point de chute, sans carte, complètement épuisé, c’est mal barré. Mais l’inverse est également possible : je comptais suivre un itinéraire sympa proposé par le Lonely Planet. Ils disaient qu’il fallait être en forme et prévoir une bonne journée : « bon cyclistes, bons vélos, et journée entière »... Carte en main, je m’en sentais capable. Mais, ne connaissant pas le parcours, j’ai été beaucoup trop vite ; persuadée qu’il devait se terminer sur une grosse montée qui expliquerait les conseils du Lonely Planet. Résultat, en cinq heures le tour était bouclé, et j’ai dû me trouver un autre endroit à aller voir !
Dernier point, assez spécifique à la Roumanie (enfin, pas que) : les chiens ne semblent pas aimer les cyclistes. A 6h du matin, alors que je rejoignais la gare routière, assez excentrée, pour repartir, je me suis retrouvée encerclée par des chiens, quand d’autres personnes, à pieds, sont passées sans encombre.
26 commentaires
Effectivement, j’aurais plutôt penser que les vélos pliables étaient gadgets. Et que ceux qui s’en servent on forcément l’air mal à l’aise avec les jambes qui débordent sur l’extérieur.
Je penserais à aller jeter un oeil à Décat » pour voir à quoi ça ressemble maintenant ! Pour sûr c’était idéal pour ton voyage, il faut quand même voyager très léger pour que ça ne devienne pas la plaie =)
Combien tu as parcouru de kilomètre dans la semaine in fine ?
Merci pour ce récit. Pour moi, ce que j’aime avec le vélo pliable, c’est que l’on peut, en ville, à tout moment prendre le bus. Aux Etat-Unis, certains bus ont une sorte de caddie à l’avant du bus pour ranger les vélos normaux. Mais le pliant est plus pratique.
Bon, il faut préciser que je suis (relativement) petite, et qu’au final c’est peut-être moins gênant, mais la première fois que je l’ai utilisé en compagnie de Monsieur Oreille, qui lui a un beau et grand vélo, il a été surpris de ce que je puisse le suivre sans mal. Si on choisit un modèle qui nous correspond et qu’on le règle bien (on peut régler la hauteur de la selle ainsi que du guidon), c’est loin d’être inconfortable. Au contraire, quand il s’agit de reprendre des vélos à grandes roues, je suis perdue tellement c’est peu maniable !
Le vendeur m’avait parlé d’exemples de voyageurs faisant des tours d’Irlande ou de Cuba. Pour ma part, je n’ai pas compté les kilomètres. Je sais que j’avais une grosse journée à 50 ou 60km, en petite montagne, et d’autres plus relax ou je faisais tranquillement le tour de la ville. Dans l’utilisation que je prévoyais, le but n’était pas d’avaler du goudron, de toute façon. D’ailleurs, je suis maintenant tentée de l’embarquer pour des week-ends dans certaines villes... Si on ne fait pas de musées, et qu’on a un bon plan, ça doit être sympa !
On avait fait la Belgique et Londres avec un Hop’town l’année dernière.C’est un avantage indéniable pour visiter une ville, et c’est super agréable.J’ai trouvé le Hop’town un peu lourd une fois replié, le sac de transport n’est pas hyper solide mais bon je chipote...C’est une super invention de D4, et qui se revend très bien en occasion 🙂
Même sur les routes roumaines ça le faisait ? J’avoue que je me méfie un peu, un vélo traditionnel à l’air plus fiable. En même temps, j’imagine qu’ils ont du tester le matériel dans toutes les conditions possibles et imaginables...Le pliage se fait vraiment en 15 secondes ?
Yo : Je viens d’aller chercher les images sur votre Flickr, du coup ! Ça avait l’air sympa. On s’attend souvent à ce qu’un vélo pliable soit léger, mais c’est une fausse idée. Le VTC de mon compagnon est plus léger ! Cela dit, celui-ci a des roulettes. Pas super pratique, mais sur de courtes distances, ça dépanne. Quant au sac de transport, effectivement, il est dans un très mauvais état ! Mais au moins, il est inclus : certaines marques les vendent, et c’est pas donné !
Lucie : Oui, même sur les routes roumaines 🙂 En même temps, c’est pas trois nids de poule qui vont me faire peur, j’ai l’habitude des pavés, des trottoirs, des détritus sur la route !
Sérieusement, il existe des dizaines de modèles. Certains sont conçus pour aller chercher le pain le dimanche matin, d’autres sont de vrais VTT. Ça a vraiment beaucoup changé. Quant au pliage, j’aime toujours autant écouter les chuchotements derrière moi quand je le monte ou le démonte : les gens sont toujours surpris du fait que oui, c’est très rapide ! Peut-être pas la première fois... mais dès qu’on a le coup de main, ça va tout seul. La barre sous la selle contient une règle, par exemple, qui permet de systématiquement remettre la selle à la bonne hauteur, plutôt que faire des essais.
Comme Lucie, j’avoue que je ne savais pas qu’un vélo pliable pouvait tacler des routes plus difficiles que nos rues d’asphaltes ainsi que des pentes !
Waw... Ca me fait réfléchr en tout cas, pour moi qui ne conduit pas.
Mélissa : on en croise de plus en plus, notamment pour des voyages organisés. Les japonnais semblent en être assez friands. Ça a vraiment beaucoup évolué : je ne l’ai pas mentionné dans l’article, mais parmi les leaders on trouve Bike Friday, et il suffit de jeter un œil à leur site pour voir les possibilités offertes aux voyageurs. Le gros problème reste à mon sens le coût : c’est réservé à des gens qui vont l’amortir ! Mon vélo personnel étant surtout utilisé à Paris, je n’ai pas envie de dépenser plus de 1000€ pour quelques voyages ponctuels. Du coup, je préfère acheter un bas de gamme, quitte à en changer de temps en temps !
C’est vrai que ca parait pas vraiment adapte pour le voyage. Pour de petites distances, je veux bien. De la a faire une rando velo de plusieurs semaine avec, il y a un tour de roue que je ne franchirai pas 🙂
Tommy : c’est exactement pour ça que j’ai fait l’article, même si je ne suis partie qu’une semaine ! Jette un œil chez Bike Friday, tu seras surpris des possibilités offertes.
Cela a des avantages mais je suis pas sûr que cela soit bien confortable sur de longues distances pendant longtemps. Surtout pour une grande personne comme moi:-)
Fabrice, jette un œil chez les fabricants, tu verras qu’il y en a vraiment pour tous les goûts ! Personnellement, j’ai un modèle moyen, et ça ne me dérange pas avec mon 1m60, mais tu peux trouver des vélos « taille adultes » qui ne ressemblent absolument pas à des vélos pliables genre ça (qui est plus un démontable rapide), ou ça.
Ton compte-rendu m’a vraiment intéressé, ça a l’air d’être bien pratique pour les voyageurs ce bidule ! Comme tout le monde, je crains juste qu’il ne soit pas confortable ou adapté à mes grandes jambes, mais... je testerai !
NowMadNow
Ben tu vois Aline, c’est justement pour ça que j’ai écris l’article ! Parce qu’on a forcément une mauvaise image du truc avant d’essayer, mais qu’on se rend compte ensuite que c’est pas si mal, et qu’il y a même toute une communauté d’adeptes qui pratiquent le cyclo-tourisme partout autour du globe, que ça soit pour une escapade urbaine ou trois mois de vélo intensif.
Je l’utilise tous les jours et régulièrement, on me demande où est le moteur : sous-entendu, il est impensable de rouler vite avec ça !
Hello
J’utilise le vélo pliant depuis maintenant plus de 2 ans. j’avoue en avoir le Virus.
Ce vélo trouve sa place une fois replié dans les compartiments bagages de tout les trains sauf le TGV que je n’ai pas encore testé).
Tu a eu beaucoup de courage d’emmener le Hoptown car il est très lourd. j’en possède un que j’ai utilisé sur Paris mais aussi de Vincennes à Saint-Denis. C’est un vélo très à l’aise dans les embouteillages. Les trottoirs ne lui font pas peur ce qui est quasi indispensable pour avoir son train à l’heure le soir. Mais l’usure de ses composants est rapide car bas de gamme.
Moi j’ai opté pour son petit frère le OYAMA Rockaway qui est plus léger donc moins fatigant au quotidien.
Il est vrai que ce type de vélo est en 20″ est plutôt fait pour les personnes de petite taille comme moi.
Pour la petite histoire le fabricant du Hoptown c’est OYAMA, Decathlon ne fait que le vendre.
Ceci n’est qu’une anecdote.
Il y a beaucoup d’exemple de voyage notamment celui-ci : http://travel.bmfbm.com/
Pour plus de renseignement il y a ce forum qui est très cool http://www.forum-velo-pliant.fr/index.php
Pour conclure de mon propre avis la marque BROMPTON est la référence dans le domaine du pliant.
Je suis ravi de savoir que tu fais partie de notre communauté d’extraterrestres.
Super le voyage et je pense que le Decath est adapté, mais je ne trouve pas son systeme de pliage au top : encombrant et peu roulant une fois plié. Pas grave pour un voyage, plus si on veut prendre le metro.
Je suis d’accord avec Pierre, Brompton est une super reference...pour cveux qui ont les moyens, mais tous les possesseurs ne jurent que par lui.
Perso pour Paris, je préfère le vélo Pliant Strida, moins de 10kg, plié il est grand comme une possette canne et roule facilement dans les couloirs du métro. Un bon compromis me semble-t-il.
bravo pour ce beau voyage.
Coucou Aurélie ! C’est marrant, je viens de m’acheter un vélo pliant à Shanghai et j’en ai bien profité une semaine... Maintenant je file vers Hong Kong et cherche une housse... En tapant les mots clefs vélo pliant avion on tombe sur ton site en premier... Bravo pour le référencement et les conseils ! ! !
A+++
Laurent
Bravo pour ces récits de voyage passionnants ! Je trouve ce voyage en vélo pliant assez étonnant, je ne pensais pas qu’on pouvait se lancer dans une telle aventure avec un vélo comme celui là qui ressemble plutôt à une trotinette.. mais visiblement c’est possible et même agréable. Je pense que c’est une option que je tenterai dans un futur proche parce que ça ouvre beaucoup de possibilités : facile de voyager avec un vélo plié dans une sacoche. Merci pour ce retour d’expérience.
Mélinda.
peut on imaginer faire 1200 km en 15 jours..sur un vélo pliant .
C’est ce qu’on doit faire cet été sur l’Euro velo route qui va à Budapest , et ça peut etre la bonne solution pour le retour le train ou avion
J’étais sceptique quant à l’utilisation du pliant en vélotaf et depuis un an que j’ai mon Dahon DG7 HG je n’utilise plus que lui, j’ai mis mon vieux city au placard. maniabilité hors pair juste quelque peu inconfortable sur les pavés. Pourtant avec les routes pourries qu’on a en Belgique c’était pas gagné. je pense maintenant faire un peu de rando avec. Oreille, Merci pour tes articles, tu écris super bien.
J’ai trouvé votre article très sympa. Avant d’acheter mon vélo pliant j’avais hésité un peu.. Après beaucoup réfléchir j’ai achète un VTT pliant 26 pouces chez blanc Marine et je suis très satisfait. Nous sommes en train de planifier un petit tour de l’Europe en vélo pliant... 🙂 Par contre les vélos je trouvé que les vélos à Décathlon les roues étaient trop petites, et manque un peu de confort, je ne prendrai pas un vélo de ce type pour effectuer en si long trajet...
Merci Mme Oreille pour cet intéressant blog.
Mais :
Le gabarit maximum (l+L+h) des bagages en soute en avion est le plus souvent égal à 158cm.
Les vélos decathlon font 180 cm au moins.
Compter sur la tolérance au guichet ou acheter brompton ou dahon qui semblent ne pas dépasser 158cm ?
Comment ça passe pour vous avec Hoptown etc...?
Tout dépend de qui on a en face de soit, parfois il faudra effectivement aller au comptoir « oversize »
Bonjour,
Je suis propriétaire d’un vélo 20 pouces Blanc marine depuis 3 ans ; je l’utilise quotidiennement dans les transports en Commun à Orléans- J’en suis très satisfait et correspondant exactement à ce que je recherchais ; c’est-à-dire qu’il est très confortable (pour ne pas arriver en « nage « au travail) ; de plus il a un très bon développement pour ne pas se fatiguer. J’avais longtemps comparé les différents fabricants.Enfin le cadre Blanc marine est suspendu ce qui procure un confort inégalable à mon avis – Bonne Soirée
j’ai testé le 26 pm² sur mon trajet domicile travail qui présente au retour une longue côte. Il est vraiment efficace, maniable. je pourrais dire essayer c’est l’adopter et ne plus s’en passer. Ce vélo est génial. il a une reprise de folie et des accélérations incroyables ce qui est à mon avis important quand on circule aux heures de pointe au milieu des voitures.
Je possède un vélo pliant blanc marine 26 pouces que j’utilise au quotidien. Rien à dire .Des performances à couper le souffle (vu le gabarie) ‚une fiabilité hors pair avec une bonne finition . Et contre toute attente ........ vous vous faites arrêter tout les 10 mètres(automobiliste et même les deux roues motorisés) et à chaque feux rouge vous devenez une attraction surtout dans le métro .