Voyager avec un enfant est une expérience extraordinaire.
Il y a deux ans, je faisais le bilan de ma première année à voyager aux côtés de Petite Oreille. Une année à crapahuter avec cette petite chose en porte-bébé, à la regarder découvrir ce qui l’entoure. Aujourd’hui, elle a grandi – au moment où j’écris ces lignes, elle a 3 ans et demi -, et j’ai encore plus de plaisir à la regarder explorer le monde. Et plus que jamais, je peux affirmer que ceux qui pensent que « l’enfant en bas âge ne retire rien de ses voyages » se trompent.
Sommaire
- Le rythme du jeune enfant
- Le choix de la destination adaptée à l’âge de l’enfant
- La santé de l’enfant en bas âge
- Faut-il prendre une assurance pour voyager avec un bébé ou un jeune enfant ?
- L’apprentissage de la propreté pendant les voyages
- Y a‑t-il des accessoires indispensables ?
- Les transports avec un enfant (et survivre aux vols longs courrier !)
- Les hébergements
- La nourriture : gérer les repas à l’étranger avec un jeune enfant
- Partir en voyage pendant l’école
- Quels documents pour voyager avec un bébé ?
- Voyager seul avec son enfant
Ce que j’aime dans le voyage avec un enfant, même en bas âge
- Je passe du temps avec ma fille, loin du quotidien. On voyage ensemble. On découvre des choses ensemble, on se forge des souvenirs communs très forts. Je passe beaucoup de temps avec ma fille chaque jour, mais ça n’a rien à voir avec le voyage : il est difficile de se consacrer à 100% à un enfant quand il y a les repas, la maison, le boulot. En voyage, on laisse tout ça derrière, et on est ensemble à 100%.
- Elle s’extasie sur tout, et moi aussi. Et c’est incroyablement agréable de prêter attention à ces mille détails que je n’aurais pas vus sans elle.
- La curiosité est une belle qualité, et j’espérais que ma fille en fasse preuve. En voyage, elle pose autant de questions qu’à la maison, mais nous abordons d’autres cultures, d’autres modes de vie. (C’est un bon moyen pour développer un vocabulaire riche !)
- Je suis surprise par sa mémoire, sa capacité à se souvenir du nom d’un enfant avec qui elle a joué plusieurs mois auparavant, à se remémorer des détails qui me semblaient anecdotiques. C’est pour moi la preuve parfaite que, même si elle ne se souvient pas forcément de tout, le voyage la marque forcément.
- Elle est super forte en géographie ! Comme beaucoup de voyageurs, j’ai des cartes et des globes partout à la maison (elle a le sien, avec des animaux partout...). Avant chaque voyage, on regarde où on va. Elle sait placer de nombreux pays, même si elle n’a aucune idée des échelles !
- Les rencontres sont fabuleuses. J’ai toujours aimé échanger avec les habitants pendant mes voyages. Avec un enfant, c’est encore plus facile d’aborder les gens, et d’avoir des échanges, même simples. Et surtout, c’est génial de regarder Petite Oreille faire des rencontres, jouer avec d’autres enfants dont elle ne parle pourtant pas la langue. S’il faut vous convaincre de la magie des rencontres avec un enfant, je vous propose de parcourir l’article qui résume nos cinq semaines d’immersion chez l’habitant à Sumatra.
Petite Oreille avec Tasya et Non, à Sumatra
Ce que j’aime moins dans le voyage avec un enfant en bas âge
- Elle commence à peser lourd ! Jusqu’à deux ans, je n’avais aucun souci : je la vissais dans le porte-bébé, et en route mauvaise troupe. Mais à trois ans et demi, elle fait 15kg, et je ne peux plus utiliser le porte-bébé : avec l’eau, le goûter, le matériel photo et Petite Oreille, c’est trop lourd pour les longues distances ! Il m’arrive donc de la mettre sur mes épaules, quand elle fatigue, mais c’était tout de même beaucoup plus facile quand c’était une petite chose dans un porte-bébé ventral !
- Parfois elle décide de faire la « foliquette » : c’est l’expression que j’utilise avec elle lorsqu’elle se comporte n’importe comment. Quand elle part en courant, quand elle est trop excitée par la fatigue. Ce sont des situations pas toujours simples à gérer, surtout dans les transports avec les bagages...
- La période où il faut trimbaler les boîtes de lait. Je suis rapidement passée au lait de vache (ou d’amande parfois !) pour Petite Oreille, et je ne regrette absolument pas cette période où, partout, il fallait emmener le lait en poudre, les biberons...
Petite Oreille à Madagascar
Guide pratique : mes conseils pour voyager avec un enfant en bas âge
Profiter, rester zen.
C’est ma règle en toute circonstance : même quand tout devient compliqué, j’essaie de rester calme. Et tant pis s’il y a des petits tracas, l’essentiel, c’est de profiter du voyage.
Préambule
Comme précédemment dans l’article consacré à mes voyages enceinte, ainsi que dans celui sur le voyage avec un bébé, je ne parle ici qu’en mon nom et n’ai pas envie de généraliser : ce qui suit est basé sur mes expériences en tant que voyageuse relativement aguerrie avec une petite fille qui n’a aucun problème de santé. Chaque enfant est bien sûr différent !
Je précise également que j’ai l’habitude de « bouger » avec ma fille même lorsque nous ne voyageons pas. Le soir après l’école, il est rare que nous rentrions directement à la maison. Quant aux week-ends, nous faisons systématiquement une activité toutes les deux, qu’il s’agisse d’aller au théâtre, à la piscine, à la bibliothèque, dans un musée, en forêt... Ne pas être à la maison, prendre les transports en commun, etc. fait donc partie de son quotidien.
(Vous retrouverez tous les récits de nos voyages en famille dans la catégorie éponyme)
Le rythme de l’enfant
Voyager avec un enfant en bas âge suppose de s’adapter à son rythme (bien plus qu’avec un bébé). Jusqu’à 4 ans, les enfants peuvent avoir encore besoin d’une petite sieste certains jours, ou de grosses nuits pour compenser. Il faut donc éviter d’enchaîner les longues journées, sous peine de se retrouver avec un enfant qui ne veut plus rien faire. J’essaye également de prévoir les trajets de plus d’une heure sur des horaires qui pourraient correspondre à une sieste. Cela permet à ma fille de se reposer et de profiter du reste de la journée. A l’inverse, avant une journée chargée, j’essaie de la coucher tôt et de ne pas trop la fatiguer.
D’une manière générale, j’essaie de privilégier des rythmes lents dans nos itinéraires, pour qu’on puisse laisser de la place à l’improvisation. Et je n’hésite pas à tout chambouler si c’est pour lui permettre d’apprécier plus une visite. Je n’ai pas envie de lui demander de se dépêcher en permanence, sinon comment pourrait-elle profiter du voyage dans ces conditions ?
Des activités adaptées à son âge
Il existe une multitude d’activités ludiques pour les petits. Le but est d’alterner visites et jeux, voire de mixer les deux, pour que toute la famille y trouve son compte. Garder du temps où l’enfant peut jouer est primordial, surtout dans un voyage de plusieurs jours.
Partir en rando
La randonnée est quelque chose qui marche bien avec Petite Oreille (!). Jusqu’à 3 ans, je prenais de temps en temps un porte-bébé avec moi, afin de lui permettre de se reposer lorsqu’elle le souhaitait, mais on s’en est très bien passé pendant les derniers voyages. Il existe des porte-bébé adaptés pour des enfants plus grands (notamment le Preschool de Rose & Rebellion), mais je ne les ai pas testés : je suis souvent seule avec ma fille et j’ai besoin de mon sac à dos (pour le matériel photo, mais aussi pour son goûter, la bouteille d’eau, son manteau, etc.).
Lorsque je randonne avec Petite Oreille, j’essaie de me caler sur son rythme tout en lui rappelant de temps en temps qu’il faut quand même avancer (sinon, elle pourrait rester 3h au même endroit parce qu’elle a vu un escargot...). Je fais mon maximum pour rendre la randonnée la plus agréable possible pour elle. Selon les lieux et les mois, nous pourrons ainsi nous arrêter pour observer les animaux (elle a des petites jumelles comme celles-ci, ça l’amuse beaucoup), ramasser des mûres le long des chemins, faire des pauses pour mettre les pieds dans un ruisseau.... Tout est prétexte à s’amuser en marchant !
Nous avons également eu plusieurs fois l’occasion de randonner avec un âne, et Petite Oreille avait adoré. Par exemple, pendant deux jours dans la Sarthe, j’ai marché en tenant l’âne Coco, sur lequel ma fille était assise. Pendant les pauses, elle lui faisait des câlins, lui apportait de l’herbe... Nous aurions pu partir quelques jours de plus sans qu’elle ne se lasse !

Le cyclotourisme
Le cyclotourisme se pratique également très facilement avec un jeune enfant. Nous avons commencé lorsqu’elle avait 9 mois, et ça lui a tout de suite plu ! À présent, elle s’installe toujours dans la carriole avec plaisir, même si elle n’y dort plus aussi facilement : elle a ses jouets, ses magazines, elle regarde le paysage... Je veille simplement à ne pas faire des journées trop longues et à lui permettre des pauses régulières : le plaisir du vélo, c’est aussi de s’arrêter pour profiter !
Tour du Plateau de Millevaches à vélo et Week-end vélo en famille en Loire-Atlantique
Les sports d’hiver
À partir de ses 2 ans, elle a pu commencer à vraiment profiter des activités de la montagne en hiver. Et, bien sûr, tout lui a plu ! Initiation au ski : elle aurait pu continuer toute la journée ! Petite randonnée en raquettes : elle courait devait moi ! Quant à la luge, ce fut des heures de fou rire ! Les jeux dans la neige, surtout bien fraîche, sont toujours de grands moments pour les petits.
J’ai acheté une luge pour enfant en bas âge à Décathlon, qui fut un très bon investissement : l’enfant est attaché dedans et l’adulte peut maîtriser la vitesse de la descente avec une lanière. Quant à la montée, il « suffit » de tirer la luge derrière soi grâce à la même lanière (et ça fait les muscles !). Ce système permet aussi d’aller se promener, à la manière d’une pulka.
Nul besoin d’aller dans une grande station, au contraire : une petite station à taille humaine, où on peut faire de la luge dès la sortie de l’hébergement, c’est parfait pour Petite Oreille ! Et nul besoin non plus de remplir ses journées d’activités coûteuses : faire des bonhommes de neige, marcher dans la poudreuse et se laisser tomber dedans, jouer à lancer des boules de neige... c’est déjà très amusant !
Par contre, il est impératif d’avoir de bonnes chaussures et une tenue adaptée : l’enfant doit être au chaud (sans transpirer pour autant) et rester au sec.


Les fermes pédagogiques
Lorsque nous sommes à la campagne, il est une activité qui a toujours du succès : visiter une ferme. Il peut s’agir d’une ferme pédagogique, où tout est fait pour accueillir des enfants, ou d’une ferme qui ouvre ses portes aux visiteurs pour vendre ses produits. C’est génial de regarder Petite Oreille aller sans crainte vers tous les animaux, leur parler, essayer de les caresser : elle n’a pas peur, et c’est tant mieux !



Visite d’une ferme pédagogique dans la Loire
Où voyager avec un enfant ?
Le choix de la destination : adapter le voyage à l’âge de l’enfant
Durant la première année de Petite Oreille, nous avons expérimenté plein de voyages différents, de façon graduelle : des séjours courts en France, des week-ends à l’étranger, des trucs un peu plus sportifs, jusqu’au long courrier en Nouvelle-Calédonie. Dans les trois années qui ont suivi, j’ai continué d’emmener Petite Oreille un peu partout, avec une certaine variété : des excursions dans différents endroits en France (la Loire, Cassis, Aix-les-Bains, Rouen, ...), du cyclotourisme (de Paris au Mont Saint-Michel sur la Véloscénie), un week-end randonnée avec un âne dans la Sarthe, une semaine en Autriche à Linz puis à Salzbourg, un voyage nature dans la Forêt-Noire en Allemagne, la découverte de la neige en montagne (notamment à Saint-Martin-de-Belleville), une semaine dans le Canton de Fribourg, des city-trips à Bruxelles ou à Manchester et puis des destinations plus lointaines : le Groenland, Madagascar, l’Indonésie.
Je choisis mes destinations en fonction de mes attirances, bien sûr, mais aussi en faisant attention aux conditions de voyage pour ma fille. Ainsi, j’évite les conditions extrêmes : grosses chaleurs et foule sont pour moi les deux points négatifs les plus importants. Pour le reste, il y a finalement assez peu de destinations où les conditions d’hygiène / santé rendent le voyage avec un enfant en bas âge impossible !
Toutefois, sachez que voyager dans certains pays suppose des vaccins supplémentaires, que ceux-ci soient obligatoires ou simplement vivement conseillés (comme l’Hépatite A en Asie). Devoir faire ou non des vaccins à votre enfant en bas âge peut aussi être un critère dans le choix de vos destinations de voyage.
Adapter l’itinéraire et les conditions du voyage est plus important que le choix de la destination : voyager lentement, éviter de changer d’hôtel tous les jours, faire des pauses régulières et prévoir des temps ludiques pour l’enfant.
Long voyage vs. petit week-end
Avec Petite Oreille, notre plus long voyage a duré 5 semaines. De mes précédents voyages, j’avais retenu qu’au-delà d’une semaine, il est impératif de prévoir des temps calmes, et des temps de jeu rien que pour elle.
Ainsi, lorsque nous sommes parties au Groenland, la troisième semaine a été moins agréable pour elle : elle n’avait plus envie de randonner, elle voulait juste jouer.
Plus le voyage est long, plus il faudra privilégier des rythmes lents. Cela permettra aussi que l’enfant n’accumule pas de fatigue. Il peut louper deux siestes, ou faire deux nuits courtes sur un week-end, mais ça ne peut pas durer trois semaines !
Dès lors qu’on respecte ses besoins, l’enfant, même en bas âge, supporte très bien les voyages longs !
L’enfant, centre de l’attention
Il faut imaginer que dans certains pays, il n’est pas habituel de croiser des enfants occidentaux en bas âge. Les habitants viendront donc assez facilement vers l’enfant, celui-ci devenant objet de curiosité.
À Madagascar, les gens essayaient de toucher Petite Oreille pour voir si la peau des bébés blancs est douce. À Sumatra, les gens sont très tactiles, et tenaient tous à la caresser en lui disant bonjour, ou à toucher ses anglaises (ses cheveux plaisaient beaucoup, là-bas). Les adultes, hommes comme femmes, la prenaient dans les bras pour lui faire des bisous, la sentir, même si je ne les connaissais pas.
Ce sont des comportements normaux là-bas, mais qui ont fini par devenir pesants pour Petite Oreille lorsqu’ils venaient de parfaits inconnus.
Ça l’a amusée au début, d’être le centre d’attention, mais au bout de deux semaines, elle en a eu marre. Parfois, elle avait juste envie qu’on la laisse jouer avec ses copains, sans devoir faire des sourires, sans poser pour un énième selfie, sans que personne vienne la toucher. Elle acceptait les câlins lorsqu’ils venaient de gens que nous avions côtoyés quelques heures, mais grognait dès qu’une nouvelle personne approchait.
Ce fut un vrai dilemme pour moi en tant que maman : comment lui expliquer qu’en France, elle a le droit d’exiger le respect de son corps, mais qu’ailleurs ça ne s’applique pas sous prétexte que ce monsieur/cette dame – que je ne connais pas – a dit qu’elle était jolie ? C’est un terrain glissant... Je me suis donc évertuée à lui dire que les gens voulaient juste être gentils avec elle, tout en essayant d’expliquer aux personnes qu’elle repoussait que c’était parce qu’elle n’avait pas l’habitude d’être touchée.
La santé des tout-petits en voyage
Je pars toujours avec une trousse à pharmacie de base. Petite Oreille n’a jamais eu de problèmes graves à l’étranger, heureusement. Mais pour les petits tracas exotiques, j’ai retenu une chose : rien ne vaut les médecines locales.
Ainsi, lorsque nous sommes parties en Indonésie, aucun des médicaments de ma pharmacie de maman voyageuse n’a servi. Petite Oreille a eu des irritations liées à la transpiration (typique des enfants en bas âge), ainsi que des démangeaisons à cause des piqûres de moustiques. Ce sont des problèmes auxquels je ne suis pas confrontée en France... mais pour lesquels toutes les familles de Sumatra sont équipées !
J’ai suivi les conseils des mamans du village, et acheté de la poudre pour la transpiration ainsi qu’une huile apaisante, comme tout le monde. Ça se trouvait dans toutes les petites boutiques, pour une somme modique !
Ma trousse à pharmacie :
- Un antiseptique qui ne pique pas
- Des pansements de toutes les tailles
- Quelques compresses stériles
- Quelques flacons de sérum physiologique
- Quelques cotons-tige (pour nettoyer les plaies avec précision)
- Une crème hydradante
- Du Doliprane
- Une crème à l’arnica
- De la crème solaire (les laboratoires de Biarritz proposent des produits bio avec des ingrédients naturels). Si jamais le soleil tape fort, j’ai tendance à lui mettre un t‑shirt par dessus le maillot de bain pour la protéger (notez qu’il existe des T‑shirts spéciaux pour protéger du soleil)
Les vaccins
Ma fille est à jour dans ses vaccins, cela me paraît essentiel. Elle a également été vaccinée contre l’hépatite A (+ rappel), de façon à être protégée à vie. Pour des pays comme Madagascar ou l’Indonésie, c’est un vaccin vivement conseillé (même pour les adultes), mais l’hépatite A peut s’attraper partout, et être vaccinée lui sera donc utile toute sa vie.
Le seul vaccin « utile » qu’elle n’ait pas, c’est la rage. J’ai hésité, j’hésite encore. Mais pour l’instant, j’essaie surtout de lui expliquer qu’il faut faire attention, et être vigilante. En cas de » léchouille » douteuse, de griffure, ou de morsure, ce sera un aller express à l’hôpital.
La Malarone et autres médicaments spécifiques
Avant chaque voyage hors Europe, n’hésitez pas à consulter votre pédiatre/médecin ou à vous rendre dans les centres spécialisés (l’Institut Pasteur, ou le centre de vaccination Air France, par exemple). Ils pourront vous aiguiller sur les risques sanitaires de chaque destination, ainsi que sur les médicaments à prendre.
À titre personnel, j’essaie d’éviter les médicaments au maximum, et pour l’instant, ça lui réussit plutôt bien. Néanmoins, au moindre doute, il ne faut surtout pas hésiter à consulter un médecin local, qui vous rassurera et vous donnera éventuellement les médicaments nécessaires. Outre les risques liés au fait de laisser traîner, il faut aussi se dire qu’un médecin local sera plus compétent sur une maladie attrapée sur place puisqu’il a bien plus l’habitude que votre pédiatre habituel !
Lorsque nous nous sommes rendues à Madagascar, Petite Oreille a dû prendre de la Malarone (j’ai fait le choix, pour moi-même, de ne pas en prendre, mais, pour ce qui est de ma fille, j’ai préféré la protéger), et ça ne s’est pas bien passé ! Initialement, je la lui donnais le matin, mais il s’est vite avéré que le comprimé provoquait des vomissements. J’ai également constaté que son comportement était différent, elle était très nerveuse. J’ai décalé la prise du comprimé au soir, et les vomissements ont cessé.
Toutefois, pour les voyages suivants, elle n’en a pas repris, et j’ai privilégié la protection anti-moustique plutôt que ce traitement lourd en effets secondaires. Notez toutefois que ces effets secondaires varient (beaucoup) d’une personne à l’autre, et que le paludisme est une maladie très grave. Si votre enfant réagit bien au traitement, gardez-le ! (le traitement... et l’enfant aussi !)
Faut-il prendre une assurance pour voyager avec un bébé ou un jeune enfant ?
L’assurance voyage est vivement conseillée si vous voyagez hors Europe, et surtout avec un enfant. Personnellement, j’ai souscrit à Cap Aventure, chez Chapka, mais je vous prépare un récapitulatif/comparatif pour bientôt !
L’apprentissage de la propreté
Petite Oreille a commencé à utiliser le pot vers 14 mois, mais n’a été propre que plus d’an après. La changer en voyage n’a jamais été un gros problème. Dès qu’elle a été en mesure de se tenir debout, je n’ai plus utilisé les tables à langer, et auparavant, je l’installais simplement sur une serviette dans un endroit propre.
Ne plus avoir besoin de penser au stock de couches (qui prennent toute la place dans les bagages !), c’est génial, mais voyager avec un enfant qui apprend à aller aux toilettes ne fut pas simple. En effet, je n’avais nulle envie de transporter un pot ou un réducteur de WC. J’ai donc essayé d’être à l’écoute, de lui proposer les toilettes dès que nous y avions accès... et qu’elles étaient propres ! Inutile de dégoûter un enfant qui apprend à aller aux toilettes !
Pendant toute cette période d’apprentissage, j’ai veillé à avoir sur moi des vêtements de rechange (la tenue complète, ça servait aussi si elle se renversait son verre d’eau sur elle !), au cas où !
Aujourd’hui, elle est assez grande pour se débrouiller seule lorsque nous sommes à l’hébergement (et qu’elle peut donc s’asseoir sur une cuvette propre), mais je l’aide dès que nous sommes dans des toilettes publiques (restaurants, musées, etc.) pour la tenir au-dessus, ou quand nous sommes en pleine nature. Elle a également eu l’occasion de tester les toilettes à la turque où l’on se rince avec de l’eau plutôt que d’utiliser du papier, et ça l’a beaucoup amusée.
J’ai acheté un « pisse-debout » afin de la rendre totalement autonome partout. C’est une espèce d’entonnoir, initialement pensé pour les femmes qui fréquentent les festivals (et leurs toilettes dégoûtantes...) ou qui randonnent et n’ont pas toujours envie de devoir baisser leur pantalon.
Qu’emporter avec soi lorsqu’on voyage avec un enfant en bas âge ?
C’est la question que tout parent se pose. C’est parfois une source de stress : vais-je oublier quelque chose ?
Y a‑t-il des accessoires indispensables ? Faut-il prendre une poussette ?
Dès le départ, je suis toujours partie de la manière la plus minimaliste possible. Surtout, ne pas se surcharger !
Mes indispensables
- La trousse à pharmacie
- Ses affaires de toilette : brosse à dents, dentifrice, gant de toilette, savon de Marseille (qui servira aussi pour les lessives !)
- Son passeport/sa carte d’identité
- Une gourde : autrefois, ma fille avait un modèle adapté aux petits (Camelbak), mais le système de valve est pénible à nettoyer. Elle a donc maintenant une gourde simple de petite contenance, que je glisse dans son sac à dos
- Un petit sac à dos rien qu’à elle, avec le doudou, la gourde, des petits jouets
- Des magazines (au rayon jeunesse dans n’importe quel Relay, notre rituel avant le train ou l’avion !), ou des livres d’exercices (comme celui-ci, gros coup de cœur !)
- Un petit carnet et des crayons de couleurs
- Des habits adaptés à la destination, et toujours une veste chaude, même s’il fait chaud : pour les soirées et les aéroports. En journée, selon les activités, j’ai parfois une tenue de rechange avec moi, un k‑way, un chapeau, etc.
- Des lunettes de soleil
- Des gâteaux type galettes Saint-Michel, pour le goûter, le temps de se réapprovisionner sur place. Éventuellement quelques compotes en gourde.
- Sa petite lampe frontale
Ce que je ne prends jamais
- La poussette : en 4 ans de voyage, je m’en suis toujours passé. Il m’est arrivé une fois qu’on m’en prête une, et j’ai trouvé la chose plus contraignante que pratique. Certes, cela permet à l’enfant de faire la sieste facilement, mais en contrepartie, il faut se trimbaler la poussette toute la journée. Je pense que ça n’est adapté qu’à certains voyages : si vous avez une voiture, par exemple, il est parfaitement imaginable de prendre la poussette, puisqu’elle restera dans le coffre lorsque l’enfant n’en aura pas besoin. C’est également une question de destination : une poussette suppose de belles routes !
- Le lit parapluie : aimant voyager léger, je n’ai jamais investi là-dedans... et je ne l’ai jamais regretté ! Ma fille dort avec moi, et pour l’instant, on se supporte très bien ! Je m’assure juste qu’elle ne tombera pas du lit (surtout quand elle était plus jeune).
- Tous les accessoires encombrants et inutiles : il existe un grand nombre d’objets « pensés pour les parents » qui, en réalité, sont loin d’être indispensables, ou peuvent très bien être remplacés par des choses plus simples ou moins coûteuses.
Selon les destinations, j’emporte également d’autres accessoires qui peuvent se révéler utiles ou amusants : des petites jumelles comme celles-ci pour observer les animaux, une petite boîte-loupe à insectes, un globe gonflable pour montrer aux autres enfants d’où elle vient.
Sieste chez l’habitant à Sumatra
Les transports avec un enfant
Occuper son enfant : c’est le maître mot !
Je suis la maman qui ne donne pas de grignotage ni de téléphone portable. Ouais. Quand j’entends des gens conseiller les bonbons ou les chips pour occuper les enfants, ça me met hors de moi.
Magazines, gommettes, jeux de cartes, dessin,... c’est possible d’occuper son enfant sans lui donner de mauvaises habitudes !
Le train
Lorsque nous quittons Paris, nous avons un rituel : on part (très) en avance, on passe dans un kiosque acheter des magazines pour enfants, on se défoule un peu (vivement que les travaux soient finis à Montparnasse... il n’y a plus ni place ni jeux !) et on monte dans le train dès que le quai est annoncé.
Si le voyage se situe aux heures des repas, j’ai en général prévu le pique-nique : un truc simple à manger, qui ne tâche pas et ne fait pas trop de miettes.
Pour occuper Petite Oreille pendant les voyages en train, je lui propose donc des petits magazines pour enfants : des petits jeux, des autocollants, des histoires... C’est ludique, et ça ne fait pas de bruit ! Sinon, on commente le paysage : compter les vaches, chercher les éoliennes... En variant les activités, on ne s’ennuie pas !
Seule difficulté : je n’arrive plus à la faire dormir, sauf si le trajet est long (trop de choses à observer autour d’elle !). J’évite donc les trains pendant les heures de sieste, sous peine de me retrouver avec une petite fille qui s’endort cinq minutes avant l’arrivée, ou dans le métro...
L’avion
L’avion a toujours été très facile avec Petite Oreille, surtout si on a une place à côté d’une fenêtre !
A présent, elle a le droit de regarder un film sur l’écran (mais s’il n’y en a pas, je ressors les magazines). À partir de 2 ans, l’enfant a son propre siège (ce qui veut aussi dire que le parent paye !). Ça facilite les choses en permettant plus d’espace : pour un vol de nuit, elle peut donc s’allonger en mettant sa tête sur mes genoux.
Pour les premiers vols, l’enfant peut avoir mal aux oreilles, surtout s’il est très jeune. Prévoyez donc de quoi le faire déglutir (c’est ce que nous faisons aussi, adultes, pendant les phases d’atterrissage et de décollage, de façon instinctive) : quelque chose à boire (lait, jus de fruit) ou à sucer (tétine...). Méfiez-vous également des otites et des rhumes qui pourraient rendre le vol particulièrement douloureux pour l’enfant.
Quoi qu’il se passe, gardez votre calme et dites-vous que vous êtes entouré de gens qui ont (ou ont eu) des enfants et qu’ils l’ont été eux-mêmes, et qu’ils ont certainement vu pire ! N’hésitez pas à prendre votre enfant dans les bras et à bouger (quand c’est autorisé). Concentrez-vous sur lui et ignorez les regards des passagers. Vous pourrez aussi trouver du réconfort auprès des personnels navigants, qui pourront vous donner quelques astuces.
Enfin, j’en parlais déjà dans l’article dédié au voyage avec un bébé, sachez que pour le premier vol, vous pouvez demander un petit diplôme au personnel de bord !
Récapitulons les étapes pour prendre l’avion avec un jeune enfant :
FAIRE LE SAC
Faites-vous une liste personnelle qui servira pour chaque voyage, et essayez d’organiser vos affaires le mieux possible (j’utilise des petits sacs en tissu pour tout compartimenter) :
- Pièce d’identité ou passeport : indispensable ! Un enfant doit avoir ses papiers, même tout petit. On ne peut plus voyager avec un livret de famille. Si votre enfant n’a pas encore de passeport, n’hésitez pas à vous y prendre à l’avance, car selon les villes, cela peut prendre du temps.
- La tétine : selon l’âge de l’enfant, c’est l’accessoire indispensable pour stimuler la succion.
- À manger : pour pallier à la faim si les plateaux repas tardent un peu, ou sont insuffisants. Certaines compagnies ne servent plus de repas, et il est rare de pouvoir bénéficier d’un repas enfant. Avoir prévu le coup peut être salutaire !
- Des petits jouets : parmi ceux que l’enfant aime bien, peu encombrants et silencieux. Ça peut être une poupée, un jeu de cartes, ou des magazines, des crayons de couleur, un carnet...
- Un bavoir ou un linge : même s’ils ne sont plus des bébés, on n’est pas à l’abri d’un verre d’eau qui se renverse (les turbulences pendant les repas, le passager de devant qui baisse son siège...).
- Une tenue de rechange, et une veste : pour les accidents et pour ne pas avoir froid si la climatisation de l’avion est trop forte
- Le doudou : si l’enfant en a un, prenez-le, bien sûr !
Dans le bagage en soute, je mets ensuite tous les vêtements, affaires de toilettes, médicaments...
PASSER LA SÉCURITÉ, LA DOUANE, ET ATTENDRE
La sécurité est sans doute ce que je redoute le plus, car tout dépend de l’humeur des agents, et de le degré de zèle. Je me suis retrouvée avec une dame qui enguirlandait ma fille parce qu’elle ne voulait pas quitter mes bras (pour la fouille au corps) alors que c’était une escale de nuit (et que crier sur un enfant qu’on réveille en pleine nuit, c’est pas très intelligent...). Je me suis aussi retrouvée plusieurs fois avec la totalité de mon sac vidé pour repasser plusieurs fois au scanner ; et ensuite, débrouille-toi pour surveiller ta fille et tout ranger avec les autres passagers qui arrivent et veulent aller vite... Ils peuvent parfois tiquer sur des détails assez surprenant, comme un jouet kinder...
Bref, on essaye d’être organisé au départ, on garde son calme, et on fait au mieux ! Sachez que la plupart du temps, les agents sont adorables avec les enfants, et très serviables (le nombre de fois où ma fille s’est retrouvée à se faire papouiller...), mais soyez préparés : sortez les compotes et les crèmes pour les mettre à part, videz vos poches et celles de l’enfant ! (Cette manie de ramasser des cailloux partout...).
Sachez également que tout ce qui est automatisé est impossible avec un bébé : pas d’accès rapide avec parafe, par exemple.
Pour toutes ces raisons, prévoyez de la marge, car tout ceci prend encore plus de temps avec un enfant, et courir dans l’aéroport n’est plus possible !
Selon le degré de fatigue, vous pouvez parfois prendre, après la sécurité, un chariot (et dans quelques rares aéroports, une poussette). Si la porte d’embarquement est loin, ça peut être pratique. Petite Oreille s’installe confortablement et on fait attention aux mains et aux pieds qui pourraient dépasser.
Avant l’embarquement (et pendant les correspondances si on a le temps), on fait deux choses : jouer et faire pipi. Aller aux toilettes juste avec l’embarquement, c’est un peu la base. Ensuite, certains aéroports proposent des jeux pour enfants vraiment super, qui permettent de se défouler avant le vol. À Copenhague, il y a un étage dédié, à Amsterdam ils peuvent jouer dans un petit avion... Au Groenland ou en Indonésie, chaque petit aéroport était équipé de jeux, et les plus grands offraient des lieux que Petite Oreille ne voulait plus quitter !
L’EMBARQUEMENT
En 4 ans de voyages avec ma fille, je n’ai quasiment jamais vu les familles embarquer en priorité. Si jamais vous y tenez, n’hésitez pas à vous imposer. Cela vous laissera le temps de vous installer correctement, de repartir vos affaires, sans gêner ni être gêné par les voisins de rangée.
Gardez avec vous ce dont vous allez avoir besoin pendant le vol : doudou, jeux...
Jusqu’à 2 ans, comme l’enfant est sur les genoux, on vous confiera une petite ceinture à passer dans la votre afin d’attacher l’enfant. Si l’enfant a son propre siège mais est encore jeune, ou pas très en confiance, demandez la ceinture en prévision : l’enfant pourra ainsi s’asseoir sur vous s’il a besoin d’être rassuré et ne veut pas rester assis tout seul.
Décoller, voler, atterrir
Pour les petits, gardez en tête que les phases de décollage et d’atterrissage peuvent être douloureuses, et qu’il faut les faire déglutir. Plus grands, ou plus habitués, ces phases sont surtout des moments de fascination : si vous arrivez à être placés côté fenêtre, ils resteront collés au hublot ! Avec un enfant en bas âge, le vol est finalement la partie la plus facile à gérer dans le voyage en avion ! Plus d’histoire de couches, de biberons. Avec l’autorisation de regarder un film quand il y a les écrans, c’est presque la fête !
Les transports avec un enfant : la voiture
Je n’ai pas le permis, on passe donc assez peu de temps en voiture. C’est souvent le moyen de transport qui parait le plus simple : on n’a pas à se préoccuper du regard des autres passagers, et on peut se charger comme on veut. Pour autant, ça signifie pour l’enfant d’être attaché dans un siège dont il ne peut pas bouger, et parfois de rester tout seul derrière.
Globalement, j’essaie de faire correspondre les longs trajets à des heures de sieste : ça fait passer le temps plus vite !
J’essaie aussi (même si j’oublie souvent...) d’avoir des petits sacs en papier à portée de main, au cas où ma fille serait malade (ce qui arrive parfois dans les taxis trop matinaux).
Je lui mets à disposition sa gourde, son doudou, des jouets, et des livres. Et si elle en a marre, on chante, on regarde le paysage, on fait les jeux classiques : compter les voitures de chaque couleur, repérer des éoliennes, etc.
Sur un bateau en Allemagne, sur un bateau au Groenland
Les hébergements
Pas évident de savoir quoi privilégier. Ça dépend du séjour, bien sûr. Notez qu’en général, un enfant en bas âge qu’on habitue à voyager pourra dormir bien partout, parfois dans des conditions étonnantes ! Le choix dépend donc surtout du degré de confort voulu par les adultes, et de l’organisation.
Pour une semaine en ville, par exemple, l’appartement est une bonne option : il permet de manger dedans facilement, de bien s’installer. De manière générale, en logement chez l’habitant ou en chambre d’hôtes, les enfants sont très bien accueillis, parfois choyés.
Ma fille s’est toujours bien acclimatée partout, mais j’ai retenu un conseil : pour les petits, il est plus simple d’avoir la salle de bain à proximité, surtout en période d’apprentissage de la propreté. Ainsi, le matin, l’enfant peut rester au lit pendant que l’adulte se lave. Ou, en pleine nuit, lorsque l’enfant veut aller aux toilettes, c’est à proximité. Et ça vaut également pour la situation où l’adulte veut aller aux toilettes en pleine nuit : comment faire lorsque les toilettes sont loin et qu’y aller supposerait de laisser l’enfant seul, plusieurs minutes ?
J’aurais donc tendance à déconseiller les habitats insolites sans salle de bain aux parents solo, tant que les enfants sont petits. Avec un deuxième adulte, c’est par contre une super expérience pour l’enfant !
Je vous conseille également de regarder les hébergements « accueil paysan » et « bienvenue à la ferme », où les noms des labels parlent d’eux mêmes ! En général, c’est la garantie d’un super petit déjeuner avec des produits frais et locaux, d’un accueil chaleureux, et d’un cadre à la fois ludique et intéressant pour les enfants.



La Nourriture
Ça semble souvent être une grosse frayeur : « mais elle va manger quoi là-bas ? ». Hé bien elle mangera ce qu’il y aura ! Si je ne fais pas une moue dégoûtée moi-même, pourquoi ma fille ne goûterait-elle pas ?
J’essaie de faire attention aux épices : quand ça pique, ça passe pas ! Et je surveille également l’eau. En France et en Europe, l’eau du robinet est généralement bonne, mais je me méfie en Asie et en Afrique. Pour boire, on privilégie l’eau en bouteille* ou l’eau « bouillon » (de l’eau qui a été portée à ébullition). Pour le brossage des dents, lorsque j’ai un doute quant à la provenance de l’eau, je privilégie l’eau potable : ma fille est encore en âge d’avaler au lieu de cracher parce que c’est trop rigolo !
*Afin de limiter notre consommation en bouteilles plastiques, j’essaie au maximum de remplir nos gourdes
Manger dans un bon restaurant ne garantit pas qu’il soit bien tenu. En 5 semaines en Indonésie, il n’y a que mois qui fut malade, et c’était à cause de l’un des rares repas que nous ayons pris en hôtel (et, oui, être malade pendant 24h alors que je suis seule avec ma fille, c’est l’enfer !). Chez l’habitant, ou dans les gargotes, aucun problème ! De manière générale, si le restaurant est plein de locaux, ça ne peut qu’être bien ; s’il est vide, fuyez !
N’hésitez pas à poser des questions, à expliquer : pas épicé, etc.
Partir en voyage pendant l’école
Ma fille est à présent en petite section. Au moment où j’écris ces lignes, l’inscription en maternelle n’est pas obligatoire, mais il est prévu qu’elle le devienne en 2019 (ou tout du moins que l’instruction soit obligatoire à partir de 3 ans et non plus 6 ans comme c’est le cas actuellement). Je ne sais pas encore ce que ça va changer pour nous, ni comment ça va se dérouler en primaire. Mais d’ici là, je réécrirai sans doute un article !
Depuis son entrée à l’école, Petite Oreille s’est absentée plusieurs fois pour cause de « voyage avec maman ». J’essaye tant que possible de faire correspondre les départs avec les vacances, mais ce n’est pas toujours simple. Pour l’instant, cela n’a posé aucun problème.
Dès la rentrée, je suis allée voir l’institutrice pour lui en parler. Je pense qu’avoir une bonne relation avec elle est primordial pour que les absences de ma fille ne soient pas un soucis. Au retour, Petite Oreille prépare un petit exposé sur ce qu’elle a vu, avec des photos. C’est un super exercice pour elle, et ça plait beaucoup à ses camarades. On axe bien sûr la présentation sur les animaux, les autres enfants sur place, les choses insolites (on va laisser les exposés sur la géopolitique pour le collège !).
Autre point important, Petite Oreille est éveillée, débrouillarde, et, aux dires de sa maîtresse « dans le groupe de tête ».
Du coup, son institutrice est d’accord pour dire que voyager réussi plutôt bien à Petite Oreille, et que s’absenter épisodiquement n’est pas un soucis, tant qu’elle n’est pas en retard sur le reste de la classe, et qu’on fait des choses intéressantes pendant nos voyages.
Quels documents pour voyager avec un bébé ou enfant ?
On demande la même chose aux enfants, même aux nouveau nés, qu’aux adultes. Pour prendre l’avion, il lui faudra donc sa propre carte d’identité, et si vous voyagez hors d’Europe, le passeport sera nécessaire. Si vous voyagez dans un pays qui existe un visa, votre enfant doit aussi l’avoir (selon les pays, le visa pour enfant peut aussi être gratuit).
Si jamais votre enfant ne porte qu’un seul nom et que ce n’est pas le votre, prenez le livret de famille ou une copie de celui-ci. À titre personnel, j’ai pris des dizaines d’avions sans problème pendant les premières années, mais ça a changé récemment : j’ai droit à l’interrogatoire systématique. Avec le livret de famille, au moins, vous être tranquilles !
Partir seul·e avec son enfant
Partir en parent solo est une expérience enrichissante tant pour les liens avec l’enfant que pour les rencontres sur place. Je comprends que ça puisse effrayer car il faut tout gérer seul, sans le confort des des repères du quotidien. La plupart des voyages que j’ai effectués récemment avec Petite Oreille étaient en tant que maman solo : on ne va tout de même pas rester à la maison sous prétexte que personne ne peut nous accompagner !
Privilégiez la simplicité pour commencer
Si vous n’êtes pas un voyageur très aguerri, ou que vous n’avez pas encore voyagé avec votre enfant, choisissez un voyage simple pour commencer : éventuellement une destination proche ou accessible sans trop de correspondances, évitez l’itinérance avec des changements d’hôtels quotidiens par exemple. N’hésitez pas à louer un appartement, pour avoir une cuisine où vous pourrez préparer à manger et vous occuper des repas à votre convenance (parce que les restaurants, seul avec un petit, c’est pas toujours facile !).
Bref : pour une première approche du voyage en famille, ne vous compliquez pas la tâche en partant sur un voyage qui serait déjà compliqué sans enfant !
Les déplacements : ne pas se charger
Vous le constaterez vite, aller d’un point à un autre avec des bagages et un enfant en bas âge, c’est compliqué. Ils sont à cet âge où ils peuvent marcher, mais où on doit leur tenir la main dans la foule. Et surtout, ils sont à cet âge où s’ils sont fatigués, il faut les porter...
Conclusion : qui dit voyage en solo avec Petite Oreille, dit le moins de bagages possible ! Il me faut toujours au moins une main de libre. J’emmène donc mon sac photo et un sac à dos ou une valise. Rien de plus.
(Pour les voyages en avion, je rajoute souvent un sac en tissu dans lequel je mets tout ce que j’ai besoin d’avoir à portée de main)
Je suis ainsi contente de voyager léger* lorsque je dois faire des correspondances en pleine nuit : attraper les bagages, prendre ma fille dans les bras, traverser un aéroport, embarquer dans un autre avion, et tout ça sans qu’elle se réveille. Ce ne serait pas possible si j’étais chargée !
*matériel photo oblige, mon sac est toujours très lourd ; néanmoins, il me semble préférable d’en avoir un seul, lourd, que plusieurs.
Côté administration : sortir du territoire avec son enfant
Ma fille ne portant pas le même nom que moi, j’ai une copie du livret de famille dans mon téléphone. J’ai également, bien sûr, son passeport (ou sa carte d’identité selon les destinations), ainsi que le mien. Dans la théorie, ça devrait suffire. J’ai pourtant une anecdote malencontreuse à vous raconter, et malheureusement j’ai eu plusieurs autres soucis similaires.
Petite Oreille et moi faisions escale plusieurs heures à Amsterdam, pour rejoindre l’Indonésie. Nous avons rendu visite à une amie puis sommes revenues à l’aéroport afin de prendre notre vol de nuit vers Jakarta. Arrivées devant la police aux frontières, je tends nos passeports, attrape Petite Oreille dans les bras pour la rendre visible du policier dans sa cahute.
– Vous allez où ?
– Sumatra
– Où ?
Le policier a le sourcil levé, il ne connaît pas. Je lui explique que c’est une île d’Indonésie.
– Combien de temps ?
– Un mois
– Il est où le père ?
– A la maison
En réalité, nous partons un peu plus longtemps, mais je ne juge pas utile de lui donner les détails, je commence à me douter qu’avoir autant de questions n’est pas normal.
Il appelle ses collègues, Petite Oreille et moi les suivons dans leur bureau. Un homme, une femme, avec les gilets pare-balles et des armes à la ceinture. S’en suit un interrogatoire en règle, sous les yeux de ma fille, heureusement pas trop intimidée. Vous partez un mois ? Vous allez où ? Vous allez faire quoi ? Il est au courant le père ? Le policier semble tiquer sur le fait que nous n’ayons qu’un seul sac en soute, qui plus est léger, pour deux. Je lui explique qu’il fait très chaud à Sumatra, qu’on a juste besoin de quelques vêtements légers que je laverai au fur et à mesure, et que c’est impossible d’avoir plusieurs valises quand on est seule avec un enfant. Mais, et les couches ? Elle a 3 ans, ça fait longtemps qu’elle n’en porte plus !
Le policier semble douter de mes réponses, mais il confie ne pas avoir d’enfant et ne rien y connaître... J’hésite à lui rétorquer que visiblement, il ne doit pas non plus avoir l’habitude de voyager pour imaginer qu’on a besoin de se charger quand on voyage un mois. Le savon de Marseille c’est formidable.
– Et pourquoi vous passez par Amsterdam ?
– Euh... parce que Garuda décolle d’Amsterdam et c’est moins cher qu’Air France ?
Ça ne semble pas non plus le convaincre. Si tous les gens qui prennent des vols avec escales sont de dangereux suspects, il va avoir du boulot, le policier.
Il interroge ensuite ma fille. Après avoir pensé qu’elle portait toujours des couches, il imagine qu’elle peut lui répondre en anglais. Where are you going, where is your dad ? Ma fille répond poliment, je traduis. Elle n’est toujours pas terrorisée, heureusement. Mais elle s’impatiente, et elle commence à avoir faim.
Ils veulent contacter le père. Ils ont peur d’un enlèvement d’enfant. Forcément, il répond pas, sinon c’est pas drôle. J’essaie, partout. Téléphone, Whatsapp, Facebook, Hangouts. L’heure tourne, on va finir par louper notre vol. Mais ils insistent, ils veulent être sûrs.
Ils ont fini par nous laisser partir. L’argument qui a pesé dans la balance, c’est que ce n’était pas la première fois que je voyageais seule avec ma fille.
Alors comment faire quand on voyage seul·e avec un enfant,
qu’on est séparés ou que l’autre parent ne peut pas venir ?
L’état français n’exige rien. J’ai fait des recherches, vérifié les textes officiels et téléphoné au ministère : en tant que maman ou papa, on peut parfaitement sortir du territoire avec notre enfant sans avoir d’autres papiers que ceux d’identité. Ils conseillent juste le livret de famille dans le cas où la mère ne porte pas le même nom, ce qui est de plus en plus fréquent. Mais oui oui, en 2018 une femme a le droit de sortir du domicile conjugal avec ses enfant sans avoir l’autorisation écrite de son conjoint !
Pour l’état français, tous les enfants peuvent voyager avec un seul parent. L’autorisation de sortie du territoire ne concerne que les situations où le mineur voyage avec quelqu’un d’autre : grands-parents, tantes, amis... (En cas de situations conflictuelles, si la justice estime qu’il y a un risque d’enlèvement, il peut y avoir des interdictions de sortie du territoire, mais ça tient de l’exception).
Selon mes interlocuteurs, les policiers hollandais ont donc fait de l’excès de zèle. D’ailleurs, dans l’avion, il y avait de nombreuses familles monoparentales alors que je n’ai croisé aucune autre maman ni aucun papa pendant notre long interrogatoire.
Pour éviter ces situations, il peut donc être envisagé de voyager avec une copie du livret de famille, une copie de la pièce d’identité de l’autre parent, ainsi qu’une lettre de sa part, indiquant qu’il est au courant du voyage et ne s’y oppose pas. Ce ne sont absolument pas des nécessités officielles, mais cela peut éviter les soucis.
Faire apposer le deuxième nom
Sur son prochain passeport, Petite Oreille portera les deux noms. C’était une erreur de ma part de ne pas lui donner le double nom à la naissance (mais quand vous avez accouché 48h avant, le cerveau n’est pas en mesure de faire des choix importants !) mais il est simple de l’ajouter sur des papiers d’identité (ça ne changera pas son nom sur l’acte de naissance, ni sur le livret de famille).
Il suffit de remplir le formulaire en précisant le double nom dans le ligne du nom d’usage, puis que les deux parents viennent faire la demande de passeport (ou que le parent absent rédige une lettre et fournisse une copie de sa carte d’identité).
Week-end mère-fille avec l’âne Coco, dans la Sarthe
Bonjour,
Ton article me rappelle plein de souvenir avec mon fils. C’est sûr que voyager avec un enfant en bas âge n’est pas du tout la même chose. Notre fils a fait son premier voyage à vélo à l’âge de 18 mois. Lors de ce voyage j’ai aussi couru après lui lors de ses moments où ils se mettent à courir partout. Maintenant il le fait plus. Se caler sur son rythme (plus facile à vélo d’ailleurs car la sieste se fait dans la remorque), transporter les couches et boîtes de lait, dormir sous la tente après avoir réussit à la monter sans que ce petit coquin ne se jette sur la toile (il trouvait ça très marrant, nous aussi la première fois...). L’accueil chez l’habitant, il repartait systématiquement avec un petit cadeau (une balle, une poupée...), les rencontres sur la route attiré par ce qu’il y avait dans notre remorque.
Aujourd’hui il attend avec impatience le prochain voyage...
Que de beaux souvenirs vous devez tous avoir 🙂
À vélo avec un petit bout, c’est le combo gagnant pour être bien accueillis partout !
Merci pour cet article ultra complet qui aidera mes copains et copines à franchir le pas et à passer outre leurs angoisses sur le fait de voyager avec un enfant en bas âge 🙂 Les photos avec Petite Oreille sont vraiment touchantes.
P.S. : Le vaccin contre la rage n’immunise pas. Il permet simplement d’avoir un délai supplémentaire pour se rendre dans l’hôpital le plus proche et recevoir les injections. (C’est ce qui m’avait été dit au centre des vaccins Air France en 2014). C’est le genre d’info qui peut aider dans la prise de décision 🙂
Je n’ai pas d’enfant mais j’ai eu plaisir à lire ce billet. Je trouve que tu as fait de très belles photos de ta fille d’ailleurs.
Excellent article. Hyper complet, agréable à lire. Plein de bon sens et en même temps quand on n’a pas l’habitude... il sera bien utile ! Merci.
Très beau article avec des conseils utiles et vrai:) Mon mari et moi, nous avons déjà fait un voyage avec notre premier fils et c’était une super expérience. Aujourd’hui j’ai deux fils , du coup je ne me vois pas voyager à la même façon qu’avant (sac à dos, stop...)
Hello, un article très complet sur le sujet. En tant que papa, je me sens concerné ! A bientôt.
Bonjour,
nous rentrons tout juste de Naples (+ côte Almafitaine et Ischia): premier voyage à l’étranger avec notre p’tit bout de chou de 2 ans.
Un grand merci pour ta super idée de l’achat d’un cahier de coloriage et gommettes , testé et approuvé.
Le vol est passé tout seul.
Merci
Bonjour,
Merci beaucoup pour cette article, maman de deux loulous 18mois et 4 ans je vais faire un voyage en avion samedi de jour Paris Mayotte...
Le meme vol s’est deja produit en Octobre mais bb plus petite et non vadrouilleuse !
Je ne me suis pas posée autant de question car le meme vol était de nuit...
Mais là je crains plus...
Mais bon il faut savoir, voyager et découvrir ou rester dans son petit confort et être frustré... ( oui car maman Labougeotte est frustrée à domicile 😉 )
Merci en tout cas pour les petits conseils, je prends note.