Après 4 nuits dans la train, nous arrivons enfin à Irkoutsk (Иркутск) en début de matinée. Une jeune femme souriante nous attend sur le quai pour nous conduire à notre hébergement et nous donner quelques infos ainsi qu’un plan de la ville plus complet que le notre.
On en profite pour lui demander conseil sur la manière de se rendre au Lac Baïkal (Озеро Байкал). Je m’étais déjà renseignée sur les bus, mais le chauve ne le sentait pas. Elle nous confirme que c’est le meilleur moyen et qu’il y a vraiment plein de bus. Parfait, nous irons en prendre un après avoir posé nos affaires. Nous arrivons chez notre logeuse, vaguement anglophone mais souriante.
Une douche bien méritée et on repart, direction la gare routière. Des dizaines de vans attendent là, desservant les villages alentours. On en repère un qui va à Lystvianka, le village au bord du lac le plus proche, et on monte dedans. C’est de loin le moyen le plus économique, ça nous coutera 2€ chacun pour l’aller-retour (au minimum 120 km quand même).
Une fois plein, il démarre. Et une petite heure et demi plus tard, nous y arrivons. Le lac entame juste son dégel, superbe. Par contre, un vent glacial cisaille nos joues. On va éviter de rester assis à contempler.
On entame le tour du village. Et c’est là que ça fait mal : Lystvianka, c’est moche. Bon, tout le monde nous l’avait déjà dit, mais on n’avait pas le temps d’aller ailleurs. On pourrait s’attendre à ce qu’ils aient prévu quelque chose pour les touristes, mais non. Un marché sans grand intérêt et deux boutiques. Peut-être est-ce mieux l’été...
Nous décidons de faire un tour un revenant par le lac, mais c’est guerre mieux. Des barres de fer et autres détritus jonchent le sol, des ruines, et comme partout en Russie, des mecs qui, bouteille à la main, ne semblent pas marcher très droit. Rassurant.
Un repas copieux dans un bistrot et on rentre, un peu déçus. Le lac est magnifique, mais il ne faut pas se retourner pour regarder ce qui le borde.
On trouve facilement un van qui part directement et, une heure et demi plus tard, nous dépose dans le sud de Irkoutsk (on mettra 20 bonnes minutes à comprendre qu’on n’est pas du tout dans le quartier de la gare routière, merci à l’officier de police qui, malgré son état d’ébriété avancé, nous a montré la route). On fait le tour de la ville, toute petite, et on rentre se reposer.
(ce qu’on voit sur cette dernière photo est une école et sa cour de récréation...)
Le lendemain, après un étrange petit déjeuner à l’anglaise, on refait le tour de la ville avec un objectif tout de même : repérer le chemin jusqu’à la gare. Le train pour la Mongolie est à 5h du mat », il fera nuit, et on ne peut pas trop se permettre de le louper. On a prévu de prendre un taxi, mais autant être prévoyant.
On se retrouve ainsi à longer l’Angara, qui rejoint le Baïkal et est d’une transparence impressionnante. On retrouve aussi, sur un pont, les cadenas qu’on avait vu à Moscou mais qu’on trouve dans nombre de villes. Des couples l’attachent et jettent la clef à l’eau.
La ville laisse quand même une drôle d’impression. Tous les jeunes du parc ont des bouteilles à la main, beaucoup de maisons semblent délabrées, on voit des portes blindées partout, les parcs pour enfants sont inutilisables... Mais il fait beau, on est en t‑shirts, en vacances, et on profite. Ballade dans le coin des églises, derrière la mairie, où les mariages s’enchaînent.
La mairie, typiquement russe :
Au détours d’une rue, à côté d’une statue de Lénine, nous tombons sur un artiste pyrograveur, le premier anglophone que nous rencontrons ! Il a bourlingué à droite à gauche, à vécu à Boston, pour finir ici, à Irkoutsk, à vendre des planches de bois gravées représentant le lac et la ville. Et en plus, il plaisante, bizarre ce russe.
Première photo : boulevard Gagarine, la statue du héros de l’U.R.S.S. regarde une livraison de Coca-Cola
Deuxième photo : le long du fleuve
Troisième photo : « this is not fucking nazis sign », le svastika est un symbole qu’on retrouve dans beaucoup de religions et de cultures, rien à voir avec la croix gammée dextrogyre.
La deuxième nuit à Irkoutsk est quelque peu raccourcie par un lever à 4h pour prendre le train. Notre hôtesse appelle un taxi. Un signe de la main et nous filons vers la gare. On est très en avance, mais au moins on est sûr de ne pas louper le train pour Ulan-Bator. La gare est calme et étrangement peuplée. Certains semblent cuver, mais tout le monde est calme. On repère deux autres touristes et quelques mongols. Parfait, on n’aura qu’à les suivre !
Le train est enfin annoncé. Tout le monde se lève, direction le quai. Le lendemain matin, nous serons en Mongolie.
[ à suivre... ]