fbpx

Transmongol III : Irkoutsk et le Lac Baïkal

par Madame Oreille

Après 4 nuits dans la train, nous arri­vons enfin à Irkoutsk (Иркутск) en début de mati­née. Une jeune femme sou­riante nous attend sur le quai pour nous conduire à notre héber­ge­ment et nous don­ner quelques infos ain­si qu’un plan de la ville plus com­plet que le notre.

On en pro­fite pour lui deman­der conseil sur la manière de se rendre au Lac Baï­kal (Озеро Байкал). Je m’é­tais déjà ren­sei­gnée sur les bus, mais le chauve ne le sen­tait pas. Elle nous confirme que c’est le meilleur moyen et qu’il y a vrai­ment plein de bus. Par­fait, nous irons en prendre un après avoir posé nos affaires. Nous arri­vons chez notre logeuse, vague­ment anglo­phone mais souriante.

Une douche bien méri­tée et on repart, direc­tion la gare rou­tière. Des dizaines de vans attendent là, des­ser­vant les vil­lages alen­tours. On en repère un qui va à Lyst­vian­ka, le vil­lage au bord du lac le plus proche, et on monte dedans. C’est de loin le moyen le plus éco­no­mique, ça nous cou­te­ra 2€ cha­cun pour l’al­ler-retour (au mini­mum 120 km quand même).

Une fois plein, il démarre. Et une petite heure et demi plus tard, nous y arri­vons. Le lac entame juste son dégel, superbe. Par contre, un vent gla­cial cisaille nos joues. On va évi­ter de res­ter assis à contempler.

On entame le tour du vil­lage. Et c’est là que ça fait mal : Lyst­vian­ka, c’est moche. Bon, tout le monde nous l’a­vait déjà dit, mais on n’a­vait pas le temps d’al­ler ailleurs. On pour­rait s’at­tendre à ce qu’ils aient pré­vu quelque chose pour les tou­ristes, mais non. Un mar­ché sans grand inté­rêt et deux bou­tiques. Peut-être est-ce mieux l’été...

Nous déci­dons de faire un tour un reve­nant par le lac, mais c’est guerre mieux. Des barres de fer et autres détri­tus jonchent le sol, des ruines, et comme par­tout en Rus­sie, des mecs qui, bou­teille à la main, ne semblent pas mar­cher très droit. Rassurant.

Un repas copieux dans un bis­trot et on rentre, un peu déçus. Le lac est magni­fique, mais il ne faut pas se retour­ner pour regar­der ce qui le borde.

On trouve faci­le­ment un van qui part direc­te­ment et, une heure et demi plus tard, nous dépose dans le sud de Irkoutsk (on met­tra 20 bonnes minutes à com­prendre qu’on n’est pas du tout dans le quar­tier de la gare rou­tière, mer­ci à l’of­fi­cier de police qui, mal­gré son état d’é­brié­té avan­cé, nous a mon­tré la route). On fait le tour de la ville, toute petite, et on rentre se reposer.

(ce qu’on voit sur cette der­nière pho­to est une école et sa cour de récréation...)

Le len­de­main, après un étrange petit déjeu­ner à l’an­glaise, on refait le tour de la ville avec un objec­tif tout de même : repé­rer le che­min jus­qu’à la gare. Le train pour la Mon­go­lie est à 5h du mat », il fera nuit, et on ne peut pas trop se per­mettre de le lou­per. On a pré­vu de prendre un taxi, mais autant être prévoyant.

On se retrouve ain­si à lon­ger l’An­ga­ra, qui rejoint le Baï­kal et est d’une trans­pa­rence impres­sion­nante. On retrouve aus­si, sur un pont, les cade­nas qu’on avait vu à Mos­cou mais qu’on trouve dans nombre de villes. Des couples l’at­tachent et jettent la clef à l’eau.

La ville laisse quand même une drôle d’im­pres­sion. Tous les jeunes du parc ont des bou­teilles à la main, beau­coup de mai­sons semblent déla­brées, on voit des portes blin­dées par­tout, les parcs pour enfants sont inuti­li­sables... Mais il fait beau, on est en t‑shirts, en vacances, et on pro­fite. Bal­lade dans le coin des églises, der­rière la mai­rie, où les mariages s’enchaînent.

La mai­rie, typi­que­ment russe :

Au détours d’une rue, à côté d’une sta­tue de Lénine, nous tom­bons sur un artiste pyro­gra­veur, le pre­mier anglo­phone que nous ren­con­trons ! Il a bour­lin­gué à droite à gauche, à vécu à Bos­ton, pour finir ici, à Irkoutsk, à vendre des planches de bois gra­vées repré­sen­tant le lac et la ville. Et en plus, il plai­sante, bizarre ce russe.

Pre­mière pho­to : bou­le­vard Gaga­rine, la sta­tue du héros de l’U.R.S.S. regarde une livrai­son de Coca-Cola
Deuxième pho­to : le long du fleuve
Troi­sième pho­to : « this is not fucking nazis sign », le svas­ti­ka est un sym­bole qu’on retrouve dans beau­coup de reli­gions et de cultures, rien à voir avec la croix gam­mée dextrogyre.

La deuxième nuit à Irkoutsk est quelque peu rac­cour­cie par un lever à 4h pour prendre le train. Notre hôtesse appelle un taxi. Un signe de la main et nous filons vers la gare. On est très en avance, mais au moins on est sûr de ne pas lou­per le train pour Ulan-Bator. La gare est calme et étran­ge­ment peu­plée. Cer­tains semblent cuver, mais tout le monde est calme. On repère deux autres tou­ristes et quelques mon­gols. Par­fait, on n’au­ra qu’à les suivre !

Le train est enfin annon­cé. Tout le monde se lève, direc­tion le quai. Le len­de­main matin, nous serons en Mongolie.

[ à suivre... ] 

Poursuivre la lecture vers un autre article..