Récits, conseils et bonnes adresses pour visiter les alentours de la Roche de Solutré : découverte des villages et du patrimoine, rencontre avec les habitants, et activités pour explorer ce petit coin de Saône-et-Loire.
À quelques kilomètres de Mâcon au milieu des vignes de Bourgogne, se dressent collines, monts et roches calcaires. L’un de ces sommets attire toutes les attentions, rendu célèbre par l’Histoire et la Préhistoire : la Roche de Solutré. Le site, réunissant plusieurs villages, la roche voisine de Vergisson, le Mont de Pouilly ainsi que des vignes, bocages et forêts, fait partie du Réseau des Grands Sites de France. C’est donc un site touristique classé où, localement, l’accent a été mis sur la protection des lieux ainsi que sur une gestion durable du territoire permettant un accueil touristique dont les retombées, notamment économiques, bénéficient également aux habitants.
Sommaire pour un séjour
autour du Grand Site de France
Solutré Pouilly Vergisson
La Roche de Solutré
Le Grand Site de France
Que faire autour de la Roche de Solutré
- Monter à la Roche de Vergisson
- Monter au Mont Pouilly
- Faire une promenade à cheval
- Faire une balade à vélo
- Le musée de la Préhistoire
- Déguster du vin
Carnet pratique : les bonnes adresses
La Roche de Solutré
Un « éléphant » au sommet de la Roche : Mitterand & Solutré
Quand j’ai dit à ma mère que je partais visiter les alentours de la Roche de Solutré, sa réponse a été immédiate : « Tu vas faire comme Mitterand ! ». Et effectivement, l’allusion reviendra régulièrement tout au long de mon séjour, chacun y allant de son souvenir ou de son anecdote.
Tout commence à la fin de la seconde guerre mondiale. François Mitterand monte au sommet de la Roche avec son beau-frère et ils se font la promesse d’y revenir chaque année. Mais 35 ans plus tard, Mitterand devient président, et le pèlerinage s’effectue désormais en compagnie d’une horde de journalistes. Chaque année, la Roche de Solutré est ainsi sous le feu des projecteurs.
Les habitants en parlent avec le sourire. Certains s’amusent de « la fois où il est monté à Vergisson au lieu de Solutré pour embêter les journalistes ! », d’autres rappellent que, sur les dernières années « il se faisait déposer en hélicoptère presque en haut », mais tous s’accordent sur la notoriété que l’ancien président a apportée au site. Nombreux sont encore, aujourd’hui, les visiteurs qui se souviennent avoir vu les images de l’ascension rituelle de la Roche.
Les chevaux de Solutré
Mais, parallèlement aux fouilles, Adrien Arcelin décide d’écrire un roman. Dans sa fiction, il imagine des chasseurs de la Préhistoire courant après un troupeau de chevaux pour les pousser jusqu’au sommet de la Roche de Solutré et ainsi les faire tomber dans le précipice. Et comme le récit est sensationnel, il marque les esprits bien plus que la réalité. La légende des chevaux de Solutré est aujourd’hui encore bien présente... même si totalement fausse. Et pour le comprendre, il suffit de se rendre au musée de la Préhistoire, juste en dessous de la Roche.
Faire l’ascension de la Roche de Solutré
L’ascension est relativement aisée et se fait via un sentier bien aménagé. C’est tout à fait faisable avec des enfants, même jeunes. Toutefois, les rochers, au sommet, peuvent être glissants : ne vous approchez pas du bord !
Personnellement, je suis montée deux fois au sommet : pour le lever et le coucher du soleil. Ces options ont deux avantages, outre les jolies lumières : éviter la foule (en journée, il peut y avoir du monde !) et profiter de la fraîcheur (car en plein été, il peut faire très chaud sur les parties non arborées du sentier, et surtout, au sommet !).
Un site protégé
Les chevaux et les ânes
Le sentier vous fera longer un pré dans lequel se trouvent quelques ânes et chevaux. Ces derniers ont pour mission d’entretenir les prairies afin de limiter l’expansion de certaines plantes envahissantes. D’origine polonaise et proches du tarpan, ce sont des petits chevaux sauvages. Ce ne sont donc pas des chevaux que l’on peut nourrir ou caresser !
Monter au sommet de la Roche de Solutré le soir
avec les balades crépusculaires organisées par la Maison du Grand Site
Rendez-vous est donné au pied de la Roche de Solutré en début de soirée. L’objectif : monter au sommet avant le coucher de soleil, bien sûr, mais surtout, apprendre plein de choses sur la biodiversité et l’histoire locale tout au long du parcours (et prendre l’apéro tous ensemble au coucher du soleil).
Renseignements et réservations auprès de la Maison du Grand Site.
Le sentier prend la direction Est, au milieu des arbres. Notre guide évoque la biodiversité caractéristique des lieux, la faune de la forêt. Rapidement, nous surplombons les villages des alentours, puis, au détour d’un virage, surgit la Roche de Vergisson, majestueuse avec la lumière dorée du couchant. Je pense que je ne la quitterai (presque) plus des yeux jusqu’à mon retour...
Monter sur la Roche de Solutré pour le lever du soleil
avec une guide conférencière
Après l’apéro au coucher du soleil, il a fallu tenter l’inverse : le petit déjeuner au lever du soleil ! Rendez-vous est donc donné à l’aube avec Sophie, guide conférencière, pour monter à nouveau au sommet de la Roche de Solutré.
Contact : 06 19 38 34 28
Plus d’infos sur sa page facebook.
Il y a des détails, des petites phrases que j’ai entendues régulièrement tout au long du séjour. Chaque habitant avait son anecdote sur Mitterand, bien sûr. Sur Hervé, aussi. Et tout le monde répétait que, Si ! Si ! On voit le Mont Blanc depuis le sommet de la Roche de Solutré. Mais l’horizon restait invariablement plat depuis le début du séjour, et je commençais à me demander si ce n’était pas une plaisanterie destinée aux touristes. Un genre de Loch Ness local. Après tout, d’après mes savants calculs, les deux sommets étaient distants de 173km. Soit l’équivalent de 36 fois la hauteur du-dit Mont Blanc. Et 351 fois celle de Solutré. Bref, c’est loin.
Mais ce matin-là, alors que les coqs dormaient encore, une silhouette reconnaissable se dessinait à l’Est. Il était bien là, visible et immense, derrière les plaines de Saône-et-Loire. Ce n’était donc pas une légende, on voit bien le Mont Blanc depuis la Roche de Solutré !
Sophie ponctue la montée d’anecdotes et d’informations. Mitterand et les chevaux, bien sûr, mais aussi le Pouilly-Fuissé, les Premiers Crus, le travail de la vigne, la géologie locale et... l’histoire médiévale. Car, si l’on a retenu la Préhistoire et l’histoire récente liant Solutré à l’ancien président, on évoque rarement les quelque 20 000 ans qui se sont écoulés entre les deux. Ainsi, subsistent quelques traces d’une forteresse bâtie au sommet de la Roche. Un château érigé autour du 10ème siècle puis détruit au 15ème, pour éviter qu’il ne tombe dans des mains ennemies. Les vestiges de ce passé sont difficilement visibles. Sophie nous montre quelques marches qui se laissent deviner sous la végétation. Il est amusant d’imaginer qu’ici une forteresse surplombait le vide et dominait les environs.
Le Grand Site de France Solutré Pouilly Vergisson
Le réseau des Grands Sites de France (RGSF) est une association qui regroupe des organisations locales (des Conseils généraux, des communes et communautés de communes, des syndicats mixtes, etc.) pour réfléchir à la gestion durable, à la préservation et à la valorisation de sites naturels touristiques français très fréquentés. Parmi les quarante-neuf sites adhérents au Réseau des Grands Sites de France (labellisés Grand Site de France ou en passe de le devenir : le label est décerné par le Ministère de la Transition écologique) qui ont à cœur de développer un tourisme durable, on compte le Massif de Canigó, dont je vous avais déjà parlé, mais également le site de Solutré-Pouilly-Vergisson. Tous ces sites ont en commun de s’engager vers des démarches où la protection du lieu reste centrale, et où les habitants bénéficient, notamment, des retombées économiques liées à l’aspect touristique.
Les villages du Grand Site
Solutré-Pouilly, Davayé, Vergisson, Prissé, Charnay-les-Mâcon, Fuissé, Chasselas, Cenves
Solutré-Pouilly-Vergisson regroupe huit villages, eux-mêmes bien souvent composés de plusieurs bourgs et hameaux. C’est un site naturel habité et vivant. Explorer les villages est donc incontournable ! Visiter les églises romanes (ou néo-gothique flamboyant à Fuissé !), flâner dans les ruelles, chercher les petits détails sur les façades, se reposer au bord des lavoirs...
Une balade dessinée pour comprendre le patrimoine
Nous retrouvons Lise un matin, alors qu’il fait déjà chaud. Étudiante en architecture à Valence et férue d’arts plastiques, elle a pour mission de réaliser, durant son stage estival, un carnet dessiné sur le Grand Site de France avec pour question centrale : qu’est-ce qui fait le patrimoine, ici, à Solutré-Pouilly-Vergisson ?
Lise sort quelques chaises de sa voiture. Notre premier croquis se fera depuis un pré, à La Grange du Bois. Le petit hameau est situé à l’ouest des Roches de Solutré et Vergisson, pile sur une faille géologique où s’opère un changement de végétation et de paysage. Ici, les vignes et le sol calcaire ont laissé place aux arbres, aux prés et au bocage. Où que l’on soit, sur le site, le paysage a été façonné par l’homme, et ce depuis des siècles.
Tandis que nous dessinons, Lise détaille ce qui l’a surprise, marquée ou intéressée en arrivant ici pour son stage. Elle nous parle de l’accueil chaleureux, du verre qu’on lui offre systématiquement où qu’elle aille, et qui tranche avec l’impression que peuvent donner ces grands murs et ces cours fermées. En effet, ici, les jardins ne sont pas devant la maison, mais dans la cour. Et s’ils sont bien souvent ouverts sur les vignes, ils restent cachés de la rue. C’est typique des maisons mâconnaises.
Lise a aussi remarqué que les bourgs s’articulent bien souvent autour d’une rue, à l’inverse de certains villages, dans d’autres régions françaises, qui vont s’étendre autour d’une place. Cela s’explique probablement par la topographie des lieux, et l’omniprésence des vignes.
Nous posons ensuite nos chaises face à l’église de Fuissé. Lise nous raconte comment un donateur a permis sa construction mais exigé un délai de livraison très court. L’église du village subissait des infiltrations d’eau, il fallait en construire une autre ailleurs. Alors l’église Saint Germain est sortie de terre en à peine 4 ans.
Tout est alors allé très vite, et peut-être même un peu trop. Lise nous parle de l’orientation de l’église, qui n’est pas conforme aux règles habituelles. En principe, le chœur de l’église se trouve à l’est, pour des raisons symboliques. Mais notre édifice néo-gothique n’est pas orienté ainsi et la raison tient probablement au délai de livraison imposé, ainsi qu’à l’espace disponible. Les bâtisseurs se sont adaptés au terrain afin de construire au mieux, quitte à transgresser un petit peu les règles.
Nous terminons la matinée sur les hauteurs du village de Solutré. Lise nous donne quelques astuces pour représenter les vignes, avec lesquelles nous peinons toutes un peu (et d’ailleurs, vous ne verrez pas ce troisième croquis totalement raté pour cette raison !). J’en profite pour lui demander sa conclusion à la question de ce qui fait patrimoine, ici, à Solutré. Elle évoque spontanément les tons ocres qui dominent les au niveau des façades et des murs. La pierre sèche utilisée dans les villages du site donne une unité aux bâtiments, même plus récents. Et même lorsqu’un crépi est apposé, celui-ci reste texturé et dans les tons, ce qui crée une harmonie.
Lise pense que les villages font entièrement partie du paysage. Non parce qu’on se promène entre les maisons, mais parce que la technique constructive est unique et typique. Les bâtiments accompagnent le terrain vallonné, sans terrassement. Et, de loin, ce sont ces enchevêtrements de toits que Lise retient. Des toitures juxtaposées comme une gigantesque mosaïque de tuiles.
Des rencontres avec les habitants
Philippe
Je rencontre Philippe à Fuissé. Il m’invite à prendre un verre sur sa terrasse, face au jardin. Une bâtisse en pierres, une lumière de fin de journée, le bruit de l’eau qui coule, et un lieu qui s’appelle « La Source des Fées ». L’instant a quelque chose d’aussi unique que mystérieux. Philippe promet quelques explications, sourire au coin des lèvres, avant de nous parler de son enfance ici. Des gamins qui crapahutaient partout. « J’avais toujours un copain avec une cheville foulée ! », s’amuse-t-il. « Et les vieilles dames qui montaient en talons en haut de la Roche ! »
Philippe est viticulteur, et « La Source des Fées », c’est le nom de sa maison d’hôtes. Alors de temps en temps, pendant la discussion, il se lève pour aller accueillir ceux qui viennent dormir ici ou ceux qui veulent acheter du vin. Mais il nous explique rapidement qu’il avait envie de plus, dans sa vie. Il a toujours eu ce besoin irrépressible d’une quête de sens. Les pièces du puzzle se sont imbriquées sur le tard...
122 route du May
71960 Fuissé
Téléphone : 03 85 35 67 02
Un jour, Philippe a commencé à s’intéresser à l’univers des druides, et tout a coulé de source. Fuissé, « la source dans l’endroit sombre », était un lieu sacré chez les Gaulois. La source qui, justement, coule derrière la maison, traverse le jardin et alimente le lavoir voisin. La source qui, autrefois, fournissait les bains romains, installés à l’emplacement de la maison.
Philippe nous parle des Celtes, très présents dans la région, pour qui des lignes d’énergie convergeaient sur la Roche de Solutré. Il nous raconte sa découverte de la harpe celtique, ses séances de méditation sur la Roche de Vergisson.
Philippe croit en la synchronicité, les hasards qui font sens, les coïncidences qui se produisent au bon moment. Pour lui, tout s’est aligné autour de cet endroit. Ses valeurs personnelles se sont retrouvées dans l’ordre druidique, avec la protection de la nature et la recherche de l’harmonie. Et sa passion pour sa terre natale a trouvé un nouveau souffle avec l’exploration de l’histoire des celtes en Saône-et-Loire.
Retrouvez également les portraits de...
Que faire autour de la Roche de Solutré
Des randonnées
Vous trouverez de nombreuses idées de randonnées ainsi qu’une carte sur la page de la Maison du Grand Site. L’une de ces randonnées propose de faire le tour des trois Roches en une quinzaine de kilomètres. Cette boucle permet, en une journée, de faire ainsi les trois ascensions (il s’agit de 600m de dénivelé positif cumulé sur la journée, ça reste plus que raisonnable !).
Monter à la Roche de Vergisson
La Roche de Solutré attire tous les regards. Pourtant, sa voisine n’offre pas moins d’attraits et, au contraire, possède quelques avantages. Tout d’abord, c’est un très beau spot pour voir... la Roche de Solutré, justement ! C’est également un lieu très calme, la plupart des visiteurs choisissant de monter à Solutré et d’ignorer Vergisson. Ce qui est bien dommage !
Depuis le parking, il faut un petit peu plus de 20 minutes pour atteindre le sommet.
Monter au Mont de Pouilly
S’il n’y a pas grand monde sur la Roche de Vergisson, il y a encore moins de monde au sommet du Mont de Pouilly ! Il faut avouer qu’il est, certes, moins accessible, et aussi moins spectaculaire. Ici, pas de falaise à pic, mais une prairie. Pourtant, en haut, on bénéficie d’une vue dégagée sur les Roches de Solutré et Vergisson, qui semblent alors extrêmement proches. C’est peut-être l’endroit depuis lequel la fameuse description des Roches par Lamartine (« deux navires pétrifiés surplombant une mer de vignes ») prend le plus son sens.
Faire une promenade à cheval
(et terminer par une dégustation)
Les vignes, les collines et l’ensemble du paysage se prêtent particulièrement bien à la promenade à cheval.
Séverine, œnologue et cavalière propose des formules pour les cavaliers aguerris comme pour les débutants et les familles. L’occasion de découvrir le monde viticole et le paysage autrement !
Vous pouvez retrouver le récit de ma rencontre avec Séverine dans l’article dédié.
Séverine Mornand : 06 16 16 26 57
771 chemin du Roy de Croix
71570 Chaintré
Faire une balade à vélo
C’est un petit regret concernant mon séjour personnel : ne pas avoir fait plus de vélo ! Les petites routes au milieu des vignobles se prêtent particulièrement bien au cyclisme, et on découvre ainsi le paysage à un rythme différent. Si je devais revenir, je pense que j’opterais pour des déplacements à vélo sur la totalité du séjour.
La voie ferrée de Charnay-lès-Mâcon est devenue une agréable voie verte (qui permet de relier Cluny à Mâcon) et la gare abrite à présent, entre autres, un loueur de vélo.
Possibilité de louer des vélos pour toute la famille, musculaires ou électriques. (La région étant vallonnée, l’assistance électrique peut s’avérer très agréable, surtout pour les personnes peu habituées au vélo.)
Contact : 06 26 97 01 70
2727 Route de Davayé
71850 Charnay-lès-Mâcon
Nous avons suivi un itinéraire autour de Charnay-lès-Mâcon, nous faisant traverser le vieux bourg, découvrir les lavoirs, les églises, les châteaux et l’ensemble du patrimoine roman. Il correspond à cette fiche qui en estime la durée à 2h30, mais nous y avons passé l’après-midi, avec toutes les pauses !
Le musée de la Préhistoire de Solutré
Au pied de la Roche de Solutré se trouve l’un des plus riches gisements préhistoriques d’Europe. C’est ici que des archéologues ont découvert, au milieu du 19ème siècle, des milliers d’ossements de chevaux. Le site a ainsi donné son nom à une période de la Préhistoire : le Solutréen.
Le musée dispose d’une exposition permanente sur la Préhistoire, d’une exposition temporaire ainsi que d’un espace extérieur reconstituant le lieu des fouilles et proposant, selon les horaires des ateliers pour apprendre, par exemple, à manier le propulseur.
Reportez-vous au site web pour connaître les heures d’ouverture selon la période de votre visite.
Situé juste en contrebas de la Roche, le long du sentier, le musée permet de comprendre tant les origines que le caractère infondé de la légende des chevaux de Solutré mais aussi et surtout de découvrir la vie des hommes du Solutréen. Cette période, très froide, est caractérisée par l’apparition d’outils en silex d’une grande finesse (on parle notamment des « feuilles de laurier », un outil particulièrement coupant et dont la réalisation associe plusieurs techniques complexes). C’est aussi la période qui voit arriver le propulseur, outil qui permettra de donner plus de force aux lances des chasseurs et chasseuses.
Déguster du vin à la Maison Auvigue
Impossible de sillonner les vignes pendant tout un séjour à Solutré sans aller déguster quelques verres et en apprendre un peu plus sur l’histoire du cru local, le Pouilly-Fuissé !
Le Grand Site de Solutré-Pouilly-Vergisson compte pas moins de 250 viticulteurs, et nombre d’entre eux proposent de la vente directe. Ce ne sont donc pas les occasions de déguster du vin qui manquent. Personnellement, je suis allée à la Maison Auvigue, afin d’en profiter pour pénétrer dans un petit morceau de l’histoire du village de Fuissé. Car la Maison Auvigue a la particularité de se trouver dans l’ancienne chapelle du village.
100 place saint Germain
71960 Fuissé
Téléphone : 03 85 34 17 36
C’est en 2016 que la Maison Auvigue s’est installée ici. La chapelle du 12ème siècle, désacralisée depuis longtemps suite à des infiltrations d’eau, abrite maintenant quelques uns des 280 fûts produits sur place. En visitant la cave, on découvre ainsi l’architecture de la chapelle, préservée et bien mise en valeur. Puis, après un dédale de pièces adjacentes, on arrive dans la pièce que les occupants des lieux nomment, non sans humour, la cathédrale. Dans une salle à la hauteur sous plafond impressionnante, trônent de gigantesques cuves en inox. Et au fond, par la fenêtre, on aperçoit l’église actuelle de Fuissé, celle qui fut construite à la hâte pour remplacer la chapelle.
Après une visite des lieux, nous rentrons dans le vif du sujet : le vin. La Maison Auvigue tient son nom de Francis Auvigue, qui fonde, juste après la dernière guerre, une maison de négoce avec deux idées en tête : faire connaître le Pouilly-Fuissé et travailler sur du parcellaire
. Quelques années plus tard, les petits fils prennent la suite et commencent à vinifier, en achetant du raisin sur pied, avant que l’arrière-petit-fils ne poursuive la lignée en faisant l’acquisition de vignes et en entamant une transition vers le bio. Entre temps, l’intuition de Francis Auvigue s’est révélée positive. Le Pouilly-Fuissé est, à présent, réputé partout dans le monde (60% de la production de la Maison Auvigue part aux USA) et ses multiples facettes, liées aux cuvées parcellaires, en font une de ses particularités premières.Et c’est d’ailleurs ainsi que notre guide-œnologue introduit la dégustation : le Pouilly-Fuissé n’existe pas, il y a DES Pouilly-Fuissé. Il nous explique qu’il s’agit du vin le plus complexe du Mâconnais, caractérisé par une gamme aromatique à la fois riche et fine. Cela vient du sol sur lequel pousse la vigne. Les racines se chargent en oligo-éléments qui influent sur le goût.
À chaque bouteille que nous dégustons, sont associés quelques cailloux. Ainsi, d’une parcelle à l’autre, si proches soient-elles, on peut obtenir des vins très différents, même si le cépage reste identique. Tel sol sera plus argileux, avec de la présence de silex, et donnera au vin un goût fumé en fin de bouche. Tel autre sera plus calcaire, donnant un aspect plus strict. Au fil des verres, le guide détaille l’acidité, la minéralité, la douceur. Mon palais néophyte est, bien sûr, incapable de déceler tant de subtilité de lui même, mais la dégustation guidée et commentée permet d’en comprendre quelques balbutiements.
Carnet pratique : les bonnes adresses
autour de la Roche de Solutré
Où manger
La Grange du Bois
La Grange du Bois est un hameau situé sur les hauteurs, à l’Ouest du Grand Site de France. C’est ici que se trouve l’établissement tenu par Nathalie qui propose chambres d’hôtes et restauration. Sur la façade, les panneaux du Routard ou du Petit Futé témoignent de la réputation du lieu. Et de l’autre côté, face à la terrasse, les Roches de Vergisson et Solutré dominent les vignes dans un superbe panorama.
La Grange du bois
71960 Solutré-Pouilly
Réservation : 03 85 35 85 28 / 06 82 82 89 75
Le cadre est superbe, la nourriture maison très bonne, et on y est très bien reçu !
Lors de mon séjour autour de Solutré, La Grange du Bois affichait complet et je n’ai pas pu y dormir personnellement, mais je pense que la vue au réveil doit valoir le coup d’œil !
L’Ô des vignes
L’Ô des vignes est le restaurant étoilé de Sébastien Chambru, chef qui est passé par de nombreux établissements prestigieux après avoir été formé chez Paul Bocuse. Le lieu propose également un côté bistrot, pour des menus plus abordables.
Le jour de notre venue, côté bistrot, il n’y avait pas de réelles options végétariennes.
129 rue du Bourg
71960 Fuissé
Réservation conseillée : 03 85 38 33 40
La Courtille
Sur la petite place du village de Solutré, face à l’église, un marronnier couvre la jolie terrasse d’une ancienne auberge devenue restaurant gastronomique. Ici, la carte évolue au fil des jours et des arrivages du marché pour une cuisine toujours de saison. Petit détail appréciable : le chef a su s’adapter lorsque nous avons demandé des options végétariennes.
Bien évidemment, la carte des vins est bien remplie, afin de s’accorder à chaque plat.
Route de la Roche
71960 Solutré-Pouilly
Réservation conseillée : 03 85 35 80 73
La Maison du Grand Site
La Maison du Grand Site, c’est avant tout le point d’information pour visiter la Roche de Solutré, de Vergisson, de Pouilly ainsi que les alentours, mais c’est aussi un chouette endroit où manger. Tout d’abord pour le très bon rapport qualité/prix : des plats simples (quiches, salades, tartes, etc. et du très bon vin !) préparés par des restaurateurs locaux à des prix très abordables. Et surtout, la possibilité d’aller s’installer sous un grand marronnier. Quelques jeux en bois sont à la disposition des enfants (ou des plus grands...) et l’on trouve également une boutique de produits locaux ainsi qu’un petit espace d’exposition consacré à l’histoire du Grand Site de France Solutré-Pouilly-Vergisson.
Rue Fernand Bucchianéri
71960 Solutré-Pouilly
Si vous êtes en voiture, garez-vous sur le parking de la Roche. La Maison du Grand Site se trouve juste à côté du sentier qui mène au sommet de la Roche de Solutré.
Le Café de la Gare
À côté de l’ancienne gare de Charnay-lès-Mâcon, le long de la voie verte, le Café de la Gare propose une cuisine traditionnelle et simple sur une belle terrasse. À la carte, on retrouve donc les classiques locaux mais aussi quelques options végétariennes.
2705 route de Davayé
71850 Charnay-lès-Mâcon
Réservation conseillée.
Téléphone : 03 85 34 87 99
Des produits locaux pour un pique-nique
(ou pour ramener à la maison)
Parce que le plus grand plaisir de la rando, c’est de faire des pauses, et que le meilleur prétexte pour s’arrêter, outre faire des photos toutes les 5 minutes parce que c’est beau, c’est de faire un pique-nique. Vous trouverez facilement des domaines viticoles qui font de la vente directe pour une bouteille de Pouilly-Fuissé, mais je vous aussi conseille un passage à la Ferme du Clos des Poncétys pour quelques fromages locaux. (Article à lire ici pour découvrir cette ferme)
Le Clos des Poncétys
71960 Davayé
Téléphone : 03 85 33 56 22
Pique-nique au sommet du Mont de Pouilly avec vue sur les Roches de Solutré et de Vergisson
Où dormir
Lors de mon séjour, j’ai pu tester deux hébergements très différents mais très agréables. Le premier, Chez Romain, est plutôt destiné aux couples. Le second, Chez Pauline, sera parfait si vous êtes en famille.
Chez Romain à Solutré-Pouilly
Romain, à la fin de ses études, voulait reprendre le domaine viticole familial. Son père a refusé : « Va travailler ailleurs d’abord ». Alors Romain a parcouru le monde en travaillant pour la Croix-Rouge. Et puis, au bout d’une dizaine d’années, il est revenu en ayant compris le conseil de son père sur la nécessité de s’ouvrir l’esprit. Aujourd’hui, il est viticulteur et il a, parallèlement, rénové une vieille maison viticole pour y accueillir les visiteurs et leur donner le goût de sa région. On y trouve donc naturellement une cave pour déguster quelques vins, dont les siens, bien sûr !
Cinq chambres doubles, cuisine en libre service et espace détente communs.
Rue de l’école
71960 Solutré-Pouilly
Téléphone : 06 26 37 87 78
Chez Pauline à Prissé
Trois chambres de deux personnes, et deux chambres familiales pour quatre.
Accueil vélo et possibilité de table d’hôtes pour les cyclistes.
91 rue des Preauds
71960 Prissé
Téléphone : 03 85 40 39 17 / 06 89 51 84 53
Cet article a été écrit dans le cadre d’une collaboration avec le Réseau des Grands Sites de France,
le Grand Site de France Solutré Pouilly Vergisson et RP Digital.