Cet article est écrit dans le cadre d’un événement particulier : la troisième édition de « La Boîte à Photos ». C’est quoi ? Hé bien, c’est une dizaine de blogs francophones traitant de la photo qui s’associent pour proposer, tout au long de la semaine, une série d’articles sur un thème commun. La première édition parlait de créativité (tous les articles ici), la seconde traitait des vacances, et cette fois-ci, nous abordons le thème « avant de déclencher ».
Vous pouvez aussi suivre l’événement sur Facebook et Twitter ! (et on remercie au passage Laurent Vaissade pour le logo !)
Du coup, j’ai envie de rester dans le sujet que j’aborde sur ce blog en ce moment : l’Islande. Parce que oui, c’est bien beau de se dire qu’on va aller camper et faire du vélo, mais la préparation du matériel photo et vidéo change du tout au tout pour un voyage comme celui-ci. Alors, avant de déclencher en terres islandaises, j’ai un peu réfléchi à quelques problématiques typiques d’un voyage camping-vélo.
cliquez pour agrandir
Qui dit cyclotourisme, dit « voyager léger » : adapter la quantité de matériel au type de voyage
C’était la principale problématique de ce séjour en Islande : voyager léger, vélo oblige. Enfin, on a bien rencontré trois suisses qui avaient trouvé de la place sur leur porte-bagages pour transporter une chicha... Mais de notre côté, on a quand même essayé de rester minimalistes, et ça valait aussi pour le matériel photo : seulement deux objectifs (16–35 et 100).
En effet, impossible de prendre un sac à dos (c’est une aberration de prendre du poids ainsi sur de longues distances à vélo), il fallait que le matériel loge intégralement dans ma sacoche de cintre.
C’est une question récurrente pour les photographes voyageurs : qu’est-ce que je mets dans mon sac photo ? En effet, à moins de faire un autotour, on va être tiraillé entre impératifs : avoir le plus d’objectifs possible pour ne rien louper, ou ne pas se surcharger, parce que le sac, bah va falloir le porter. Certains répondent à la question par le choix d’un objectif à tout faire type 18–200, mais ces optiques sont globalement médiocres (à quoi bon avoir un objectif à tout faire si on ne peut plus prendre de photos quand la luminosité baisse ou quand on est en intérieur ?). A titre personnel, je préfère donc faire un choix : cibler ses envies et choisir ses objectifs en fonction de celles-ci. Tant pis pour les photos qu’on loupera, elles ne seront pas assez nombreuses pour justifier des regrets.
Qui dit camping, dit « pas facile de charger les batteries » : toujours prévoir de la marge
C’est la deuxième problématique. On est dépendant de l’électricité, et la vidéo consomme énormément. Du coup, il n’y a pas beaucoup de solutions si ce n’est investir dans des batteries de rechange : j’en ai pris 5 ! Ça resservira toujours.
L’astuce consiste à oser ne pas prendre sa marque : sans acheter des noname bizarres sur ebay, vous trouvez des batteries moins chères que Canikon assez facilement : en clair, pour le prix d’une batterie Canon, j’en ai trois chez Phottix...
Ce fut plus compliqué pour le reste du matériel électronique. En effet, nous avions avec nous une GoPro (pour faire une vidéo sur un voyage à vélo, logique !) et un petit compact étanche Pentax (je vous en reparlerai).
Pour le compact, la seule solution a été de profiter de la moindre prise électrique (très recherchées dans les campings !) et d’économiser son temps d’utilisation malgré la pluie continuelle qui le rendait quasiment indispensable. Pour la GoPro, qui se recharge par USB, nous pensions avoir eu une excellente idée en investissant dans un e‑werk : un petit boitier qui se branche sur la dynamo. Hé bien après 60km, nous n’avions que quelques minutes de charge pour la GoPro… Sachant que nous voulions l’utiliser également pour nos téléphones portables et le Garmin, ce fut une sacrée déception.
On prévoit de retourner en Islande l’été prochain, pour une randonnée de 5 jours. Nous serons à pieds et je crois qu’on testera plutôt les chargeurs solaires, du coup.
Qui dit voyager léger sans accès facile à l’électricité, dit « cartes mémoire »
Des batteries et des cartes mémoire, c’est un peu le combo gagnant obligatoire. En effet, poids réduit au minimum et accès à l’électricité limité, ça veut dire qu’on ne peut pas dépendre d’un ordinateur ni d’un videur de cartes mémoire.
Le problème, c’est que je souhaite pouvoir faire une petite vidéo en rentrant, et il me faut donc filmer mais aussi faire des time-lapses. Notre partenaire Sandisk nous a donc grâcieusement fourni deux cartes Compact Flash Extreme Pro de 32Go. Elles sont parfaites : un bon débit pour n’avoir aucune latence (avec des cartes aux débits trop faibles, l’enregistrement cesse au bout de quelques secondes) ni en filmant, ni en photographiant en rafales (utile pour mitrailler les geysers, par exemple !), et la capacité permet de ne pas changer de carte toutes les deux minutes. En effet : si, en photo, il est bien de multiplier les cartes de faible capacité pour ne pas tout perdre d’un coup en cas de pépin, c’est ingérable en vidéo : 4Go correspondent à 10 minutes de film ! Autant dire que ça défile, et qu’on se retrouve souvent à devoir changer la carte pile quand il se passe un truc intéressant (la loi de Murphy, hein...).
Il faudra alors bien gérer ses cartes, pour ne pas mélanger les « pleines » et les « vides ».
Sur les time-lapses, j’ai utilisé une option bien sympa du 5DII : pouvoir shooter en RAW avec une résolution inférieure, et donc un poids de fichier minime. Ça évite de remplir la carte trop vite (5 secondes de vidéo en time-lapse = 125 photos = plus de 2Go en résolution maximale !) mais c’est aussi un bon moyen de se planter : ainsi, à plusieurs reprises, j’ai oublié de repasser à la résolution maximale... Une nouvelle erreur à rajouter sur la liste !
16 commentaires
J’avais compris autre chose dans « avant de déclencher ». Je pensais lire une sorte de méthode pour réaliser ses photos, les imaginer, les préparer.
Mais il est vrai qu » « avant de déclencher », c’est aussi cela. Prévoir.
Les 5 batteries (que j’ai d’abord pris pour une très jolie photo de chocolats :D) ont-elles été utiles ? Etait-ce trop ? trop peu ?
Une autre petite question, que je me pose pour absolument tous les photographes (amateurs comme pros) : combien de photos as-tu fait en tout, et combien (ou quel pourcentage) étaient selon toi réussies ?
Les photos ici sont magnifiques, comme d’habitude. Les points de vue sont vraiment super ! J’adore celle qui a été prise au milieu de la route 🙂 Il serait intéressant d’en apprendre plus sur tes façons d’imaginer une photo, comment tu trouves toujours le bon angle de vue, la photo originale.
Emeline
[...] Avant de déclencher. [...]
Emeline : de prime abord, je pensais aussi à ça, la mise en place juste avant la photo. Mais je me suis dit que d’autres traiteraient le sujet ainsi et qu’il valait mieux privilégier une approche plus personnelle, et donc j’ai détourné un peu le sujet, pour « vraiment avant de déclencher » ^^.
Pour te répondre : oui, les cinq batteries ont été bien utiles ! pile poil je pense, mais j’avais quand même souvent un oeil dessus, pour savoir si j’essayais de trouver une prise pour charger ou non. Sur le nombre de photos, c’est très variable, mais ce n’est pas parce que tu n’en utilises qu’une sur 100 que les 99 autres sont ratées, c’est juste que tu sélectionnes les meilleures !
Cette « boîte à photos », une très belle et très utile initiative. Bravo pour cet article.
5 batteries, tu n’y as pas été avec le dos de la cuillère 😉 Mais si elles t’ont toutes servies, c’est que c’était suffisant !
Quant aux objos, j’ai opté pour un 17–40, un 35f2 et un 50f1.8, mais une longue focale m’a quelques fois manqué (pas tant que ça au final). Mais le 16–35 permettrait presque de remplacer le 17–40 et le 35, j’étudierais ça. T’en es contente par rapport à un 17–40 (si tu l’as déjà eu?)
Pour recharger pas mal de choses, notamment par USB, on m’a offert un « powertraveller powermonkey », qui est un chargeur solaire avec une batterie et une foule d’adaptateurs. Et ça marche plutôt bien, je m’en suis beaucoup servi pendant mon TDM, notamment en Mongolie où les prises de courant ne sont pas légions. Et la petite batterie aide bien pour accumuler l’énergie solaire durant la journée.
Par contre, fais attention aux performances des panneaux solaires, car le mien rechargeait beaucoup beaucoup plus vite qu’un autre d’une marque lambda.
Et si jamais tu trouves un chargeur de batteries Canon en USB, tiens-moi au courant, ça serait super pour alléger tous ces chargeurs et être plus nomade !
Moi ce qui m’étonne surtout, c’est l’utilisation du 100mm. C’est utile en dehors de la maccro. Pourquoi ne pas prendre ton 70–200 ? Quel sac photo as tu utilisé pour ce la ?
ah je retrouve toujours avec plaisir les articles de la boites à photo. celui ci ne fais pas exception à la règle. Le choix des objectifs a du etre difficile ....mais c’est vrai que lorsque l’on part en Island on s’attend à prendre plus de paysage et puis peu importe que l’on ai un 100 mm si l’on est près à se déplacer ...
Et puis je voudrais dire que moi aussi je suis très contente des cartes 32 Go. c’est vraiment une bonne taille !
Une Bordelaise : c’est toujours inéteressant de voir les différentes approches du sujet 🙂
Jérémy : Je n’ai pas eu le 17–40, juste testé, mais je le trouve trop sombre à mon gout. Le 16–35 est génial pour cela : pas besoin d’un deuxième objo lumineux en parallèle !
Je ne me suis pas encore renseignée sur les chargeurs solaires, mais je garde le tien en mémoire !
(et sinon, non, rien trouvé pour les batteries en usb, alors que ça serait bien pratique…)
Adil : le sac, c’était la sacoche de cintre et le 100mm logeait tout pile, ce qui n’aurait pas été le cas du 70–200. En outre, je voulais faire pas mal de macro (et gros plans) et n’avait pas l’occasion de faire beaucoup d’animalier.
Françoise : c’est toujours un déchirement de devoir choisir !
J’entends bien qu’on ne sélectionne que les meilleures. Je voulais juste avoir un ordre d’idées pour ce voyage en particulier. Simple curiosité 🙂
Bonjour,
Comme je t’envie, quand je vois ces photos magnifiques. Malheureusement pour moi quand j’ai fait le tour de l’Islande je ne m’intéressais pas encore à la photo, j’en ai pris des tas mais si je les regardais maintenant je ne pourrai qu’être déçue. Je pense qu’aujourd’hui, avec simplement quelques mois de pratique photo je saurais un peu mieux capter cette lumière sublime, de Strokkur à Höfn en passant par le Snaefellness.
Bonjour !
Pour les problèmes de réglages oubliés, pourquoi ne pas essayer les modes custom du 5D mark II (C1, C2 et C3).
Cela permet d’enregistrer des paramètres typiques et de passer rapidement des uns aux autres.
Rémy
Sans être du tout passéiste, (j’apprécie les qualités du numérique et je photographie en numérique) il faut bien admettre que ce problème de charge est l’énorme point noir du numérique par rapport à un boitier argentique 100% mécanique.
Ça va s’améliorer, à n’en pas douter, mais pour certains projets, la solution argentique est à considérer, même si le choix de pellicules est plus que limité.
[...] Madame Oreille, Aurélie nous fait part de son expérience à travers un voyage en [...]
[...] Madame Oreille, Aurélie nous fait part de son expérience à travers un voyage en [...]
[…] Madame Oreille, Aurélie nous fait part de son expérience à travers un voyage en Islande. Aurélie nous invite […]
Merci pour tous les conseils que vous nous donnez sur ce blog. Beau blog 🙂