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Belitung, le paradis caché

par Madame Oreille

Et si je vous disais qu’il existe en Indo­né­sie une petite île avec des plages magni­fiques, des petits vil­lages de pêcheurs, pleins d’a­ni­maux à obser­ver, des habi­tants super sym­pa ? Petite Oreille et moi sommes res­tées deux semaines à Beli­tung, et voi­ci le récit de notre voyage.

Entre avril et mai, Petite Oreille et moi sommes par­ties 5 semaines à Suma­tra, en Indo­né­sie, pour un pro­jet un peu spé­cial : réa­li­ser une série de vidéos pour Eva­neos, qui orga­nise des voyages sur-mesure en direct avec des agents locaux. Le concept : par­ta­ger le quo­ti­dien de deux familles dans deux endroits dif­fé­rents de l’ar­chi­pel. Après Suma­tra Ouest puis une petite pause pour les orangs-outans, nous avons rejoint Belitung.

Beli­tung fait par­tie de ces endroits qu’on hésite à par­ta­ger. Faut-il gar­der cette île secrète, de peur qu’un jour des hordes de tou­ristes ne l’en­va­hissent ? L’île est bien connue des indo­né­siens grâce à Lak­sar Pelan­gi mais on n’y croise très peu de voya­geurs occi­den­taux (en deux semaines, j’en ai croi­sé trois... à l’aé­ro­port !). C’est ce côté secret et pré­ser­vé qui y est agréable.

Note pra­tique : à l’in­verse de sa consœur Bali, Beli­tung est dif­fi­cile à visi­ter sans être un mini­mum gui­dé ou accom­pa­gné. L’île recèle des tré­sors insoup­çon­nés, mais il n’existe aucune carte, et très peu d’in­for­ma­tions (et encore moins en fran­çais !). Je vous encou­rage donc vive­ment à vous tour­ner vers une agence (à l’occurrence Eva­neos !) pour y aller.

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Ci-des­sus, Gojing et Petite Oreille à Suak Gual
Ci-des­sous, un tarsier

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Le jour où nous sommes arrivées à Suak Gual

Ce cha­pitre à Beli­tung va com­por­ter de nom­breux per­son­nages, et plu­sieurs petites îles. Si vous avez du mal à suivre, dîtes-vous que moi aussi !
Il y a d’a­bord Sisi et ses enfants, Kira­na et Mateo, à Tan­jung Pan­dan, sur l’île prin­ci­pale. Puis, il y a son frère Gojing, sa femme Weni et leur fils Dapin à Suak Gual, sur la petite île voi­sine de Selat Nasik. Enfin, il y a Nurae­ni, la belle sœur de Weni, tou­jours à Selat Nasik.
Tous ont un pré­nom et un sur­nom. Dapin s’ap­pelle en fait Ozi (il a chan­gé de nom sur les conseils du cha­man). Gojing s’ap­pelle Hen­dry et tire son sur­nom d’une fois où il allé cher­cher des ciga­rettes pour son père mais, trop petit, ne savait pas dire le nom de la marque. Ici, on s’ap­pelle donc par son sur­nom, et on ne donne que rare­ment son prénom.

C’est chez Nurae­ni que nous dor­mi­rons. Enceinte de huit mois, elle ne sort que rare­ment du quar­tier. Elle vit avec son fils Tama (dont le pré­nom est Sep­ta) et son époux, Her­man. Mais ce jour-ci, les pêcheurs-plon­geurs du vil­lage partent pour deux semaines. Nous ne croi­se­rons Her­man que rapi­de­ment, avant qu’il parte.

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À gauche : Nurae­ni et son fils, à droite : Gojing, Weni et Dapin

Nous arri­vons à Selat Nasik par le fer­ry. C’est un bateau en bois qui trans­porte les humains avec leurs scoo­ters. Car ici, comme un peu par­tout en Indo­né­sie, le scoo­ter est roi. Petite Oreille est contente, elle a pris goût aux pro­me­nades motorisées !

La mai­son de Nurae­ni est grande et colo­rée. Il y a très peu de meubles mais des tapis par­tout. Le tapis du salon, le tapis pour s’ins­tal­ler sur la ter­rasse... Petite Oreille et moi dor­mons dans la petite chambre à côté de l’en­trée. Ce pre­mier soir, elle est fati­guée. La veille nous avons rejoint Beli­tung depuis le nord de Suma­tra, et aujourd’­hui nous avons enchaî­né les tra­jets. Elle a pris l’ha­bi­tude de dor­mir tôt depuis que nous sommes en Indo­né­sie, mais ici, les gens se couchent tard pour pro­fi­ter de la soirée.
Alors que Petite Oreille tombe de fatigue, je prends congé de nos hôtes. Il fait chaud. Les nuits sont fraîches mais les super­sti­tions empêchent de gar­der les fenêtres ouvertes. Nous voi­là donc en culotte, toutes les deux, allon­gées côte à côte sur le lit. Petite Oreille s’en­dort vite. Je suis en train de prendre des notes dans mon car­net quand trois têtes qui appa­raissent dans l’en­ca­dre­ment de la porte (enfin, dans l’en­ca­dre­ment du rideau, parce qu’il n’y pas de porte, ici). Je dis malam, un peu sur­prise. Mais la situa­tion semble nor­male pour les trois curieuses qui res­tent sou­riantes quelques secondes avant de res­sor­tir. Elles sont venues voir les deux bule*, et leur curio­si­té est aus­si natu­relle que ma tenue.

*bule, pro­non­cez bou­lé : désigne les tou­ristes dans leur ensemble. Le terme est sou­vent employé à Beli­tung, mais n’a ici aucune conno­ta­tion négative.

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Chez Gojing, sur le tapis du repas avec Weni, Kira­na et Sisi,
puis sur le tapis de la sieste dans le salon.

Selat Nasik, c’est donc une petite île au large de Beli­tung. Ici, on vit des plan­ta­tions de poivre et de la pêche. Il y a les pièges à pois­sons un peu par­tout, et puis il y a la pêche au nar­gui­lé. C’est ce que fait le père de Tama. Il plonge au fond de l’eau avec un tuyau, les­té de quelques pierres, pour ramas­ser les crus­ta­cés. À la sur­face, sur le bateau, un col­lègue sur­veille le com­pres­seur qui envoie de l’air dans le tuyau. C’est rudi­men­taire, très dan­ge­reux, mais les hommes sont contents de repar­tir en mer. Ils partent tous ensemble, une quin­zaine de bateaux, pour deux semaines. Dans une socié­té très super­sti­tieuse, rien ne peut leur arri­ver s’ils res­pectent les règles...

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Car ici, l’is­lam se teinte d’a­ni­misme et de croyances locales. Il y a les cha­mans (dukuns), les super­sti­tions, les esprits, la magie. Tous y croient, tous ont des anec­dotes à ce sujet. Si le sujet n’est pas tota­le­ment tabou, il reste rela­ti­ve­ment secret. On explique que tout acte de magie a ses consé­quences, un prix à payer. On me parle de cet homme qui a dû se faire désen­voû­ter après que sa femme ait tout mani­gan­cer pour s’as­su­rer qu’il reste auprès d’elle, ou d’un autre tom­bé très malade après avoir usé de la magie à des fins néfastes. Pour jeter un sort, il faut connaître le pré­nom de la per­sonne. Voi­ci aus­si pour­quoi tout le monde a un surnom.

Il y a des gens qui ont un don : ils voient les esprits. C’est dif­fé­rent des dukuns qui, eux, suivent un appren­tis­sage. Quand Dapin est né, il a été dit qu’il avait le don. Cer­tains finissent fous, tour­men­tés par leurs visions. Alors ses parents l’ont sur­pro­té­gé. Il ne sort pas beau­coup de la mai­son, il reste avec sa mère et sa grand-mère. Résul­tat, il a peur de tout !

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Ci-des­sus, Weni et Petite Oreille en pleine sieste / Tama et Petite Oreille en plein jeu
Ci-des­sous, Petite Oreille et Gojing sur le long pon­ton de Suak Gual. Elle va rapi­de­ment l’a­dop­ter et le sur­nom­mer le mon­sieur qui rit tout le temps, un sobri­quet qui lui va bien !

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La vie quo­ti­dienne est faite d’in­te­rac­tions sociales. En jour­née ou en soi­rée, les voi­sins, la famille, les copains se retrouvent sur la ter­rasse de la mai­son pour dis­cu­ter de tout et de rien pen­dant des heures. Moi qui com­men­çait à com­prendre quelques mots d’in­do­né­sien après trois semaines de voyage, je me retrouve tota­le­ment per­due : si à Pan­dai Sikek tout le monde pré­fé­rait par­ler indo­né­sien, ici le beli­tong, la langue locale, reste la plus pra­ti­quée. Du coup, je com­prends rien, je suis perdue !
Heu­reu­se­ment, si je dis quelques mots d’in­do­né­sien, tout le monde me com­prend et me répond avec le sou­rire. Et sur­tout, Gojink et sa famille parlent anglais, ce qui faci­lite sacré­ment les échanges.

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Ses­sion bain dans le jar­din de Sisi avec Mateo et Kirana.

La fois où l’on s’est baigné sur une plage paradisiaque

Les enfants vou­laient se bai­gner. Il fai­sait chaud. Alors Sisi et son frère ont pris tout le monde sur les scoo­ters. Direc­tion une petite plage. Nous étions sûrs d’être tran­quilles, il n’y avait que deux tou­ristes sur toute l’île de Selat Nasik : ma fille et moi ! Pour le reste, je crois que les pho­tos parlent d’elles mêmes quant à l’as­pect para­di­siaque de l’île.

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Petite Oreille et Kira­na, sur la plus belle plage de Selat Nasik

Le jour où l’on s’est baigné dans la rivière

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Ici, il fait chaud. Les habi­tants se lavent donc tous deux fois par jour. Mais ici, pas d’eau courante.
Comme un peu par­tout en Indo­né­sie, on retrouve la man­di, une salle de bain com­po­sée d’un toi­lette à la turque et d’une réserve d’eau dans laquelle on plonge de petits réci­pients pour s’as­per­ger. C’est un sys­tème contrai­gnant : il faut rem­plir la réserve. À Beli­tung, les habi­tants ins­tallent des pompes, récu­pèrent l’eau de pluie. Cer­tains ont même des citernes. Ce n’est pas l’eau qui manque ici !

Et puis par­fois, on se lave dehors. Parce que ça fait du bien, et que ça per­met aux enfants de s’a­mu­ser. Pour cer­tains habi­tants, qui habitent en bor­dure de rivière, c’est même le quo­ti­dien. Il y a des petits coins amé­na­gés, où la rivière est un peu plus large, où quelques planches per­mettent de des­cendre en toute sécu­ri­té. On y fait aus­si la les­sive, sur ces planches.

Ce jour-là, c’est toute une délé­ga­tion qui est par­tie à la rivière. Gojing, Weni, Dapin, Sisi, Mateo, Kira­na, et puis quelques voi­sines que ça amu­sait, accom­pa­gnées de leurs enfants. On a enfour­ché les scoo­ters pour s’en­fon­cer dans la forêt. À l’ombre des arbres, ce petit coin n’at­ten­dait que nous. Un petit par­king, un bâti­ment avec des toi­lettes, c’est étran­ge­ment bien amé­na­gé. De nom­breuses familles viennent ici tous les jours pour faire la les­sive et le bain.

Le jour où l’on est allé voir les pièges des pêcheurs

Ces pièges sont une spé­cia­li­té locale : de grands pièges bordent le lit­to­ral. Ils sont fabri­qués à la main : des poteaux en bois et des filets. C’est un sys­tème d’entonnoirs qui empri­sonnent pois­sons et crus­ta­cés, comme une nasse géante. Lorsque la mer baisse, les pois­sons se retrouvent diri­gés vers un pre­mier gou­lot, puis un second plus fin, et arrivent ensuite dans le piège dont ils ne pour­ront plus sortir.
Pour « récol­ter » les pois­sons, le pêcheur grimpe sur la pla­te­forme, au-des­sus du piège. Il ne va jamais direc­te­ment dans l’eau : il pour­rait y avoir des raies, ou des pois­sons dan­ge­reux. Ce matin-là, mal­heu­reu­se­ment, il n’y a pas grand chose dans le piège de Tho­mas. (Bon, il est peu pro­bable qu’il s’ap­pelle Tho­mas, mais son pré­nom res­sem­blait à ça et je n’ai aucune idée de com­ment l’écrire !)

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Il regarde, plonge son épui­sette. Les pois­sons trop petits ou non-comes­tibles sont remis dans la mer, hors du piège. Puis il enfile des lunettes de nata­tion et plonge. L’eau est basse, mais il faut aller au fond pour ramas­ser les crus­ta­cés. Il res­sort un crabe d’une taille impres­sion­nante, la seule bonne prise de la jour­née. Il le tend à Gojing : ce sera notre repas de midi (que Petite Oreille, sans pitié, sera ravie de dévorer).

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La fois où l’on a dormi sur la plage pour voir des tortues

Ne pré­ve­nez pas les ser­vices sociaux, mais ma fille a dor­mi sur la plage et c’é­tait chouette.

Un matin, nous sommes par­tis avec Gojing et quelques amis à lui vers l’île de Kimar (notam­ment Tho­mas, le pêcheur). C’est une île déserte sur laquelle on ne trouve qu’une seule mai­son, celle du gar­dien, Jep. Il vit là toute l’an­née avec sa famille pour s’oc­cu­per des tor­tues. Car ici, c’est un lieu de ponte pour les tor­tues imbriquées.

Le gar­dien a pour mis­sion de par­cou­rir les quatre plages de l’île pour numé­ro­ter les nids. Il passe ses nuits debout pour recen­ser les tor­tues qui viennent, baguer celles qui ne le sont pas déjà. Jep note tout dans un grand livre. En ce mois de mai, il a déjà comp­té plus de 700 nids !

Nous ins­tal­lons le camp à côté de la cabane de Jep et sa famille et, la nuit venue, nous rejoi­gnons la plage. Le gar­dien connaît le che­min par cœur. Nous nous ins­tal­lons dans le sable. Main­te­nant, tout est affaire de chance et de patience.

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Petite Oreille s’al­longe contre moi. C’est la pre­mière fois qu’elle peut obser­ver la voie lac­tée à l’œil nu. Je lui montre la Grande Ourse et les quelques rares constel­la­tions que je connais. J’es­saie de faire pas­ser le temps, mais voi­là déjà deux heures que nous atten­dons, immo­biles, dans le noir. Elle s’endort.

Le bruit des vagues me berce. Sans l’excitation de poten­tiel­le­ment voir une tor­tue pondre, je m’en­dor­mi­rais sans doute aussi.
Jep fait des allers-retours sur la plage, régu­liè­re­ment. Mal­gré ses 50 ans bien tas­sés, il a une vision noc­turne impressionnante.

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Sou­dain, Jep nous fait signe. Il y a une tor­tue, à 10m de nous. Elle est en train de mon­ter sur la plage. J’ar­rive à peine à la dis­tin­guer. On recule, dou­ce­ment, en silence. Les tor­tues ne sup­portent pas d’être déran­gées quand elle viennent pondre. Il ne faut aucune lumière sur la plage, aucun bruit.
Elle fait demi-tour, retourne dans l’eau. On recom­mence à attendre. J’hé­site à retour­ner au camp, cou­cher Petite Oreille dans la tente. Les tor­tues peuvent mon­ter et redes­cendre plu­sieurs fois sur la plage avant de trou­ver le bon endroit où pondre.
La nuit est déjà bien enta­mée. Et puis voi­là que la tor­tue refait son appa­ri­tion, de l’autre côté de la plage. Le gar­dien la dis­tingue par­fai­te­ment, de loin. Elle s’a­vance jus­qu’aux arbres, elle va pondre cette fois-ci. Je réveille Petite Oreille et nous approchons.

Une fois la ponte com­men­cée, les tor­tues ne sont plus sen­sibles ni au bruit ni à la lumière. Nous ral­lu­mons les lampes fron­tales pour assis­ter à ce spec­tacle fabu­leux. Gojing et ses amis sont aus­si sub­jug­gués que Petite Oreille et moi !

Après avoir pon­du au bas mot un cen­taine d’œufs, la tor­tue doit encore rebou­cher son trou, tas­ser la terre, mettre du sable frais des­sus pour effa­cer son odeur. Le rituel est tou­jours le même.
Le gar­dien l’aide un petit peu à retrou­ver le che­min de la mer, quand elle fatigue. Là, il fau­dra encore qu’elle prenne un bain dans un trou d’eau pour enle­ver le sable dont elle est recou­verte, avant de retour­ner dans l’océan.

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Les fois où notre bateau a été pris dans une tempête

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Lorsque Petite Oreille et moi par­tons ce matin-là, le ciel est inté­gra­le­ment bleu. Pas un nuage. Nous embar­quons sur le bateau de Yudi, un copain de Gojing. Le capi­taine Yudi a un bateau de pêche tra­di­tion­nel. Il veut emme­ner Petite Oreille voir des coraux, et des jolis coins autour de Selat Nasik. Gaga, son fils, se joint à nous. Il est content de tes­ter la bouée de Petite Oreille ! (une bouée spé­ciale snor­ke­ling pour les enfants)

Comme pro­mis par Yudi, nous visi­tons des lieux magiques. On regarde les pois­sons, les coraux. Sur la plage, Gojing montre des coquillages aux enfants. Tout semble pré­ser­vé et sau­vage autour de nous.

Il faut savoir que les habi­tants sont très sen­sibles à la pro­tec­tion de leur île.
Il y a quelques années, une grosse boîte a ten­té d’ins­tal­ler une exploi­ta­tion minière à Selat Nasik. Dès qu’ils ont com­men­cé à salir la rivière, habi­tants sont mon­tés au cré­neau... jus­qu’à obte­nir le départ de l’entreprise !
Ain­si Gojing peste lors­qu’il trouve des déchets sur la plage. Il m’ex­plique que ses copains et lui net­toient, régu­liè­re­ment, mais que les déchets reviennent tou­jours, avec la mer. Il ramasse quelques bou­teilles en plas­tique pour regar­der les éti­quettes : Thaï­lande, Viet­nam, Chine,... Ces déchets viennent de toute l’A­sie. Je sens bien la tris­tesse de Gojing lors­qu’il me montre tout ça. Et j’i­ma­gine aisé­ment la frus­tra­tion que ça doit être de voir les détri­tus reve­nir, constamment.

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Pen­dant que les enfants jouent dans l’eau, Yugi regarde le ciel. Fré­né­ti­que­ment. S’il était bleu ce matin, les nuages sont rapi­de­ment appa­rus et main­te­nant, et ils sont bien épais, et sombres. On voit la pluie tom­ber au loin. Ça ne pré­oc­cupe ni Petite Oreille ni Gaga.
Ici, on ne se réjouit pas d’un ciel bleu : avec la cha­leur, cela signi­fie une éva­po­ra­tion rapide et géné­ra­le­ment, de gros orages dans l’après-midi. Et effec­ti­ve­ment, voi­là un éclair qui frappe direc­te­ment l’île d’en face, à 300m de nous. Le sang de Yugi ne fait qu’un tour : on rentre. Gojing attrape les enfants et les hisse sur le bateau tan­dis que Yudi s’oc­cupe de lever l’encre. On range tout ce qui doit res­ter sec dans la cale, à côté du moteur (genre, mon sac pho­to...) et on file. Quelques minutes après, c’est une pluie dilu­vienne qui s’a­bat sur nous. Je serre Petite Oreille contre moi. Gaga est blot­ti contre Gojing. Il est fri­go­ri­fié, et apeu­ré. Les orages effraient beau­coup les gens, ici.
Le toit du bateau, au des­sus de nos têtes, ne suf­fit pas à nous pro­té­ger de la pluie qui arrive de tous les côté. J’ai mis ma che­mise sur ma fille. Je la pro­tège du mieux que je peux tan­dis que les gouttes me cisaillent le dos. Le bateau va droit vers le vil­lage, et droit sur la tem­pête. Les vagues me semblent gigan­tesques. L’embarcation tangue d’un côté, de l’autre. C’est impres­sion­nant. Et tout autour, les éclairs cisaillent le ciel. 1, 2, braoum. Oh purée, c’est vrai­ment tom­bé juste à côté !
Cap­tain Yugi reste concen­tré. Il doit évi­ter les bancs de sable. Dif­fi­cile pour lui de se repé­rer quand la tem­pête brouille com­plè­te­ment le pay­sage. Mais alors que nous finis­sons de tra­ver­ser l’o­rage, nous aper­ce­vons le port. Nous voi­là, trem­pés mais bien rentrés.
Je n’ose pas lui deman­der pour­quoi nous ne sommes pas plu­tôt res­tés sur l’île, à attendre que les nuages partent. Je soup­çonne Yugi d’a­voir encore plus peur de la nuit (et de ses esprits) que du ton­nerre, mais je n’au­rais jamais la réponse. Nous allons direc­te­ment chez lui pour nous chan­ger et nous réchauf­fer (bon, nous, on n’a­vait pas fran­che­ment froid même s’il ne res­tait pas un cm² de sec sur nos vête­ments : il fai­sait tou­jours plus de 30°C !).

Le soir où nous avons vu des tarsiers

Le tar­sier, c’est un petit pri­mate qu’on recon­nait aisé­ment à ses gros yeux. Il a aus­si des pattes assez carac­té­ris­tiques. Il en existe des espèces dif­fé­rentes. Le tar­sier de Beli­tung n’est donc pas le même que le tar­sier des Phi­lip­pines (celui qu’on repré­sente le plus sou­vent, qui a des yeux encore plus disproportionnés).

À Beli­tung, les habi­tants se sont regrou­pés sous forme d’as­so­cia­tion pour pro­té­ger la forêt (bon, c’est un peu plus com­pli­qué que ça, en vrai). Nous arri­vons donc à la nuit tom­bée dans une petite réserve, avec Sisi et ses enfants. Ils n’ont jamais vu de tar­sier. Il faut dire que pour le voir, ce n’est pas simple : il est noc­turne, petit et ne bouge pas beaucoup !
Mais ce soir-là, c’est aus­si notre jour de chance : l’un des mes­sieurs qui gère le lieu vient d’en aper­ce­voir un ! Il est accro­ché sur un petit arbre, immo­bile, pile à la bonne hau­teur pour que les enfants puissent bien le voir. Ils des­cendent la nuit, pour man­ger. En jour­née, il serait pra­ti­que­ment impos­sible de les voir à moins de mon­ter dans les arbres.

Tout le monde est ravi, et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, nous nous retrou­vons au kebun du res­pon­sable des lieux. Dans la petite cabane, au milieu de la plan­ta­tion, une dizaine de per­sonnes est réunie autour d’un pia­no : c’est soi­rée karao­ké. Pas d’al­cool (très dif­fi­cile à trou­ver ici, ils ne boivent qua­si­ment pas) mais quelques paquets de ciga­rettes. Les chan­sons s’en­chaînent, ils y mettent du cœur.
Mim­pi ada­lah kun­ci untuk kita menak­luk­kan dunia...

Cette soi­rée résume bien Beli­tung : on part voir un ani­mal dans la jungle, on se retrouve invi­té à chan­ter chez des gens (ras­su­rez-vous, je n’ai pas chanté).

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La fois où l’on a passé la journée à aller d’île en île en bateau (bis)

À Beli­tung, quand on n’est pas en scoo­ter à explo­rer les sen­tiers, on est en bateau à aller d’île en île. On se laisse por­ter au fil de l’eau, entre les bateaux de pêcheurs. On y prend vite goût !

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Ci-des­sus : cette tor­tue a élu domi­cile dans le port : elle est tout le temps là !
Ci-des­sous : Kira­na en train de pro­fi­ter du paysage

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Ci-des­sus, les bateaux des bajaus, un peuple ori­gi­naire de Sula­we­si dont on trouve quelques vil­lages à Selat Nasik et Beli­tung. Ils pêchent en fai­sant pas­ser le filet sous le bateau, une tech­nique assez com­plexe. Ils vivent dans des mai­sons sur pilo­tis, au bord de l’eau ou le long de pon­tons. Ils se tiennent assez à l’é­cart des autres habi­tants, même si les échanges sont courtois.

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Oui, ce jour-là aus­si, un gros orage s’est abat­tu sur Beli­tung, mais on a réus­si à l’éviter !

La fois où Petite Oreille a vu des bébés tortues

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Existe-t-il quelque chose de plus mignon que des bébés tortues ?

À Beli­tung, il existe un pro­gramme de pro­tec­tion. Si à Kimar, le gar­dien avait pour consigne de ne pas inter­fé­rer avec les pontes et les éclo­sions, c’est ici radi­ca­le­ment dif­fé­rent. Les employés de l’association déplacent les nids, œuf par œuf, pour les mettre à l’a­bri dans un enclos : ils évitent ain­si que les varans et autres rep­tiles ne viennent se ser­vir. À la nais­sance, les bébés tor­tues sont trans­fé­rés dans des bas­sins (une pis­cine par famille, une cen­taine de frères et sœurs à chaque fois !). Ils y res­te­ront plu­sieurs semaines, le temps de gran­dir suf­fi­sam­ment pour ne plus être des proies faciles.

Dans la nature, un grand nombre de petits mour­raient dès les pre­miers jours. Les bébés tor­tues ont beau­coup de pré­da­teurs prêts à s’at­ta­quer à eux sur la plage, ou dans l’eau. Grâce à ce pro­gramme, les tor­tues aug­mentent consi­dé­ra­ble­ment leurs chances de sur­vie. Plus âgées, plus grosses, avec une cara­pace dure, elles sont moins fra­giles. On peut espé­rer que beau­coup d’entre elles attein­dront l’âge adulte mal­gré toutes les autres menaces qui pèsent sur elles (la pol­lu­tion et le bra­con­nage, notamment).

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Le soir où l’on a vu des crocodiles géants

Il y a cette rivière où les cha­mans ont fait un pacte avec l’es­prit des cro­co­diles : ici, humains et cro­co­diles coha­bitent. La rivière est enva­hie par les cro­co­diles, mais les hommes ramassent les coquillages au fond de l’eau sans dan­ger. Si jamais ils croisent un cro­co­dile, ils le regardent dans les yeux, répètent un man­tra, et conti­nuent leur chemin.

Dans la rivière d’à côté, par contre, aucun pêcheur n’a­ven­tu­re­rait le moindre orteil. Car il y a des règles à ce trai­té de paix. Il ne concerne que cette por­tion du fleuve. Les humains se doivent de res­pec­ter les rep­tiles. Et ça com­mence pour nous par l’in­ter­dic­tion for­melle de dire le mot cro­co­dile à bord du bateau. Dif­fi­cile, oui.

Par­mi les règles tacites, il y a celle qui consiste à faire bénir son bateau avant sa pre­mière mise à l’eau. Deux pêcheurs trop pres­sés sont par­tis avec leur bateau neuf sans l’a­val du cha­man, une fois : ils ont vite coulé.

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Avec Sisi, Kira­na et Mateo, nous nous glis­sons dans la petite embar­ca­tion. Au raz de l’eau, on scrute les bords de la rivière. Les cro­co­diles sont fur­tifs mais ceux que l’on dis­tingue sont gigan­tesques. Cer­taines légendes parlent de cro­co­diles de quinze mètres, je veux bien y croire. Ils ont sur­tout actifs la nuit. Impos­sible de faire des pho­tos dans le noir (qui plus est sur un bateau !), il me fau­dra me conten­ter de mes souvenirs.
Le soleil dis­pa­raît peu à peu tan­dis qu’on remonte la rivière. Les enfants sont sur­ex­ci­tés. Cet ani­mal attire autant qu’il effraie. Avec Sisi, on fait sur­tout atten­tion à ce qu’au­cun d’eux ne tombe à l’eau. Je ne connais pas les termes du trai­té de paix avec les cro­co­diles, et je n’ai pas envie de le tes­ter avec ma fille (ni avec les enfants de Sisi, hein.).
Nous voi­là donc à balayer les rives avec nos lampes torches. Il y a deux yeux qui brillent, là ! On s’ap­proche, il plonge. Là, encore ! Et plus on avance, plus on ne peut que consta­ter une chose : la rivière est infes­tée de crocodiles.
Sou­dain, sur le bord, j’a­per­çois un scoo­ter, phare allu­mé. Deux hommes pêchent tran­quille­ment, les pieds dans l’eau. Cet accord avec les cro­co­diles serait donc vrai ?

Le jour où l’on a découvert une nouvelle espèce de phasme

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Bon, c’est pas vrai­ment nous qui l’a­vons décou­vert, bien sûr. Mais on était là ce jour-là. Et c’é­tait intéressant.

Le phasme, c’est ce petit insecte spé­cia­liste du camou­flage. Il en existe plus de 3000 espèces dif­fé­rentes par­tout dans le monde, cha­cune imi­tant son envi­ron­ne­ment. En France, on en trouve sou­vent : ils res­semblent à des petites brin­dilles. Et à Beli­tung, le phasme se déguise sous les trait d’une feuille de man­guier, bien sûr.

C’est jus­te­ment en cueillant des mangues qu’un vil­la­geois l’a ramas­sé. Le phasme, qui vit plu­tôt dans les hau­teurs de l’arbre, est tom­bé en même temps que le fruit. Alors le vil­la­geois, amu­sé par cet étrange insecte, l’a mis dans un bocal en plas­tique, avec quelques vraies feuilles. Il n’a pas l’in­ten­tion de le gar­der long­temps ain­si, juste quelques heures, le temps que tout le monde le voit.

C’est un voi­sin de Gojing qui l’a trou­vé. C’est comme ça qu’on se retrouve à obser­ver ce fas­ci­nant insecte, tan­dis que Dapine, pas très en confiance, garde ses dis­tances. Gojing prend quelques pho­tos avec son télé­phone pour les envoyer à des contacts. Le ver­dict arri­ve­ra le len­de­main : il s’a­git d’une sous-espèce nou­velle. Des phasmes feuilles simi­laires étaient déjà réper­to­riés, mais aucun n’a exac­te­ment les mêmes taches.

Gojing nous explique que Beli­tung est un grand ter­rain de jeu pour les amou­reux de la faune, avec de nom­breux ani­maux endé­miques que per­sonne n’a encore observés !

Le jour où le Ramadan a commencé

Beli­tung est une île musul­mane. Mais un islam très modé­ré : qua­si­ment aucun voile, un rap­port au corps très libre (une femme peut sor­tir en sous-vête­ment dans le jar­din et dis­cu­ter avec les voi­sins en toute décon­trac­tion). En deux semaines, je n’ai d’ailleurs vu qua­si­ment per­sonne prier. Et si les hommes se mettent sur leur 31 le ven­dre­di pour aller à la mos­quée, c’est sur­tout pour se mon­trer et papoter.

Mais le rama­dan, c’est autre chose. Il n’est pas très strict : per­sonne n’est obli­gé de le faire, et sur­tout pas les non musul­mans (les gens ont donc conti­nué à nous offrir à man­ger, makan ! makan !, et à boire dans toutes les mai­sons où nous ren­trions, même si eux ne pou­vaient se ser­vir). Il est tolé­ré que quel­qu’un res­sente le besoin de boire dans la jour­née. Pour autant, toutes les per­sonnes en âge de le suivre s’ap­pliquent à res­pec­ter le jeûne. (Je ne par­le­rai pas ici de cette jeune femme qui m’a dit qu’elle fai­sait le rama­dan et a tenu jus­qu’à... 11h du matin. Je lui ai pro­mis de gar­der le secret !)

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Quel rap­port, me deman­de­rez-vous, entre Dapine qui se bouche les oreilles et le ramadan ?
Hé bien la veille du rama­dan, les enfants com­mencent à jouer avec des flammes et des bam­bous pour pro­duire des déto­na­tions : c’est le meriam bam­bu (canon de bam­bou). Un trou dans l’une des cavi­tés leur per­met de chauf­fer l’in­té­rieur de la branche jus­qu’à ce qu’ils mettent la flamme et.. boum ! 
C’est un jeu tra­di­tion­nel qui amuse les enfants par­tout sur l’île. Ce soir là, c’é­tait donc un concert d’ex­plo­sions un peu partout.

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La fois où l’on a joué avec des feux d’artifices

À Beli­tung, il existe une bou­tique où ont peut ache­ter des jeux pour enfants, des pythons, des cerfs-volants et des feux d’ar­ti­fices. Oui, tout ça dans la même bou­tiques. Les feux d’ar­ti­fices sont à l’en­trée. Une quan­ti­té impres­sion­nante, de toutes les tailles. Du petit pétard clac-doigts au mor­tier de 5kg.

- ça fait beau­coup de feux d’ar­ti­fices, là, quand même
- oh on en a encore plus à l’étage !

L’autre bou­tique de la ville a brû­lé. Les feux d’ar­ti­fices sto­ckés côte à côte sans pro­tec­tion, c’é­tait pas ter­rible niveau sécu­ri­té. Mais ça ne semble pas inquié­ter le ven­deur. Il s’al­lume une ciga­rette tan­dis que je choi­sis quelques cierges magiques.

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Les soirs où l’on a admiré le coucher de soleil

Quelques pho­tos sou­ve­nirs des cou­chers de soleil sur le pon­ton de Suak Gual. En Indo­né­sie, la nuit tombe tôt (ce qui per­met de man­ger plus vite quand on fait le rama­dan !). Alors plu­sieurs fois, le soir, nous sommes allés voir le soleil dis­pa­raître dans l’océan.

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Le jour où nous avons loupé notre avion

À la fin du voyage, Petite Oreille vou­lait res­ter avec ses copains, et moi je plai­san­tais sur le fait que nous allions nous ins­tal­ler sur place, his­toire de don­ner rai­son au doua­nier hol­lan­dais qui, à l’al­ler, pen­sait que j’é­tais en train de kid­nap­per ma fille (je vous en parle dans l’ar­ticle dédié au voyage avec un enfant en bas âge).

C’est vrai que nous n’a­vions aucune envie de ren­trer. Mais je n’a­vais pas pré­vu de res­ter, sur­tout que nous dépas­sions déjà la durée auto­ri­sée par le visa on arri­val* !

Le der­nier jour est arri­vé. Je suis allée ache­té une valise pour char­ger tous les cadeaux que nous avions reçus en cinq semaines. Et la mort dans l’âme, Petite Oreille a ran­gé ses affaires dans son sac pen­dant que j’a­ban­don­nais l’i­dée de plier cor­rec­te­ment nos vêtements.

Sisi nous a conduites à l’aé­ro­port, avec Kira­na et Mat­téo. On a pris le temps de man­ger des glaces au petit snack bar, avant d’al­ler à l’en­re­gis­tre­ment. Les enfants se sont embras­sés, lon­gue­ment, avec des pro­messes de se revoir.
J’ai ten­du nos pas­se­ports au gui­chet. Une dizaine de per­sonnes en uni­forme Garu­da dis­cu­taient. L’aé­ro­port était vide. Ils m’ont dit d’al­ler à au second gui­chet, celui de la com­pa­gnie Sri­wi­jaya. Bizarre, j’é­tais per­sua­dée que nos volions avec Garu­da. Et effec­ti­ve­ment, je suis vite reve­nue au gui­chet Garu­da, c’é­tait bien leur logo en haut de mon billet.

Le der­nier vol vient de partir.

La phrase n’a fait qu’un tour dans ma tête. J’ai regar­dé ma montre. Regar­dé mon billet. C’est pas pos­sible. Ils ont chan­gé l’horaire ?
Plu­sieurs per­sonne se sont mises au des­sus de mon billet. La réponse arri­va vite : nous n’é­tions pas dans le bon aéro­port. Notre vol par­tait d’une autre île.
Il y a l’aé­ro­port Hanand­joed­din de Tan­jung Pan­dan à Beli­tung, et l’aé­ro­port Depa­ti Amir de Pang­kal Pinang, sur l’île de voi­sine de Bang­ka. Com­ment c’est pos­sible de les confondre ? Pang­kal Pinang est la capi­tale de la pro­vince de Bang­ka Beli­tung. C’est donc fré­quent que les quelques rares tou­ristes occi­den­taux se retrouvent sur la mau­vaise île en s’é­tant trom­pés dans tous ces noms compliqués.

Plus aucun vol pour Jakar­ta après 17h. Impos­sible de quit­ter Beli­tung. Notre vol inter­na­tio­nal par­ti­ra sans nous.

Et voi­ci com­ment nous nous sommes retrou­vées (après quelques heures de stress à appe­ler tout le monde pour déca­ler le billet d’avion)(ce qui me coû­te­ra une for­tune et nous obli­ge­ra à ter­mi­ner le retour en train depuis Amster­dam) à savou­rer une der­nière soi­rée sur la plage. Avant de par­tir, cette fois-ci pour de vrai...

*L’In­do­né­sie offre aux res­sor­tis­sants fran­çais la pos­si­bi­li­té de res­ter 30 jours dans le pays, gra­tui­te­ment, via un simple enre­gis­tre­ment à l’aé­ro­port d’ar­ri­vée. Au-delà des 30 jours, il fau­dra payer une amende d’overs­tay pour avoir le droit de repar­tir. Concrè­te­ment, à l’aé­ro­port, on vous amène dans une petite pièce où il vous fau­dra payer l’a­mende (comp­tez 30$ par jour de dépas­se­ment et par per­sonne). C’est simple et rapide ! Et c’est ain­si que nous sommes res­tées 35 jours...

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Le voyage #Immer­sion­Su­ma­tra a été réa­li­sé en par­te­na­riat avec Eva­neos, qui orga­nise des voyages en direct avec des agents locaux.
Mer­ci à Option Way ain­si qu’à l’Office de Tou­risme d’Indonésie pour leur sou­tien dans ce projet.

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17 commentaires

Laurent 4 août 2018 - 12:46

Et com­ment fait-on pour ne pas embar­quer dans le pre­mier vol pour Jakar­ta après avoir lu ça ? 😉
Concer­nant les feux d’ar­ti­fice et les ciga­rettes, je pense sin­cè­re­ment qu’il y a une sorte d’autre pacte avec les ciga­ret­tiers. Sur les bateaux aux Moluques, j’é­tais médu­sé de voir les gars mani­pu­ler l’es­sence tout en fumant. Le plus sou­vent, sur les petits bateaux, le tuyau d’a­li­men­ta­tion en essence est juste enfon­cé dans un jer­ri­can, et une fois vide, on le met dans un autre, la tête pen­chée au des­cend du jer­ri­can ouvert et plein d’es­sence, la clope au bec 😀
PS : petite typo « Beli­tung est un île musulmane »

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Madame Oreille 4 août 2018 - 15:10

Tu pren­drais l’a­vion, toi ? 😉

Ils doivent des ciga­rettes spé­ciales pour être si confiants. Ou peut-être y’a-t-il un pacte, oui. Après tout, l’In­do­né­sie est l’un des plus gros mar­ché pour les ven­deurs de cigarettes...

PS : mer­ci pour la faute, c’est corrigé !

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Laurent 4 août 2018 - 21:02

Nah, j’i­rais en pédalo 😉
Plus sérieu­se­ment, si ce pays n’é­tait pas si loin, j’y retour­ne­rais, je pense, plus sou­vent tel­le­ment je m’y sens bien.

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Corinne 6 août 2018 - 0:47

Super récit, qui res­ti­tue vrai­ment bien l’am­biance en Indonésie...
@Laurent : Par­fois, il y a des acci­dents. Des bateaux qui brûlent... À cause de la fameuse clope fumée à côté du jer­ri­can. Et cer­taines per­sonnes ne savent pas nager et se noient... 🙁

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Madame Oreille 19 août 2018 - 11:04

Mer­ci Corinne 🙂

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Sam 4 août 2018 - 21:10

De magni­fiques pho­tos et croquis !

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Madame Oreille 19 août 2018 - 11:04

Mer­ci 🙂

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AuroreVoyage 5 août 2018 - 9:34

Quel incroyable voyage. Quel par­tage avec les habi­tants ! Ton article est abso­lu­ment magni­fique. Petite Oreille est comme un pois­son dans l’eau, ça se voit bien sur les pho­tos. Et les cro­quis ... Je suis conquise !
Ah ah, nous aus­si on a confon­du les aéro­ports. Ca fait drôle quand on te dit » Mais il ne part pas d’i­ci votre avion ... »
Belle jour­née à vous 🙂

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Madame Oreille 19 août 2018 - 11:05

Mer­ci !)

Vous aviez confon­du les aéro­ports où ? (je sais qu’à Paris, c’est fré­quent ! Je véri­fie tou­jours plu­sieurs fois avant de partir !)

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Milla 6 août 2018 - 8:33

Ta série d’ar­ticles sur l’In­do­né­sie n » pas fini de nous rêver ...sur­tout avec de telles photos !
Par contre effec­ti­ve­ment avec tous ces noms, j’ai un peu de mal à suivre le par­cours dans les îles (d’au­tant que je connais pas du tout la géo­gra­phie de l’Indonésie !).
Le voyage était en col­la­bo­ra­tion avec l’a­gence Eva­néos, ils orga­nisent ce genre de voyage de A à Z ?
J’ai hâte de voir les vidéos réa­li­sées pour eux !

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Madame Oreille 19 août 2018 - 15:17

Hon­nê­te­ment, je suis inca­pable de remettre toutes les îles sur une carte ! (et google maps ne les connaît pas toutes), je me suis lais­sée por­ter par les rencontres ^^

Eva­neos ne fait que du sur-mesure : ils te mettent en rela­tion avec un res­pon­sable local qui connait assez le coin pour t’or­ga­ni­ser ce que tu veux. Donc oui, ce genre de voyage, c’est par­fai­te­ment dans leurs cordes 🙂

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Olivia 12 août 2018 - 14:08

Qu’elles sont belles les pho­tos où une pirogue et un rocher flottent entre ciel et mer ! (Encore plus que les autres je veux dire^^).
Petite ques­tion : réa­lises-tu tes cro­quis direc­te­ment sur place ou à par­tir de pho­tos ? Moi je ne trouve jamais le temps en voyage de faire à la fois les pho­tos et les croquis !^^
Bref, mer­ci pour ce bel article.
Olivia

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Madame Oreille 19 août 2018 - 15:20

Je les fais tou­jours au retour. Avec un enfant, c’est impos­sible de des­si­ner sur place ! Et de toute façon, je n’y arri­vais déjà pas : j’as­sume pas ! Je suis mal à l’aise quand j’ai des gens qui com­mencent à regar­der ce que je des­sine. Et si je suis mal à l’aise, je rate tout ^^
Du coup, je n’ai aucun scru­pule à tout faire au retour, d’a­près pho­to (je prends des pho­to exprès, en pré­vi­sion de ce que je veux des­si­ner), même si je modi­fie sou­vent les scènes.

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Sylvain 23 août 2018 - 8:07

Cou­cou,

Voi­ci vrai­ment un très bel article. Je me suis réga­lé de pas­ser par ici. Je ne connais que Suma­tra pour y avoir pas­sé un mois et j’a­vais du annu­ler la suite de mon voyage au Sula­we­si car nous étions malade. Cela m’a clai­re­ment don­né envie de décou­vrir le reste de l’Indonésie.

Mer­ci pour le par­tage et ses superbes pho­tos. La pho­to du Phasme avec ta fille est vrai­ment superbe.
Sylvain

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olivier 1 septembre 2018 - 12:08

Les images sont vrai­ment magni­fiques ! ça donne envie d’y aller directement 😮

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Marie 17 février 2020 - 0:17

Mer­ci pour tes récits qui nous font plei­ne­ment vivre tes voyages au tra­vers de la lecture.
Et tes pho­tos... elles sont si belles. 

J’aimerais avoir ton avis sur un voyage de 3 semaines en juillet avec un bébé / enfant de 22 mois. Sula­we­si ? Suma­tra ? Ou autre ?
Mer­ci beaucoup 🙂

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Madame Oreille 27 février 2020 - 14:24

ça dépend sur­tout de ce que vous vou­lez faire 😉 Chaque île est unique, et il y en a pour tout les goûts. Beli­tung est fran­che­ment cool pour ça, réunis­sant les coraux/plage, la culture, etc. Seul défaut, il est obli­ga­toire de pas­ser par une agence, au vu du manque d’infrastructures...

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