La Véloscénie est un itinéraire cyclable qui me tentait depuis longtemps : partir de Paris Montparnasse, et rejoindre le Mont Saint-Michel à vélo, puis rentrer en train, tout simplement. Nous nous sommes décidés à le faire cette année, en famille (Petite Oreille avait donc un an et demi), et on a adoré !
Le trajet de la Véloscénie est long (4 régions, 8 départements) mais très bien fait. Les hébergements, restaurants, visites intéressantes, se trouvent facilement au bord du parcours (la plupart avec le label « accueil vélo », qui garantit certaines facilités aux cyclistes, comme la possibilité de ranger le vélo).
L’itinéraire mélange voies vertes et voies partagées mais est très accessible, et permet un découpage à la carte pour s’adapter aussi bien à celui qui veut faire 30km/jour qu’à celui qui veut rouler ses 200km d’une traite !
J’ai préparé un petit carnet pratique, que vous trouverez à la fin de l’article.
Notre itinéraire
Nous sommes partis mi-Avril. Nous avions une semaine, tout pile. L’itinéraire n’étant pas encore tout à fait fini d’être balisé sur la partie parisienne, nous sommes partis de Versailles (qu’on rejoint très bien en transports en commun).
Jour 1 : de Versailles à Rambouillet
Jour 2 : de Rambouillet à Chartres
Jour 3 : de Nogent le Rotrou à Mortagne au Perche
Jour 4 : de Carrouges à Bagnoles de l’Orne
Jour 5 : de Bagnoles de l’Orne à Mortain
Jour 6 : de Mortain à Courtils
Jour 7 : de Courtils au Mont Saint Michel (et retour à la maison)
Départ de Versailles
Notre point de départ est assez symbolique : le Château de Versailles. On installe Petite Oreille dans la carriole, et c’est parti. Il tombe des cordes, on a prévu les vestes imperméables pour tout le monde (pas les pantalons, ni les chaussures...).
On rejoint rapidement le parc naturel régional de la Haute vallée de la Chevreuse, très agréable, même sous la pluie !
Pique-nique au Château de Breteuil
Nous faisons halte au Château de Breteuil pour le repas de midi, et arrivons pile à temps pour profiter d’une éclaircie. Prendre l’allée principale en roulant dans ce genre de lieu est un petit privilège réservé aux cyclistes, et c’est toujours appréciable !
Nous rencontrons le Marquis dans la petite maison qu’il occupe, à côté du bâtiment principal. C’est un château de famille à l’histoire compliquée, mais la motivation d’Henri-François de Breteuil, et l’amitié de quelques grands hommes, a permis de conserver puis de restaurer l’endroit (André Malraux a ainsi classé le château monument historique) pour l’ouvrir au public.
Le lieu est très beau : des scènes historiques (avec des statues réalisées par le musée Grévin) à l’intérieur, des jardins à la française avec un labyrinthe, et des mises en scène autour des contes de Perrault pour les enfants. Il est également possible d’assister à des animations avec une conteuse certains jours, toujours autour des contes de Perrault. L’écrivain était un ami de la famille qui a souvent séjourné au château, tout comme un certain nombre d’auteurs et d’hommes politiques que le Marquis avait un plaisir non dissimulé à lister ! [Ce fut une incroyable rencontre pour Monsieur Oreille, dit « Le Belge », qui affectionne particulièrement la noblesse, les Royaumes, leurs œuvres et leurs héritages ; trop peu appréciés et respectés à son goût]
Ouverture du parc de 10h à 20h.
Visites du château à partir de 14h30.
Plus d’infos sur le site du château
78350 Jouy en Josas
Plus d’infos sur leur site
Rejoindre Rambouillet
Pour rejoindre Rambouillet, le trajet est simple et agréable : de grandes lignes droites à travers la forêt, sans voiture. Il s’est remis à pleuvoir. Nous passons à côté de l’Espace Rambouillet, un parc animalier spécialisé dans les animaux de la forêt, mais il est trop tard pour que nous puissions le visiter : nous rejoignons directement notre hébergement, au camping de Rambouillet.
Départ de Rambouillet
Nous quittons le camping de Rambouillet alors que le soleil se lève à peine. Nous longeons le plan d’eau, traversons la ville, puis continuons. La campagne Yvelinoise compte de nombreux petits châteaux qui rendent cette étape très agréable.
Nous arrivons à Epernon en milieu de matinée. La ville est jolie, et on sent que de nombreux parisiens viennent s’y exiler. On traverse un petit pont, passe à côté d’un pigeonnier, retraverse la rivière, monte une côte, reretraverse la rivière : il faut se rendre à l’évidence, après près de 45 minutes à tourner en rond, nous nous sommes perdus !
Pendant la semaine, nous nous perdrons deux fois. Enfin, « se perdre » est un bien grand mot : nous perdons surtout le fil du balisage de l’itinéraire, mais il suffit de ressortir le petit guide (voir carnet pratique à la fin l’article) ou le smartphone avec Google Maps, pour repartir dans le bon sens !
Après avoir retrouvé notre piste cyclable, nous arrivons à Maintenon.
Arrêt au château de Madame de Maintenon
Le château, comme ses jardins, sont très intéressants à visiter, même sans être mordus d’Histoire.
On peut laisser les vélos dans l’enceinte, en sécurité.
28130 Maintenon
Plus d’informations sur le site.
28130 Maintenon
Téléphone : 02 37 23 06 67
Cuisine française, simple et bonne, servie avec le sourire, dans un décor à la fois très traditionnel et atypique (je vous laisse la surprise). L’accueil fut en tout cas très chaleureux et Petite Oreille était aux anges.
Au fil de l’Eure jusqu’à Chartres
Nous reprenons la route après le déjeuner. On suit l’eau, l’itinéraire rejoint rapidement une zone de promenade.
L’arrivée dans le bas Chartres se fait en voie verte, ce qui est très agréable (je crains toujours un peu les grandes villes est leurs abords en vélo, et qui plus est en famille).
Nous faisons un petit tour rapide de la ville avant de faire un constat : ça monte ! Et ça monte même beaucoup ! On file rapidement déposer les vélos dans la chambre d’hôtes avant de ressortir pour visiter la ville à pied !
Nous marchons tranquillement au fil des rues pavées du centre historique jusqu’à rejoindre la très emblématique Cathédrale Notre Dame.
Pendant la moitié de l’année, Chartres se couvre de couleurs avec des jeux de lumières et des projections sur les bâtiments. Chartres en lumières commencera quelques jours après notre passage, mais une promenade nocturne nous permet tout de même d’assister aux derniers réglages, et d’avoir ainsi un petit aperçu. Les lumières s’animent, se jouent de l’architecture, des arbres. La projection raconte une véritable histoire. Les bruits et la musique finissent par nous embarquer, faisant découvrir une nouvelle facette du bâtiment au spectateur.
Le parcours de 2016 compte pas loin de 24 animations différentes, chacune durant plusieurs minutes. Autant dire qu’il faudrait rester plusieurs soirs pour tout voir en intégralité !
28000 Chartres
Téléphone : 02 37 35 07 56 ou 06 78 09 76 19
Maison typique et soignée, tenue par un couple, en plein centre-ville. Petite Oreille s’est éclatée sur le trampoline présent sur la terrasse, pendant que Monsieur Oreille regrettait de ne pas avoir le temps de tester le jacuzzi !
28000 Chartres
Téléphone : 02 37 30 97 57
En centre ville, restaurant traditionnel et très bon.
Traverser la Beauce
Nous avançons un peu en train entre Chartres et Nogent le Rotrou.
Nogent le Rotrou
Un château médiéval domine la ville qui fut la capitale des Comtes du Perche. Selon d’où l’on arrive, il est possible de laisser le vélo en bas (rue du Paty, d’où part un escalier), mais nous avons opté pour le porche du donjon, et tant pis pour la montée !
Le château Sain-Jean possède un donjon rectangulaire, en pierres, qui est l’un des plus anciens de France. Aujourd’hui, on y trouve le musée de la ville, avec des expos d’artistes mais aussi une partie dédiée au Perche et à la vie dans les campagnes d’autrefois.
28400 Nogent-le-Rotrou
Plus d’infos sur le site de l’Office de Tourisme.
Longer les champs de colza direction Condé sur Huisne
L’Huisne est une des rivières qui rejoindra la Sarthe plus tard. Elle prend sa source dans le Perche, et on va forcément en entendre parler toute la journée !
Le trajet est jalonné par les petites gares et les maisons des gardes barrières, aujourd’hui devenues habitations familiales. Si cela a son charme, ce type de voie verte a deux défauts. D’une part, comme la voie est large et croise régulièrement la route, il a fallu mettre des barrières, et certaines (peu heureusement) ne sont pas très adaptées au passage d’un vélo avec une carriole (il fallait parfois manœuvrer un peu, même si c’est toujours passé du premier coup parce que Monsieur Oreille a de la chance... ou de l’expérience).
D’autre part, et c’est le point qui me gêne le plus, la voie est régulièrement protégée par une haie de chaque côté, ce qui bouche un peu la vue. Certes, c’est très agréable de pouvoir rouler vite, protégé du vent, loin des voitures, mais lorsque je fais du cyclo-tourisme, je suis toujours un peu déçue de ne pas voir les paysages.
Pause repas à Boissy Maugis
Boissy Maugis est en bordure de la voie verte. Nous décrochons donc du trajet pour remonter à une super petite adresse, très connue dans le coin, à 600m de la Véloscénie.
61110 Boissy-Maugis
Tel : 02.33.73.78.23
Menu unique et produits frais dans un petit bistrot super sympa, tenu par un couple adorable et chaleureux (le restaurant porte bien son nom !).
Note de Monsieur Oreille : cet endroit n’a absolument pas besoin de nous pour se remplir, mais lui et ses hôtes font partie d’une des meilleures de nos expériences (et je suis avare en compliments), toutes destinations confondues ; leur sympathie, et leur cuisine, sont d’une extrême rareté qualitative ! Superbe rencontre, et niveau gastronomique... Nous sommes entrés sans faim et avons goulûment dégusté tout ce qui nous y a été proposé, en passant par le jus de pomme local que je vous conseille très sérieusement. Un pur bonheur. On a même eu du mal à repartir tant on s’y sentait bien.
Retourner sur la voie verte
Nous avions laissé les vélos devant le restaurant et les renfourchons avec joie pour continuer sous quelques rayons de soleil !
Rencontre avec les percherons
Nous retrouvons Céline Maudet, éleveuse passionnée de chevaux percherons. Elle nous accueille dans sa ferme pour partir en balade attelée dans les alentours. Nous découvrons l’histoire de la région, ses traditions, mais aussi et surtout, l’histoire des chevaux percherons.
Je me demandais comment Petite Oreille allait réagir pendant la promenade. Céline m’a rassurée en me disant que, généralement, les enfants en bas âge sont bercés et s’endorment. Bon, dans le cas de Petite Oreille, elle s’est surtout mise debout sur le siège pour fixer les chevaux pendant deux heures, mais c’est positif : elle a adoré !
61400 Corbon
La ferme n’est pas sur le trajet de la Véloscénie, mais très facile d’accès : suivre la voie verte en direction de Mortagne jusqu’à la petite intersection avec la D629, prendre cette D629 sur la droite jusqu’à l’intersection avec la D10. Traverser la D10 afin de rouler vers la gauche en direction de Courgeon/Mortagne, jusqu’au premier chemin de ferme sur la droite : c’est là !
Téléphone : 02 33 83 91 40 ou 06 27 02 35 26 (appeler plusieurs jours avant)
Plus d’infos sur le site internet.
Direction Mortagne au Perche
Après la promenade, nous quittons Céline et ses chevaux sourire aux lèvres. Il fait beau, on passe une très belle journée.
Malheureusement, le temps se gâte et nous arrivons à Mortagne au Perche sous des trombes d’eau. La grosse montée qui traverse la ville finit de nous achever, nous n’aurons pas le courage de ressortir de la chambre d’hôtes voir la vue panoramique réputée de la ville (par temps clair, on verrait jusqu’au Mont Saint-Michel !).
Carrouges
61320 Carrouges
Téléphone : 02 33 27 20 32
Plus d’informations sur leur site internet.
Note : l’accès aux extérieurs est gratuit mais l’intérieur ne se visite qu’avec un guide.
61320 Carrouges (juste à côté du château)
Téléphone : 02 33 81 13 33
Leur site Internet pour toutes les infos.
Le centre d’accueil et d’informations touristiques propose bien sûr toutes les infos sur les activités dans la région (pour avoir des idées et faire des crochets, y a de belles randos notamment), une petite expo assez complète sur la faune et la flore locale, une exposition d’un artiste local (qui change) mais aussi des produits locaux et un espace pique-nique.
61320 Carrouges
Téléphone : 02 33 27 20 14
Le couple qui tient l’hôtel restaurant est très habitué aux vélos. Nous n’avons fait qu’y manger, mais je suis sûre que nous y aurions aussi très bien dormi tant ils sont aux petits soins ! Petite Oreille y était comme une princesse, adulée par les voisins de tablée et la propriétaire très maternelle.
Traverser la foret des Andaines
Nous continuons le parcours en traversant la forêt des Andaines. L’expo de M. Chardon a la Maison du Parc m’avait mis la puce à l’oreille, mais j’en ai maintenant la confirmation, nous sommes proches de la source de la Mayenne, et c’est d’ici qu’il est possible de prendre l’une des bifurcations pour suivre l’itinéraire que j’avais suivi deux ans plus tôt, à peu de chose près mais sans le savoir. J’étais alors très enceinte, et avec un ami nous avions remonté la Mayenne à vélo jusqu’à sa source (à lire ici), une très belle balade !
Les panneaux me rappellent des noms familiers, Pré-en-Pail, Mont des Avaloirs... L’Orne et la Mayenne sont deux départements voisins, et nous sommes en limite, voire par moment carrément côté Mayenne.
Bagnoles de l’Orne
La pluie nous suit jusqu’à Bagnoles de l’Orne, et commence à nous ronger un peu le moral. C’est une petite ville thermale, avec un joli centre-ville art déco et un petit lac, malheureusement impossible à apprécier avec cette météo.
Nous rangeons les vélos dans le garage de l’hôtel, et nous offrons une soirée au chaud et au calme.
Je scrute la météo par la fenêtre, mais il faudra attendre le lendemain pour une éclaircie. Nous passons donc la soirée au restaurant de l’hôtel, très bon bien sûr. J’hésite à aller nager un peu mais la raison l’emporte : rien ne vaut une bonne nuit, longue et calme pour reprendre les vélos le lendemain !
Coup de coeur pour Domfront
Nous pédalons jusqu’à Domfront et c’est un véritable coup de cœur. Juchée sur une colline, le vieux centre et son château dominent les alentours. Nous attachons les vélos sur le parvis de l’Office de Tourisme (l’itinéraire passe devant) et partons explorer à pied.
A Domfront, il faut bien sûr voir les ruines du donjon, où les fouilles continuent de faire sortir de terre des vestiges. Depuis les remparts, on contemple la Normandie. Dans le centre, on découvre l’église, on déguste un poiré, l’alcool local, et des crêpes.
61700 Domfront
Téléphone : 02 33 37 71 71
Petit restaurant familial qui sert des pizzas et des galettes, avec des produits locaux.
En partant de Domfront, juste après le joli quartier des tanneurs, la Véloscénie partage quelques mètres avec la Vélo Francette (un itinéraire qui va de la Manche jusqu’à La Rochelle, et que nous comptons faire bientôt, ne serait-ce que parce que le trajet passe devant la maison de mes parents !).
C’est cette même voie verte qui permet également de rejoindre Flers, ou d’arriver par Flers, pour ceux qui veulent ne faire que l’arrivée de la Véloscénie et prennent le train sur la première partie de l’itinéraire.
Mais avant de poursuivre le chemin, il faut poser les vélos quelques minutes, car c’est à cet endroit qu’on trouve le départ d’une petite promenade (fléchée) dans l’ancienne carrière de Domfront. On y voit l’ancienne infrastructure de la carrière, mais surtout, on accède très rapidement au sommet de la colline pour une vue du donjon et de la vieille ville.
Mortain
La piste cyclable est très roulante, jusqu’à Mortain. Ou plutôt, jusqu’aux quelques derniers kilomètres qui précèdent Mortain. L’itinéraire quitte la voie verte pour repasser en voie partagée, et nous mener jusqu’à la ville. Ville qui se trouve à flanc de coteaux.
L’interminable montée est précédée d’une descente qui pourrait être agréable si elle ne se terminait pas dans un virage (même sans la pluie, il nous aurait été impossible de prendre de la vitesse pour la côte).
50140 Mortain
Tel : 02 33 59 00 05
Dernière journée, ou presque
Nous quittons Mortain en croisant les doigts pour ne pas découvrir une autre côte similaire plus loin. Avec la carriole et la pluie, c’est un mauvais souvenir, mais heureusement vite oublié : nous serons en voie verte presque intégralement jusqu’au bout, et quasiment que sur du plat ! Ouf !
50600 Saint-Hilaire-du-Harcouët
Téléphone : 02 33 49 11 84
Pour notre pause déjeuner, nous nous arrêtons à Saint-Hilaire-du-Harcouët, une jolie petite ville. Le restaurant n’est pas sur l’itinéraire, mais très facile à trouver, dans le centre-ville. Ils nous ont installés dans une petite pièce à part, ce qui permet à Petite Oreille, non contente d’avoir couru après le chat dans tout le jardin, de continuer à se défouler sans gêner les autres clients du restaurant ! Parfait ! (Et en plus, on se régale !)
La Véloscénie continue en voie verte, toujours sur les anciennes voies ferrées réaménagées. On croise d’autres cyclistes, quelques promeneurs. Tout le monde se salue, on se sent encore un peu plus en vacances !
Château des Montgommery à Ducey
A Ducey, nous décrochons de l’itinéraire de la Véloscénie pour une pause goûter. Le château ne se visite que sur réservation en dehors de l’été, mais la cour reste un endroit agréable pour se dégourdir les jambes.
Pontaubault, entrée dans la baie
En fin d’après-midi, nous commençons à sentir l’air marin et à voir le but se rapprocher : nous entrons dans la baie. Le changement de paysage ne laisse pas de place au doute. Alors nous guettons, on loin, ce qui pourrait ressembler au Mont Saint-Michel. Le rythme s’accélère un peu. On a beau dire qu’on fait la Véloscénie pour le trajet et pas uniquement pour l’arrivée, il y a forcément un petit peu d’excitation à voir le Mont Saint-Michel pour la première fois, surtout en arrivant à vélo quasiment depuis la maison.
Puis soudain, au détour d’un virage, le voilà, le Mont ! On le regarde, on sourit bêtement. Il est loin, mais on le distingue très bien.
Nuit à Courtils
Nous dormons à Courtils. La Véloscénie passe devant l’hôtel et la chambre donne sur le Mont Saint-Michel, tout comme la salle du restaurant. Nous ressortons nous promener un peu, le site est magnifique ! Nous avons hâte d’être au lendemain !
Dernière étape, en route vers Le Mont Saint-Michel
Depuis Courtils, il y a deux possibilités pour rejoindre le Mont Saint-Michel : prendre la route principale, celle des voitures, qui est très fréquentée par les automobilistes en été et le week-end, ou continuer pour encore une vingtaine de kilomètres à travers les petits villages normands jusqu’à longer le Couesnon, petit cours d’eau que l’on suivra alors jusqu’au Mont Saint-Michel. C’est cette deuxième option que propose la Véloscénie, pour plus de sécurité, mais aussi pour le plaisir de découvrir ces petits villages. Il ne faudra donc pas s’étonner de voir les kilométrages sur les panneaux pour les voitures très différents de la distance réalisée par les cyclistes (le double !).
Le Mont Saint Michel
Malheureusement, mis à part pendant les mois d’hiver, il n’est plus possible d’aller jusqu’au Mont Saint-Michel en vélo : il faut attacher les vélos et terminer soit en marchant, soit en prenant une des navettes gratuites (qui s’arrête là où on doit laisser les vélos). C’est un petit peu frustrant, l’impression de ne pas finir le trajet, mais une fois qu’on sort du bus, on est quand même émerveillés !
Le Mont Saint-Michel, c’est une rue principale, très touristique, bien sûr, mais aussi des tas de petites ruelles cachées, des remparts, l’abbaye, des petits coins secrets. Bref, en prenant soit le temps soit un guide, on peut découvrir « un autre Mont Saint-Michel » !
La véloscénie : infos pratiques
Après le récit, place aux infos !
Avant toute chose, sachez que cet itinéraire est vraiment accessible à tous, pour peu de faire des étapes courtes et de prendre son temps. En moyenne, 60km/jour permettent de garder du temps pour visiter sans trop forcer sur les pédales.
Dans tous les cas, partez toujours avec de l’eau et un petit kit de réparation, on ne sait jamais !
La plupart des hébergements, restaurants ou sites de visites présentés ici sont labellisés « Accueil Vélo » (label mis en place par France Vélo Tourisme), c’est-à-dire qu’ils proposent un service adapté aux cyclo-touristes, et notamment la possibilité de ranger le vélo dans un endroit sécurisé.
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter le site de la Véloscénie.
Suivre l’itinéraire sans se perdre
A l’exception du départ qui était encore en cours de balisage quand nous avons fait ce voyage (avril 2016), tout l’itinéraire est fléché et il suffit donc de le suivre. Pendant tout le voyage, nous n’avons quasiment pas eu besoin de carte, mais nous avons tout de même utilisé un topoguide, ne serait-ce que pour préparer le circuit en amont, trouver des idées de visites, etc.
Nous nous sommes perdus deux fois. Les deux fois, nous ne savons pas vraiment comment nous avons réussi à nous perdre, mais nous avons tourné en rond. Il faut savoir que le balisage montre le petit logo véloscénie, mais ne précise que rarement la direction. Une erreur d’inattention peut donc facilement vous envoyer dans le mauvais sens. Et il semblerait aussi qu’il arrive que des petits malins retournent les panneaux.
Bref, dans tous les cas, rien de grave, il suffit de ressortir le guide ou éventuellement le GPS du téléphone, et on retrouve vite le bon chemin. (Et ne se perdre que deux fois sur 7 jours de vélo, c’est plutôt pas trop mal !)
Le topo-guide
Pour le guide papier, nous avions acheté (il y a plus d’un an !) celui édité pour Ouest-France, le Vélo-guide de Paris au Mont-Saint-Michel à vélo par la Véloscénie. Nous en avons été très contents, le format le rend facile à utiliser en vélo, et il est bien écrit et pratique.
Le transport des bagages
Nous avons opté pour une formule où nos bagages étaient transportés par un véhicule d’un hébergement à l’autre. Ainsi, nous n’avions jamais rien de valeur dans la carriole (à part Petite Oreille) et étions libres de la laisser (sans Petite Oreille) pour aller visiter quelque chose. Accessoirement, c’est surtout très confortable de ne pas s’encombrer de sacoches à réinstaller tous les matins ! Bref, un petit luxe auquel on risque de s’habituer ! Pour plus d’informations, consultez le site de la Véloscénie.
Louer les vélos
Comme pour notre escapade sur la Via Rhona, nous avons utilisé des vélos à assistance électrique. Avec la carriole et le matériel photo, ce n’est pas indispensable, mais vraiment agréable. Sachant que même avec le VAE, il y a plusieurs côtes où j’ai dû, et Monsieur Oreille aussi, mettre pieds à terre, sous peine de repartir à reculons, tirés par la carriole !
Les vélos ont été pris chez LocVélo, impeccables ! Nous les avons récupérés à Versailles, le matin du départ, pour les rendre au Mont Saint-Michel à l’arrivée et retourner prendre le train. Rien de plus simple.
Avancer en train
L’itinéraire n’est pas réellement conçu pour être fait sous forme de tronçons, mais il est possible d’avancer un peu et de rejoindre plusieurs villes en train. Ainsi, Versailles ou Rambouillet, sont accessibles en RER puis Chartres, Illiers Combray, Nogent Le Rotrou, Alençon et Domfront (via Flers) peuvent être rejoints en train.
Comment rentrer en train depuis le Mont Saint-Michel
Le train ne va pas jusqu’au Mont Saint-Michel. La gare la plus proche est celle de Pontorson, qu’on peut rejoindre en navette. Depuis Pontorson, on pourra alors prendre un train vers Rennes, Dol de Bretagne ou encore Caen (aucun direct vers Paris mais, dans notre cas, la correspondance permettait de bien enchaîner).
De notre côté, nous avons opté pour le taxi : il est passé prendre nos bagages à l’hôtel puis nous sur le parking du Mont Saint-Michel, avant de nous déposer à la gare de Pontorson (il y en avait pour une soixantaine d’euros).
Cylco-tourisme avec un jeune enfant ?
Le cyclo-tourisme reste selon moi l’une des façons de voyager les plus adaptées avec un enfant : ils adorent ça ! On a le temps de s’occuper d’eux, le vélo obligeant à une certaine lenteur mais aussi à une certaine proximité. On peut s’arrêter facilement, quasiment n’importe où. Et dans leur petite carriole, ils sont protégés des intempéries !
Petite Oreille n’en était pas à sa première expérience en cyclo-tourisme, mais à 1 an et demi, c’est plus facile qu’à 8 mois. Elle était tellement contente quand on lui a dit qu’on partait faire du vélo, qu’elle est allée chercher son petit casque, et a absolument tenu à l’emmener (elle met le casque lorsqu’elle est dans le porte-bébé, on fait beaucoup de vélo les semaines où nous sommes en région parisienne).
Elle a tout de suite pris possession de sa carriole, même si c’était une location. Bien attachée, elle regardait les paysages, faisait coucou aux piétons, ou faisait ce dont elle avait envie. Elle est maintenant en âge de pouvoir s’organiser. Elle avait donc à disposition un petit sac avec des livres, son poupon, son doudou, sa gourde (conçue pour les jeunes enfants, pour ne pas mettre de l’eau partout) et sa boîte à goûter.
L’itinéraire se prêtait bien au vélo en famille, avec des arrêts réguliers pour qu’elle puisse se défouler, des choses à voir depuis sa carriole. En tant que parents, on a juste essayé d’organiser la journée de sorte à ce qu’elle puisse profiter des activités susceptibles de lui plaire, et faire la sieste au moment le plus opportun.
Il est facile pour les enfants de dormir dans la carriole, pendant que papa et maman pédalent. Par contre, la prochaine fois, je prendrai un coussin, pour qu’elle puisse être installée confortablement : ils doivent rester attachés, nous faisions donc une pile avec les affaires pour qu’elle puisse s’avachir dessus, mais ce n’est quand même pas la meilleure solution !
Il faut également faire attention au soleil : derrière le plastique, la température peut vite grimper, et les coups de soleil vite arriver également.
D’autres idées de voyages à vélo en famille !
Mon matériel photo sur ce voyage
Sac Manfrotto Bumblebee // Appareil reflex Canon 5d mark II
Objectif Canon 16 – 35 II // Objectif Sigma 20 1.4 // Objectif Canon 50 1.4
Ce voyage a été réalisé en collaboration avec la Véloscénie et les Offices de Tourisme locaux. Néanmoins, je garde toute liberté quant à mon contenu éditorial.
34 commentaires
Impressionnant parcours!!! Les photos sont superbes!!!
Il existe de plus en plus d’itinéraires de ce genre dans toute la France et bien que je ne sois pas amateur de vélo, je trouve cela génial pour découvrir les petits coins cachés de notre beau pays.
Pour l’anecdote, quelques jours avant ta venue sur la véloscénie, je faisais la vélo francette qui la croise à Domfront (dont je partage ton coup de coeur). Nous aurions pu nous croiser à défaut de croiser les mêmes personnes !
Photos sublimes, comme toujours !
PS : Petite rectification : c’est PontorSon et non Pontorçon 😉
Ca a du vraiment etre une chouette experience!!
Quel joli façon de découvrir notre pays ! Je trouve ce mode de voyage fabuleux !
Tes photos sont comme toujours magnifiques !
Xoxo
Céline
Superbe idée d’itinéraire, je le garde en tête pour de futurs vacances!!!
Très bel article, bravo Madame Oreille !
J’apprécie tout, les images bien sûr, les textes toujours clairs et bien écrits, la présentation soignée (au fait, quel template utilises-tu ?), les conseils pratiques. C’est beau et limpide.
Une bien belle semaine écolo-sportivo-gastrono-culturelle qui donne envie ...
Sympa cette balade à vélo, vous devriez logger vos rides sur strava, ça donnerait des infos intéressantes pour les amateurs de vélos !
Ça donne tellement envie de partir ! Je ne fais pas énormément de vélo, donc j’ai peur de me retrouver avec un bleu sur les fesses à force de passer des journées entières sur la selle... mais je n’ai encore jamais vu le Mont Saint Michel et je rêverais de le découvrir de cette manière ! Merci pour cet article, ça donne de belles idées de voyage.
Super récit et photos ! Ça fait vraiment envie !
Comme ça m’a donné envie ! Ici tout tourne autour de la Loire que nous adorons, donc l’aventure Loire à vélo (au moins partiellement) nous titille de plus en plus ! Je suis d’autant plus motivée que mini-Oreille a l’air d’avoir adoré, et que la notre a quasiment le même âge... Par contre pour elle ça serait une première à vélo ou carriole ! A suivre 😉
Ah bah dis moi si vous le faîtes, et comment ça se passe ! Mais ici, c’est sûr, elle adore !
Impressionnant ce voyage avec petite oreille. J’avais pas vu les récits précédents des autres voyages en mode cyclotoursime quand elle était encore plus jeune. C’est génial ! J’ai une petite puce de bientôt 10 mois ! Ca donne envie de plus bouger avec elle !
oups, je ne sais comment j’avais ajouté une capture d’écran à mon commentaire ...
^^
Franchement foncez, à 10 mois ce sera parfait pour commencer !
on va tester 🙂 merci !
Alors que nous préparons notre premier voyage à vélo (la Loire ou le Rhône, on hésite encore) et que mon petit frère nous fais rêver avec son tour du monde à vélo entamé il y a 15 jours (Theo bike world), ton retour d’expérience me fait une fois encore bien envie. Je cherchais justement un itinéraire pour un voyage solo, je crois que c’est tout trouvé !
Je ne vais pas d’apprendre qu’en plus, sur ce genre d’itinéraire, on n’est jamais vraiment seule 😉
quel beau reportage plein de vie et de jolies rencontres et qui permet de voir les villes traversées d’un autre regard ! merci beaucoup pour çà. à bientôt pour la lecture de vos nouvelles aventures !
Top ! Après lecture de ce post je confirme : cette fois encore on suit Madame Oreille ! Vivement... 🙂
Vous la faîtes quand ?
A priori nous ferons un (double) tronçon en août 🙂
Toujours fan de votre travail ! Merci pour cette belle balade !
Elle est extraordinaire cette balade, belle mise en avant de parcours sympa à réaliser en famille sans partir à l’autre bout du monde !
Quel récit ! Quelles photos ! Merci beaucoup pour ce moment d’évasion 🙂 et comme toujours tu nous donnes de supers idées !
C’est une bonne idée de voyages mais faut aimer pédaler ^^
En tout cas vos photos donnent envie !
Je l’avais pas vu cet article..! Vite je rattrape le temps perdu!!!
Normande et découverte .....photos merveilleusement ma de in Normandie beautifull bravo Ma me oreille
C’est un circuit intéressant que tu présentes. De plus, les paysages sont très beaux. Je vais peut-être l’essayer.
Un très beau voyage sans doute avec comme tableau final en lieu magnifique de notre patrimoine français si riche !
Ton site est vraiment splendide j’espère un jour faire un travail de qualité comme le tien !
Merci pour ce contenu étant dans les preparatifs pour un voyage :Eurovelo6, votre contenu me motive 🙂
Bonjour Aurélie,
C’est à travers cet article que j’ai découvert ton blog lors de notre tour de France à vélo en famille !
Nous avons aussi emprunté une partie de cette voie pour rejoindre le Mont Saint Michel, j’étais ravie de voir tes photos et lire ton récit !
Merci du partage !
Caroline
De retour de la Véloscénie, parcourue en 7 jours fin mai 2017, un petit mot pour te dire à quel point tes conseils nous ont été précieux (mais tu le sais déjà) ! Nous avons voulu tester quelques-unes de tes bonnes adresses. Nous n’avons pas été déçus par le bistro des amis, où nous avons fait un fabuleux repas. La famille Oreille avait laissé un charmant souvenir à la patronne qui vous suit aux quatre coins du monde ! 🙂
En revanche, je suis au regret de t’annoncer que deux de tes bonnes adresses ont fermé durant l’été 2016, et nous n’avons pas pu les tester. Il s’agit du bistrot d’Adeline à Maintenon (info Tripadvisor, nous ne sommes pas allés vérifier) et de l’hôtel du Nord à Carrouges (info Tripadvisor, nous sommes rapidement passés devant et ça nous a eu l’air fermé). C’est vraiment dommage pour Carrouges, car l’offre pour déjeuner s’en est trouvé sacrément réduite. On a trouvé le coeur du bourg un peu mort (beaucoup de commerces fermés et de bails à céder), c’est un peu triste. Voilà, c’était le point « terrain » au cas où tu veuilles faire une MAJ.
Une des choses les plus drôles dans notre voyage c’était de dire « oh, mais c’est là que Madame Oreille a pris une photo ! ». Dans les chemins de terre un peu galère et dans les grosses côtes, j’ai beaucoup pensé à vous et à l’effort que ça avait du être d’y tirer une carriole !
J’espère publier rapidement mon compte-rendu de notre véloscénie « à nous » ... où tu pourras voir quelques photos des cascades de Mortain (je te confirme que vous avez eu raison de ne pas vous y aventurer par temps de pluie avec petite Oreille : on a fait tout le parcours et il y’a plusieurs endroits qui sont un peu « chaud », même par temps sec !). On a testé de chouettes campings à la ferme à Domfront et Avranches, je suis sûre que ça aurait ravi Petite Oreille...
Bonjour,
Nous avons découvert le cyclotourisme il y a 2 ans en faisant quelques étapes de la Loire profitant des week-end des beaux jours dans la Loire et le canal de Bourgogne. Au fur et à mesure, nous avons découvert l’aménagement des routes, des circuits et que visiter notre belle France en vélo était de plus en plus accessible. Nous nous sommes équipés au gré de nos besoins et le constat est sans appel : l’envie de partir sur plus de 2 jours nous démange de plus en plus. La Véloscénie nous paraissait pour une première grande rando idéale et en plus, nous habitons non loin de la piste en région Parisienne. Il m’arrive d’ailleurs d’aller à mon bureau en vélo et je prends la piste de la Véloscénie sur quelques km. On se lance en août prochain directement depuis notre maison. Nous allons ensuite descendre en passant par Cancale, Dinard, Dinan jusqu’à Rennes pour revenir en train et rentrer à vélo depuis Paris, le tout sur 2 semaines. A la lecture de votre récit et au regard de vos photos, mes jambes trépignent d’impatience. J’ai hâte.
Bonne continuation.
Bonjour Madame Oreille,
Vous avez magnifié ce trajet !
Daviz