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Trek à Sapa, l’histoire du reportage qui n’existera pas

par Madame Oreille

Je suis au Viet­nam depuis mi-jan­vier. Après quelques jours autour de Hanoï (j’ai un billet d’a­vion aller Paris-Hanoï et retour Ho Chi Minh-Paris ; au moment où j’é­cris cet article, je suis dans le sud du pays, au soleil !), je suis par­tie pour Sapa, une ville du Nord qui sert de point de départ pour de nom­breuses ran­don­nées. Je vais com­men­cer par quelques infos pra­tiques, pour les pres­sés, puis je pas­se­rai au récit.

Sapa : Infos Pratiques

Aller à Sapa

Aller à Sapa est simple et pénible à la fois. J’ai ache­té mon billet de train dans une des nom­breuses agences de Hanoï. La com­mis­sion est minus­cule et j’a­vais lu qu’il était dif­fi­cile d’ob­te­nir un ticket à la gare pour un tou­riste (je n’ai pas vou­lu véri­fier cette info, je par­tais quelques heures après et trou­vais plus simple de res­ter en centre-ville et d’a­voir à trai­ter avec un anglophone).
Le train va jus­qu’à Lào Cai. Il y en a plu­sieurs chaque soir, à dif­fé­rents horaires, et il s’a­git en fait de wagons de com­pa­gnies dif­fé­rentes atta­chés les uns aux autres. De fait, il est assez com­pli­qué de s’y retrou­ver. Per­son­nel­le­ment, j’ai sim­ple­ment deman­dé une cou­chette dans un com­par­ti­ment à 4 (on étouffe un peu dans ceux à six, m’a-t-on dit), avec un mate­las (oui, impor­tant le mate­las), et c’é­tait très bien (enfin, le groupe de viet­na­miens d’à côté a écou­té de la musique toute la nuit...)
Le train part de la deuxième gare de Hanoï, située juste der­rière la première.

Pour le retour, l’a­gence m’a­vait don­né un vou­cher qui ne m’inspirait pas fran­che­ment. Un bout de papier avec quelques ins­truc­tions et un numé­ro de télé­phone. Je devais retrou­ver un cer­tain M. Minh une heure avant le départ de mon train... En fait, c’est rela­ti­ve­ment simple une fois qu’on connaît le sys­tème. Juste devant la gare, on trouve des mecs assis par terre avec des tickets dans les mains et des listes de noms. Faut juste trou­ver le bon, et échan­ger le vou­cher...

Pour aller de Lào Cai à Sapa, il faut grim­per dans un des nom­breux mini­bus qu’on trouve sur le par­king, à quelques dizaines de mètres sur la gauche de la gare en sor­tant (sui­vez le flux de gens). Vous vous ferez abor­der, et il fau­dra négo­cier. Pour l’al­ler, je n’ai pas réus­si à des­cendre sous 100.000 dongs (et j’a­vais envie de par­tir vite, loin des chauf­feurs de taxi). Pour le retour, j’ai obte­nu 50.000 sans vrai­ment discuter.
Au retour, les mini­bus se prennent à côté de l’é­glise de Sapa. Pré­voyez de la marge, parce qu’il fera le tour de la ville pen­dant une heure ou deux jus­qu’à être complet...

Trouver un hôtel

Je n’a­vais rien réser­vé et j’ai donc fait la tour­née en arri­vant, jus­qu’à atter­rir au Pinoc­chio, pour 10$. A ce prix-là, j’ai eu ma salle de bain, une jolie vue, mais pas de chauf­fage. Et, en jan­vier, c’est un peu dur, sans chauf­fage (dans une grande chambre sans iso­la­tion...). Ce n’est pas dra­ma­tique mais si j’a­vais su, j’au­rais fait atten­tion à ce petit détail. Cela étant, c’é­tait encore pire dans les homes­tays où j’ai séjour­né pen­dant mon trek : murs en bam­bou tres­sé et cou­ver­tures rigides dans les­quelles on ne peut pas vrai­ment s’emmitoufler. J’ai regret­té d’a­voir lais­sé mon duvet à Hanoï...

Où manger

Moquez-vous mais la veille de mon départ en trek, j’a­vais envie de man­ger chaud, un truc qui tienne au corps et ne soit pas viet­na­mien (je m’at­ten­dais à man­ger du riz matin, midi et soir, pen­dant trois jours). J’ai atter­ri au Del­ta (dans la rue prin­ci­pale), un res­tau­rant ita­lien abso­lu­ment divin. Je vou­lais des pâtes. Je pen­sais me retrou­ver avec un truc moyen, un peu de sauce en boîte, et hop. Et non, c’é­tait déli­cieux, avec des pâtes fraîches, du vrai par­me­san, tout ce qu’il faut.
Du coup, pour ceux qui veulent prendre des forces avant d’al­ler mar­cher, c’est une très bonne adresse.
Sinon, on peut faci­le­ment ache­ter des fruits au mar­ché (en jan­vier, il y avait des espèces de petites man­da­rines très sucrées un peu par­tout, parfait !)

Que faire à Sapa

Euh... Sapa n’a aucun charme. C’est un point de départ. On peut aller faire quelques micro marches autour de la ville, on peut grim­per à la tour radio (mon­tagne Ham Rong ; entrée 70.000 dongs), où il y a une jolie vue et des sta­tues d’un goût dou­teux (rien de sca­breux, c’est juste moche).

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Partir en trek

Vous lirez un peu par­tout que Sapa est une usine à tou­ristes. C’est vrai. Mais la plu­part font des petites ran­dos et, sur­tout, font tous les mêmes. Résul­tat, il est aisé de sor­tir des sen­tiers bat­tus et de ne croi­ser per­sonne. Ain­si, le pre­mier jour, j’ai dépas­sé un groupe de cana­diens puis croi­sé une ving­taine de gens en arri­vant au res­tau­rant où beau­coup mangent (sur mon iti­né­raire, nous devions pique-niquer, mais nous sommes par­ties tôt et avons mar­ché vite, ma guide a donc pro­fi­té du lieu avec des chaises et des toi­lettes !) et, enfin, il y avait trois per­sonnes au même homes­tay que moi, ce soir-là. C’est tout. Sur une jour­née, c’est assez peu... Les jours sui­vants, ce fut le désert com­plet, mis à part les trois per­sonnes qui fai­saient à peu près le même tra­jet que moi et que je retrou­vais le soir (ce qui n’est pas plus mal, parce que les soi­rées auraient pu être longues, sinon).
Bref, on peut choi­sir de s’in­té­grer dans un groupe, payer peu cher, par­tir à la jour­née, ou par­tir plus long­temps, en deman­dant d’autres choses. Tout est très modu­lable (sur­tout avec de l’argent) et c’est juste à vous de deman­der à ne pas faire les grosses routes.

Inconvénients : le harcèlement

Par contre, qui dit gros coin tou­ris­tique, dit aus­si incon­vé­nients. Et, à Sapa, ce sont les femmes des mino­ri­tés eth­niques qui vous arrêtent dans la rue constam­ment, pour que vous ache­tiez des bibe­lots, des bra­ce­lets... « Buy some­ting from me » est la phrase que vous enten­drez le plus sou­vent. Et il vaut mieux dire tout de suite non et les ignorer.

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Mon trek à Sapa

L’idée du reportage

J’ar­rive à Sapa avec une idée en tête. Plu­tôt que de racon­ter une énième ran­don­née, ou de pho­to­gra­phier les mino­ri­tés eth­niques, comme ils les appellent, je veux vous faire décou­vrir la région à tra­vers des por­traits d’é­co­liers. Cer­tains marchent plus d’une heure tous les matins, et autant le soir. Pour ne rien vous cacher, je des­tine éga­le­ment ce sujet à un magazine.
Je me dis qu’en par­tant trois jours, je peux voir plu­sieurs écoles et mon­trer plu­sieurs facettes des mon­tagnes. J’ex­plique mon pro­jet à l’Of­fice du Tou­risme, qui me pré­sente un tra­jet idéal et me parle d’une agence sérieuse. J’in­siste sur l’im­por­tance d’a­voir un guide anglo­phone qui puisse faire la tra­duc­tion. Il me répond que j’au­rai quel­qu’un issu des mino­ri­tés, his­toire de pou­voir par­ler dans les vil­lages. Je paie. Cher.
Le len­de­main matin, après avoir atten­du ma guide quinze minutes, pas­sé un long moment dans le bureau de l’a­gence, et regar­dé la guide faire des courses, nous par­tons enfin. Le tra­jet du début n’a fran­che­ment aucun inté­rêt : tra­ver­ser la ville jus­qu’à la sor­tie. Puis, on entame la mon­tée par un petit che­min boueux et pentu.

Il est tôt quand nous pas­sons devant une pre­mière école. A l’Of­fice de Tou­risme, on m’a­vait dit de par­tir tôt, jus­te­ment pour pou­voir la voir. Mais la guide me dit qu’on aura mieux plus tard. Je lui fais confiance et on conti­nue la marche. Je le com­pren­drai plus tard mais elle ne veut tout sim­ple­ment pas aller là où il n’y a pas de prof d’an­glais car elle ne parle pas vietnamien...

La guide qui ne parlait pas vietnamien

C’est en fait un vrai pro­blème chez les mino­ri­tés. Au début, je lui deman­dais s’il n’y avait pas de risque que sa langue s’éteigne, puis­qu’elle n’é­tait pas ensei­gnée à école. Mais en réa­li­té, c’est loin d’être le cas pour l’ins­tant, c’est même clai­re­ment l’in­verse, et ça sou­lève pas mal de ques­tions quant à l’in­té­gra­tion des minorités.

Ma guide s’ap­pelle Ming, elle est Hmong, la tren­taine, elle a quatre enfants et n’a jamais quit­té ses mon­tagnes. Le plus loin qu’elle soit allée, c’est Lào Cai. Elle est ado­rable, parle très bien anglais, même si par­fois je dois me concen­trer pour sai­sir son accent qui mélange les « ch » et les « f », notam­ment. Elle a appris l’an­glais sur le tas, avec les tou­ristes. Mais jamais le viet­na­mien, et ça me semble tota­le­ment incom­pré­hen­sible. Je sens que le sujet est sen­sible. Elle élude mes questions.

En fait, les eth­nies n’ont jamais vrai­ment été inté­grées, et res­tent très mépri­sées par le gou­ver­ne­ment viet­na­mien. Du coup, elles n’ont pas de désir de se mélan­ger et d’ap­prendre la langue offi­cielle du pays. Par­ler anglais leur per­met de gagner de l’argent, alors que par­ler viet­na­mien ne leur serait d’au­cune uti­li­té. Cer­taines eth­nies peuvent se com­prendre entre elles, d’autres pas du tout.
Ain­si, pen­dant trois jours, à chaque fois que nous avons man­gé ou dor­mi quelque part, le lieu était tenu par des Hmongs...

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Une fonctionnaire consciencieuse dans une dictature communiste

Après une pre­mière jour­née de marche et une nuit gla­ciale, nous nous ren­dons enfin dans une pre­mière école ; même si j’ai dû lour­de­ment insis­ter pour cela. L’i­dée était d’ar­ri­ver pen­dant la récréa­tion, d’ex­pli­quer aux pro­fes­seurs le pro­jet, puis de dis­cu­ter avec plu­sieurs élèves (idéa­le­ment deux filles et deux gar­çons d’ages dif­fé­rents, expli­quai-je) et, enfin, de faire quelques photos.
Ma guide n’ar­rive pas du tout à par­ler au pre­mier pro­fes­seur, qui sur­veille la cour. Elle me demande d’é­crire en anglais ce que je veux faire, me disant qu’il com­pren­dra à la lec­ture. Je trouve ça bizarre. C’est à cet ins­tant que je com­prends qu’elle ne parle pas vietnamien.

Une deuxième prof arrive, c’est celle qui enseigne l’an­glais. Je lui explique, tout se passe bien, et quatre élèves se portent volon­taires. Je leur pose plein de ques­tions, la prof d’an­glais et Ming font la tra­duc­tion. Ils ont tous 12 ans et sont dans la même classe. Il y a Chang, l’in­tro­ver­ti, qui n’ha­bite pas très loin et aide ses parents avec les ani­maux quand il n’est pas à l’é­cole. Il aime étu­dier mais n’est pas sûr que ses parents pour­ront lui payer des études. Il y a Gińh, qui marche 6km tous les matins avec ses frères et sœurs, qui aime lire, et vou­drait deve­nir prof de lit­té­ra­ture. Il y a Mắy, qui habite tel­le­ment loin qu’elle est interne et qui, tout comme Minh (le qua­trième gamin), aime regar­der la télé­vi­sion, parce qu’ils n’en ont pas chez eux.

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Gińh et Chang

Tout se passe bien, je rem­plis mon petit car­net, et je com­mence à faire des pho­tos. Ils ont du mal à se détendre mais je me dis que ça sera mieux quand ils seront dehors puis en cours. Et là, la prof d’an­glais qui s’é­tait absen­tée, revient. Elle me pose quelques ques­tions, puis me demande d’ar­rê­ter de faire des pho­tos parce que le direc­teur n’est pas d’ac­cord. Je lui dis que je peux peut-être dis­cu­ter avec lui, lui expli­quer. Elle me répond qu’il vient de par­tir. Bref, je suis priée de tout arrê­ter net. Je vois la tête des gamins un peu déçus, et je ne com­prends pas vrai­ment pour­quoi on m’a lais­sée pas­ser autant de temps avec eux si c’est pour fina­le­ment deman­der qu’on arrête tout.

Je me dis que dans une école fran­çaise, ça serait encore pire, il fau­drait attendre trois mois pour faire signer chaque parent mais ça n’a en fait rien à voir. En repar­tant, ma guide me dit que je n’au­rais pas dû poser autant de ques­tions, pas dû noter les noms des enfants non plus. Ça éveille les soup­çons, et on n’aime pas les ques­tions. Le direc­teur n’a pro­ba­ble­ment jamais été au cou­rant, et la prof a flip­pé et pré­fé­ré tout cou­per plu­tôt que de se faire mal voir par sa hiérarchie.

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Corruption et mensonge

Les écoles n’é­tant pas ouvertes l’a­près-midi, il fau­dra que j’at­tende le len­de­main matin pour en revoir une. Et ne gâchons pas le sus­pens : elle sera fer­mée, ce qui fera beau­coup rire ma guide, mais moi un peu moins.
Avant d’y aller, Ming me donne des conseils. Poser moins de ques­tions, d’a­bord. Inven­ter les pré­noms des enfants, mélan­ger les his­toires de la veille avec les pho­tos que l’on va prendre aujourd’­hui. Je lui réplique que c’est quand même du men­songe, et que j’es­saie de res­pec­ter une cer­taine éthique dans mon tra­vail. Du coup, elle me sug­gère de glis­ser des billets aux profs. Je lui dis que c’est encore moins éthique, même si ça ne semble pas la cho­quer mais ça semble être, d’a­près elle, la seule solu­tion. Je n’au­rais même pas à répondre au dilemme, le sujet est tom­bé à l’eau.

Après un tel échec cui­sant, j’ai rete­nu pas mal de choses, et notam­ment ce que j’au­rais dû faire autre­ment pour que tout se passe, peut-être, mieux. Je rées­saye­rai lors d’un pro­chain voyage !

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23 commentaires

argone 10 février 2014 - 10:32

J’i­ma­gine ta décep­tion, appa­rem­ment tu as été mal conseillée pour le coup non ? T’es-tu retour­née vers l’a­gence ensuite ?

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Oreille 11 février 2014 - 4:31

Hon­nê­te­ment, j’a­vais juste envie de ren­trer à Hanoï, retrou­ver la mai­son de ma sœur et mon lit chaud ! L’a­gence n’au­rait pas pu faire grand chose, c’é­tait trop tard...

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Laurène - Carnet d'escapades 10 février 2014 - 10:42

Ola­la, dur...Tu as du être trop déçue. Bon, mais après tout c’est comme cela que l’on apprend...Cela fonc­tion­ne­ra sans doute une pro­chaine fois ! L’i­dée de repor­tage était vrai­ment sym­pa en tout cas, c’est dommage 🙁

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Oreille 11 février 2014 - 4:38

C’est ce que j’es­saie de me dire : rete­nir ce qui n’a pas fonc­tion­né pour que ça ne se repro­duise pas !

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Stefan Tanned 10 février 2014 - 11:15

Ce qui fonc­tionne en France ou dans cer­tains pays, ne peuvent pas fonc­tion­ner par­tout. En Asie, le fait de payer pour le silence est plu­tôt commun.

Après cette expé­rience va t’ai­der pour te cali­brer pour le futur. Poser des ques­tions est par­fois mal vu. En Asie, les per­sonnes vont te dire oui alors qu’en géné­rale, ils ne veulent pas le faire donc prendre des pin­cettes lorsque l’on te pro­met mont et merveilles.

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Richard 10 février 2014 - 11:29

Et, oui, c’est tou­jours com­pli­qué de faire un repor­tage « pré­vu », même à l’autre bout du monde.
Et on rap­porte par­fois un sujet bien dif­fé­rent de celui que l’on souhaitait...
Ici, l’his­toire de ce lou­pé se lit avec plaisir.

Bonne conti­nua­tion.

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Clémentine 10 février 2014 - 11:32

Quelle aven­ture!! J’i­ma­gine vrai­ment ta décep­tion face à cette guide ! Déjà tu t’es pas mal débrouillée^^ j’au­rais pas réus­si à en faire le quart :p Comme tu dis, tu sais ce qu’il ne fau­dra pas faire la pro­chaine fois ! J’aime beau­coup les pho­tos en tout cas et j’ai hâte de voir le reste du périple !

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Julien 10 février 2014 - 11:32

J’é­tais aus­si pas­sé par Sapa et on m’a­vait aus­si dit que c’é­tait l’u­sine à tou­riste. Mais comme tu le dis, en sor­tant des grands axes, on se retrouve vite tout seul d’au­tant que les gens ne partent géné­ra­le­ment que pour 1 journée.
Par contre pour le repor­tage, pas cool...

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Dozh Zewizard 10 février 2014 - 10:40

Raté pas si inin­té­res­sant, vive­ment la suite 😉

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frogita 10 février 2014 - 12:25

je lirai quand j’au­rai écrit le mien (suis à la bourre) his­toire de com­pa­rer mais je sens qu’on va être proche en impression

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Fred 10 février 2014 - 12:26

Très bonne idée ton repor­tage. Après quelques essais simi­laires j’ai l’im­pres­sion que la seule solu­tion idéale est de pas­ser du temps pour ins­tau­rer une rela­tion de confiance (qqs jours).
C’est aus­si com­pré­hen­sible qu’ils aient peur d’a­voir des ennuis, et comme tu le dis faire la même chose en France ne serait pas for­cé­ment plus aisé.
Pho­tos top comme d’hab.

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Oreille 11 février 2014 - 4:45

Je me suis posée la ques­tion, de si ça ne vau­drait pas la peine de reve­nir le len­de­main, pour reten­ter le coup en ren­con­trant le direc­teur. En fait, il aurait fal­lu les contac­ter long­temps à l’a­vance, sauf que les écoles dans les mon­tagnes n’ont pas vrai­ment de moyen de contact aisé...

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Fabienne 10 février 2014 - 15:04

On est à Sapa actuel­le­ment, et oh que je te com­prend... Tu es par­tie avec l’a­gence des sis­ters par hasard ?
Nous avons opté pour un de ces treks sur 2 jours, on nous avait pro­mis un groupe de 6... alors oui nous étions bien 6 dans notre groupe, mais c’é­tait sans dire que nous allions mar­cher à la queue leu-leu avec 20 autres groupes... bref un sacré fail pour le coup !
C’est vrai­ment dom­mage pour ton repor­tage, mais cela ne m’é­tonne que à moi­tié... je pense effec­ti­ve­ment que ça aurait pu se régler avec un billet, et c’est bien triste.

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Oreille 11 février 2014 - 4:59

Je suis par­tie avec Tra­vel­Mates et si je n’a­vais rien atten­du de plus qu’un trek en soli­taire, ça aurait été par­fait. En soit, l’a­gence est plu­tôt sérieuse (fau­dra juste leur expli­quer que si on ne donne que 33cl d’eau par jour, on ne peut pas dire « water inclu­ded », mais c’est un pro­blème récur­rent par­tout) je la conseille­rais sans pro­blème à qui veut aller mar­cher là-bas.

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elPadawan 10 février 2014 - 16:22

Dom­mage pour le repor­tage :(. Enfin ce sont les aléas du voyage, j’imagine.

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Rachel @ Blog voyage Découverte Monde 10 février 2014 - 21:29

ahh mais quelle décep­tion. Ca aurait fait un super repor­tage. Comme tu nous laisse un peu sur notre curio­si­té sur ta der­nière phrase, que conseille­rais-tu comme approche pour une pro­chaine fois ? J’ai tou­jours eu éga­le­ment cette curio­si­té d’en savoir plus sur le mode de vie des popu­la­tions, mais j’ai jus­te­ment peur d’être confron­tée à ce type de réac­tion. Quelle serait l’ap­proche idéale selon toi ?

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Oreille 11 février 2014 - 5:01

Tant que je reste sur un échec, je ne vais pas me per­mettre de don­ner des conseils sur le sujet. Je vais attendre de réussir !

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LadyMilonguera 11 février 2014 - 10:54

C’est vrai­ment dom­mage parce que cet angle me sem­blait vrai­ment inté­res­sant à appro­fon­dir. Une autre fois j’espère...

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Romain 12 février 2014 - 10:52

L’ap­pren­tis­sage est dur !
Au lieu de noter tu aurais dû uti­li­ser un tel por­table avec une appli dic­ta­phone (pas besoin de noter et ni vu ni connu bien plan­qué dans la poche)
Ques­tion langues, faut pas oublier que la France est une excep­tion dans le monde en étant qua­si mono langue (à coté de chez nous, regar­dez la Bel­gique, la Suisse ou l’Es­pagne). Ne pas oublier aus­si que le viet­nam n’est un pays que depuis 1975 car c’est la réunion de la Cochin­chine, de l’A­nam et du Ton­kin avec des langues dif­fé­rentes + des eth­nies avec cha­cunes leur langue. Deplus plu­sieurs eth­nies des mon­tagnes étaient dans le camps Français/US durant la guerre du viet­nam et à la fin ont par­fois conti­nué a faire la guer­rilla ce qui n’aide pas à l’aculturation...

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alicia 12 février 2014 - 16:06

Incroyable, pour­tant ça ne m’é­tonne pas ! Je suis allée à Sapa il y a 2 ans, et je recon­nais bien toutes les choses que tu dis ! Dom­mage... l’i­dée était très bonne, mais du coup, ce sera pour une pro­chaine fois !

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Julie 18 février 2014 - 14:59

Sapa, le train de nuit, les mini­bus, les femmes des mino­ri­tés eth­niques, les « Buy some­ting from me », ou « You buy from me, I fol­low you, ok ? » ça me parle bien 🙂 C’est vrai qu’elles sont aga­çantes au début. Mais, si tu les regardent et que tu leur parles, elles sont vrai­ment très sym­pas et je les ai trou­vées sin­cères, beau­coup plus que beau­coup de viet­na­miens qui s’ar­rêtent net de sou­rire dès qu’ils ont empo­ché leurs biftons.
Alors, certes, elles ont fait le pied de grue jour et nuit devant notre hôtel, et on leur a ache­té des bra­ce­lets à 3 cen­times pour toute une vie. Mais fina­le­ment, vu qu’y’à rien d’autre à faire à Sapa que ça ou un mas­sage... Autant taper la dis­cute avec elles. Elles dorment dans la rue, elles habitent trop loin pour pou­voir ren­trer chez elle chaque soir. Elles ont un rythme du style 3 semaines en ville, 1 semaine chez elles.

On a pris une guide Hmong pour un trek, très sym­pa et qui par­ve­nait à faire des études mal­gré tout. Elle n’a­vait qu’une idée en tête, ficher le camp de là. Je n’ai pas très bien com­pris sur le coup.

Puis on a ren­con­tré un Amé­ri­cain à Hanoï, marié à une Hmong noire. Il nous a expli­qué qu’ils étaient com­plè­te­ment dis­cri­mi­nés, et le mot est faible. Ils n’ont le droit de rien faire, même pas d’ou­vrir un b&b. Ils sont obli­gés, pour tout, de pas­ser par un Viet­na­mien qui, vous vous en dou­tez, raffle un max au pas­sage. En gros, on les condamne à res­ter dans une pau­vre­té extrême, dans des condi­tions sani­taires dégueu­lasses ; il ne leur reste qu’à faire la manche en ville auprès des tou­ristes en ven­dant des babioles. Ils sont trai­tés comme des animaux.

De l’autre côté des mon­tagnes en Thaï­lande, ça n’a pas l’air bien dif­fé­rent, vu qu’ils les expulsent au Laos... qui, lui, inter­dit tout contact avec ces popu­la­tions et toute aide ali­men­taire et médi­cale. Cer­tains parlent même de génocide...

Ça m’a fran­che­ment lais­sé un goût amer. J’é­tais même dégoû­tée en repar­tant, pour te dire la vérité.

Appre­nant tout cela, mal­heu­reu­se­ment après coup, j’ai vou­lu envoyé de l’argent à la petite guide de 19 ans qui se bat­tait pour déga­ger de là. Mais bien sûr, je n’a­vais pas pris son adresse (reçoivent-ils même du cour­rier ?). J’ai don­né une fausse rai­son au contact viet­na­mien que j’a­vais pour avoir des nou­velles, mais il ne m’a jamais répon­du. Comme par hasard...

Pour ton sujet, j’i­ma­gine que ce contexte n’aide pas quant à la cor­rup­tion, à l’ou­ver­ture et aux étran­gers pho­to­graphes qui viennent poser plein de questions...

Bon visi­ble­ment j’ai plein de trucs à en dire, fau­dra que j’en fasse un article... moins léger que d’habitude.

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Oreille 18 mars 2014 - 12:26

Oui, il y a plein de sub­ti­li­tés sur un sujet très com­plexe... Il méri­te­rait une vraie enquête et un article complet !

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Lauren - Visions d'Ailleurs 11 mai 2016 - 15:19

Bra­vo pour ton idée de repor­tage, c’est quand même super inté­res­sant d’a­voir pu lire cette expé­rience « ratée » !! Et puis ce n’est pas grave, cela ta per­mis de voir com­ment faire mieux la pro­chaine fois. En tous cas, tes pho­tos sont magnifiques !!

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