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Décomposition d’une photo n°3

par Madame Oreille

Cet article a été écrit à l’avance et pro­gram­mé. Je me trouve actuel­le­ment quelque part au Mali.
Pour chaque semaine d’absence, j’ai sélec­tion­né une pho­to que je vais « démon­ter » devant vous, en vous par­lant des condi­tions de prise de vue, de mes inten­tions, de mes erreurs, du post-traitement.

Pour cette troi­sième pho­to, nous tra­ver­sons l’Atlantique, direc­tion New York. Nous pas­sons un mois à tra­ver­ser le pays en train, et la grosse pomme est une des villes de notre par­cours qui m’in­trigue le plus. Nous sommes arri­vés sous des trombes de pluie, mais le séjour se passe fina­le­ment sous le soleil. Nous jouons les tou­ristes à Man­hat­tan quand je repère cet immeuble typique.
Il n’a rien de plus que les autres, et c’est ce qui me plaît, mais par contre il y a deux per­son­nages pour dyna­mi­ser mon cadre : une dame télé­phone en bas et je vois un pas­sant qui s’ap­proche. Tou­jours avec le même appa­reil, j’ai vis­sé des­sus mon Tam­ron 17 – 50. Je vais dézoo­mer au maximum.
Comme le pas­sant arrive rapi­de­ment et que je ne veux pas le lou­per, je fais une petite erreur : je suis en prio­ri­té vitesse (1÷125) pour figer les mou­ve­ments et le boî­tier cal­cule un dia­phragme à 2.8, ouver­ture maxi­male. Il fait sombre, mine de rien. Le soleil donne ses der­niers rayons et les immeubles montent haut. Ouvrir pour une bonne expo­si­tion n’est pas grave. Ce qui est dom­mage, c’est que j’a­vais de la marge sur les ISO, mon appa­reil fai­sant des pho­tos propres jus­qu’à 1600. Or, je suis res­tée à 400. En mon­tant en sen­si­bi­li­té à 800, j’au­rais, très logi­que­ment, pu fer­mer plus. Sachant que le piqué opti­mal d’un objec­tif est rare­ment à son ouver­ture maxi­male, c’est un petit détail qui n’a pas une grande influence mais me fait un peut rager quand même !

Pour rap­pel, si vous n’êtes pas fami­lier avec le voca­bu­laire pho­to­gra­phique, vous pou­vez trou­ver le glos­saire, mais éga­le­ment deux articles expli­quant les bases de la pho­to­gra­phie (1 et 2).

J’ai opté pour un cadrage ver­ti­cal, archi clas­sique : le but est de mettre l’im­meuble en valeur, de jouer avec ces fameux esca­liers. Mais je sais déjà, en déclen­chant, qu’il me fau­dra cor­ri­ger une chose : les ver­ti­cales. Lors­qu’on regarde un bâti­ment d’en bas, la pers­pec­tive veut que les lignes ne soient pas paral­lèles au cadre.
Cela peut créer des lignes inté­res­santes si on se met vrai­ment au pied de immeuble, mais ici je veux au contraire les évi­ter : l’im­meuble se doit d’être impec­ca­ble­ment droit !
Il y a une solu­tion pour ne pas le faire en post-pro­duc­tion : mon­ter de quelques mètres, mais je ne me voyais pas faire du porte à porte dans l’im­meuble d’en face !

ver­sion brute

Comme d’ha­bi­tude, je suis en RAW. Au déve­lop­pe­ment, je vais, bien sûr, contras­ter, éclai­rer, mais éga­le­ment uti­li­ser un onglet bien pra­tique de Came­ra Raw : cor­rec­tion de l’ob­jec­tif. On peut auto­ma­ti­ser la chose en sélec­tion­nant notre objec­tif par­mi ceux recon­nus, mais aus­si jouer sur les cur­seurs pour affi­ner le résul­tat. Ici, j’ai sur­tout réduit la défor­ma­tion et la légère sphé­ri­sa­tion qui se crée, mais on peut aller beau­coup plus loin.

ver­sion sor­tie de Came­ra Raw

Pour redres­ser les ver­ti­cales, je pré­fère le faire manuel­le­ment sur Pho­to­shop. J’a­vais fait un article expli­quant tout ça ici, et ce qui tombe bien, c’est que j’a­vais déjà uti­li­sé cet exemple à l’é­poque ! C’est un truc que je fais sou­vent, même quand c’est minime ; dès qu’une ligne devrait être paral­lèle à l’un des bords du cadre.

ver­sion redres­sée sur Photoshop

Der­rière, il reste quelques der­niers réglages de der­nière minute pour obte­nir la ver­sion finale :

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7 commentaires

tunimaal 24 janvier 2012 - 10:10

Tou­jours aus­si bien fait et aus­si bien expli­qué. J’aime beau­coup cette série d’ar­ticle que tu nous pro­pose.... Il faut vrai­ment que j’ap­prenne encore beau­coup de chose, mais au moins avec toi c’est déjà pas mal sim­pli­fié. Merci

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tewoz 24 janvier 2012 - 10:52

Très bel exemple encore !
Je vais jouer à ca avec mes mil­liers de pho­tos d’im­meubles défor­més à cause des objec­tifs (encore que, bien sou­vent les défor­ma­tions apportent à la pho­to dans le cas des immeubles, sauf si comme ici on recherche la verticalité)

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gaspard 24 janvier 2012 - 19:14

Pas ma pho­to favo­rite, mais j’aime beau­coup l’i­dée de la décom­po­si­tion tech­nique. Bien fichue, bien expli­qué et le sujet s’y prête a la perfection.

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Donlope 25 janvier 2012 - 8:19

Très bien expli­qué encore une fois, mer­ci pour le partage.
Si je peux juste me per­mettre, j’au­rais un peu rogné la pre­mière ran­gée de fenêtres à gauche qui de toute façon est lar­ge­ment cou­pée et donne quand même l’im­pres­sion que l’im­meuble n’est pas tout à fait droit.

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Adil 27 janvier 2012 - 13:39

Si je peux me per­mettre, prendre une pho­to aux extremes focales (comme toi à 17mm sur ton 17 – 50) affecte aus­si le piqué de tes images 🙂

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Pierre 2 février 2012 - 3:43

Je devrais apprendre tous ces trucs. J’u­ti­lise encore trop sou­vent le mode automatique...

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Oreille 5 février 2012 - 12:26

Tuni­maal : si tu vois des points à appro­fon­dir, n’hé­site pas à me le dire : ça me fera des idées d’articles !

Tewoz : oui, quand on se met en bas de l’im­meuble, y’a de jolis effet de pers­pec­tives à faire !

Gas­pard : 🙂

Don­lope : c’est pas faux ! Je suis même en fait com­plè­te­ment d’accord ! 

Adil : j’ai par­fois lu ça, en effet, mais sans jamais le consta­ter vrai­ment par moi-même. Ça te le fait sur cer­tains objectifs ?

Pierre : c’est confor­table, c’est sûr, et dans 90% des pho­tos « clas­siques » de jour, ça suf­fit. Mais dès qu’on cherche à gérer sa pro­fon­deur de champs, ou sim­ple­ment qu’on se retrouve dans des situa­tions « particulières »...

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